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Par Charles Baccouche 

Ketuba d'Algérie, Collection of the National Library of Israel

Belle et solennelle cérémonie que le mariage juif, émouvante rencontre des familles à la synagogue festonnée de guirlandes et de fleurs pour la circonstance,

-Dans le frou-frou des robes de sortie, les dames de tout âge murmurent entre elles des secrets déjà connus mais répétés avec extase "…depuis qu’on ne s’était pas vues rappelle toi la bar mitsva de HaÏm, tu sais la famille B…"

-Les hommes de différents âges eux aussi, campés dans leurs costumes immaculés couvrant de solides épaules sous de belles chemises aux cravates élégantes se rient du temps qui passe en échangeant des mots qui ne sont pas dits pour rester.

Tous se réjouissent de se revoir ou de se connaître et d’accompagner les jeunes époux dans leurs premiers pas dans la vie de couple, ce n’est pas tout à fait exact, car ces jeunes gens se connaissent le plus souvent, depuis longtemps et ne partagent pas que des serments d’amour.

Les Mariages juifs ont de nombreux point communs, mais il en est un indiscutable, c’est d’abord les deux mères qui se marient :

Celle du marié a eu le temps de jauger la future concurrente parfois même l’adversaire qui a été choisie par son fils et pas par elle,  alors qu’elle a bien pris soin de le mettre en garde contre les défauts de sa fiancée, communs à toutes les femmes sauf elle-même naturellement, et aux bizarreries qu’elle a remarqué tant chez la promise que chez les membres de sa famille.

La mère de la mariée, déborde de soupçons quant à la situation du promis qui ne gagne surement pas correctement sa vie (Alorscomment il va faire pour s’occuper d’elle ?) Il ne lui semble décidément pas à la hauteur de sa fille.

Mais tout cela va de soi, tout le monde est bien vêtu, tout le monde est content, un nouveau couple juif va enrichir la communauté d’Israël et on espère que de beaux enfants juifs naitront de cette belle union.

On se range, les femmes d’un coté et les hommes de l’autre, pour respecter la coutume, et voilà que le grand portail s’ouvre, un grand silence léger et sacré envahit la synagogue.

Alors apparait la magnifique fiancée au bras de son père ou d’un homme de sa famille, elle est rose et toutes les femmes aussi deviennent roses, elle est habillée de blanc et de voiles et de tulles, la traine soutenue par la gracieuse légèreté des petites filles et des petits garçons nets et propre dans leurs beaux vêtements.

Le père soutenant sa fille, en réalité, le plus souvent c’est la fille qui soutient le père.

Le fait est qu’ils s’avancent d’un pas lentement cadencé vers la Téba, ou la Houpa les attend avec ses deux chaises, le verre de kidoush, les rabbins et officiants pour que se déroule le mariage juif.

La mère soutenant fermement son fils, (peut être un peu trop au gout du fils) entre dignement et parcourt pas à pas l’allée au bras du plus beau de garçons, évidemment, même si l’impétrant n’est pas complètement de cet avis, recevant dignement les compliments du public subjugué.

Il faut dire que le mariage juif est précédé par les Quidoushin ou Eroussin (Chez nous on appelait la jeune fille "La Rossa" qui correspondaient avant, avant que nous adoptions des usages moins contraignants, à la période prénuptiale durant laquelle les futurs et les familles prenaient le temps de se rencontrer de s’habituer les uns aux autres.

Maintenant les quidoushin se confondent et sont célébrés le même jour que les Nissouïn

On a compris que l’on ne se marie pas chez les juifs (Bizarres ces gens là on vous dit), le Hatan et la Cala qui ne sont encore que fiancés, vont conclure un contrat (La Quétouba) sous la bénédiction la loi de Moshé et d’Israël.

Il s’agit bien sur, d’un pacte saint les engageant sous le regard riant de l’Eternel, que la Quétouba signée par les fiancés transformera en mariage, de (Quidoushin à Nissouin)

Le document est signé par le marié qui le remet à la mariée, puis on quête pour les pauvres.

Une belle nouvelle coutume s’invite : Il arrive que la nouvelle mariée offre à son tour une alliance à son mari, en tendant la bague, elle récite un passage du Cantique des Cantique (6:3) : « Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi »! Ani lé Dodi vé dodi li.

La coupe de vin est bue par les nouveaux époux puis, pour que notre mémoire demeure, le marié casse un verre en souvenir de la chute de Jérusalem, et de notre espérance éternelle du retour à Sion et de Jérusalem reconstruite ;

Le couple tout nouveau, soudain, s’éclipse disparait, il s’isole un instant avant que l’assemblée recueillie ne se transforme en de joyeux danseurs au son comme on aurait pu dire, des fifres et des tambourins des violons et des houds,  comme David le Roi d’Israêl dansait devant l’Arche d’alliance.

Danses orientales ou klezmer, et pourquoi pas les deux, rocks et tango, disco entrainent fort avant dans la nuit les invités dans des sarabandes et des rires que les juifs en fête projettent dans la nuit des époux.

                                                                       Charles BACCOUCHE

Les shéva Bérakhot

1. Tu es source de bénédiction, Éternel notre Dieu, Souverain du monde, créateur du fruit de la vigne.
2. Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, Souverain du monde, qui a tout créé pour Ta gloire.
3. Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, qui forme l’homme.
4. Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, qui a formé l’homme à Ton image et à la ressemblance de Ton modèle en l’édifiant pour l’éternité.
5. Que la femme qui était stérile se réjouisse et exulte lorsqu’elle verra sa progéniture enfin réunie autour d’elle dans l’allégresse. Tu es source de bénédiction, Toi qui combles Sion de bonheur par la présence de ses enfants.
6. Réjouis ce couple qui s’aime comme Tu t’es réjoui en créant le premier couple humain dans le jardin d’Eden. Tu es source de bénédiction, Toi qui réjouis le fiancé et la fiancée.
7. Tu es source de bénédiction, Éternel notre Dieu, Souverain du monde, qui as créé la liesse et l’allégresse, le fiancé et la fiancée, l’éclat de la joie, l’amour et la fraternité, la paix et l’amitié. Ô Éternel notre Dieu, que bientôt dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, on entende à nouveau les voix de l’exaltation et de l’allégresse, les voix du fiancé et de la fiancée, les voix de la procession des mariés quittant le dais nuptial et celles des jeunes gens accompagnant la musique des festins. Tu es source de bénédiction, Toi qui célèbre l’union du fiancé et de la fiancée.