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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Je vous communique la transcription que mon père Olivier Bokanowski avait faite d’une conversation avec le Général Giraud le 27 Novembre 1942.  Patrick Bokanowski

Olivier Bokanowski faisait partie du groupe de jeunes résistants qui ont pris Alger le 8 Novembre 1942.

Il fit partie également du « Special Detachment ». Il dirigeait un commando et fut "porté disparu" lors d’une mission en février 1943. Son frère Michel Maurice-Bokanowski prit aussitôt la direction de ce commando.

  Cliquer sur la photo pour avoir accès à la transcription du document

Ce document est déposé dans les Archives Militaires du Fort de Vincennes. 

Par Bernard REBOUH Z"L

 En cette nuit du 8 novembre 1942, âgé de 4 ans et demi, j’ai pour la première fois pris conscience que c’était la guerre.

Trop jeune je n’ai pas connu les mesures discriminatoires vis-à-vis des juifs, comme, pour un enfant le renvoi des élèves juifs des écoles publiques.

J’habitais un petit immeuble de 3 étages au 19 Avenue du Frais Vallon, qui après la guerre est devenue Avenue du Général Verneau.

LE DEBARQUEMENT ALLIÉ LE 8 NOVEMBRE 1942, ou la "TORCH OPERATION"                    

Je souhaite  rappeler certains faits personnels antérieurs à l'évènement majeur qui a été la première victoire des alliés contre l’Allemagne hitlérienne : le débarquement allié en Afrique de Nord

- 17 juin 1940 : Premier jour des épreuves du premier bac à Alger.

A midi, Pétain à la TSF, vient d’ annoncer une demande d’armistice. L’effondrement est tel que je n’ais plus la force de manger.

L’après-midi, le sujet demandé était “ de la coopération franco-britannique pendant la guerre”!!. Que dire, à cet instant de notre défaite, et en imaginant déjà ce qui pourrait nous arriver si les nazis débarquaient en Algérie. 

Témoignage de Maurice ANANOU concernant son père

Mon père Joseph, Gilbert ANANOU né le 19 décembre 1922 à AUMALE a fait partie du groupe de "Partisan-francs tireurs" Juifs qui a aidé au débarquement des anglo-américains à Alger le 8 novembre 1942.

Il a fait partie du groupe du capitaine PILAFORT qui est tombé à ses cotés lors de la prise de la Grande Poste et du commissariat Central (Boulevard BAUDIN)

Ce que la France doit à la Population de l’Algérie française lors de la 2° guerre mondiale 

La sanglante contribution des jeunes juifs d’Alger aux combats du débarquement de Provence et à la 2° campagne de France

De l’opération TORCH au débarquement de Provence (opération DRAGOON)

Le débarquement en Afrique du Nord avait comme objectif d’ouvrir un second front en méditerranée dans l’optique du débarquement de Normandie.

I/ Focus le débarquement de Provence

II/ La sanglante contribution des jeunes juifs d’Alger

III/ Le contexte de la préparation et de l’opération TORCH et le comportement des américains en Algérie

IV/ Reprise de la chronologie des événements

 

I/ Focus le débarquement de Provence

Sans la mobilisation des  français d’Algérie en âge de combattre, complétant l’armée d’Afrique et les forces françaises libres  apportant en effectif le nombre  nécessaire pour construire une véritable armée de débarquement,  250 000 hommes sur les 350 000 indispensables pour un débarquement ,  et réaliser ce débarquement permettant  de soulager le front de Normandie qui piétinait , sans ce débarquement dirigé par un général français le  Général De Lattre de Tassigny * compte tenu de l’hostilité de Roosevelt envers la France qu’il souhaitait placer dans le camp des vaincu pour lui prendre ses colonies.

Grace à  ce besoin des troupes française l’objectif de Roosevelt ne pouvait plus être réalisable car cette contribution des troupes français a permis à la France de gagner sa place dans le camp  des vainqueurs.

*Selon les règles de l’armée américaine le commandement était donné a la nation apportant les effectifs les plus importants

Le débarquement de Normandie piétinait et progressait avec difficultés, la nécessité d’ouvrir un second front pour couper les allemands de leur base en lançant des troupes qui serait susceptible d’isoler les allemands de Normandie s’imposait hors les américain étaient a cours d’effectifs ceux-ci étant mobilisés en Normandie au Japon en Italie.

Face à Roosevelt Eisenhower démontra donc que  La contribution des français devenait indispensable

Grace à la mobilisation par De Gaulle, au sein de de la population d’Algérie des classes en âge de combattre (catholiques, israélites, musulmans), assurant une forte augmentation des effectifs des forces françaises pour les porter à 250 000 hommes, il a été permis de bâtir une armée digne de ce nom et d’engager le combat au côté des alliés.

 Il s’agissait de remonter la vallée du Rhône permettant de prendre les allemands en tenaille.

A cause de cette avancée très rapide, le front allemand de Normandie fut déstabilisé et les allemands furent contraints de se replier afin d’assurer la défense de leur territoire.

 

Ce débarquement sous les ordres du Général De Lattre de Tassigny, a envoyé sur les côtes de Provence 350 000 hommes dont, 250 000 français, pour moitié musulmans pour moitié chrétiens et israélites, constituées de militaires de l’armée d’Afrique ralliés, des forces françaises libres, et surtout de la population d’Algérie remobilisés. 11 divisions débarquèrent dont 7 françaises.

 

Ce débarquement fut donc, ce qui est peu évoqué, un débarquement français.

Sur le sol de la métropole, l’action de ces français dans les combats extrêmement meurtriers des Vosges et d’Alsace a ouvert la route de l’invasion de l’Allemagne au moment où les américains subissaient une contre-attaque violente dans les Ardennes Belges.

Cette 2° campagne de France extrêmement meurtrière, a conduit les forces françaises jusqu’à Berchtesgaden.

En 1944 l’armée Française comptait près de 600 000 hommes. Les soldats d’Afrique du Nord représentaient les 2/3 des effectifs : 176 000 Européens  et 233 000 « Indigènes ».

 

II/ La sanglante contribution des jeunes juifs d’Alger dans les combats  de 42 à 45

Les tués au combat pour la seule ville d’Alger

53 tombes de combattants israélites reposent au cimetière de Saint Eugène pour la communauté juive d’Alger petite en effectif. Si nous pratiquons une règle de trois pour les populations catholiques et musulmanes bien plus nombreuses,  le chiffre sera bien plus important. 

Nom

Prénom

Décès

Inhumation

ADDAD

Albert

23/07/1943

30/01/1949 Monument aux Morts

ADJADJ

Lucien

31/07/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

AMAR

Fernand

12/08/1945

09/02/1948 Monument aux Morts

AMSALLEM

Jacques Elie

04/10/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

ATLAN

Bernard

23/05/1949

25/05/1949 Monument aux Morts

ATTALI

Maurice Meyer

24/09/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

ATTIA

Moïse

10/04/1945

Monument aux Morts

ATTIA

Sylvain

02/06/1940

12/04/1949 Monument aux Morts

BENYAYA

André

13/05/1940

08/11/1949 Monument aux Morts

BOUHANA

Charles

24/04/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

CHEMLA

Armand

17/06/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

CHICHE

José

20/10/1944

14/01/1949 carré 40

COHEN

William Moïse

05/03/1944

29/11/1949 Monument aux Morts

DIAINE

Jules

12/05/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

DIDI

André Hai

10/01/1945

18/05/1950 Monument aux Morts

DOUKAN

André

30/01/1944

27/11/1951 Monument aux Morts

ELKAIM

Georges

05/06/1940

22/12/1949 Monument aux Morts

GHNASSIA

André Emile

29/12/1943

30/12/1943 carré 47.

GUIGUI

Gaston

18/05/1940

14/12/1948 Monument aux Morts

HABIBOU

Georges Léon

01/06/1943

30/01/1949 carré 6

HADJADJ

Maurice

08/05/1943

08/02/1945 Monument aux Morts

HADJADJ

Raymond

15/05/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

HANOUN

Charles

19/11/1944

24/09/1948 carré 34

HINI

Arsène

25/01/1945

16/11/1948 Monument aux Morts

JAIS

Armand

22/10/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

JAIS

Roger

05/11/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

KALIFA

Fernand

11/08/1944

12/04/1949 Monument aux Morts

KRIEF

Felix Fernand

 

30/01/1949 Monument aux Morts

LANTAR

Isaac René

23/12/1944

14/01/1949 Monument aux Morts

LEVI

Joseph

29/01/1943

20/08/1944 Monument aux Morts

LEVY

Maurice

21/08/1944

12/04/1949 Monument aux Morts

LEVY

William

16/06/1940

02/02/1950 Monument aux Morts

LOUFRANI

Lucien

05/11/1944

31/10/1947 carré 17b puis exhumé

MEGNAN

Edouard

12/02/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

MESGUICH

Elie

15/06/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

NABET

Raymond

13/04/1945

05/06/1949 Monument aux Morts

NAHON

Paul Jacques

18/02/1944

21/07/1948 Monument aux Morts

NARBONI

Armand Fernand Is

09/06/1944

22/07/1948 carré 40

NATHAN

Joseph

05/06/1940

29/02/1948 Monument aux Morts

NEBOT

Rolland

04/01/1945

31/10/1947 carré 17b puis exhumé

NEDJAR

William

26/02/1943

04/07/1950 Monument aux Morts

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III/ Le contexte de la préparation et de l’opération TORCH et le comportement des américains en Algérie

Comme évoqué l’opération TORCH avait comme objectif l’ouverture d’un second front en Italie puis et surtout en France dans l’optique du débarquement de Normandie.

De 42  à 44 l’Algérie était donc sous domination américaine et sur cette période l’attitude des américains en Algérie a été révélatrice de ce qui aurait pu arriver à notre pays.

 

III.1/ Le comportement cynique de Roosevelt en Algérie et le conflit Roosevelt / De Gaulle de 1942 à 1945

Lors du débarquement et à la suite des combats contre les forces françaises pétainistes Ils signèrent avec celles-ci un accord de cohabitation laissant le pouvoir d’administration à Darlan.

Cette bienveillance des américaine est prouvée concernant le soulèvement du réseau de résistance, Aboulker et d’Astier de la Vigerie, au moment du débarquement.

Il est réprimés par les pétainistes, les insurgés sont arrêtés et mis en prison sans une intervention américaine pour les faire libérer.

Les américains avaient pourtant, en secret, étaient informés et avaient approuvé cette action lors de l’entrevue de CHERCHELL entre des émissaires américains et des représentants de la résistance algérienne du réseau José Aboulker. 

 

Aussi, après le débarquement américain en novembre 1942, Darlan puis le Gouverneur Général Giraud, confirme le statut de l’état français et l’abrogation du décret Crémieux.

il est donc  apparu que les américains PUISSANCE OCCUPANTE montrèrent  une extrême bienveillance vis-à-vis de l’administration en place à Alger, en acceptant  le régime de l’état français et  l’abrogation du décret Crémieux n’étant pas remis en question.

GIRAUD maintenait  les lois anti juives avec leurs lots d’humiliations et de spoliations,  il n’avait nullement l’intention de rétablir la démocratie.

Roosevelt choisissait volontairement des partenaires qui s’étaient avérés dociles avec les occupants, allemands car, cyniquement, il pensait que ceux-ci s’avèreront être aussi dociles demain, avec l’occupant américain.

En effet, son arrière-pensée était de placer la France dans le camp des vaincus  afin de la réduire au rang de puissance secondaire et,  principalement  de la déposséder de ses colonies ce qui fut discuté en secret a la conférence d’Anfa entre américains et marocains pour soutenir l’indépendance du Maroc, etce qui fut immédiatement fait avec la cession des protectorats du Liban et de Syrie.

Selon cette même logique,  Il s’agissait de fermer les yeux sur les lois antisémitiques (belle démocratie américaine….) pendant la période allant de novembre 1942 à mai 1943,  jusqu’à l’élimination de Giraud au profit de De Gaulle qui rétablira la république et le décret Crémieux.

Le prétexte mis en avant par Roosevelt  afin de placer la France dans le camp des vaincus, était que celle-ci avait  collaborée avec l’Allemagne nazi, combattu en Russie contre les alliés (LVF), et montrée une participation  proactive dans les déportations. Il passait sous silence que ce comportement pro actif a concerné le gouvernement de Vichy et une partie relativement faible de la population française la majorité étant passive, assommée par la défaite, avec malgré tous des résistants dont les rangs grossir avec la perspective de la victoire contre les nazis.

Il faudra noter néanmoins que les déportations n’étaient pas son premier souci.

Il en avait été informé dès 1941 par un résistant polonais Jan Karski, et n’avait jamais fait bombarder les voies de chemin de fer menant aux camps d’extermination.

 

Aussi,De Gaulle, combattant des nazis de la première heure, ne pouvant pas être suspecté de bienveillance vis-à-vis de l’Allemagne, ne permettait pas l’utilisation de ce prétexte.

 De plus, handicap majeur, Il était perçu comme un patriote soucieux des intérêts de son pays et du rang de la France, et donc, constituait un obstacle majeur pour le projet antifrançais de Roosevelt.

 

Comme évoqué, après le débarquement américain en novembre 1942, Darlan puis le Gouverneur Général Giraud, confirme le statut de l’état français et l’abrogation du décret Crémieux.

Cette bienveillance des américaine est prouvée concernant le soulèvement du réseau de résistance, Aboulker et d’Astier de la Vigerie, au moment du débarquement.

 

III.2/ Pourquoi Roosevelt et les américains ont été obligé de changer de position

Les raisons sont multiples mais certaines plus déterminantes que d’autres.

En premier lieu en Algérie :

 

Elimination de Giraud et prise du pouvoir par De Gaulle, les américains perdant leur allié du moment.

De Gaulle devra attendre près de six mois pour éliminer Giraud et son administration pétainiste, rétablir une forme de démocratie et le décret Crémieux.

Giraud et son administration était discrédité et ne pouvait plus garder  le pouvoir en particulier à cause des faits suivants :

 

 L’accélération des transfuges de militaires de l’armée d’Afrique vers les unités de la France libre, ce qui permettait de faire grossir en volume les troupes Gaulliste et de constituer un début d’armée conséquente en effectifs.

L’unification des réseaux de résistance sous les ordres de De Gaulle,

Avec une résistance qui commençait à opérer des attentats contre les allemands, Roosevelt et ses conseillers militaires, dans le souci permanent de préserver des vies américaines ont  pris conscience que, sur le sol français, si les américains adoptaient une attitude de puissance occupante, cette résistance pouvait retourner son comportement insurrectionnel contre les nouveaux occupants.

 

 Les opinions publics anglais et américain étaient favorables à la France libre et n’adhéraient pas aux calculs géopolitiques de Roosevelt, mais cela ne fut en rien un facteur déterminant.

Mais aussi :

 

 Churchill et le déclin de l’Europe

Bien que,Churchill n’avait pas une sympathie débordante pour De Gaulle et que, l’abaissement de la France n’était pas pour lui déplaire, lors de la conférence de Téhéran celui-ci prendra conscience de la disparition de l’Europe et principalement du Royaume Uni en tant que grande puissance.

Il se sent isolé, voir humilié par les 2 grands, les choses se décidaient sans lui,  il sentait que son rôle dans la victoire était minimisé.

Très nettement Staline grâce à ses victoires à l’est, ses troupes se rapprochant de Berlin, manipulait Roosevelt comme  une girouette.

Churchill sera incapable de défendre la Pologne malgré les engagements qui avaient donnés au gouvernement polonais du général Sikorski en exile à Londres, et cédera sur le fait que celle-ci  sera incluse dans l’empire soviétique (pourtant avec l’armée ANDERS : 100 000 combattants, la Pologne  avait pris une part non négligeable dans les combats contre les nazis).

