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Cette villa, située à mi-hauteur de Montplaisant, une des collines surplombant Alger, était la propriété de M. Joseph Hassoun -un des riches notables d’Alger, président du Consistoire- était l’ancien palais de Barberousse.

Cette maison était remarquable pour son très beau  patio tendu d’un treillis qui portait des glycines sur toute sa surface et qui embaumaient toute la propriété. Ses jardins, ses pelouses, ses champs, ses carreaux et ses faïences ajoutaient à la beauté de l’ensemble. Les pièces de cette maison étaient très petites et portaient des murs dont l’épaisseur pouvait aller jusqu’à un mètre cinquante par endroits.

M.J. Hassoun avait gracieusement mis cette villa à la disposition de la Fédération des Communautés Juives d’Algérie pour abriter l’Ecole Rabbinique d’Algérie.

Cette dernière institution était dirigée par deux éminents rabbins : le Grand Rabbin Abraham Lévi Fingerhut, directeur et enseignant, et le Rabbin Isaac Zerbib, enseignant et surveillant général, (devenu grand rabbin de Constantine après le décès du Grand Rabbin Sidi Fredj Halimi).

Oui mais voilà, cette villa était très inconfortable, sans chauffage et peu adaptée à une école : peu ou pas de convenances, pas de salles d’études (trois classes furent bientôt bâties sur un terrain à l’arrière de la villa), l’hiver était insupportable et on avait du mal à dormir le soir, à se lever le matin et à suivre les cours dans la journée. Quant à la nourriture, elle laissait bien à désirer parce qu’insuffisante ou inadaptée aux besoins nutritifs d’adolescents.

Cette Ecole a tout de même produit pour l’Algérie et la France : les grands rabbins Georges Haïk, René Guedj, Judas Mamane ; les rabbins Albert Amar, David Benhaiem, Lazare Elbaz, Isaac Fingerhut, Guy Hadjadj.

D’autres élèves n’ont pas complété leur cycle d’études rabbiniques (certains ont servi dans les communautés) ; on peut citer : Raymond Allouche, Bernard Arki, Simon Darmon, Meïer Laloum, Léon Naouri, Isaac Zerbib, René Zerbib, et quelques autres dont le nom m'échappe.

La route qui grimpait à Montplaisant était sinueuse, étroite et dangereuse. La villa « Les Ormeaux » se situait dans un tournant abrupt.