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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Préambule :

En l’an 711, Taarik, le sarrasin, traversa le détroit de Gibraltar. Animés d’une foi et d’une volonté implacable, ses vaillants et intrépides soldats conquirent, en moins de cinq ans, la majeure partie de la péninsule ibérique. Ils fondèrent le Califat de Cordoue, véritable province musulmane indépendante de Bagdad.

Les Wisigoths, balayés et humiliés, n’eurent qu’une seule ressource : se réfugier au fin fond du nord de l’Espagne. Ils créèrent de minuscules états dont la symbolique était la ferveur fanatique pour la religion catholique.

Les juifs, inlassables voyageurs et excellents lettrés, maniant les langues avec dextérité et finesse, devinrent d’habiles interprètes, permettant les échanges, dialogues et contacts entre ces impétueux conquérants musulmans et les rigides petits royaumes visigoths du Nord.

Les juifs vivaient dans cette région du monde depuis des temps immémoriaux. Leurs habitudes, leur langue, leurs mœurs étaient ibériques. Le commencement de leur immigration datait du début de l’ère chrétienne et même plus.

Selon bon nombre de sources, plus du quart de la population était issu de Juda. J’ai personnellement retrouvé un document officiel concernant les impôts payés par la communauté juive de la seule Castille, daté 1261. Ce document indique le nombre de 854961 juifs. Je répète, dans la seule Castille. (ils payaient en impôts la somme de 25.648.500 maravédis.)

Messagers et traits d’union de deux civilisations, ils s’épanouirent tant au milieu des arabes que des chrétiens. Ce fut une ère de calme et de prospérité, qui allait durer plusieurs siècles.

Mais l’histoire changea et l’hégémonie du croissant déclina. Les petits états chrétiens du Nord se regroupèrent et purent reconquérir progressivement une partie du territoire. En 1246, seule Grenade et ses alentours restaient aux mains des arabes.

Après de nombreuses décennies de vie tranquille, l’histoire changea. Les croisades furent le tournant décisif qui marqua la fin du judaïsme heureux. Ces hypothétiques marches pour la délivrance des lieux saints décimèrent de nombreuses communautés juives d’Europe. La maladie, la peste, un décès suspect, une récolte mauvaise, c’était les juifs. Il fallait punir et les chrétiens punirent. C’est à qui assassinerait son « tueur de christ » pour s’ouvrir les portes du paradis.

L’Espagne résista d’abord. Les fils d’Israël étaient trop nombreux, trop forts, trop riches. La population de sang mêlé pas assez pure pour chasser l’impur. La chevauchée des croisés atteignit très peu cette contrée de l’Europe. Mais le doute avait été introduit dans les esprits, le vent de la calomnie et de la haine allait bientôt déferler sur l’Espagne.

Tout bascula en 1391 où ce fut l’orage, le cataclysme, la mort.

 

Les Premiers grands massacres :

Tout commença au printemps de l’année 1391, où la Juderia de Séville fut attaquée par des chrétiens, rendus fous furieux par les discours de haine et de mort de l’archidiacre don Hernando Martinez. On y dénombra 4000 morts. Haranguée par quelques meneurs fanatiques et enragés, la foule mit à feu et à sang tout ce qui bougeait dans les quartiers juifs. Puis la fièvre gagna toute l'Espagne et les juderias (quartier juif des villes espagnoles) de la plupart des villes de la péninsule ibérique subirent massacres et conversions forcées.

À Barcelone le carnage fut total. Durant trois jours et trois nuits, la foule se glissa dans tous les recoins de la vaste Juderia, tuant, brûlant, saccageant. Puis ce furent des hordes de brigands, attirés par les flammes immenses qui ensanglantèrent la nuit. Ils s'abattirent sur la ville, les Barcelonais, fatigués, leur avaient abandonné la place. Les rescapés, terrorisés, coururent se réfugier derrière les hautes murailles du Castillo Nuevo. Mais la forteresse tomba aux mains des assaillants, qui exterminèrent hommes, femmes et enfants. Le samedi 5 août 1391, les fils d'Israël avaient été assassinés jusqu'au dernier dans Barcelone la fière. Devant l'ampleur des massacres, le gaon de Castille, chef spirituel des Hébreux, demanda protection à la reine, donna Leonora et lui proposa, même, une forte somme d'argent. La souveraine refusa, déclarant que "jamais elle ne demanderait aucun service à ce peuple, pour qu'il n'eut pas à la maudire en silence."