Ensuite, à Yalta comme seul représentant de l’Europe, le scenario d’isolement se renouvela, aussi, Churchill sentait le besoin d’un second européen à la table des vainqueurs face à l’arrogance des deux grandes puissances et par pragmatisme qu’il y avait pour lui le  besoin de donner à la France une place plus importante dans la victoire afin que l’Europe puisse peser davantage.

 

Enfin et surtout le plus déterminant poussant les américains à être obligé de changer de position fut :

  Le besoin en effectifs pour le débarquement de Provence

 Eisenhower avait besoin de combattants pour ce débarquement ses troupes étant déjà engagées en Normandie et en Italie et ce second front en France était nécessaire.

Il faut rappeler qu’en complément de  la campagne d’Italie,  la campagne de Tunisie a montrée l’intérêt d’une participation active des troupes françaises dans les combats.

En effet, en Tunisie, les anglo-américains (200 000 hommes engagés) rencontrèrent  beaucoup de difficultés face aux troupes de Rommel.

La situation se trouva sauvée en faisant appel aux troupes françaises avec ses 72 000 combattants   lesquels connaissant bien le terrain, débloquèrent  la situation en particulier  grâce aux durs combats victorieux de la localité de Medjez el Bab.

Ces faits ont été pratiquement passés sous silence mais, la reconquête de la Tunisie est une victoire qui a probablement apportée davantage de prisonniers allemands que la victoire de Stalingrad (autour de 275 000).

 

Aussi après la preuve de leur éfficacité en Italie à Monte Cassino (combats du Garigliano) les troupes françaises devenaient indispensables  par leur  apport en effectifs et  leur combativité pour ce second front NECESSAIRE en France: le débarquement de Provence. 

 

Document transmis par M. Gozlan Lucien

NUMERO SPECIAL : LES CAHIERS FRANÇAIS n°47 du mois d’août 1943

LA PART DE LA RESISTANCE FRANCAISE DANS LES EVENEMENTS DE L’AFRIQUE DU NORD  

 

 

 

 

 

 

Jacques Tessier est propriétaire de la ferme Sitges située à Messelmoun, en Algérie à environ 100 kms à l'Ouest d'Alger, près de Cherchel.

Du 22 octobre 1942 au soir et la journée du lendemain, il n’a pas mis toute sa famille à l’abri.

Cliquer sur les textes pour les agrandir

 
 
 
 

L’Opération Torch ou le nouveau Pourim d’Alger

 

Par Yéhouda Moraly

Extrait de l’article de Kef Israel : http://kefisrael.com/2012/12/20/loperation-torch-ou-le-nouveau-pourim-dalger/

, Yehouda Moraly, auteur, chercheur et homme de théâtre, a dirigé le département d’Etudes théâtrales de l’Université hébraïque de Jérusalem.

בס »ד

Il y a 70 ans, le 8 novembre 1942, a eu lieu en Algérie et au Maroc une opération d’une grande importance historique, l’opération Torch. Sous le commandement du Général Eisenhower, les forces alliées et américaines débarquent en Algérie et au Maroc, qui sont sous le contrôle du Gouvernement de Vichy. Sur le plan de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, c’est une date pivot qui marque le renversement des forces, le début de la défaite des armées de l’Axe.

Pour les Juifs d’Algérie, c’est un événement essentiel, qui, je crois, leur a sauvé la vie. La plupart ont déjà perdu la nationalité française, le droit d’exercer une profession libérale, le droit d’étudier à l’université, ou dans les lycées français. Les autorités françaises d’Algérie étaient un bastion de la collaboration; elles étaient totalement dévouées à Vichy et extrêmement antisémites. En Algérie, comme avant le Vel d’Hiv qui avait eu lieu cinq mois avant, les recensements des juifs avaient été effectués. Les étoiles jaunes avaient été livrées, elles n’attendaient que d’être distribuées. Et surtout, les camps d’internement fonctionnaient déjà. Il y en avait une douzaine, dans le Sud Algérien, Abadia, Bedeau, Bossuet, Boghari, Colomb Bechar, El Aricha, Nechira, Medidja, Sidi Bel Abbès. Ce n’étaient pas des camps d’extermination mais des camps de travail aux conditions très dures, tortures, sévices divers. Pas besoin de gaz, le soleil du Sahara et les sévices auraient suffi. Et on peut supposer que les autorités françaises, quelques mois après le Vel d’Hiv se préparaient à déporter vers ces camps d’internement les « Juifs indigènes », qu’elles réprimaient déjà de multiples manières.

Le débarquement totalement inattendu, imprévisible les a sauvés. Et ce débarquement des forces alliées a été assisté, en Algérie, par un groupe composé à 80% d’étudiants juifs expulsés des universités et de 20% de monarchistes.  José Aboulker (il a à peine 20 ans) et Henri d’Astier de la Vigerie, un monarchiste, réussissent le coup de force d’occuper, avec André Achiary, pour seules armes leur ruse et leur détermination, les points stratégiques d’Alger et d’arrêter tous les chefs susceptibles d’organiser une résistance au débarquement des troupes alliées. Convoqués au Gouvernement Général, le Général Juin, le Préfet d’Alger, l’Amiral Darlan, le numéro deux de Vichy qui, par hasard se trouvait à Alger, sont fait prisonniers.
Les Américains ont choisi, pour diriger l’Algérie, après le renversement du régime de Vichy, le Général Giraud. Mais celui-ci, prudent, n’arrive que le lendemain, quand tout est fini. Et c’est un étudiant juif, Raphaël Aboulker, qui a le toupet de se faire prendre pour le Général Giraud et prononcera à la radio le discours de victoire de la Résistance.  Le plus drôle, c’est que lorsque le Général Giraud, ardent antisémite, écrira ses mémoires, il leur donnera comme titre la fin du discours qu’avait prononcé pour lui l’étudiant juif : « Un seul mot, la Victoire. »

Il y a un livre sur cet événement, de José Aboulker, La Victoire de 8 novembre 1942 : La Résistance et le débarquement des Alliés à Alger, qui vient de sortir aux Editions du Félin. Sous les soleils d’Oran – L’opération Torch et la résistance (juin 1940-juillet 1943) est le nouveau livre de Norbert Bel Ange. Il n’y a pas encore de film documentaire. Et pourtant, je crois qu’il y a encore en Israël des personnes qui ont participé à cette opération Torch et qui pourraient témoigner. Je trouve qu’on devrait célébrer cette journée à sa date hébraïque, le 28 Hechvan, la marquer par des réjouissances, come une sorte de nouveau Pourim d’Alger. D’abord parce qu’il se peut bien que ce débarquement ait physiquement sauvé les Juifs d’Algérie. D’autre part, les Juifs d’Algérie, jouent, comme Mordechaï et Esther, dans une opération Torch, un rôle brillant et pour l’instant pas vraiment mis en valeur par l’Histoire.

©Yehuda Moraly

 

ORAN : le débarquement des Américains en A.F.N. Novembre 1942. 
      Nom de code : « Opération Torch » : Flambeau de la liberté

 

 

Débarquement à ORAN et à ARZEW près d’Oran 

Les "Oubliés du 8 novembre 1942" par Lucien GOZLAN, Moriel Israël

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, les résistants au gouvernement collaborationniste de PETAIN de Juin 1940, reçoivent un message codé..."Allo Robert,"Franklin arrive"

Les chefs de cette opération TORCH avaient prévu de réunir un millier d hommes pour neutraliser tous les services clefs, administratifs et militaires, d Alger.

Seul 377 personnes seront présentes : 312 étaient juives et déchues de la nationalité française depuis l’abrogation du décret CREMIEUX d-octobre 1940 par le gouvernement pétainiste sur les lois raciales.

Les principales missions a investir étaient :

La Villa des Oliviers : General JUIN, Amiral DARLAN

La Grande Poste d Alger, Le Central téléphonique, Le XIX CORPS, La Préfecture d'Alger, Le Commissariat Central, Les Commissariats des quartiers, Le Palais d Hiver, La Caserne Pelissier, Radio Alger, Le Terrain d Aviation de BLIDA, l' Amirauté et le Port d ALGER.

Le débarquement commence vers 1 heure du matin sur les plages de Sidi Ferruch à l'ouest et vers le Cap Matifou a l'Est par les Américains à l’ ouest, par les Anglais sur le port d'Alger et à   l'est.

Le temps prévu pour investir toute la capitale avait était programmé à 2heures 30. Les alliés mettrons 15 heures.

Le coup d éclat de tous ces résistants paraissait improbable au Général Ryder, il changea ses plans une fois sur la terre ferme en encerclant sur les hauteurs toute la ville d Alger.

La neutralisation reussit mais l avance des allies tarde, les forces armees petainistes reprennent une a une toutes les places investies par les resistants.

Il y a 2 morts, le Lieutenant DREYFUS et le Capitaine PILAFORT, Le commandant DORANGE dirige les opérations pour libérer le General JUIN et l’Amiral DARLAN fait prisonniers par le chef de groupe Bernard PAUPHILET, aidé seulement par 6 résistants et rétablir le pouvoir petainiste. L'Amiral DARLAN ordonnera un cessez le feu et une reddition des forces armées d Alger vers 17 heures sous la pression du General américain RYDER.

Certains résistants ont la possibilité de fuir, d autres sont fait prisonniers par l Armée Française et il faudra la pression des medias américaines et anglaises, pour qu’ils retrouvent la liberté.

Apres le 8 novembre 1942, on pouvait dire : Aprés PETAIN, c était encore PETAIN...

                     

                      Jean Dreyfus                                   Alfred Pillafort                                                                                          

 

Jean Dreyfus est né le 28 février 1914 à Paris. Son père était administrateur de sociétés.

Diplômé des Hautes études commerciales, il accomplit son service militaire au 20e Régiment d'artillerie à Poitiers comme officier. Dégagé de ses obligations militaires, il part pour l'Algérie diriger une entreprise commerciale.

Sous-lieutenant de réserve, il est mobilisé sur place en 1939 et sert comme officier d'artillerie en Tunisie.

Démobilisé en 1940, il n'accepte pas la défaite et entre en contact avec le lieutenant-colonel Jousse  dont il devient un proche collaborateur.

Pendant deux ans, il aide à préparer le débarquement allié en Algérie notamment en recrutant des volontaires    

Le 8 novembre 1942 à l'aube, chargé de neutraliser les services de la poste centrale d'Alger et d'interdire ainsi toute communication avec la métropole, il investit la Grande Poste à la tête d'une quinzaine d'hommes. Jean Dreyfus coupe le central téléphonique qui dessert le centre d'Alger. Il tient la position face à un engin blindé du 5e Régiment de chasseurs d'Afrique et des fusils-mitrailleurs. Il refuse de se rendre et les assaillants ouvrent le feu sur la Poste.Au bout d'une heure, considérant le but de sa mission atteint, le lieutenant Jean Dreyfus décide de sortir pour parlementer ; après un moment de discussion, il retourne auprès de ses volontaires. C'est à ce moment là qu'il est tué dans le dos d'une rafale de fusil-mitrailleur par un sous-officier.Jean Dreyfus a été inhumé dans le cimetière civil d'Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur 
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943 
• Croix de Guerre 39-45 avec palme 
• Legion of Merit (USA)

Alfred Pillafort est né le 5 juin 1905 à La Canée en Crête où son père, capitaine d'infanterie, était affecté.

De retour en France avec sa famille en 1908, il passe sa jeunesse à Paris puis à Sainte-Colombe-les-Vienne dans le Rhône.

Se destinant à la carrière des armes, il prépare à Strasbourg le concours d'entrée à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr où il est reçu en 1925. Sorti sous-lieutenant de l'Ecole dans la promotion "Maroc et Syrie", il est affecté au 3ème Régiment de Spahis à Batna.

Il passe en 1927 au 8ème Régiment de Spahis au Maroc où, dans le cadre des opérations de pacification, il se distingue au cours de l'investissement de la palmeraie du Tafilalet

Chevalier de la Légion d'Honneur a 25 ans, il est muté en 1932 au 2ème Régiment de Spahis Marocains pour y encadrer un groupe de partisans du groupement Catroux  au cœur de la rébellion marocaine.

En 1936 Alfred Pillafort rentre en France au 2ème Bataillon de Dragons Portés pour y préparer l'Ecole de Guerre. En 1939, promu capitaine, il est affecté au 11ème Cuirassiers avec lequel il combat en Belgique en 1940.

Au moment de la débâcle, il se retrouve successivement à Bordeaux, à Perpignan et enfin en Provence où en juillet 1940, il rejoint le dépôt de la Cavalerie à Orange.

Au début de 1941, il rejoint les Forces Françaises Libres en Syrie où il retrouve le général Catroux ; affecté au 1er Escadron de Spahis du capitaine Jourdier puis au 42ème Escadron de Partisans Tcherkesses, il sert jusqu'à la fin des activités au Moyen-Orient.

Chargé d'une mission secrète, il revient en France en compagnie d'un officier supérieur britannique. La police de Vichy, alertée, arrête l'officier britannique et le transfère à Toulon d'où Alfred Pillafort parvient à le faire évader. Lui-même menacé, il préfère se mettre à l'abri et part alors pour l'Algérie caché dans la cale d'un cargo.

A Alger en 1942, il participe à l'organisation de la résistance et met sur pied des groupes d'hommes sûrs et prêts à agir. Il prend aussi contact avec le consul des Etats-Unis puis avec les autres groupes de patriotes qui se préparent, eux-aussi, à agir. De jour en jour l'organisation progresse, n'attendant plus que le débarquement allié.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, le capitaine Pillafort et ses 47 partisans s'emparent de plusieurs points vitaux de la ville. Le 8, au début de l'après-midi, les Vichystes ont repris un à un les points neutralisés pendant la nuit ; ils tentent alors d'envoyer des troupes vers l'Est pour s'opposer au débarquement des américains mais, boulevard Baudin, ils se heurtent au capitaine Pillafort qui a fait dresser un imposant barrage rendant impossible toute circulation.

A 14 h15 une voiture s'arrête devant le barrage ; un coup de feu claque et Alfred Pillafort s'effondre, mortellement blessé au foie. Transporté à l'hôpital, il décède quelques jours plus tard, le 14 novembre 1942, des suites de sa blessure. Il est inhumé au cimetière Saint-Eugène à Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943
• Croix de Guerre 1939-45
• Croix de Guerre des TOE

LES OUBLIES de l’ « OPERATION TORCH » : débarquement des forces alliées en Agfrique du nord du 8 novembre 1942..  Suite. Par Lucien Gozlan

La France s'installe en Algérie en 1830, on dénombre la présence de 15000 a 17000 juifs dans l ensemble du territoire.

Le 24 octobre 1870, la France accorde a 38000 juifs d'Algérie la nationalité française.

Le régime de Vichy decidera l'abrogation de cette loi, après l'armistice signée par la France face a l'Allemagne le 22 juin 1940.

Cette abrogation sera votée le 7 octobre 1940, 70 années après le décret Crémieux la communauté juive d Algérie retrouve le statut de "Juif indigène".

Dès l'apparition des lois d'exception de Vichy, la résistance juive s’organise en groupes d'autodéfense.

Quatre personnes, André TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN, puis aidées de Maurice SEBAOUN et son fils Paul âge de 21 ans, s'installent dans un local prés de la Place du Gouvernement a Alger, le transforme en Centre d'accueil pour les réfugies d Europe puis devient une salle de gymnastique : Ce sera la Salle GEO GRAS.

