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Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Jacques BENILLOUCHE 
Copyright © Temps et Contretemps

Ghardaia

En cette veille de Pessah nous revient à l’esprit l’histoire de ces Juifs du Mzab, à 600 kms au sud d’Alger, une région isolée située dans le Sahara et principalement peuplée de musulmans ibadites.

La tradition juive locale voulait que les familles prononcent à l'issue du seder, lors de la veillée pascale, la formule "l'an prochain à Tamentit" du nom d'une localité du Touat, au lieu du "l'an prochain à Jérusalem".

En effet certains se disaient originaires de la région du Touat, abandonnée au XVe siècle à la suite d'un désastre. 

Le Touat est une région de l'ouest du Sahara algérien, située au sud-ouest du Grand Erg Occidental.

La région était peuplée par une communauté juive dans l'Antiquité et au Moyen Âge, notamment à Tamentit, d’où la volonté exprimée chaque année d'y retourner. Elle avait été conquise par l'armée française en 1852 mais la loi française ne s'y était appliquée qu'à partir de 1882. 

De ce fait, les Juifs du Mzab ont été exclus du décret Crémieux qui octroyait aux Juifs résidant dans les départements français d'Algérie la nationalité française en 1870. Les Arabes étaient effectivement aussi exclus.

Mais les Juifs du Mzab ont été les seuls Juifs de l'empire français à conserver leur statut civil mosaïque, pratiquement jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. Le statut de français aurait pu être étendu à ces Juifs après 1882 mais ils n'en ont pas bénéficié en raison du climat antisémite qui régnait alors en Algérie française. 

Une proposition de leur octroyer la nationalité française avait été débattue, en vain, en 1953 et en 1956.  Les Juifs du Mzab étaient eux-mêmes réticents à perdre leur statut en raison de leur volonté à maintenir leurs traditions. À cette époque la polygamie était encore pratiquée par la communauté ainsi que le divorce sans consentement de l'épouse tandis que les femmes ne bénéficiaient d'aucun droit en matière de succession.

 À la création d'Israël en 1948, 1.034 Juifs avaient choisi de faire leur alyah mais le reste de la communauté resta confiant dans l'avenir au Sahara, surtout après la découverte du pétrole de Hassi Messaoud en 1956. La montée des violences durant la guerre d'Algérie, qui s'était accompagnée de manifestations de haine antisémite, a poussé la communauté à demander d'elle-même la nationalité française. Une loi du 28 juillet 1961 a fait d'eux des citoyens français. Ils insistèrent alors à être évacués avant l'indépendance de l'Algérie mais refusèrent d'affronter les centaines de kilomètres de route les séparant d'Alger.

Un pont aérien de dix appareils fut alors mis en place pour évacuer les 978 derniers Juifs du Mzab vers Marseille. 400 d’entre eux rejoignirent leurs proches en Israël.

Avant le départ, ils décidèrent d’enterrer dans des tombes les textes religieux abîmés, comme le veut la tradition juive, et de se répartir leurs 17 rouleaux de la torah dont certains très anciens. Le paradoxe fut que la majorité d’entre eux s’installa à Strasbourg, capitale du judaïsme alsacien ashkénaze. Les Balouka, Partouche, Attia et Perez, qui vivaient à Ghardaïa en plein désert, arrivèrent un vendredi en tenue traditionnelle, les femmes en haïks, robes bariolées de fleurs roses, bleues. Ils furent accueillis par la communauté juive et par le grand rabbin Deutsch. Le dépaysement fut total et ce fut un beau «souk» à la synagogue. Cependant grâce à la communauté locale, leur intégration sociale et professionnelle fut rapide.

Mariage chez les Juifs du Mzab

Dans l’Algérie coloniale, les Juifs du Mzab avaient formé un «indigénat» distinct non seulement de la communauté musulmane locale, mais aussi de la population juive du Nord. Le maintien d’un «statut civil mosaïque», tout au long de la période coloniale, témoigne de la préoccupation de la France de ne pas mettre en péril l’alliance avec les notables de la communauté musulmane ibadite du Mzab. Il s’agissait presque d’une tribu juive oubliée, aux traditions obscurantistes. Ces Juifs étaient arrivés dans la région à la fin du Moyen Âge et ne durent leur ancrage local qu’à la bienveillance de leurs hôtes ibadites.

L’administration militaire du Mzab considérait cette population comme indigne d’être naturalisée. Elle s’efforça de limiter les échanges commerciaux entre Juifs et Musulmans et veilla scrupuleusement à préserver la ségrégation spatiale entre quartiers juifs et ibadites. Ces mesures furent à l'origine d’un petit Israël local, avant l’heure. La volonté de creuser l’écart avec les Juifs du «Nord» était flagrante. Le système consistorial introduit dès 1845 ne trouva pas d’application au Mzab. Les affaires communautaires y étaient gérées par un conseil municipal juif (djemaa), présidé par un "chef de la nation juive". En matière judiciaire, les litiges ayant trait à l’héritage, au mariage et au droit de famille étaient traités devant un tribunal rabbinique selon les règles du droit mosaïque complété par un mixage entre jurisprudence ottomane et législation coloniale française.

Une constatation étonnante mérite d’être soulevée ; l’Alliance israélite universelle n’a pas créé d’écoles pour la communauté du Mzab laissant ainsi se perpétuer l’enseignement religieux traditionnel.  Certaines familles juives n’hésitèrent pas à envoyer leurs enfants aux écoles des Pères blancs, peu fréquentées par la population musulmane. Cette "indigénisation" eut au moins quelques effets bénéfiques à l’occasion des lois antisémites de 1940 qui envoyèrent la population juive dans les camps d’internement du Sahara. La communauté du Mzab échappa ainsi aux persécutions du régime de Vichy. Mais la réaffirmation du régime de l’indigénat en 1947 marqua un véritable tournant puisqu’il amplifia le mouvement d’alyah des Juifs du Mzab vers l’Israël naissant. En cette période, les départs se dirigeaient principalement vers Israël et non vers la France.

Ce ne fut qu’après 1961, lorsque la naturalisation des Juifs sahariens fut enfin décidée, que les derniers Juifs du Mzab s’envolèrent vers la France.

Source de l’information
http://benillouche.blogspot.co.il/2016/04/a-la-decouverte-des-juifs-du-mzab.html

Pour en savoir plus 
http://www.benillouche.com/

 

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