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De Alain Chaoulli

Cet ouvrage broché de 258 pagesest paru le 04/09/2019 aux Éditions L’Harmattan, Paris 2019, avec une préface de Simon Elbaz.

Présentation par Norbert Bel Ange

Dans ce livre, il sera longuement question des Juifs d’Algérie. Et à ce titre, cette chronique a toute sa place sur le site de Morial.

Disons-le tout de suite de peur de les oublier, ce livre d’Alain Chaoulli est accompagné d’un CD et d’un DVD musicaux, dus en grande partie à Simon Elbaz.

Cette collaboration entre ces deux personnalités nous donne un résultat fort estimable.

Je n’aurai pas l’outrecuidance de me lancer dans une description des différents courants musicaux qui composent cette galaxie de la musique dite "judéo-arabe". Ou arabo-andalouse… Je laisse le soin à Alain Chaoulli de vous initier chers lecteurs.

À la fin de ce livre, Simon Elbaz et Alain Chaoulli ont eu l’excellente idée de nous donner les paroles d’un certain nombre de ces chansons ; parmi lesquelles "Qoum Tara" : une sorte de tube du genre.

Paroles en hébreu, en arabe et en français : "Seigneur, souverain de toute chose créée… ", "Al andaloussia corazon", avec des paroles en hébreu, en arabe et en espagnol.

C’est la première fois que votre serviteur découvre un tel corpus de chansons.

Je passerai rapidement sur les rappels historiques. Sur les sources de cette poésie médiévale en Espagne, en citant rapidement les noms d’Abraham Ibn Ezra et Salomon Ibn Gabirol.

D’une manière fort savante, Alain Chaoulli nous parle des genres musicaux qui composent cet univers musical : le maalouf constantinois, le chabi, le melhoun, la nouba marocaine… Et bien d’autres.

Bien entendu, une grande place est dédiée aux chanteuses et aux chanteurs comme : Jo Amar, Rabbi David Bouzaglo, rabbi Haïm Louk, Blond Blond, cheich Raymond Leiris.

D’autres plus proches dans le temps comme Reinette l’Oranaise, Lili Boniche l’Algérois, Maurice el Médioni- qui à l’heure où j’écris ces lignes- continue de nous enchanter avec son piano et ses rythmes latino.

Alain Chaoulli cite bien d’autres noms, parfois moins connus.

Cette musique judéo-arabe, non seulement, à ses chantres, ses musiciens, ses interprètes mais elle a aussi ses connaisseurs au rang desquels il nous faut mettre Alain Chaoulli.

Je terminerai en disant que ce genre musical est transversal. J’entends par là qu’il compte des "aficionados" tant en Algérie, Maroc, Tunisie, France, Israël, Canada et USA !

Rassemblant avec un égal bonheur musulmans, Juifs et autres.

Un salut chaleureux à l’un de mes collègues algériens universitaire, Hadj Miliani de Mostaganem. Une partie de ses recherches universitaires et savantes porte sur cette musique et ses acteurs.

Je vous signale l’un de ses articles consacré à Marie Soussan : "Marie Soussaan, un parcours singulier" : chanteuse et comédienne. Personnalité qui avec une grande indépendance s’affranchit des contraintes sociales. Une personnalité que les études de genre devraient étudier !

Dans un article récent, l’historien Jérémy Guedj, signale que cette musique rassemble tous ces exilés d’un Maghreb perdu et d’une Algérie fantasmée !

Norbert Bel Ange