Le recrutement des résistants sera très sélectif et surtout très cloisonné...seulement des groupes de 5 personnes...Leurs actions,..:.

le sabotage sur le port d Alger de marchandises destinées aux Allemands, dépôts de tracts dans les boites aux lettres, destructions d'affiches vichyssoises, collages d'affiches gaullistes.

On note le nombre de "résistants" sur la place d Alger à 800 hommes. Il faut rajouter à la direction de ce groupe de résistants, le professeur Henri ABOULKER, grand invalide de la guerre 1914-1918, son fils José age de 23 ans, sa fille Colette, le docteur Raphaël ABOULKER et son frère Stéphane, leurs parents par alliance. Il y a aussi les frères CALVET(Cohen) Guy et Elie, Armand ALEXANDRE et son fils Pierre, des juifs Alsaciens, Bernard KARSENTY, cousin de José ABOULKER.

A ORAN, la résistance juive s'organise autour de Roger CARCASSONNE et de son frère Pierre, tous deux cousins de José ABOULKER. Le nombre de résistants est important : environ 1500 personnes.

Il y a les groupes du colonel TOSTAIN et ceux des frères CARCASSONNE Ces groupes de résistance commencent au début de l'année 1941, il y a des contacts entre les frères CARCASSONNE et Henri d Astier de la Vigérie par l intermédiaire du Capitaine JOBELOT.

Henri d Astier de la Vigérie fait également connaissance  avec l'abbé CORDIER, royaliste, membre de la compagnie de Jésus, lieutenant attache au service de sécurité.

L' échec de ces groupes de résistance sera du en grande partie à une erreur venant de la part du Colonel TOSTAIN...il informe quelques jours avant son supérieur, le général BOISSEAU du débarquement imminent des Américains, il sera mis aux arrêts de rigueur, Le General BOISSEAU évitera d alerter les autorités de Vichy.

D'autres personnes mobilisent d autres groupes de résistants, il y a :

. Des militaires :

le général de division MAST, adjoint du général KOELT commandant le 19eme corps d'armée (qui est laissé dans l ignorance totale)..

le Lieutenant-colonel JOUSSE, commandant de la place d Alger, sous les ordres du General MAST...

le Colonel CHRETIEN, chef du service de renseignements du Général commandant en chef les troupes en AFN, le général d Armée JUIN...

.le Commandant L'Hostis.

le Colonel BARIL ancien officier du Service de Renseignements de Vichy...

le Capitaine de frégate BARJOT et le Commandant DARTOIS, tous deux membres du mouvement de résistance ALLIANCE fonde par le Commandant FAILLE et dirige par le général d armée BOUSCAT en congé d armistice...

le général de MONSABERT à Blida..

 - Le groupe des CINQ

Des notabilités d'extrême-droite favorables à Vichy mais animées du désir de revanche contre les Allemands :

Henri d Astier de la Vigerie, royaliste et catholique dévot, affecte d abord au 2eme bureau de l'état-major d Oran, puis aux Chantiers de jeunesse a Alger sous les ordres du Colonel Van Hecke, personnage central de la résistance à Alger.

Jacques Lemaigre-Dubreuil, ancien de la cagoule comme Henri d Astier de la Vigerie, PDG des Huiles LESIEUR, deviendra l'homme de confiance du consul-général américain Robert MURPHY.

Jean RIGAULT ayant fait parti de la Cagoule, homme de confiance de LEMAIGRE-DUBREUIL, se ralliera a DARLAN  au lendemain du débarquement et tournera le dos a ses anciens allies.

Jacques TARBE de Saint-Hardouin, ancien conseiller d'ambassade nomme aux Affaires économiques de la Délégation générale sous la direction de Weygand.

Le Colonel Van Hecke, chef des Chantiers de Jeunesse en AFN, n'en fera pas parti le jour décisif.

Des hauts Fonctionnaires de la Police

Le Commissaire ACHIARY, chef de la brigade spéciale de surveillance du territoire, travaille pour l'Intelligence Service . Il possède son groupe de résistance et a pour adjoint Bernard KARSENTY.

Le Directeur de la Sureté MUSCATELLI,

le Commissaire ESQUERRE et

Le Commissaire GARIDACCI.

Avant le débarquement des Américains et des Anglais, les différents groupes de résistants décident d'être solidaires mutuellement jusqu’ au débarquement des Forces Alliées, sans tenir compte de leurs différences politiques.

Le groupe des cinq ralliera l'Amiral DARLAN, le groupe des résistants JUIFS se trouvera FRUSTRE et OUTRE des fruits de leur Action :

Ils seront  "Les OUBLIES du 8 NOVEMBRE 1942"

En octobre 1942, c est l'entrevue de CHERCHELL..:

Les Allies contactent les groupes de résistants sur le sol Algérien à Cherchell...

...Sont présents les 23 et 24 octobre 1942 a la demande du Consul général Robert MURPHY accompagné du vice-consul américain KNIGHT. Ils demandent l'aide des résistants sur place pour le débarquement des Allies...

...Sont présents pour les français...le General MAST, Henri d Astier de la Vigerie, le Colonel VAN HECKE, Jean RIGAULT, le Lieutenant-colonel JOUSSE, le Capitaine de frégate BARJOT, le Commandant DARTOIS...

...Pour les américains, le General Mark W. CLARK, le general Lyman LEMNITZER, le Colonel Julius HOLMES, le Capitaine Jerauld WRIGHT, le Colonel Arch HAMBLEN envoyés par le General EISENHOWER...

...Pour les britanniques, le Capitaine COURTNEY, le Lieutenant LIVINGSTONE, le Lieutenant FOOTE...

...Bernard KARSENTY, seul juif, participe à cette réunion..

Les Américains promettent des livraisons d armes. Ils seront absents aux rendez vous des 2 et 4 novembre 1942...le groupe interviendra, le jour J, pratiquement sans armes...

Si le jour J a été fixé par les Alliés au 8 novembre 1942, le débarquement est prévu en trois endroits...Le Maroc... ORAN...  et la baie d ALGER..

 

Le débarquement sur Alger est prévu par les Américains sur la partie Ouest d Alger.... par les Anglais sur la partie Est...Le mot de passe entre les résistants et les Allies est .."Wisky...Soda..", Le 7 novembre 1942 la BBC diffuse..." Allo Robert....Franklin arrive..".

.

ALGER est divisé en 5 secteurs: A- B- C- D- E.

...........A....Vieille Ville,........B...Alger Centre,......C ..Alger Hauteurs..Palais d Été,......D...Alger Est..Belcourt, Champ de manœuvres, Fort de Kouba, ......E...Alger ..El Biar (Villa des Oliviers)...Il y a des chefs de groupe et ...des chefs de sections...

....Pour le groupe A...Commissariat ...Rue BRUCE..Chef de Groupe...Docteur Andre MORALI-DANINOS...adjoint..Lt MARNA ................Section A1...Caserne Pélissier...siégé de l Etat Major....Chef de section ..Lt IMBERT...assistant Aspt OUHAOUN ................Section A2...Palais d Hiver ...quartier General du general JUIN...Chef de section...Gérard SIROT..

................Section A3...Amirauté.....Chef de section...Andre COHEN...adjoint Lucien LOUFRANI, Marcel HABIBOU, Paul LEVY..

.... Dans le groupe B pour le secteur d Alger-Centre, le commandement de ce groupe a été remis au Docteur Raphael ABOULKER, le poste de commandement du goupe doit investir le commissariat de la rue Berthezen, il a pour adjoint, son frere Stéphane ABOULKER (1) et d autres résistants.
Dans le groupe B, il y a 4 sections dont la plus grande partie des résistants arrivent de la salle GEO GRAS, Andre TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN rejoints un peu plus tard par Maurice SEBAOUN et son fils Paul, ont regroupe et entraine tous ces jeunes juifs a des opérations d auto défense depuis la fin de l année 1940 ...ce groupe B comprend 132 hommes dont 12 hommes amenés par Mario FAIVRE(dont 2 musulmans ABTOUCHE et GUEDIRI) plus 11 bretons conduits par l adjudant TILLY.

...le Groupe B est subdivise en quatres sections...B1, B2, B3, B4...

...............Section B1...19eme Corps d'Armée...Centre MOGADOR.....Chef de section ..Capitaine PILLAFORT, adjoints DARIDAN , Roger JAIS, TEMIME, LIEBINE, BENHAMOU, Mario FAIVRE, Henri MESGUICH...

..............................Le 1er groupe investi le QG du 19eme Corps d Armee dirige par le Capitaine PILLAFORT..(2)

..............................Le 2eme groupe investi le central téléphonique MOGADOR dirigé par le Lt Pierre Marie CORDIER (abbé CORDIER)

...............Section B2... Préfecture...Chef de section...Jacques ZEMATTI, assistants  Saadia OUALID, Andre LEVY,Emile ATLAN...

...............Section B3....Grande Poste...Chef de section ..Lt Jean GOZLAN...adjoint Lt Jean DREYFUS

...............Section B4....Radio Alger....rue Hoche... Gouvernement Général ...Chef de section...Adjudant TILLY   ...11hommes, des bretons et des juifs

 ...Pour le groupe C...Palais d Ete....chef de groupe.. Lt.Maitre Maurice AYOUN,..Maitre Raymond ABECASSIS,..Aspt MUCCHIELLI

 ...Pour le groupe D...Central téléphonique de Belcourt...chef de groupe Paul RUFF...assistants Docteurs CVILINSKI  et BECACHE, FANFANI et AMYOT

 ...Pour le groupe E... il est prévu...E1,..E2,...E3...

..............Groupes E2 et E3....Villa d EL BIAR..Chef de groupe Capitaine BOUIN...adjoint..sergent chef..Gilbert SABATIER...la mission est de neutraliser le General d aviation MENDIGAL...

..............Groupe E1,...Villa des Oliviers...chef de section...Aspt Bernard PAUPHILET

Le 8 novembre 1942, a une heure du matin, heure convenue, les commandos passent à l'attaque....Ils neutralisent tous les centres de commandement, civils et militaires d"Alger, les Alliés débarquent à l Ouest et à l Est de la ville....Le plan prévoyait de rejoindre le centre ville en 2 heures et demies, neutralisé par tous les groupes de résistance,.. le General RYDER, commandant en chef des forces armées du débarquement,  soupçonneux de l'efficacité des résistants sur place, change ses plans une fois sur la terre ferme. Les Forces Alliées mettront plus de 15 heures pour soumettre le gouvernement vichyste de l'Amiral DARLAN a cesser le combat....

Durant toute cette longue attente, le Commandant DORANGE, arrive à déjouer et à reprendre toutes les places investies par les resistants, et a permettre à l'Amiral DARLAN et au Général JUIN  de reprendre les commandes de la défense de la ville, jusqu’ à la fin de la journée pour donner ordre par la suite de cesser le combat aux forces vichystes...

Il y a deux victimes parmi les résistants...le Lieutenant Jean DREYFUS et le Capitaine PILLAFORT....Certains résistants peuvent s enfuir, d'autres sont fait prisonniers..

Au soir du 8 novembre 1942, Lucien ADES declare;" Nous rasons les murs. Nous préférons attendre le crépuscule pour quitter nos lieux de retraite. C'est maintenant que commence pour nous la clandestinité.

Aucun ne peut comprendre l’attitude des Américains. Jamais Alger n a été si insolemment aux mains de Vichy..???"

Et Andre ACHIARY qui dit.:"..son souci de voir combien les événements se déroulent a l’ opposé de leurs espoirs...".."Nous, les résistants, une fois notre action achevée et malgré son EXTRAORDINAIRE SUCCES, nous ne représentons plus qu’ un petit nombre de partisans isolés, sans appui, sans moyens ; nous devons faire face a une armée qui, dans sa quasi-totalite, jugerait normal que nous soyons tous fusillés..."

Sur 377 résistants, il y avait 312 juifs...Au soir du 8 novembre 1942, les résistants juifs se sont sentis DUPES et OUTRES...

On pouvait dire le 9 novembre 1942 qu’ après VICHY... c’ était toujours VICHY...

Gozlan Lucien...  d' après le livre de Henri MSELLATI..."Les Juifs d Algérie sous le régime de Vichy".

Pour en savoir d'avantage, le lecteur peut se referer à la conférence de Jacques LEVY organisée par L'A.R.E.S. à Marseille en 2008:"Naissance d'une résistance juive" Cliquer [ICI]  

 (1) Stéphane Aboulker, cinéaste, est né le 15 septembre 1911 à Alger et mort le 15 juillet 1975 à Paris.

 


Démobilisé lors de la Guerre 1939-1940, il retourne à Alger et appartient au réseau d'Astier : opération du 8 novembre 1942. (Avec son frère Raphaël et son cousin José Aboulker, compagnon de la Libération).
En mai 1943, il contracte un engagement pour la durée de la guerre à la première DFL.
Il est nommé sergent-chef par ordre général n°169 du général Brosset en date du 2 novembre 1943.

Acte d'engagement de Stéphane Aboulker dans les FFL en Mai 1943 

Raphaël Aboulker, Stéphane Aboulker et Félix Pillafort à Alger en 1942

 

 

Voici le plan des liaisons téléphoniques a partir du commissariat Central d Alger  situé au boulevard BAUDIN avec les centres de télécommunications et les batiments administratifs et militaires qui ont ete neutralisés par la résistance de l Operation TORCH dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942.

 

______________________________________________

Liste des décorations citées par décision no 281 du ministre des Armées Edmond MICHELET le 22 juillet 1946. Liste transmise par le Général de division JOUSSE du cabinet du ministre des Armées le 2 aout 1946.

Cette liste est exhaustive, les noms d un bon nombre de résistants manquent malheureusement....Parce que, âpres avoir attendu 4 ans,... le general MAST et le General JOUSSE se sentaient redevable envers ...LES OUBLIES DU 8 NOVEMBRE 1942....

LES CITATIONS.....

Corps d Armée.....ABECASSIS RAYMOND, ARFI, ERNEST, ASERA-AUBRY, ASSUS ANDRE, BARRCAND PIERRE, BELLON BATISTE, BERAUD PHILIPPE, BRISSON PIERRE, BRUNEL JACQUES, CARRION RENE, CASIS MARCEL, DARMON ADOLPHE, DIELON NICOLAS, EL GUERALBLI, FABIANI JOSEPH, FIROUSSI ALFRED GAMZON ROBERT, GOZLAN JEAN, COZLAN HENRI, MORALI-DANINOS, MOULIS HENRI, PARERO HENRI, PITSCH GEORGES, RAGER JEAN PIERRE, RAYMOND ALBERT, REBBOUH ROLAND, RECASS ROBERT, ROOL GERARD, SEBAOUN PAUL, SIROT GERARD, TIMSIT GILBERT, TOTAIN PAUL, TRUCHET ANDRE, VOELIN GEORGES.

A l’ Ordre de la Division........ADLER RAYMOND, AICH FERNAND, ALEXANDRE ARMAND, BACRI ROGER, BITOUN GEORGES, CHEMLA PROSPER, COHEN ADAD RAOUL, HAGAY MAXIME, L HOSTIS SUZANNE, MEDIONI GEORGES, MESGUISH HENRI, Mme D ASTIER DE LA VIGERIE, MOULIS RENEE, OUCINAT FERHAT, PENEL BERTHE, QUIBECH JOSEPH, SROSEM JEAN, SEROR ROLAND, SERRA MARIE ROSE, SITT MARCEL, SONIGO GEORGES, SONIGO ISIDORE, THILL JEAN, WITTELSON CLAUDE.

