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DE L'AFRIQUE DU NORD A REGAVIM (1944-2009)

C'est un groupe de jeunes qui, au lendemain des années de guerre, ayant souffert de discrimination et camps de travail, à la recherche d'un judaïsme vivant et d'une société meilleure, a donné naissance au Kibboutz Regavim.

Dès juin 1944, arrivaient a Haïfa les 3 premiers havérim du mouvement pionnier d'Afrique du Nord, embryon du premier kibboutz nord-africain en Eretz Israel.

II fallut attendre cinq ans avant la fondation du Kibboutz Régavim. Le premier groupe, agrandi par l'arrivée d'une vingtaine de jeunes du mouvement d'Afrique du Nord, doit suivre les étapes qui leur permettent de s'intégrer, d'abord dans le kibboutz Beit Oren, ensuite au kibboutz Beit Hashita.

Parallèlement à ce groupe, un 2e groupe, venu d'Italie se constitue au kibboutz Guivat Brener.

Les 2 groupes devaient s'unir à Kfar Saba pour devenir le noyau qui, dès 1946, devenait indépendant.

- 1948 : La guerre d'indépendance fait rage et notre groupe reçoit l'ordre d'établir un camp fortifié Boutimat, point se situant à quelques centaines de mètres du front tenu par les Irakiens. Mères et enfants demeurèrent à Kfar Saba. Le camp de Kfar Saba fut bombardé sérieusement, mais fort heureusement sans faire de blessés.

- A Boutimat, l'armée nous aidant d'une solde mensuelle insuffisante pour subvenir à nos besoins, nous travaillons aussi au reboisement de la région. Si un jour, vous passez par la région des Monts Efraim, vous verrez de belles forêts qui datent de notre passage à Boutimat.

- En 1949, on nous propose des terres situées 12 km de la mer et à 4 km de la frontière jordanienne, dans la région de Menashé. Pour des raisons hautement stratégiques, il fallut nous installer rapidement.

Le 7 Juillet, commence enfin l'histoire de Regavim.

Le nom "Regavim" (mottes de terres) symbolisait pour nous, Juifs, le retour à la terre et le désir de devenir des paysans. En fait de "mottes de terre", nous fûmes vite désappointés car la terre était ingrate et il n'y avait point d'eau.

Nos premières années furent des années d'économie restreinte, d'agriculture pauvre, jalonnée d'épreuves d'endurance se terminant parfois par des défaillances dramatiques. Quand vint l'eau, en 1956 ce fut l'époque des grandes cultures, des vergers, des orangeraies, des fourrages, de l'étable et surtout du coton.

Nous aspirions à parler l'hébreu. Notre seule voie pour y arriver, recevoir de jeunes sabras. Ce fut des années d'israélisation. Longtemps on entendit parler surtout français à Régavim. Le gar'in israélien qui se joignit à nous fut l'artisan de l'hébraisation, jusqu'au jour où nos enfants, nés au kibboutz prirent naturellement la relève.

Régavim a gardé ses attaches avec son judaïsme d'origine. Dès 1947 nous avons envoyé nos havérim en mission en Afrique du Nord, à Chypre où furent refoulés les immigrants nord africains illégaux des bateaux "Yehuda Halevi" et "Shivat Tsion".

Dès 1951 nous recevions un groupe de 40 jeunes Nord Africains de 13 ans dans le cadre de l'Alya des jeunes.

Comme une grande partie du mouvement kibboutzique, Régavim a entrepris ces dernières années, une évolution vers la privatisation.

L'exploitation agricole qui comprend la culture de céréales, d'avocats, de coton, l'élevage de volailles, d'autruches et une grande étable, demeure la propriété commune de tous les membres du kibboutz ainsi que la fabrique de jouets. Cependant, chaque famille constitue une unité autonome qui doit, par son travail subvenir à tous ses besoins.

Nous espérons que, bientôt Régavim pourra entreprendre la construction d'un nouveau projet d'habitation pour t0us les fils et filles du kibboutz qui désireront vivre parmi nous et que ainsi, Régavim connaîtra un réveil social.

Source de l’information 

Chroniques des communautés juives d’Algérie (pages 296 et 297).