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Séder secret en Espagne à l'époque de l’Inquisition. Tableau de de Moshe Maimon

Rappel historique

En 1412, le gouvernement de Castille, à la demande de l'agitateur Vicente Ferrer antisémite notoire, avait promulgué des lois destinées à empêcher  la vie économique et sociale des Juifs pour les isoler de la société.

En 1432, Abraham Benveniste, nommé grand rabbin de Castille sous le règne de Juan II (1406-1454), convoqua le tribunal rabbinique espagnol pour un synode à Valladolid dans la synagogue principale, située dans le quartier juif.

Le synode, composé de rabbins et d'érudits, rédigea un recueil d’ordonnances appelé "Taḳkanoth", qui devait servir de base à l'administration des communautés. Il était divisé en cinq sections : (1) concernant l'étude de la Loi; (2) le choix des juges et autres fonctionnaires; (3) la pratique de l'information; (4) les taxes et droits; et (5) l'habillement.
 

Extrait du roman historique "Les bûchers d’Isabelle la Catholique" de Didier Nebot 
(Page 312)

En 1443, le roi par un décret vint atténuer la douce amertume de Solal.

Dieu ne les abandonnait pas: des hérauts annoncèrent, sur la place publique de toutes les villes d’Espagne, que "Sa Majesté, par une pragmatique publiée à Areval, prenait sous sa garde et sa protection, chose sienne et de sa chambre, tous les juifs de ses états".

Ainsi, toutes les décisions prises à leur encontre lors des conciles de Zamora et Tortosa étaient annulées. Si le texte de 1432, les Takkanoth de Valladolid, interdisait les persécutions contre les juifs, celui de 1443 allait beaucoup plus loin en les rétablissant dans leurs droits. Ils pourraient à nouveau ouvrir des écoles talmudiques, recouvrer des impôts, nommer des juges, travailler normalement.

Cet événement fut marqué par de grandes fêtes dans la plupart des synagogues du pays. La double famille Zarka Tobias n’échappa pas à la règle, et c’est au grand complet, dans la tenue des grands jours, qu’ils se pressèrent au Temple.

On avait dressé dans la synagogue d’immenses tréteaux chargés de pâtisseries. Solal retrouva avec émotion le rituel qui lui avait tellement manqué durant toutes ces années. Yasmina, les yeux grands ouverts, découvrit des fêtes qu’elle connaissait mal et participa à l’euphorie. Les enfants se souviendraient de ce jour comme d’un grand renouveau. Ce nouveau souffle donna un véritable coup de fouet à la région. L’entreprise Zarka augmenta encore son chiffre d’affaires et put faire travailler des chrétiens aux ateliers. Lazare pensait souvent à son père: tout se remettait à marcher comme jadis.