A l’ Ordre du Régiment.......ACHOUCHE SIMON, ADDA CHARLES, ASFES LAZARE, ALBOU MARCEL, ALBOU ROGER, AMRAM VITALIS, ATLAN MAURICE, AYACHE ALFRED, AYACHE SYLVAIN, AZOULAY DAVID, AZOULAY PAUL, BORECH JEAN, BARCHEZYNA ZELIK, BEDJAI GILBERT, BELADINA PAUL, BELAICH PAUL, BELLALOUM GILBERT, BELTZ MARCUS, BENAROUS RENE, BENDAVID SAM, BENHAMOU EDMOND BENHAMOU GEORGES, BENICHOU ARMAND, BERIBI FERNAND, BOUANA ELIE, BOUCHARA FERNAND, BOUCHARA ANDRE, BOUCHARA JOSEPH, CHEMOULI CHARLES, CHOLAL ANDRE, CIOSI JEAN, COHEN ELIEZER, COHEN SAUVEUR, DAHAN PHILIPPE, DERRIDA FERNAND, DJIAN EMILE, DJIAN PAUL, ELBAZE SAUVEUR, FARRAGI ANDRE, FRIANT RENE, GHENASSIA ALBERT, GUEZ MARCEL, HAYOUN FELIX, KAMOUN LUCIEN,KAROUBI EMILE, KARSENTY JOSEPH, KHOLER MAIUS, LAIK EDMOND, LEVY ANDRE, MEDJAR PAUL, MESGUICH JACQUES, MESGUICH WILLIAM, MORGIANA SIMON, NEBLE GEORGES, NIEL ROGER,OSSOSINO LOUIS, OUALID PAUL, OUALID WILLIAM, PAULI PIERRE, PAULIN CHARLES, SAYAG LUCIEN, SCIARI ALBERT, SELLAM ALPHONSE, SELLAM JOSEPH, SERFATI FERNAND, SERFATI JOSEPH, SIKSIK LEON, SMEDJA ROBERT, SMEDJA ALBERT, STROUCH JOSEPH, SULTAN CLAUDE, SUSSAN GEORGES, TEMIME ROLAND, THOMAS MAXENCE, TIBIKA VICTOR, TIMSIT MARTIAL, TRODJMAN ARMAND, TUBIANA GIL, URBANI MARCEL, ZEMMOUR ERNEST.

A l Ordre de la Brigade........AYACHE ALBERT, BARDISSIER ROGER, BELHASSEN MAURICE, BENAIM RENE, BENHAMOU BENJAMIN,BENSIMON LUCIEN, BOILLAT JOSEPH, BOUMENDIL CHARLES, CHEMOULY CHARLES, DESMOULINS ROGER, DURAND NORBERT, EPSTEIN LOUIS, HOBORBOU MARCEL, JAVELLOT CHARLES, KAMOUN ANDRE, MAGOT MARCEL, MARCHETTO PAUL, MATTEI BATISTE, MORALI ROGER, PEROPADRE JEAN M, PETAUTON PIERRE, PLAS RENE, RAYMOND ROBERT, SCHEFFER RENE, SELLAM GABRIEL,TAOUS JACQUES, TEMIME ELIE, THEBOUD HENRI, THOMAS JEAN, TOUITOU GASTON.

____

GROUPE GÉO GRAS

NOMS DES PARTICIPANTS

PRÉFECTURE

AICH Fernand ALBOU Marœl ATLAN Emile ATLANI Henri AYACHE Albert AYOUN Félix AZOULAY Albert BEDJAI Gilbert BENAICHE Paul BENHAYO Jacques BIRIBI Femand BOUCHARA Charles FITOUSSI Alfred GUEZ Eugène GUEZ Fernand JAIS Femand LÉVY André MESGUICH William NENHOMO Benjamin OUALID Sadia PAPERO Henri SEBAOUN Paul SESSAS Georges SMADJA Arsène SULTAN Claude TABET Michel ZERMATI Jacques

GRANDE POSTE

BOUMENDIL Charles CHEMLA Prosper CHEMOULLI CharlesDREYFUS Jean ELBAZ Raphaël GOZLAN Jean GOZLAN Julien KAMOUN André KAMOUN Lucien SlMEDJA Albert TIBIKA Victor TIMSIT Martial

XIXe CORPS

ABRAMI Henri ACHOUCHE Simon ADDA Charles ALBOU Roger AMRAN Vitalis ANKAOUA Robert ASFES Lazare AYACHE Alfred AYACHE Sylvain AYOUN Jacques BAKRY André BELADINA Paul BELALOUM Gilbert BELHACEM Maurice BENAIM René BENAROUS René BENDAVID Sam BENHAMOU Edmond BITOUN Georges BOSHEN Jean BOUANA Elie BOUCHARA André BOUCHARA Joseph CASSIS Marcel COHEN ADAD Raoul COHEN Eliezer COHEN Sauveur DAHAN Philippe DARIDAN Lieutenant DARMON Adolphe DRIGUEZ René FAIVRE Mario FREDJ Fernand GAMZON Robert HINIJAIS Roger LIBINE Germain LOUFRANI Georges MESGUICH J.-C. MESGUICH Jacques MESQUICH Henri MORALI Roger NEBOT René OUALID Paul PILLAFORT Alf. Cap QUIBECH Joseph SIKSIN Léon SMEDJA Robert SONEGON Marcel TAOUSS Jacques TAOUSS Maurice TEDRI Léon TEDRI Maurice TEMIME André TEMIME Elie TEMIME Roland TORDJEMAN Armand ZERAFFA Jean-Claude ZITOUN Jacques

COMMISSARIAT DU Xe

ABOULKER Raphaël ABOULKER Stéphane BOKABORSKI Olivier De ROQUEFORT De SAINT-BLANCAT P. ROBERTY Jean-Louis

RÉSERVE VOLANTE

ADLER Raymond DJIAN Paul EPSTEIN Louis PITSCH Georges SELLAM Joseph SILLAM Gabriel SONIGO Georges    

*********

Liste des résistants non juifs établie par Henri d'Astier de La Vigerie

LE MEUR, ARNAUD, BLATZ, BONNIER DE LA CHAPELLE, BRISSON Gilbert, BURES, CASENAVE, CHEMINEAU, CHESNAIS, COULOMBEL, CROUE, DUREAU, ESCANA, ESPINAY, EVANCU, FAIVRE, GAROVEL, GINESTET, GULDNER, HEINZEIMAN, X, HERELLE, HUSON, KART, DE KLUSENEAU, KOENIG, LAFFONT, LE DIEU DEVILLE, LIMOUSE, LUCAS, LUCCHI, MASECULAR, MATHIEU, MAUROIS, PARISIEN, PASQUINI, PAVIE, PIGNON, POINSSOT, POIGNANT, RAGER, RUSFELDER, SABATIER, SAIM, SIROT, THILL Jean, VARGUES, WAHL, WEBER, TILLY, REYNAUD, Cpt X, Cap. ZURCHER, Lt MARNAT, Cdt MAMO, PIRIOU, PAUPHILET, GIRARDIN, GAVE PELLERIN, GENDRON, AYNESSE, MARTIN, SCHMITT, DELFUGET, GREEBER, NEVEUX, AVIA (1), AVIA (2), ARGHUILLERE, BUCQUET, DUBREUIL, CHARFOI, BRISSON Girard, SIVAL, NABON, FABRER, Caporal BENZAGLAIA, FOHANNO Yves, REPUMEL Louis, BOGOLIN, MENSOUR, BOUCHARDON, OREL,

********************

On peut se referer à mon article:"Au 11, rue Bab-Azoun à Alger" publié dans Mémoire écrite du site de Morial qui rapporte des souvenirs personnels confrontés à des extraits de témoignages des participants ou de leurds desecndants [LIRE]

 On lira avec interet l'article de Sidney Chouraqui publié dans le magasine Terre d'Israël: "L'opération TORCH - Alger,8 novembre  1942" avec les commen,taires qui s'y rattachent.Cet article est extrait des Chroniques des communautés juives d'Algérie éditées par MORIEL http://www.terredisrael.com/infos/l%E2%80%99operation-%C2%AB-torch-%C2%BB-alger-8-nov-1942-par-sidney-chouraqui/

On peut lire également l'article de Jean Brua :"8 novembre 1942, le grand tournant" paru dans Nice Matin en novembre 1992 à l'occasion du 50ème anniversaire de l'opération TORCH [LIRE]                 

 

*********

C'est par un hasard incroyable, que j' apprends que la réunion de Cherchell dans la nuit du 23 au 24 octobre 1942 pour organiser le debarquement des Alliés n s'est pas faite à la ferme dont le proprietaire est un résistant en la personne de Jacques TESSIER mais dans une autre lecture on parle de la Ferme SITGES occupee par le résistant Jacques TESSIER.
A Marseille, je connais un monsieur Jean SITGES, c'est le voisin de ma future femme, il sera son temoin a mon mariage. Je lui telephone et , il me précise que la ferme SITGES appartient au frere de son grand pere, riche proprietaire terrien dans la region ouest d Alger. Son grand pere SITGES avait la Compagnie de Navigation des Ets SCHIAFFINO au port d Alger.

Il me déclare qu 'il a recuperé dans une boutique de vieux documents, un Journal de la France qui traite le sujet de l 'Operation TORCH avec des photos de la ferme de son grand oncle ainsi que les photos de divers documents officiels. Alors, bonne lecture avec ces nouveaux documents.

Dans l'excellent reportage d'Hervé Cras, il faut lire le témoignage du general MAST qui raconte la parade militaire que nous voyons sur le boulevard de la Republique a Alger en presence de l'Amiral DARLAN, qui lui présente, sabre au clair , son regiment, et ses pensées personnelles faisant allusion à l' Operation TORCH qui aura lieu seulement quelques jours plus tard.

(le general Mast raconte dans son ouvrage que le 29 octobre 1942, au cours d' une prise d' armes en l' honneur de l 'Amiral DARLAN alors en voyage officiel à Alger, il presente sa division a celui ci et declare:"En ma qualite de commandant de la division, je presentai les troupes qui defilerent devant l' amiral sur le front de mer; à la fin du defilé, je poussai mon cheval a quelques pas du commandant en chef et le saluai du sabre, d'un geste large, en pensant, non sans ironie, que dans quelques jours, je lui menagerai une fameuse surprise...") *

*cité par Henri Msellati

Lucien Gozlan

Pour lire "Le journal de la France" cliquer sur le lien  journal-de-la-france.pdf

Ce documentaire de Christophe Muel , diffiusé par France 5,  relate les opérations militaires de l'opération Torch et de la resistance d'Alger.Des resistants comme José Aboulker ou Bernard pauphilet sont venus apporter leur témoignage.A aucun moment, il n'est fait mention de la reistance juive.

 

 

Commentaires (31)

 

1. gozlan lucien Sam 09 Mars 2013

Paul, merci pour votre precieux temoignage,
La liste presentee est exhaustive, le travail de memoire que nous effectuons avec MORIAL et MORIEL en ISRAEL s est donne comme objectif de se rapprocher au plus pres des chiffres annonces dans plusieurs ouvrages relatant l Operation TORCH du 8 novembre 1942.
Il est a noter que c est seulement le 7 novembre 1942 que les convocations ont ete envoyees aux groupes d auto-defense de la Salle Geo GRAS, commandes par leurs chefs Andre TEMINE, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN, ces groupes d auto-defense etaient cloisonnes par le secret et c est seulement au moment de passer a l attaque qu ils se sont decouverts faisant parti du meme reseau.
Merci pour votre cooperation dans ce travail de memoire qui devrait aboutir a un HOMMAGE pour tous ces Heros d une nuit et d un jour qui, au peril de leur propre vie, ont donne la possibilite aux forces Alliees de debarquer a Alger dans les meilleures conditions possibles.

 

2. Paul Molkhou Sam 09 Mars 2013

Je fais partie des oubliés du 8 novembre1942 non cité dans cet article par
manque de renseignements-. J'ai fait partie du groupe Morali Daninos qui a neutralisé un commissariat rue Bruce avant de prendre possession du Palais d'Hiver avec notre chef de section SIROT. J'ai été arrêté vers 6 heures du matin par les gardes mobiles avec mes camarades et conduit l'après midi à la prison de Barberousse où je suis resté 5 jours avant d'être libéré par les américains. J'ai été décoré de la croix de guerre à l'ordre de la Brigade en 1947. A ma sortie j'ai rejoints Mrs THUYL,future épouse du colonel John KNOX attaché militaire auprès de Robert Murphy Consul général des Etats Unis et collaboré avec le commissaire ACHIARY à la Casa Italiana Boulevard Victor Hugo à Alger.
J'ai rejoints quelques mois plus tard l'Armée Française où j'ai été admis après concours dans l'Armée de l'Air comme officier de liaison auprès des forces américaines. C'est ainsi que j'ai participé aux campagnes de Corse de France et d'Allemagne. J'ai été démobilisé fin 1945 et repris mes études à la Faculté de Médecine, études interrompues dés 1941 par les lois de Vichy.


 

3. lila 93 (site web) Mar 29 Jan 2013

Je suis une humble ,une petite,une sans importance j'avais 8 ans en 1942 en Algérie mon Pays natal,j'ai souvenir très précis du débarquement ,pour nous ds le Dpt de Constantine ont débuté des bombardements meurtriers (la côte méditerranéenne).J'ignorais tout, absolument tout, de ces épisodes que je viens de lire ,merci de les rappeler .Je ne suis pas de confession juive mais j'ai tjrs été admirative devant le courage de ce peuple si maltraité et qui néanmoins à chaque fois a rélevé la tête donnant un éternelle leçon au reste du Monde.Gloire à toi Israel

 

4. Richard PASQUIER Dim 11 Nov 2012

Il y a trente-cinq ans, jeune chef de clinique à Beaujon, j'étais le correspondant cardiologue du service de neurochirurgie, dont le chef était le Pr J. Aboulker et nous parlions souvent lors de mes visites. Je savais vaguement qu'il avait "fait une belle guerre", mais Wikipédia n'existait pas et je m'intéressais surtout à la médecine. Et lui ne disait rien de son passé...
Plus tard, j'ai appris qu'il était Compagnon de la Libération, et que l'équipe qu'il avait constituée, en grande majorité composée de jeunes Juifs algérois, avait pris pendant plusieurs heures le contrôle des centres névralgiques d'Alger, permettant au débarquement américain de se dérouler, contrairement à ce qui se passait au Maroc, sans opposition de la part des troupes de Vichy. Ces quelques heures gagnées ont joué un rôle considérable dans la bascule de l'Afrique du Nord dans le camp allié. Puis José Aboulker avait repris ses études de médecine. Mon précédent patron, le Professeur Vic Dupont, chef de service de réanimation médicale à Claude Bernard, avait été chef de réseau de Résistance ("ceux de la Libération") et déporté à Buchenwald. Je n'en avais rien su non plus. Dans ma vie professionnelle j'ai rencontré, médecins ou patients, plusieurs de ces héros discrets, résistants ou Justes, qui n'avaient "fait que leur devoir" et n'en tiraient pas la moindre gloriole. Je profite de ce 70e anniversaire de l'opération Torch pour leur rendre hommage: ils ont sauvé l'honneur de la France.

