logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Connu sous le nom de "Saoud l'Oranais", (né à Oran le 25/11/1886 – décédé en 1943 au camp d'extermination de Sobibor en Pologne), Messaoud El Medioni avait un père oranais et une mère tlemcenniene.

Messaoud El Medioni (Saoud l'Oranais) 1896-1943 : décédé au camp d'extermination de Sobibor

Comme la plupart des enfants de l'époque, il ne va pas très longtemps à l'école. La nécessité de ramener un salaire supplémentaire à la maison l'oblige trouver rapidement un emploi. A 12 ans, il apprend le métier de cordonnier, mais les semelles et le cuir ne l'attirent pas. Il a une passion : la musique!

Très tôt, il est de tous les concerts, qui à l'époque avaient lieu dans les cafés, et de toutes les fêtes familiales. 

Dès qu'un groupe musical se produit quelque part à Oran, il est là ! A 15 ans, il connait déjà une grande partie du répertoire andalou. Les paroles comme la mélodie.

Grâce a son petit boulot de cordonnier, il s'achète une mandoline et commence à "gratter" son instrument.

Pour faire plaisir à ses amis, il commence à animer leurs fêtes. Rapidement, on lui trouve une jolie voix, chaude, profonde. Et surtout, il est très beau, ce qui va participer à sa popularité.

Il apprend à jouer du violon, puis du aôud car disait-il : "Je chante mieux en m'accompagnant du aôud". Aussi, quand il lui faut se trouver un nom d'artiste, c'est tout naturellement qu'il choisit Saoud l'Oranais.

Les années 20 voient évoluer un artiste confirmé. Il a ses propres musiciens et pas des moindres. Je tiens à les citer ici afin que l'histoire retienne leurs noms. Au violon, il y avait Dodene, on disait de lui qu'il était un des meilleurs d'Algérie, au piano : Mretekh, un virtuose de l'époque, à la derbouka : Kouidech, l'acrobate de la rythmique, à la mandoline M'Khelef, l'onde de mes amis les Gabay et au piano-violon Edmond Debad, le fils de Mretekh.

C'est l'époque où il enchaîne gala sur gala à travers toute l'Afrique du Nord. On le demande même en Espagne et en France. Il lui arrivait de partir avec son orchestre pour une Bar-mitsva à Colomb Béchar et de ne revenir qu'un mois après tant il avait été sollicité pour animer d'autres fêtes à travers l'Algérie. C'est aussi l'époque de l'argent facile, mais hélas pour Saoud, c'est un grand dépensier.

Un jour, il prend la décision d'arrêter de jouer pour les autres et de monter son propre établissement.

Il en parle à son frère Jacob (père de Maurice El Medioni) qui était maître d'hôtel au "Continental" et ensemble ils décident d'acheter un grand établissement au 5 rue de la Révolution.

Après d'énormes travaux, ils fondent le "Café Saoud", un café-restaurant-cabaret unique dans son genre.

L'architecture est d'inspiration mauresque, des stucs, des colonnades, des tissus tendus au plafond, d'autres plissés et multicolores aux murs. C'était un véritable bijou que : venait visiter de tous les coins de la Méditerranée.

Hélas, en 1935, son frère Jacob décéde. Ce qui créé un grand vide dans la vie de Saoud. Il néglige l'animation de son établissement et en 1937 il décide de vendre le café Saoud et part s'installer à Paris.

Il achète un petit café rue Bergère, dans le IXe arrondissement et commence à s'y produire.

De temps en temps, il fait venir l'un de ses élèves d'Oran et parmi eux, la plus célèbre : Reinette l'Oranaise. Reinette s'est produite de nombreuses fois rue Bergère, mais ses prestations étaient de courte durée, car elle préférait rester à Oran.

En 1939 la guerre éclate.

En novembre 1942 les alliés débarquent en Afrique du Nord et la zone libre ne va pas tarder à être occupée. Saoud parvient quitter Paris avec sa femme et son fils où ils vivaient traqués et arrivent in extremis Marseille où les pieds noirs peuvent encore prendre le dernier bateau pour l'Algérie.

Au moment de monter dans le bateau, Saoud recule et refuse d'embarquer. Pourquoi Saoud agit-il ainsi?

Parce qu'il est fier, qu'il a honte de rentrer à Oran les poches vides. Il décide de rester à Marseille ou il espère faire quelques soirées et rapporter quelques sous qui lui permettraient de cacher sa triste expérience métropolitaine. A Marseille, il habite au 12, rue Négrel dans le quartier du vieux port.

Mais les 22 et 23 janvier, la police française de Vichy effectue des rafles monstres à Marseille.

Saoud et son fils Joseph Georges âgé de 13 ans sont pris.

Ils sont transférés à Drancy puis ils font partie du convoi N° 52 qui s'ébranle vers le camp d'extermination de Sobibor le 23 mars 1943. De ce convoi, personne n'est revenu...

Source de l'information

CHRONIQUES DES COMMUNAUTES JUIVES D'ALGERIE 
... AUJOURD'HUI DISPARUES (Edition Moriel) 

 
 
 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN