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Contribution de Serge DAHAN au livre "L'INVISIBLE DE LA RUE  VAUCOULEURS".

Dans la nuit du 4 avril 2017, à Paris, Madame Sarah Halimi, une femme de confession juive de soixante-cinq ans, est sauvagement assassinée par Kobili Traoré, un musulman radicalisé qui s’acharne sur elle pendant quarante minutes en hurlant Allah akbar ! et en la traitant de sheitan.

Ce crime, d’une violence inouïe, perpétré dans le contexte de la montée de l’antisémitisme en France, est l’expression d’une haine judéophobe et antisioniste.

Une renaissance des passions meurtrières antijuives

Nous assistons à la réapparition, en France et en Europe, de l’antisémitisme via des insultes et des agressions physiques allant jusqu’à des assassinats de Juifs parce que juifs. Des slogans Mort aux Juifs ! ont été entendus dans les manifestations de soutien à la cause palestinienne à Paris, et récemment en Allemagne.
Cette renaissance des passions meurtrières antijuives, plus de soixante-quinze ans après la Shoah, se présente aujourd’hui sous forme d’antisionisme.
L’antisionisme vient s’ajouter à l’antisémitisme de droite, construit sur les accusations d’un peuple juif déicide, et à l’antisémitisme de gauche pour qui le judaïsme représente le pouvoir du capitalisme.
Les mythes fondateurs de l’antisémitisme restent l’ADN de l’antisionisme et ont motivé le meurtre en plein Paris de Madame Halimi.

Ce crime est une alarme

Pour combattre l’antisémitisme, on se doit d’y voir plus qu’un des visages du racisme. Confondre racisme et antisémitisme nous prive des moyens pour apporter des réponses adaptées.
Bien sûr, l’antisémitisme ne se place pas au-dessus des autres formes de haine. Une tolérance zéro doit être appliquée à tous les crimes visant à discriminer les origines, la religion et les genres.
La naissance de l’État d’Israël et le conflit israélo-palestinien ont offert aux antisémites une nouvelle opportunité.

Il est important de rappeler que Sarah Halimi n’a pas été assassinée parce qu’elle se trouvait par hasard sur le chemin du tueur ou pour son argent. L’unique raison de ses terribles souffrances (tortures, défenestration, massacre) est son identité juive et l’antisionisme de son meurtrier.
Ce crime est une alarme.
Dans l’histoire du monde, si les Juifs ont souvent été les premières victimes de manifestations de haine, celles-ci ont toujours annoncé une période de violence généralisée. La France en a été le témoin avec, notamment, les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan, des terrasses du XI e arrondissement de Paris, ou encore de la Promenade des Anglais à Nice.

Pour en savoir plus

https://www.morial.fr/18-actualites/2717-l-invisible-de-la-rue-vaucouleurs.html