Richard Prasquier

 

5. gozlan lucien Ven 09 Nov 2012

Bonjour, aujourd hui 9 novembre.
Bonjour a Huguette, Nelly, Josette, Davido, Chantal, Floflo et Marie Christine et bonjour a tous ceux qui viendront nous rendre visite.
Hier, pas le temps de rester discuter avec vous, c etait au rendez vous des souvenirs d Alger, le bus nous attendait a 8 heures 30 on est parti a 9 heures, a la deuxieme halte j ai fait connaissance enfin avec Nelly, elle n habite pas le meme quartier que moi, super content de la connaitre, elle m a dit qu elle se rappelle de ma soeur en classe avec elle a la rue Rochambeau. En Israel, il y a un gros probleme c est les deplacements en voiture. On dit qu il y a trop de voitures pour un si petit pays alors c est des attentes interminables, on a mis trois heures pour faire meme pas 200 km. Partis a 9 heures on est arrive pile a midi, pour visiter le Musee de la resistance. dans le trajet, j ai propose de raconter l histoire des resistants qui ont permis, le 8 novembre 1942, aux Americains et aux Anglais de debarquer a cote de chez nous, a la Pointe Pescade et a Sidi Ferruch et de l autre cote au Cap Matifou, c etait un retour en arriere de 70 annees, j ai 10 mois mais comme j aurais aime etre plus grand pour etre temoin d une histoire pareille. tout le monde etait etonne de cette belle histoire, de petit jeune avec des armes ridicules, juifs et non juifs, pres de 400 resistants et il y avait meme 2 arabes, qui ont neutralise pres de 30.000 soldats stationnes a Alger pendant toute la duree du debarquement a Sidi Ferruch et aussi a l ouest au Cap Matifou. Je pense avoir satisfait par mon histoire, la curiosite de l ensemble des participants presents dans le bus.
Arrives au Musee, on nous commente la presentation et on nous fait visiter l espace des enfants...dechirant..,.ensuite un film qui nous montre les fondateurs du Kibboutz-musee, des anciens deportes des camps d exterminations...Pour l autre visite on manque de temps, il faut reprendre le bus, direction Natania, et la encore des embouteillages monstres, deux heures pour faire 80 km, on part il est 16 heures on arrive a 18 heures. La nuit tombe maintenant 17 h 30.
C est une salle de conferences un peu moins spacieuse qu en fevrier, on arrive, nos places sont reservees, on nous a place aux trois derniers rangs, on nous souhaite la bienvenue, la salle est complete, il y a meme des personnes qui seront placees sur des chaises d appoints. On presente la raison de cette commemoration, 70 eme anniversaire du debarquement des Allies, la population d Alger est heureuse d etre liberee du gouvernement des collaborateurs des allemands. On devait se faire un devoir de memoire de leur rendre Hommage. On n a pas oublie...????
Nous, on est venu d Ashdod, il faut donc repartir, le bus telephone a la responsable du tioul, on a encore 1 heure pour retourner a la maison on a rate la fin de la conference. Il est 21 heures 30 c etait une journee interessante pour notre histoire a Alger, on apprend a tout age.

 

6. Hassenn (site web) Jeu 08 Nov 2012

im from tunisia and i want to know if there is any veterans are coming to cartage cemetry ,,,i realy want to share some information with ww2 warriors that fight in tunisia

 

7. said chitour Mar 06 Nov 2012

je suis Algérien, guide touristique et journaliste, je fait maintenant des tours pour des touristes américains et britanniques de cette fameuse journées du 08 novembre 1942.
bravo a tous les résistants contre le nazisme, juive,musulman ou français
même si je suis née en 1964 a Alger 
natif de la clinique de St Anne au golf,j"ai grandit au quartier du ruisseau,et le jardin d"essai pas loin de belcourt

 

8. Georges Levy Dim 04 Nov 2012

Shalom,,

J'ai lu avec intérêt votre site.

Je cherche une photo du mur de cette Grande Poste (Coté rue Alfred Lelluch) où fut apposée par le Comité de Libération(1), assez tard d'ailleurs, avec la plaque en souvenir du Lieutenant Dreyfus*, assassiné le 8 Novembre 1942, par un sbire de Vichy.
Dreyfus avait pour mission de contrôler le central téléphonique de La Grande Poste,
et c'est sur ses marches qu'un infâme policier pétainiste lui tira dans le dos après que les pour-parler pour lui livrer l'entrée névralgique échoua. Cet assassin, comble de l'horreur, fut décoré alors par ses supérieurs.
Immédiatement avant l'indépendance, cette plaque dont j'ai le souvenir ému et précis fut détruite*, mais n'en retrouve aucune trace photographique.
* Peut-être par d'anti-gaullistes ou par le FLN qui s'est acharné de détruire tout souvenir français. ( A signaler que Jean Dreyfus avait un frère, Roger, engagé au Tchad où il fut tué dans une opération de police ).
* Le même jour où fut aussi assassiné le Commandant Pillafort, Blvd Baudin, en face du Commissariat Central. Un buste du Capitaine Pillafort, coiffé d'un casque de tankiste, fut érigé à Alger à l'angle des rues Jean Rameau et Lulli, proche du Blvd Baudin..

 

9. JAIS Paul Mer 24 Oct 2012

Bonjour à tous 
Mon père Jais Maurice, transitaire à Alger. (décédé en 1978) nous parlait de son "séjour" en Tunisie en 1942-43 dans un camp réservé aux Juifs. (Pionniers)
Puis je avoir des informations sur cette période.
Bonne commémoration 
Félicitations pour votre travail de Mémoire

 

10. gozlan lucien Jeu 18 Oct 2012

2. Roger Ouahnon (Ben Nun) Mar 16 Oct 2012

Je suis ne a Oran en 1952 . Je n'avait que 10 ans quant on s'est enfuis (1962) mais je me souviens de tout . Ma mere nee en 1923 a Oued Imbert m'a raconte souvent ce qu'elle a vecu avec ce debarquement allie alors qu'elle avait 19 ans et habitait a Oran . Ca allait tres mal et meme au marche noir on ne trouvait rien a manger : elle avait ete chassee de l'ecole et tous les biens des juifs avaient ete confisques . La peur regnait partout : ma mere avait recu ainsi que toute sa famille une convocation pour se presenter a la Mairie afin de porter l'etoile jaune pour le 8 Novembre 1942 (incroyable mais vrai !!!) . Dans la nuit il y a eu un bombardement de canons epouvantable avec un bruit terrible venant surtout du port ...Le matin tout c'est calme des avions ont survole la ville en versant des milliers de tracts ecris en francais et il etait ecris " Nous sommes les allies , nous sommes vos amis n'ayait pas peur et restez tranquillement chez vous : vous etes libres " . Le meme jour les americains ont donne des vivres a la population jusque la affamee , les americains etaient applaudis par tous (enfin presque !) 
ils etaient beaux et propres , parfaitement organises et defilaient dans les rues en saluant la population . Dans les synagogues les soldats juifs venaient prier se melant a la foule : et les juifs se disputaient pour les inviter a passer shabath chez eux . Mon grand pere invita un jeune officier juif et ma mere perfectionnat ainsi son Anglais car il revint regulierement tous les shabaths chez mon grand pere . Ma mere fut employee comme secretaire bilingue par les americains ce qui lui permit d'aider sa famille . Tout s'ameliora peu a peu et ma mere qui a aujourd'hui 89 ans , est toujours persuadee que c'est Dieu lui meme qui est intervenu ce 8 novembre pour les sauver de l'humiliation et du pire...Je le crois aussi .

 

11. Moha Hélène Mer 17 Oct 2012

Merci à M. Gozlan de rappeler à nos mémoires par ce récit magistral ces humbles héros qu'ont été ces résistants, ainsi que ceux restés dans l'ombre et qui ont oeuvré pour "l'opération Torch".

 

12. gozlan lucien Mer 03 Oct 2012

Paule bonjour,
Il a ete rajoute en bas de page, la liste des participants de la salle Geo Gras.
Cette liste serait plutot a placer dans l enumeration des missions des sections de chaque secteur A. B. C. D. E. pour l operation TORCH..qu en pensez vous..?????

 

13. Paule Atlan Dim 30 Sept 2012

Il faudrait que la liste des résistants cités par Edmond Michelet soit complétée car elle ne comprend que les "soldats", il manque les civils dont ceux du cercle Géo Gras

 

14. Cohen Olivier Dim 16 Sept 2012

Je suis d accord avec Paule Atlan ce serait bien de pouvoir envoyer leur photo. Je suis en train ce faire numériser une photo de mon grand père en prévision. 
Chanah Tovah a tous
Olivier

 

15. Corrado jean-claude Lun 10 Sept 2012

Bravo à Lucien Gozlan pour toutes les initiatives prises relatives à la commémoration du 70è anniversaire du 8 nov.1942 ( opération Torch).
Bravo aussi à lui pour tous ses commentaires intelligemment étayés avec des descriptions historiques remarquables.
Je suis fier pour lui et faire parti de ses connaissances.

 

16. gozlan lucien Dim 09 Sept 2012

Pour Paule et Olivier, bonjour
Bravo pour vos initiatives, je suis certain qu elles vont se realiser...!!!!! 
La fille de Leon SIKSIK n etait meme pas au courant de ce qu avait fait son pere...???/Elle en retire une fierte et un emerveillement que son pere a fait un tel acte de courage au risque de sa propre vie...
Je viens d avoir monsieur TIMSIT Martial au telephone, contactez le ainsi que monsieur PAUPHILET Bernard, qui nous a envoye ses notes personnelles avec documents authentiques de l ordre de mission signe par le Lt Colonel JOUSSE, ainsi qu une note sur des bons d essence je crois.....tres interessant...
Une autre information d un non juif un certain monsieur HOCHE avec des documents authentiques de son pere qui a participe a l Operation TORCH....
Enfin, de beaux temoignages en perpective....???
J ai reconstitue l organigramme de l Operation TORCH avec tous les hauts grades militaires et personalitees civiles ainsi que les opposants vichysistes militaires et civiles, les missions. les groupes, les sections avec les noms des resistants sur chacune des missions...je pense avoir fait un bon travail....
J espere qu il servira a ce projet evenementiel.......amen..!!!!

 

17. Atlan Paule Dim 09 Sept 2012

Pour aller dans le sens d'Olivier Cohen à propos de son grand-père, nous pourrions publier la photo de chacun des Résistants de la liste suivante "Noms des compagnons cités par décision no. 28l du Ministre des Armées Edmond Michelet le 22 Juillet 1946, Transmis par Ie Général de Division Jousse du cabinet du ministre des Armées le 2 Août 1946" 
(où Fernand Bouchara est cité à l'Ordre du Régiment)
J'ai la photo de mon père que j'enverrai si l'idée est acceptée par d'autres enfants ou petits-enfants, ce sera notre manière de ne pas les laisser dans l'oubli.

 

18. gozlan lucien Sam 08 Sept 2012

Olivier bonjour,
bravo pour ton temoignage, tu peux prendre contact avec moi sur mon mail, il est inscrit en page d accueil de ce site, a l annonce de la commemoration du 70eme anniverssaire de l Operation TORCH du 8-11-1942 qui sera realise au Musee de la resistance juive a Naharya en Israel. 
Ton grand pere a recu la medaille a l ordre du regiment par decision du ministre des armees Edmond michelet le 22-7-1946...pour avoir participe a l Operation TORCH pour aider les Allies au debarquement en AFN.....Nous allons rendre Hommage a tous ces oublies en racontant leur veritable histoire dont certains ont ete mis en prison par l armee paitainiste de l epoque.

 

19. Olivier Cohen Sam 08 Sept 2012

bonjour
Je suis le petit fils de Fernand Bouchara qui a lui aussi pris part au putsh du 8 Novembre 1942 destiné a neutraliser les forces vichystes pendant le debarquement allié. Il faisait partie du mouvement de resistance Combat Outre Mer et a fait partie du groupe qui a neutralise l amiraute. Il a rejoint les resistants a l Amirauté après avoir effectué une mission sous les ordres de Mr le commissaire Achiary. Est ce quelqu un sait s il y a un mémorial ou une liste sur lequel sont inscrits les noms des combattants du 8 Novembre 1942 pour que je puisse faire inscrire le nom de mon grand père? 
Merci et Chalom et Salut amical a tous

 

20. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Mario FAIVRE, chef de groupe pour la mission de neutraliser le XIXeme CORPS manifeste sa deception.." Le Commissaire Andre ACHIARY, present dans la mission de neutraliser le Prefet Emmanuel TEMPLE a la Prefecture d Alger, en compagnie d Emile ATLAN chef conjoint des resistants de la salle GEOS GRAS,... lui fait part de son extreme souci de voir combien les evenements se deroulent a l oppose de leurs espoirs....."..."Nous, les resistants, une fois notre action achevee et malgre son ..EXTRORDINAIRE SUCCES..., nous ne representons plus qu un petit nombre de partisans isoles, ..SANS APPUI,..SANS MOYENS..; nous devons faire face a une armee qui ,..DANS SA QUASI-TOTALITE, jugerait normal que nous soyons....TOUS FUSILLES...!!!!!!

 

21. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Au soir du 8 novembre 1942 a Alger voici ce qu ecrit Lucien ADES, participant a l accueil des Forces Alliees a Sidi Ferruch....."Nous rasons les murs. Nous preferons attendre le crepuscule pour quitter nos lieux de retraite. C est maintenant que commence pour nous la clandestinite. AUCUN ne peut comprendre l attitude des AMERICAINS..????Jamais Alger n a ete si insolemment aux mains de ...VICHY..!!!!

 

22. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Pour Pierre,
Merci pour votre temoignage sur le sujet de l Operation TORCH,...j attends, je l espere de tres nombreux temoignages par les descendants en ligne directe, sur tous ces resistants d un jour et d une nuit, dont les suites de leur action glorieuse a ete minimisee par l Amiral DARLAN, le General JUIN, le General NOGUES, le Gouverneur General Yves CHATEL......
Tous fervents partisants de l Administration politico-militaire de l ETAT FRANCAIS du Marechal PETAIN........Apres le 8 novembre 1942, on pouvait dire.....Apres PETAIN c etait encore PETAIN...!!!!!!!
C est seulement en 1946, grace a l intervention du general Mast qui se sentait redevable aupres de tous Ses... "Compagnons du 8 novembre 1942..." que tous ces heros ont recu de la Republique Francaise, et cela bien entendu dans une manifestation informelle, des remises de medailles militaires pour faire Honneur a leur courage, au peril de leur propre vie.....

 

23. Pierre Atlan Mer 05 Sept 2012

Je suis le fils de Emile et Florence Atlan je me souviens tres bien cette nuit du 7 Novembre 1942, ou les resistants ont passes la soiree dans notre appartement du 11 rue Babazoun et a l'eure prevus ont bus le champagne et sobnt p[artis pour sesire la prefecture, la radio, le commisseriat et la Post. Les resistants arretes ont etes relaches uniquement par l'aide des Canadiens qui sont intervenus au tribunal militaire.

 

24. gozlan lucien Jeu 30 Août 2012

pour Richard...
Ecrire en recherche,.. Bedeau..internement des juifs Algeriens sous la France libre.... et vous avez la liste...vous pouvez demander a rajouter le nom de votre papa...
Lucien.

 

25. gozlan lucien Jeu 30 Août 2012

Pour Richard Amsellem,
pour le camp de bedeau, oui il existe une liste, se renseigner aupres de monsieur Norbert BELANGE,.."quand Vichy internait ses soldats Juifs d Algerie...Bedeau, sud oranais, 1941-1943 "
Taper sur wikipedia le camp de bedeau...
Si vous possedez des temoignages ecrits ou alors racontez son histoire...

