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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage
Deux éminentes personnalités vont jouer un rôle considérable dans la mise en place de l'enseignement privé juif d'Algérie, le grand rabbin d'Algérie Maurice Eisenbeth et le professeur d'université Robert Brunschvicg.
 
 
Nous leur devons une infinie  reconnaissance, ils ont permis à des milliers d'enfants et d'adolescents interdits de fréquentation scolaire,et donc privés d'instruction et de savoir , de pouvoir poursuivre leurs études, leur évitant de la sorte d'être livrés à  un total désoeuvrement,préjudiciable pour leur formation et leur avenir. 
 
La thèse d'histoire que j'ai soutenue à l'université Paris VII Diderot a été consacrée à la situation des juifs d'Algérie, sous le régime de Vichy, au sort réservé aux enfants juifs de l'enseignement primaire et secondaire ainsi qu'à la mise en place de l'enseignement privé juif.
 
Après avoir évoqué le cadre juridique des lois d'exception prises par le gouvernement de Vichy à l'encontre des juifs de métropole et d'Algérie (les statuts des juifs de 1940 et de1941), mon étude s'est portée sur les mesures spécifiques à l'Algérie telle l'abrogation du décret Crémieux du 7 octobre 1940, qui bien que postérieur au premier statut des juifs du 3 octobre 1940 fut proclamée en premier en Afrique du Nord.
 
Ce fut donc la première loi discriminatoire que le régime du maréchal Pétain rendait officielle.
 
Les juifs d'Algérie se voient retirés la citoyenneté française qui leur avait été accordée en 1870. Ils redeviennent sujets français, mais contrairement aux musulmans d'Algérie ne peuvent retrouver leur autonomie juridique d'avant le décret. En effet un additif à la loi du 7 octobre en date du 11 octobre est pris,qui  « suspend en ce qui concerne les israélites d'Algérie la procédure prévue par les articles 3 à 11 de la loi du 4 février 1919 sur l'accession des indigènes de l'Algérie au droit politique[1]».
 
D'un trait de plume, le gouvernement de Vichy réduit à néant les droits civiques dont les juifs algériens, leurs pères et leurs grands-pères ont joui depuis le 24 octobre 1870. Eux dont les ancêtres ont renoncé à la loi mosaïque et à leur statut personnel, pour adopter les lois et la civilisation française, eux qui ont donné tant de preuves de leur attachement à la France, et notamment lors du premier conflit mondial, se voient placés au-dessous de tous les autres habitant du pays.. Musulmans, étrangers peuvent acquérir à titre individuel la qualité de citoyen français qui est refusé aux seuls juifs algériens.
 
Ils en ressentirent une grande douleur, tandis que leurs nombreux ennemis en Algérie en éprouvèrent une grande satisfaction.
 
Dans le prolongement du statut des juifs, Vichy va mettre en place une limitation des étudiants juifs à l'Université.
 
Cette mesure qui s'applique à la métropole et à  l'Algérie, sera complétée par deux numerus clausus dans l'enseignement primaire et secondaire de la colonie.
 
L'annonce du numerus clausus scolaire provoqua un profond émoi chez les juifs d'Algérie.
 
Elle s'inscrit dans la suite logique des lois d'exception après l'abrogation du décret Crémieux, la publication du statut des juifs, et les différentes interdictions professionnelles.
 
Le recteur d'Alger ,Georges  Hardy l'instigateur des deux  numerus clausus, au moyen de circulaires rectorales limitera l'accès des enfants juifs à l'école en édictant un premier numerus clausus de 14 % en 1941 suivi d'un second de 7 % en 1942.
 
Dans la réalité les pourcentages d'élèves admis à fréquenter l'école furent inférieurs à ceux qui étaient prévus,par ces deux circulaires .En effet ,d'autres circulaires rectorales  viendront aggraver considérablement  l'impact de ces dispositions,notamment dans le mode de calcul des élèves autorisés à rester au sein de l'école.
 
Le résultat de cette éviction fut le suivant : près de 20 000 enfants, de l'école maternelle jusqu'au lycée en passant par l'école primaire et le collège furent chassés de l'institution scolaire.
 
La réaction de la communauté juive d'Algérie fut admirable.
 
Des associations d'Etudes d'Aides et d' Assistance furent créés pour assurer la gestion des écoles, verser un salaire à des professeurs exclus de l'enseignement en raison du statut des juifs,et qui assuraient les cours.
 
Deux éminentes personnalités vont jouer un rôle considérable dans la mise en place de l'enseignement privé juif d'Algérie, le grand rabbin d'Algérie Maurice Eisenbeth et le professeur d'université Robert Brunschvicg.
 
Nous leur devons une infinie  reconnaissance, ils ont permis à des milliers d'enfants et d'adolescents interdits de fréquentation scolaire,et donc privés d'instruction et de savoir , de pouvoir poursuivre leurs études, leur évitant de la sorte d'être livrés à  un total désoeuvrement,préjudiciable pour leur formation et leur avenir.
 
Et les nombreux témoignages qui ont été recueillis par le biais d'un questionnaire en  quinze  points (témoignages qui pourraient  être  complétés  par d'autres encore ( Morial  met à disposition de ceux qui ont vécu ce triste épisode le questionnaire) montre que ce passage dans les écoles juives a été  dans la très grande majorité des cas bien vécu. On peut y noter la bonne ambiance faite de bonne humeur et de gaieté , la présence d'enseignants de qualité et pour certains d'entre eux la prise de conscience de leur judéité.
 
Il n'empêche que  cette éviction  scolaire et plus particulièrement les conditions dans lesquelles elle s'est réalisée  ont été vécus par de nombreux enfants comme un épisode douloureux et même traumatisant pour certains d'entre eux qui en conservent de nos jours un souvenir encore très précis.
 
 
[1] Journal Officiel de l'Algérie du 3.10.1940
 
 
 
 
 
 

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