 

26. AMSALLEM RICHARD Jeu 30 Août 2012

Bonjour 

Mon père a été interné à Bedeau avec mes oncles,je me pose la question de savoir s'il existe un liste des juifs du camps.
Bravo pour votre initiative ,car il ne faut pas oublié ou banalisé ce qui c'est passé rn Algerie

AMSALLEM RICHARD

 

27. David MEDIONI Lun 27 Août 2012

Mazel tov pour cette initiative

Pour que jamais nous ne les oublions

Bravo à Lucien Gozlan ainsi qu'à Morial/Moriel

 

28. gozlan lucien Dim 19 Août 2012

Bonjour Roger et shavoua tov.
Oui il y a deux noms...Morial en France et Moriel en Israel....Il est peut etre question de celebrer la commemoraton du 8 novembre 1942 egalement en France et la ce sera MORIAL qui aura cette responsabilite.
Pour maitre Benichou et monsieur Zenouda, je ne comprends pas cette interrogation>??????
Pour le debarquement simultane Casablanca, Alger et Oran....oui, le plan prevoyait un debarquement simulatane,.... Seule la resistance algeroise avait fait un sans faute sur tous ses objectifs.
On va donc raconter la veritable histoire de l OPERATION TORCH et des OUBLIES de cette nuit du 7 au 8 novembre 1942.

 

29. roger ouahnon Sam 18 Août 2012

Pardon Lucien : pour quelle raison seul le debarquement a Alger est evoque alors que les allies ont debarque simultanement a Casablanca , Alger et Oran . A Oran le chef de la resistance (Juif lui aussi) a du annuler l'operation a la suite d'une trahison maladroite . Les canons des generaux fideles a Petain ont provoque d'enormes pertes aux allies .

 

30. roger ouahnon Sam 18 Août 2012

Mon cher Lucien : Bravo pour le magnifique site mais je suis surpris de voir apparaitre 2 noms - Moriel et Morial (???) pour le meme sujet : ce n'est pas saint . Rassure moi en me confirmant que Jean Charles Benichou et Julien Zenouda seront a vie les presidents et vice-presidents de la memoire des juifs d'Algerie comme ils le meritent . Avec tous mes souhaits de reussite et de SHAVOUA TOV .

 

31. gozlan lucien Lun 06 Août 2012

Mazel tov pour la COMMEMORATION du 70eme ANNIVERSAIRE DU 8 NOVEMBRE 1942 au Musee BEIT LOHAMEI HAGUETAOT a NAHARYA en Israel

 

LA RESISTANCE JUIVE ALGERIENNE

La défaite de Juin 1940 accable la France ; c'est l'écroulement, le naufrage.

Dès son offensive, le 10 Mai 1940, l'avance de la Wehrmacht fut foudroyante. La Hollande et la Belgique furent envahies en quelques jours. L'armée hollandaise capitula le 15 Mai, l'année belge le 25 Mai. Le corps de bataille français dépassé, encerclé, disloqué, ne put livrer que des combats sans autre issue que sa destruction.

Début Juin, la bataille était perdue. Le 10 Juin, l'Italie fasciste de Mussolini qui s'était abstenue de s'engager dans le conflit, déclare la guerre à la France et à l'Angleterre et attaque sur tout le front sud-est français. Le gouvernement de la France présidé par Paul Reynaud s'était replié à Bordeaux le 14 juin, apis la formation, le 6 juin, du dernier gouvernement avec le Maréchal Pétain âgé de 84 ans, comme Vice-président du Conseil et Ministre d'État.

Les Britanniques achevaient le rapatriement de leurs troupes et les quatre dernières
divisions anglaises se dirigeaient en toute hâte vers les ports pour regagner la Grande- Bretagne.

L'Empire français et la flotte française intacte auraient pu donner à la France la possibilité de continuer le combat aux côtés des Anglais. Hélas, le gouvernement choisit la capitulation, répondant en cela aux vœux d'une bonne partie de la population,

Le 17 Juin 1940, le Maréchal l'étain à qui avait été confié la constitution d'un nouveau
cabinet, s'adressait aux Français en ces termes: "C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat, je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec moi, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités."

Le lendemain, 18 Juin 1940, le Général de Gaulle lançait de Londres son premier appel à la radio, message d'espérance pour tous ceux qui n'acceptaient pas la capitulation et plus particulièrement pour les Juifs.

Les conditions imposées par l'Allemagne dans le fameux wagon de 1918, au Carrefour de Rethondes, étaient écrasantes pour la France. En présence d'Hitler, le Général Keitel donna lecture de ces conditions : la France sera séparée en deux zones.

L'une représentant les deux tiers du pays, sera occupée par l'Allemagne ; l'autre zone, dite zone non occupée, au sud de la Loire comprendra le Massif Central et le Midi. Des commissions d'armistice veilleront à l'application de toutes les clauses imposées par le vainqueur.

On est à remarquer que les Allemands ne demandaient pas que la flotte leur soit livrée, mais désarmée, de même que l'aviation. 11 est certain que si l'Allemagne avait exigé leur livraison, cela aurait pu pousser certains équipages à continuer le combat outre-mer.

Cette tolérance ne fut donc pas un geste généreux, mais une manœuvre calculée, Comment ont été ressentis ces événements en Afrique du Nord ?

A Alger, Tunis, Rabat, les élus et une partie de la population n'envisageaient pas d'autre possibilité que la poursuite de la lutte. Par l'intermédiaire de leurs consulats, les Anglais demandèrent aux trois Gouverneurs Généraux ou Résidents de continuer le combat aux côtés de l'Empire Britannique.

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Dans sa lettre du 18 Juin à Pétain, le Générai Noguès, Commandant en Chef le théâtre d'opération en Afrique du Nord concluait : "Permettre à l'Afrique du Nord de se défendre, c'est entreprendre dès maintenant, le redressement de la France".

De Gaulle, de Londres, fit des offres de service à Noguès. Celui-ci ne répondit pas.

Au fil des jours, cependant, le doute commence à s'insinuer dans les esprits. A Tunis, l'Amiral Estera tourne casaque. Le ministre de l'intérieur de Pétain ordonne que les agents consulaires de Grande Bretagne soient "mis dans l'impossibilité de faire de l'agitation et du recrutement."

Le 22 Juin 1940, sous la pression de Laval, la soumission totale à l'Allemagne était accomplie.

Cependant, en Angleterre et dans l'Empire Britannique, la détermination de combattre demeurait absolue. Craignant que la flotte française ne tombe aux mains des Allemands, une flotte anglaise commandée par l'Amiral Sommerville se présentait, le 3 Juillet à l'aube, devant la rade de Mers-el-Kebir près d'Oran en Algérie. C'est dans cette base navale qu'une grande partie de la flotte française était venue mouiller pour y désarmer.

Après le rejet par l'Amiral Gensoul des quatre solutions proposées par les Anglais pour mettre les navires français hors de portée de l'Allemagne, l'escadre britannique ouvrit le feu et envoya par le fond la plupart des bâtirent. Seul le cuirassé Strasbourg réussit à s'échapper, Après cette opération qui fit 1.300 morts et 340 blessés parmi les marins français, le Maréchal Pétain rompit officiellement, le 4 Juillet, les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne. Dès lors, le fossé se creusa rapidement entre les deux pays.

Les réfugiés politiques, les Juifs allemands furent traqués sans pitié et livrés aux autorités allemandes sur l'ordre du 7 Juillet de Laval.

Le 11 Juillet, à Vichy, étaient proclamés les articles donnant naissance au nouvel Etat Français, calqué sur les états d'Allemagne et d'Italie. Les nouveaux actes constitutionnels faisaient de Pétain le chef de l'état. Pierre Laval était officiellement désigné comme son successeur, Tout était en place pour ce qu'il fut convenu d'appeler "La Révolution Nationale". 

Cette rapide reconstitution des évènements m'a paru nécessaire pour la compréhension de la situation à laquelle se trouvaient confrontés les Juifs, en Algérie notamment. Le territoire algérien n'était pas occupé par les Allemands, mais des commissions d'armistice allemande et italienne siégeaient en permanence à Alger,

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EN ALGERIE

Dès l'armistice de Juin 1940, les populations d'Afrique du Nord furent prises en main par le gouvernement de Vichy. Après l'acceptation morose de la défaite et la soumission aux vainqueurs, le culte du Maréchal s'était instauré et le nouveau mode de vie reçu avec ferveur. L'Amiral Abrial, mis à la tête de l'Algérie au nom du Maréchal, met sur pied la Légion des Combattants, unique association d'anciens combattants et instrument de diffusion de la "mystique maréchaliste". Les Juifs, bien sûr, en sont exclus.

Dès les premières semaines qui ont suivi sa création, la Légion s'est vu confirmer une mission : surveiller les adversaires du régime.

En Octobre 1940, le Général Weygand est nommé Délégué Général pour l' Afrique Française par le Maréchal Pétain. Peu après son arrivée à Alger, les premières lois raciales sont promulguées.

- le 3 Octobre 1940: Publication du Statut des Juifs.
- le 7 Octobre 1940: Abrogation du décret Crémieux, signée par le Maréchal Pétain.

Il faut rappeler que le décret Crémieux, promulgué en Octobre 1870, avait attribué la
citoyenneté française à tous les Juifs algériens.

Il est à noter que les mesures anti-juives françaises furent prises par le gouvernement de Vichy en dehors de toute contrainte. Les autorités françaises allant, comme en d'autres tragiques circonstances, au-devant et au-delà de ce que les Allemands auraient pu souhaiter.

Les Juifs d'Algérie ont alors l'obligation de se déclarer comme Juifs. La mention "Juif Indigène" est apposée sur leur carte d'identité. Ils ne peuvent plus être fonctionnaire de l'Etat; l'exercice de la plupart des professions leur est interdit; des administrateurs sont nommés à la tête de leurs entreprises et leurs biens; un numérus clausus très strict limite le nombre des élèves juifs dans les écoles, les lycées et les facultés. Plusieurs sont arrêtés et internés aux camps de concentration de Bossuet, Boghari, Berrouaghia, Djenien-Bou- Rezg, Méchéria, etc.

Les détenus sont livrés à des tortionnaires et beaucoup succombent aux sévices qui leur sont infligés. Les vitrines des magasins appartenant à des Juifs sont brisées la nuit, à coups de pavés. Ceux qui viennent encore s'asseoir aux terrasses des cafés sont parfois insultés, giflés, chassés, les patrons des brasseries mis en demeure de refuser de les servir.

Vichy avait rabaissé les Juifs d'Algérie à une condition inférieure à celle d'avant 1830.

Habitués de longue date au climat antisémite qui les environnait depuis 1884, les Juifs d'Algérie sentent que cette fois, c'est plus grave car ils ne peuvent compter sur un soutien minimum des autorités. Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait croire, la population musulmane s'est montrée en l'occurrence moins hostile que certains Français d'Algérie. Il est bon de rappeler qu'un général français, le général François, avait contacté des truands musulmans et leur avait proposé "trois jours francs de meurtre et de pillage", mais la réponse arabe cingla le général François : "Si vous avez une mauvaise action à commettre, faites-la vous-mêmes".

"Mis à la porte de leur nation, 130.000 Juifs algériens campent désormais dans leur pays" comme a pu l'écrire notre cher et regretté ami Henri Chemouilli dans son livre "Une diaspora méconnue". Des milliers de personnes perdent leurs moyens d'existence, les enfants sont renvoyés des écoles et jetés à la rue. Discriminés, menacés pour leur vie et pour leurs biens, que pouvaient-ils faire ?

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Quelques uns parmi les jeunes pensent à partir, à quitter le pays pour Gibraltar, s'engager dans les Forces Françaises Libres pour continuer le combat. C'est une voie qui m'a tentée et avec quelques camarades, dont le fils du général Tubert et deux élèves de l'école de navigation d'Alger, nous avons commencé à préparer notre évasion. Nous voulions utiliser pour cela un bateau que mon père possédait et qui était ancré au Club Nautique du port d'Alger. Mais son moteur avait dû être démonté car aucun bateau particulier n'était autorisé à sortir du port avec son moteur.

Seuls les bateaux de pêche pouvaient le faire. Le but de la manœuvre était donc de faire sortir le bateau du port, à la voile et de rejoindre un petit cabanon que nous possédions à la Pointe Pesade, sur la côte, à une douzaine de kilomètres à l'ouest d'Alger. Là étaient stockés le moteur et des vivres. Malheureusement,
dénoncés aux autorités, nous avons été arrêtés par l'inspecteur principal Bègue, envoyé spécialement de Vichy avec son équipe, pour lutter contre les velléités de résistance à Alger. Grâce aux précautions que nous avions prises, nous avons été relâchés, faute de preuves, 48 heures après, mais cela mit un point final à notre projet de rejoindre Gibraltar.

Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que, contacté par des amis qui eux aussi étaient obsédés par le désir de "faire quelque chose", j'ai pu m'associer à un autre projet qui devait prendre corps pour aboutir plus tard à la participation active au débarquement allié du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord.

LA SALLE GÉO GRAS

Début 1941, deux amis demandent à nous parler, à mon père et à moi. Ils viennent nous voir aux bureaux de notre entreprise, rue Jenina à Alger. Ce sont deux anciens de la L.I.C.A. officiellement dissoute par le Gouvernement de Vichy, deux amis de longue date, depuis les terrains de football où jouait l'E.S.A., l'Etoile Sportive Algéroise, une équipe juive dont mon père était le vice-président, et les bagarres qui nous avaient opposés à la bande antisémite d'Henri Coston. André Temime et Emile Atlan, puisqu'il s'agit d'eux, nous font savoir qu'ils ont l'intention de créer une salle de sport à Alger et nous demandent ni nous voulons participer avec eux à cette création.

Ils nous disent qu'avec deux autres camarades, Jean Gozlan et Charles Bouchara (Mickey), ils disposent de l'ancien local des Auberges de Jeunesse, Place du Gouvernement et qu'après certains travaux d'aménagement, il serait possible d'en faire une belle salle d'entrainement pour la jeunesse juive d'Alger. Ils nous laissent sous-entendre que cette salle pourrait aussi devenir le centre de rassemblement de tous ceux qui, dans la communauté juive d'Alger, pensaient qu'il valaient mieux se battre le moment venu et peut-être mourir une arme à la main plutôt que de finir dans un camp d'extermination.

Nous acceptons avec enthousiasme et mon père, grand mutilé de la guerre 1914-1918, offre de prendre à sa charge tous les travaux nécessaires à la transformation du local. Ce sera notre contribution à l'œuvre commune.

Il nous fallait également trouver une "couverture"; en effet, une salle de sport dirigée par des Juifs aurait été extrêmement suspecte aux autorités vichystes.

André Temime connaissait un ancien boxeur, bon catholique, moniteur d'éducation physique et pompier auxiliaire, du nom de Géo Gras. Celui-ci, sans se douter de rien, accepte de prendre à son nom la direction sportive de la salle d'entrainement qui devint la "Salle GÉO GRAS".

Vaste, claire, bien aménagée avec un ring de boxe, des agrès de toutes sortes, la salle fût fréquentée par de nombreux athlètes de renom : Roland Coureau, ancien challenger de Marcel Cerdan, Albert. Ayoun ex-champion d'Algérie de boxe poids lourds, quelques boxeurs professionnels et amateurs s'y entrainèrent.

Une section d'escrime tut également créée, dont j'eus la responsable car, pratiquant ce sport depuis de longues années, j'avais remporté quelques compétitions au fleuret.

Un 'mitre d'armes, Maître Gomis donnait régulièrement ses leçons. L'entrainement était très assidu et la Salle Géo Gras put se payer le luxe d'avoir des finalistes en 2e et 3e position aux championnats d'Algérie d'escrime: Emile Bismuth à l'épée et Paul Sehaoun au fleuret. L'ambiance au cours de ces compétitions avait été très tendue.

Le milieu de l'escrime était profondément Pétainiste et antisémite, snob de surcroit. Voir deux Juifs, en pleine "Révolution Nationale", oser se présenter à ce championnat dans les salles de l'hôtel Aletti était un vrai scandale! Ce n'est que grâce à l'intervention de deux amis fidèles non-juifs, parmi les dirigeants de la Fédération d'Escrime que nous avons pu nous maintenir en compétition.

Cependant, l'ambiance générale de l'assistance était tellement haineuse que nous avons demandé à nos camarades de la Salle Géo Gras de venir
contrebalancer ce climat.

Les finales devaient se disputer dans l'après-midi. Vers 14 heures, on vit entrer en file indienne, une quinzaine de camarades dont l'allure athlétique et décidée ne laissait aucun doute sur l'attitude qu'ils sauraient avoir en cas de besoin, Cela suffit à calmer la galerie sans diminuer pour autant la hargne de nos adversaires sur la piste.

Seuls les tireurs italiens manifestèrent à notre égard un fair-play qui nous étonna. Tout ce mouvement contribuait efficacement au camouflage de nos activités secrètes. 

La salle Géo Gras devint rapidement le lieu de rendez-vous et de préparation des évènements à venir. Cependant, si nous savions pourquoi nous nous réunissions et entraînions la jeunesse juive à Alger, nous n'avions pas encore d'objectif bien précis.

Afin d'entretenir le moral des camarades, des équipes étaient désignées pour peindre la nuit des slogans gaullistes et des "V" avec Croix de Lorraine sur les murs de certains immeubles en ville. Nous étions organisés en petits groupes de quatre, déguisés en Arabes avec blouses grises et chéchias, circulant illégalement dans de vieilles autos appartenant un ami garagiste, solidement armés pour ne pas tomber vivants entre les mains de la police. Nous n' avions en effet aucun doute: en cas d'arrestation, c'était le camp de concentration de Djenien-Bou-Rezg ou Méchéfia.

Nous avons poussé l'audace jusqu'à effectuer nos inscriptions sur les murs extérieurs de la Villa des Oliviers, résidence du Général Commandant en Chef les troupes d'A.F,N., gardée militairement,

Une autre de nos activités consistait en l'achat et le stockage d'armes et de munitions, Nous nous procurions ce matériel à des sources différentes : contrebandiers espagnols, petits trafiquants d'armes divers dont le risque était grand, ce qui évidemment influait sur les prix, Nous achetions tout ce qui se présentait: pistolets, revolvers, carabines, fusils de chasse, tout était bon. Pour stocker ce matériel, nous utilisions des caches aménagées dans les murs, les planchers, sous le ring de boxe, tout cela à l'insu de notre ami Géo Gras dont nous contrôlions soigneusement les heures de présence à la salle.

Le temps passait, rien ne survenait, sauf l'aggravation des lois racistes. Le gouvernement de Vichy réadaptait son système policier, reprenait l'armée en mains. Les troupes qui avaient combattu en Syrie contre les Anglo-Gaullistes étaient ramenées en Afrique du Nord.

Début 1942, le S.O.L. est créé, pâte reflet de la S.A. hitlérienne. Le RP.F, recrute des volontaires pour la Légion Tricolore sur le front russe et l'on prépare les étoiles jaunes pour les Juifs.

Pour varier les plaisirs, à la salle Géo Gras, je nie suis mis à la boxe avec mon ami Germain Libine, ancien boxeur professionnel.

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Il était venu nous rejoindre comme professeur de boxe et manager d'une petite équipe de la salle, couverture dont il avait besoin pour camoufler ses activités. Germain deviendra plus tard le garde du corps personnel du Général de Gaulle, avec le grade, de lieutenant.

Pour faire le point de la situation, nous nous réunissions tard le soir au bureau de la salle. Quelquefois, avec Emile Atlan et André Temime, nous nous rendions chez le docteur Raphaël Aboulker et son frère Stéphan, rue Bab Azoun à Alger. Le docteur Raphaël Aboulker et son frère Stéphan, en contact direct mais discret avec la salle Géo Gras, étaient le lien occulte avec l'état-major de la Résistance à Alger et surtout avec Henry d'Astier de la Vigerie.

Le 20 Octobre 1942, mon camarade Emile Atlan me dit: "Prépare-toi. Demain nous partons pour une mission aux environs d'Alger, au bord de. la mer. Amène avec toi un repas froid et ton pistolet." Je, pressentis qu'il se passait quelque chose, j'essayais d'avoir d'autres renseignements, rien à faire. Le lendemain, contre-ordre, nous ne partons plus.

Quelque temps plus tard, j'ai appris qu'il s'agissait de la protection des personnalités participant à la réunion de Cherchell du 22 Octobre au cours de laquelle le Général américain Clarck, venu secrètement, la nuit en sous-marin, avait rencontré les officiers supérieurs et résistants français.

Cette réunion avait pour objet la coordination de l'action des résistants de l'intérieur avec l'opération militaire alliée de débarquement sur les côtes d'Afrique du Nord, le 8 Novembre 1942.

DEBARQUEMENT ALLIÉ DU 8 NOVEMBRE 1942 EN AFRIQUE DU NORD

La date exacte du débarquement allié en A.F.N. n'a été connue qu'aux derniers jours d'Octobre. Robert Mui.phy, l'ambassadeur extraordinaire du Président Roosevelt à Alger, ne l'avait communiqué à personne auparavant.

Quoique représentant plus de 80% des effectifs pendant l'action, les Juifs algériens n'étaient pas seuls. Au plus haut niveau, le "Comité des Cinq", composé de: Henri d'Astier de la Vigerie, Lemaigre-Dubreuil, Rigault, Tarbé-de-Saint-Hardouin, Van-Hecke.

Henri d'Astier de la Vigerie était l'adjoint du chef des Chantiers de Jeunesse Van-Hecke.

Il fut le véritable fédérateur de tout l'appareil indispensable à l'action. Ce catholique, royaliste, avait pris contact à Oran avec Roger Carcassonne, un industriel juif de la ville.

Il s'était lié d'amitié avec lui et comprit qu'il pouvait compter sur lui. D'ailleurs Roger Carcassonne sera l'un des responsables de la résistance à Oran. Lorsque d'Astier fut muté à Alger, à l'état-major des Chantiers de Jeunesse, Roger Carcassonne lui présenta son cousin José Aboulker. José, fils du Professeur Henri Aboulker, avait déjà formé un petit groupe de resistants, avec pour adjoint son cousin Bernard Karsenty. H devint le bras droit de d'Astier.

Dans l'action également, André Achiary, commissaire à la D.S.T.6

Du côté des militaires, très peu s'étaient engagés, mais à défaut de la quantité, il y avait la qualité : Le chef de l'action du mouvement de libération, le Général de brigade Charles Malt, Commandant la division d'Alger et Commandant d'Armes de la place d'Alger.

Son adjoint dans le mouvement de libération : le Colonel Jeune, Major de la Garnison d'Alger. Voilà, en gros, comment était organisé l'Etat-major de la Résistance à Alger_ Quels étaient les buts de l’opération ?

Ceux-ci avaient été fixés lors de l'entrevue secrète qui s'était déroulée dans la nuit du 21 au 22 Octobre, près de Cherchell, dans une ferme, sur la côte, à 100 km. à l'ouest d'Alger.

Assistaient à cette entrevue les grands chefs américains, le Général Clarck, Adjoint du Général Eisenhower, le Général Lemnitzer et le Colonel Holmes, arrivés secrètement sous-marin, Robert Murphy, Ambassadeur extraordinaire du Président Roosevelt à Alger et Knight, Consul américain.

Du côté français, le Général Mast, le Colonel Jousse, Henri d' Astier de la Vigerie, le
Capitaine de Frégate Barjot, Van-Hecke et Bernard Karsenty, l'adjoint de notre camarade José Aboulker.

L'accord conclu à Cherchell prévoyait deux actions simultanées :
a) Les résistants s'engagent à assurer le moment venu, la rupture des communications, l'arrestation des principaux chefs vichystes, l'occupation des Etats-majors, la désorganisation de l'administration.

b) Les alliés s'engagent à débarquer des commandos, précédant le gros des troupes, pour relever les résistants avant la possibilité de représailles des Vichystes dont la supériorité en nombre est écrasante.

La date était fixée; elle serait indiquée ultérieurement. Avec quels effectifs la Résistance pouvait-elle réaliser une telle opération? Pour effectuer l'extraordinaire opération qui se précisait, il fallait impérieusement disposer à Alger de 800 volontaires. C'est ici qu'entrent en scène les garçons juifs d'Alger et particulièrement ceux de la Salle Géo Gras.

Sur les 800 volontaires convoqués par les différents groupes de résistance, 600 environ répondirent à l'appel, mais après plusieurs défections, ce sont seulement 377 d'entre eux, presque tous les Juifs, qui participèrent à l'action.

Ceux qui vinrent connaissaient l'enjeu de la partie et en acceptaient tous les risques. 132 d'entre eux venaient de la salle Géo Gras et constituaient le groupe B, le plus important numériquement.

Je ne puis malheureusement citer ici la liste complète de tous nos camarades. J'en évoquerai quelques-uns au cours du résumé de l'opération ci-dessous. Que ceux que je n'aurais pas cité ne m'en veuillent pas.

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"FRANKLIN ARRIVE"

L'après-midi du 7 novembre 1942, les radios anglaises lancent en clair, le message suivant: "Alio Robert, Franklin arrive!" : Franklin, c'est le Président Roosevelt; ce message, celui que nous attendions tous.

La convocation des volontaires ayant été effectuée, chaque combattant gagne le lieu de rassemblement de son groupe, à 21 heures. L'objectif : S'emparer de la ville d'Alger.

- Neutraliser tous tes points sensibles de manière que les forces Vichystes comprenant 1.000 soldats, 20.000 hommes du S.O.L. (Service d'Ordre Légionnaire) et les sections du P.P.F. de Doriot ne puissent s'opposer au débarquement allié.
- Arrêter tous les chefs civils et militaires de Vichy et les détenir jusqu'à l'arrivée des alliés.
- Couper toutes les communications téléphoniques.
- Désorganiser les services de police.

Je ne décrirai pas toutes les actions en détail, cela a été fait par des historiens de valeur. Je me contenterai de donner un résumé succinct de l'action.
Le Quartier Générai de la Résistance est réuni à sa permanence, chez le Professeur Henri Abouiker, 26 rue Michelet à Alger. C'est là que se retrouvent dans la journée du 7 Novembre les dirigeants de l'action pour les dernières mises au point.

Il y a là: le Colonel Jousse, José Aboulker, André Achiary, ancien chef de la D.S.T., Jean l'Hostis, etc... Les chefs de groupe s'y succèdent pour recevoir les dernières consignes.

A 18 heures, le Colonel Jousse donne le mot de passe qui nous servira entre nous et avec les troupes débarquées: Demande: Whisky, Réponse: Soda. Il remet les brassards destinés aux combattants, avec les initiales V.P. (Volontaires de Place). 11 débloque le stock d'armes, de vieux fusils Lebel soustraits aux commissions d'armistice et 25.000 cartouches. Un garage ami, les as. Lavasse, procure les voitures et camions nécessaires à l'opération. Les diplomates américains fournissent l'essence.

Notre camarade Colette Aboulker, soeur de José, s'occupe de tous les problèmes matériels, elle sera le seul élément féminin de l'action.

Le poste de Commandement Général est le Commissariat Central, Boulevard Baudin. A ce poste, José Aboulker remplace un colonel d'aviation qui ne vint pas.

Son groupe s'empare du Commissariat Central. Plusieurs agents de la police se joignent à lui. Il établit immédiatement la liaison avec tous les autres commissariats de la ville, occupés par d'autres groupes. Son équipe comprend environ 10 personnes dont Bernard Karsenty, Guy Cohen, Jean Athias, etc...

Les effectifs se constituèrent en cinq groupes, eux-mêmes divisés en sections. Le
démarrage de l'action fut fixé à 22 h. 30, le 7 Novembre.

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Le Groupe A.

Section A-1 Objectif: Prise de l'Etat-Major de la division d'Alger, Caserne Pelissier. Cef de section : Lieutenant Imbert
Adjoint: Aspirant Ouhayou

Section A-2 Objectif: Le Palais d'Hiver, siège de l'Etat-Major du Général
Commandant en Chef en A.F.N.
Chef de section : Sirot
Effectif: 17 volontaires
L'Etat-Major restera entre nos mains jusqu'à 6 h. 30 du matin.

Section A-3 Objectif: Occupation de l’Etat-Major de la Subdivision et isolement de l'Amirauté.
Chef de section; André Cohen
Adjoints: Lucien Loufrani, Marcel Habibou

C'est la section qui subit le plus grave échec de l'opération. En effet, dès l'aube, l'Amirauté appelle les marins aux postes de combat et encercle la section. Les hommes sont arrêtés et jetés en cellules. Quelques-uns plongent à la mer et réussissent à s'enfuir sous le tir des mitrailleuses.

Le Groupe B

Ce groupe comprend 132 hommes, des Juifs, presque tous appartenant à la salle Géo Gras.

Le nombre des défections y fut insignifiant. C'est le groupe le mieux structuré.
Ont été adjoints à ce groupe 12 volontaires non-juifs conduits par Marie Faivre, parmi lesquels se trouvent les 2 seuls musulmans ayant participé à l'action et 11 bretons conduits par l'adjudant Tilly.

Section B-1 : Objectif: Le X1Xème Corps d'Armée où loge le Général Koeltz, commandant ce Corps d'Armée, et le Central Mogador, Central téléphonique militaire, situés Place Bugeaud en plein coeur d'Alger.
Chef de section : Capitaine Pillafort
Adjoints : Lieutenant Jaïs (de réserve)
Germain Libine.
Flenri Mesguish
Mario Faivre
Lieutenant Darridan (de réserve)
André Temime
Roger Morali
Effectif: 58 volontaires

Le Capitaine Pillafort sera tué d'une balle dans l'abdomen vers 15 heures, devant le Commissariat Central.

La réussite de cette mission capitale a amené le contrôle de toutes les activités du Corps d'Armée et de ses transmissions.

Section B-2 Objectif : La Préfecture. Le Préfet Emmanuel Temple et sa famille y logent.
Chef de section : Jacques Zermati
Adjoints : Sallia Oued, André Lévy
Effectif : 27 volontaires

L'occupation s'effectue sans problème. Tout le personnel de la préfecture est arrêté. Vers 3 heures du matin, le Chef de la Légion des Combattants Breleux vient mettre ses troupes à la disposition du Préfet. Paul Sebaoun, de garde à la grande porte, le fait prisonnier.

Section B- 3 : Objectif : La Grande Poste

Chef de section: Jean Gozlan
Adjoint: Lieutenant Dreyfus
Effectif: 12 volontaires
L'occupation et la neutralisation du Central téléphonique s'effectue sans problème. Le matin du 8 Novembre, vers S heures, une compagnie du Sème Régiment d'Afrique encercle la Grande Poste. Un adjudant, revolver au poing, commande : "rendez-vous!" Le lieutenant Dreyfus répond: "Je veux parler à votre officier." L'adjudant tire et tue net notre camarade Dreyfus.

Section B-4 Objectif: Le poste émetteur de Radio-Alger.
Chef de section: Adjudant Tilly
Mission accomplie sans problème.

- Le Groupe C. Objectif : Le Palais d'Eté du Gouverneur Général de l'Algérie.

Chef de section: Maurice Ayoun
Adjoints : Raymond Abécassis, Aspirant Mucchieli
Effectif : 30 volontaires

Le Palais d'Eté fut occupé malgré la garde de Spahis et le détachement de Tirailleurs Sénégalais. Le Gouverneur Général Chatel était à Vichy. Son épouse et quelques hauts fonctionnaires furent gardés à vue par nos camarades.

A 12 heures 30, le 8 Novembre la mission du groupe C prenait fin.

- Le Groupe D - Objectif : Deuxième Central Téléphonique urbain à Belcourt
Foyer Civique du Champ de Manœuvre
Le Fort de Nouba
Chef de section: Paul Ruff
Adjoints : Dr Cviklinsky, Amyot
Effectif : 5 volontaires

Les défections ayant été nombreuses dans ce groupe, il lui a fallu se contenter d’occuper le Central Téléphonique.

A 23 heures 30, échange de coups de feu avec un groupe S.O.L.: 1 tué.

Le Groupe E - Section E-1 Objectif: La Villa des Oliviers, résidence du Général Juin, commandant- en-chef les troupes d'A.F.N.

Mission : Arrestation du Général Juin.
Chef de section: Armand Pauphilet

Au moment où la section E-1 prend la route de la Villa des Oliviers, Robert Murphy y arrive en compagnie du Colonel Chrétien. Il espère gagner Juin à la cause des alliés. Celui-ci refuse et demande à consulter l'amiral Darlan qui se trouve justement à Alger. On téléphone donc à Darlan qui se rend aussitôt à la Villa des Oliviers en voiture. Mis au courant de la situation par Murphy, Darlan se met en fureur. La section E-1 fait alors irruption et arrête le Général Juin et l'Amiral Darlan.

 

Ainsl, le 8 Novembre à 1 heure du matin, presque tous les objectifs sont atteints : la ville d'Alger, muette, a cessé d'obéir aux ordres du Gouvernement de Vichy.

Elle est passée aux mains des forces de la Résistance dont la grande majorité était des Juifs encore opprimés la veille.

La nuit s'achève, les Alliés ne sont pas encore là. L'angoisse commence à s'emparer des résistants. Et s'ils ne venaient pas ? Avant le lever du jour, le ciel, brusquement, s'illumine d'éclairs : des salves d'artillerie, de longues rafales de mitrailleuses. C'est Amirauté d'Alger, non investie cette nuit, qui effectue son baroud d'honneur avec l'énorme flotte alliée que l'on commence à deviner dans la pénombre.

En l'absence de Giraud, notre camarade Raphaël Aboulker prononce sur les ondes de Radio-Alger, alors entre nos mains, le discours que Giraud aurait dû faire. Le disque passera tous les quarts d'heure, entrecoupé par des marches militaires.

Que 377 hommes aient pu tenir pendant presque une journée tous les points stratégiques d'une grande ville comme Alger peut sembler incroyable. Il fallait pour se lancer dans une telle aventure une certaine dose d'inconscience et un courage certain.

Les jeunes Juifs d'Alger étaient le dos au mur. C'est un combat pour leur survie qu'ils ont mené. De cela, ils étaient pleinement conscients.

Il est indéniable que l'action de la résistance a permis aux troupes alliées d'entrer dans Alger sans combats d'envergure. D'énormes pertes en vies humaines ont été évitées de part et d'’autre.

Une opposition des forces de Pétain aurait certainement donné le temps à l'Allemagne, d'intervenir militairement en Algérie ; ce qu'elle a d'ailleurs fait en Tunisie, retardant considérablement la fin des hostilités.

A Alger, grâce à l'action de la résistance intérieure, les Alliés ont pu prendre pied en Afrique du Nord. Ils arrivèrent quelques jours plus tard à Oran et au Maroc.

La France put reprendre son rang parmi les nations libres et les Juifs d'Afrique du Nord étaient sauvés.

 

Paris, 1e 16 Mars 1983
Paul SEBAOUN

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OPERATION TORCH

8 novembre 1942

 

 

Pratiquement ignorée de la mémoire collective française, l’opération TORCH fut le tournant décisif de la seconde guerre mondiale. Elle permit le 8 novembre 1942 l’arrivée des alliés à Alger. Elle n’a été possible que par l’action téméraire de moins de 400 jeunes résistants qui, la nuit précédente, prirent le contrôle de la ville durant 24 heures pour permettre à plus de 100 000 soldats américains de débarquer, sans trop de dégâts.

 

Quelques jours auparavant, dans la nuit du 23 au 24 octobre, les représentants de la résistance algéroise avaient rencontré, dans le plus grand secret, des émissaires anglais et américains pour décider des modalités du débarquement sur la côte africaine. Les résistants devaient neutraliser durant plusieurs heures tous les points stratégiques d’Alger et arrêter les chefs de Vichy pour permettre aux alliés de débarquer avec un minimum de perte.

 

Le 7 novembre 1942 la BBC diffusa le message codé suivant : «  Allo Robert… Franklin arrive ». C’était le signal. A une heure du matin la résistance passa à l’attaque, avec très peu d’armes. Sur un millier d’hommes attendus, seuls 377 étaient là.

En très peu de temps ils prirent le contrôle de tous les lieux stratégiques d’Alger en faisant prisonnier le Général Juin et l’Amiral Darlan. 

 

Pendant ce temps, à l’insu des pétainistes, le débarquement commençait sur les plages près d’Alger. Mais le temps était très mauvais, beaucoup de chaloupes se retournèrent et un certain nombre de soldats américains périrent. Traumatisé par ces pertes, le général Ryder se mit en route vers Alger, avec beaucoup de retard.

 

Cétait l’angoisse parmi les résistants, mal armés, à qui l’on avait demandé de tenir deux heures seulement. En effet, après l’effet de surprise, les troupes vichyssoises réagirent, elles libérèrent le Général Juin et l’Amiral Darlan, retenus prisonniers à la villa des Oliviers, sur les hauteurs d’Alger, et reprirent un par un les lieux tenus par les insurgés, s’imaginant qu’il s’agissait d’un simple complot local. Qui aurait pu imaginer un seul instant que l’Amérique encore sous le choc de l’attaque de Pearl Harbour ait pu si vite passer à la contre offensive.

 

Les attaques pétainistes s’intensifièrent, Vichy n’avait toujours pas compris que les alliés étaient aux portes d’Alger. Les insurgés devaient encore tenir pour permettre aux troupes de la coalition de terminer l’encerclement de la ville. Mais ils étaient peu armés, ils allaient être laminés. Les positions devenaient indéfendables, avec des blessés et des morts, tels le lieutenant Jean Dreyfus et le capitaine Pillafort. La résistance algéroise était en train de sombrer. Combien de temps pourrait-elle encore tenir. Au port, les combats étaient violents et les résistants durent se replier en laissant plusieurs victimes.

Mais le miracle eut lieu et en début de soirée les alliés entraient à Alger et Vichy capitulait.

Sans le courage et la volonté d’une poignée de jeunes gens prêt à donner leur vie pour la liberté, le débarquement américain, vue les conditions climatiques épouvantables, avec ces nombreuses chaloupes renversées, n’aurait vraisemblablement pas réussi. Il est à noté que sur ces 377 résistants, 312 étaient des français de confession juive.

   Dr Didier Nebot

   Président d’honneur de MORIAL

 

 

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Ci-dessous trente témoignages de personnes ou de proches ayant participé à l’OPERATION TORCH et dont l’association MORIAL, mémoires et traditions des juifs d’Algérie, est dépositaire sur son site.

 

Remerciements à Monsieur Lucien Gozlan pour son implication dans la récolte de ces témoignages.

Notons aussi l’association « Les compagnons du 8 novembre 1942 », 133 rue du château 75014 Paris, dont Madame Nicole Cohen Haddad est la Présidente. L’objectif de l’association est d’entretenir la mémoire de cette résistance par des actions de tout ordre (conférences, interviews, recherches d’archives et de témoignages sur l’opération TORCH etc…)

 

 


1- ABOULKER José: LES CAHIERS FRANÇAIS n°47 du mois d’août 1943 ; LA PART DE LA RESISTANCE FRANCAISE DANS LES EVENEMENTS DE L’AFRIQUE DU NORD https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/785-aboulker-jose-les-cahiers-francais.html

 

2- ANANOU Maurice (fils de Gilbert ANANOU) - Travail de mémoire, opération "TORCH" du 8 novembre 1942.

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/125-temoignage-maurice-ananou-operation-torch.html

 

3- ASSUS André - "Le 8 novembre 1942 à Alger"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/127-temoignage-andre-assus.html

 

4- ATLAN Pierre : CE SOIR NOUS ALLONS BOIRE DU RHUM ET DU COCA COLA

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/126-temoignage-pierre-atlan.html

 

5- BELL Léon : Un regard d’enfant sur TORCH
https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/128-temoignage-leon-bell.html

 

6- BENSADOUN Roger : Mon père, Henri Bensadoun, Français Israélite Officier d’active dans l’armée de l’Air.

https://www.morial.fr/temoignages-3/temoignages-operation-torch/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/130-temoignage-roger-bensadoun.html

 

7- BENSOUSSAN Albert : Opération Torch : "temps de chien sur Alger"

https://www.morial.fr/temoignages-3/guerre-39-44/828-operation-torch-temps-de-chien-sur-alger.html

 

8- BOKANOWSKI Olivier : transcription-d-une-conversation-entre-olivier-bokanowski-et-le-general-giraud

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/1234-operation-torch-transcription-d-une-conversation-entre-olivier-bokanowski-et-le-general-giraud.html

 

9- COHEN Olivier Daniel Mon grand père Fernand David Bouchara, un résistant d’Afrique du Nord

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/134-temoignage-olivier-daniel-cohen.html

 

10- DEVASA Pierre : « Un enfant de Blida, le 8 novembre 1942"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/135-temoignage-pierre-devasa.html

 

11- FANFANI (Hugues) et Paul RUFF: La première libération: la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/136-temoignages-de-hugues-fanfani-et-paul-ruff.html

 

12- GOZLAN Lucien Colonel Pouzadoux : Préparatif du débarquement d’Afrique

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/784-gozlan-lucien-colonel-pouzadoux-preparatif-du-debarquement-d-alger.html

 

13- GOZLAN Lucien Les "Oubliés du 8 novembre 1942"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/193-lucien-gozlan.html

 

14- GOZLAN Lucien : 11 rue bab azoun

https://www.morial.fr/temoignages-3/temoignages-ecrits/99-lucien-gozlan-11-rue-bab-azoun-a-alger.html

 

15- GOZLAN Julien "Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la Grande Poste d'Alger"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/137-temoignage-de-julien-gozlan.html

 

16- GOZLAN Michèle Témoignage sur son père Jean GOZLAN recueilli par Lucien GOZLAN

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/138-temoignage-de-michele-gozlan.html

 

17- HOCHE Christian "Le Revenant" Témoignage posthume du sous-lieutenant Paul Hoche

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/140-temoignage-christian-hoche.html

 

18- KARSENTY raya Ginette : témoignage sur son frère Bernard Karsenty, recueilli par Lucien GOZLAN

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/141-temoignage-de-raya-ginette-karsenty.html

 

19- MOLKHOU Paul Le Débarquement allié du 8 novembre 1942 ou la "TORCH opération"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/144-temoignage-paul-molkhou.html

 

20- GENERAL MONSABERT : BLIDA, Novembre 1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/143-temoignage-general-monsabert.html

 

21- PAUPHILET Bernard Témoignage sur la préparation et l'exécution du débarquement du 8/11/1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/145-temoignage-bernard-pauphilet.html

 

22- REBOUH Bernard Le 8 novembre 1942 à Alger tel que je l'ai vécu

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/201-bernard-rebouh.html

 

23- ROSHEM Jean Neutralisation du 19e corps d'armée, Place Bugeaud à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/147-temoignage-de-jean-roshem.html

 

24- SALINAS Alfred Action du vice consul Knight dans la préparation du 8/11/1942 à Oran "Le client du Grand Hôtel"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/149-temoignge-d-alfred-salinas.html

 

25- SERRA RIBOULET la rencontre de Messelmoun

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/768-gozlan-lucien-la-rencontre-de-messelmoun-d-octobre-1942.html

 

26- SEBAOUN Paul La Résistance Juive Algérienne

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/174-temoignage-paul-sebaoun.html

 

27- SEROR Michelle Le 8 novembre 1942 à la Pointe Pescade

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/150-le-8-novembre-1942-a-la-pointe-pescade-temoignage-de-michelle-seror.html

 

28- SIKSIK Danielle Témoignage sur son père Léon SIKSIK

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/151-temoignage-de-madame-dany-siksik.html

 

29- TILLY Félix ET CHESNAIS Pierre L'action du groupe des Bretons à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/148-temoignages-de-felix-tilly-et-de-pierre-chesnais.html

 

30- ZERMATI JACQUES Quelle merveilleuse nuit des "DUPES" ! 7/8 novembre 1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/152-temoignage-de-jacques-zermati.html

 

 

 

 

Liste alphabétique des auteurs

ABOULKER JOSE: LES CAHIERS FRANCAIS

ANANOU Maurice (fils de Gilbert ANANOU) - Travail de mémoire, opération "Torch" du 8 novembre 1942.

ASSUS André  - "Le 8 novembre 1942 à Alger"

ATLAN Pierre

Conversation entre Olivier Bokanowski et le Général Giraud le 27 Novembre 1942

BELL Léon  - Un regard d’enfant sur "Torch"

BENSADOUN Roger - Mon père, Henri Bensadoun, Français Israélite Officier d’active dans l’armée de l’Air.Mon père Henri Bensadoun, français israélite, officier d'active dans l'armée de l'air

(de) BOISHERAUD Pierre: - Sélection d'archives concernant son père Bernard, officier d'Etat Major du Général de Monsabert lors de la l'organisation de l'Opération Torch

COHEN Olivier-Daniel  -  Mon grand père Fernand David Bouchara, un résistant d’Afrique du Nord

DEVASA Pierre  -  "Un enfant de Blida, le 8 novembre 1942"

FANFANI (Hugues) et Paul RUFF - La première libération: la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger

GOZLAN Julien  :- "Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la Grande Poste d'Alger"

GOZLAN Lucien  - : Les "Oubliés du 8 novembre 1942"

GOZLAN Lucien : Colonel Pouzadoux - préparatif du débarquement d'Alger

GOZLAN Michèle - Témoignage sur son père Jean GOZLAN recueilli par Lucien GOZLAN

HOCHE Christian  - "Le Revenant" : témoignage posthume du sous-lieutenant Paul Hoche

KARSENTY Raya-Ginette  - Témoignage recueilli par Lucien GOZLAN

LE NEN Georges  -: "L'entrevue de Cherchell" à Messelmoun le 21 octobre 1942

MOLKHOU Paul  - Le Débarquement allié du 8 novembre 1942 ou la "TORCH opération"

Général MONSABERT - Témoiganges extraits de "Hommage au Général de Goislard de Monsabert"

PAUPHILET Bernard  - Témoignage sur la préparation et l'exécution du débarquement du 8/11/1942  

REBOUH Bernard  - Le 8 novembre 1942 à Alger tel que je l'ai vécu

ROSHEM Jean  - Neutralisation du 19e corps d'armée, Place Bugeaud à Alger

SALINAS Alfred - Action du vice consul Knight dans la préparation du 8/11/1942 à Oran "Le client du Grand Hôtel"

SEBAOUN Paul   -  La Résistance Juive algérienne

SEROR Michelle  - Le 8 novembre 1942 à la Pointe Pescade

SERRA-RIBOULET Jocelyne : La rencontre de Messelmoun d'octobre 1942

SIKSIK Dany  - Témoignage sur son père Léon SIKSIK

TILLY (Félox) et de Pierre CHESNAIS : L'action du groupe des Bretons à Alger

ZERMATI Jacques  -  Quelle merveilleuse nuit des "DUPES" ! 7/8 novembre 1942

 

 

 

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