Dans toute l'Espagne l'espoir de survivre portait un nom: La conversion. Les esprits ne s'apaisèrent véritablement qu'à l'automne. Les grandes juiveries, zones tranquilles des faubourgs, n'existaient plus. Beaucoup de villages par contre se virent grossir de familles juives, converties ou non, qui espéraient trouver dans l'isolement un répit pour leurs enfants. La vie repris son cours.

Le Gaon de Castille, après sa tentative infructueuse auprès de la reine, se tourna vers le conseil de régence, composé de nobles et hauts dignitaires de l'église. Le chef des Hébreux leur parla, d'une voix éteinte, de ce qui n'avait pu être empêché. Les membres du Conseil, désireux peut-être de se débarrasser et du vieil homme et d'un point noir dans leur conscience, promirent que les assassins seraient recherchés et châtiés. On en parla dans les couloirs du pouvoir, on oublia très vite. Comment punir des milliers de coupables? Dialogue de sourds.

Le calme après la Tempête :

En 1394, le conseil de régence de Castille céda la place à Don Henrique III, alors âgé de 15 ans. Le monarque était si jeune que chacun, seigneur ou simple chevalier, crut qu’il serait fort aisé de l'influencer. Mais l'adolescent, d'une nature posée qui le conduisait à une vigilance presque amusée, s'imposa en roi et ne transigea en rien.

Aussi nul ne chercha-t-il à le contredire lorsqu'il s'entoura de chrétiens mais aussi de Juifs. Si l’on se permettait quelques réflexions, le petit roi y répondait avec fermeté:" mon royaume

n'est pas peuplé uniquement de chrétiens. Tous doivent participer à la bonne marche de la Castille, et j'ai d'autres critères que religieux pour désigner mes ennemis."

Le peuple du livre eut la sensation de retrouver son âme. La peur ancrée au fond des ventres depuis les massacres de 1391 s'effaçait. Place à l'avenir qui serait paisible, heureux! Une certaine euphorie passa en souffle sur les Juderias de Castille. Les Marranes crurent même un instant qu'il leur serait possible d'abandonner cette religion qui leur avait été imposée si stupidement. Mais les pouvoirs du roi n'allaient pas jusqu'à défaire ce que l'Église avait ordonné. Il permit cependant aux convertis de continuer à vivre dans les juderias, comprenant qu’un baptême effectué à la hâte ne devait pas les couper de leurs racines. Pour le bon équilibre du royaume.

Dès lors une vie curieuse s'installa dans les Juderia où les chrétiens de fraîche date mêlaient à leurs traditions ancestrales quelques préceptes catholiques. Certains virent dans cette ambiguïté une double protection, car, chrétiens, ils ne seraient plus jamais persécutés, mais juifs ils feraient fortune, d'autres en furent tiraillés; beaucoup s'en accommodèrent comme d'un pis-aller.

Les lois antijuives

Le 1er janvier 1407, Enrique III de Castille s'éteignit. La rumeur accusa le rabbin Meir Alguades, son médecin et son confident, de l'avoir empoisonné. Après une parodie de procès, Meir Alguades fut condamné à être écartelé en place publique. La Régence fut confiée à la reine Catherine de Lancaster, juan II étant trop jeune pour régner.

Et c’est là que recommencèrent les persécutions contre les juifs. Cette fois-ci pas de massacres, mais d’épouvantables lois antijuives.

En 1412, la régente dona Catalina promulgua un édit en vingt-quatre articles destiné à rendre la vie pratiquement impossible aux juifs. Il leur imposait en effet l'obligation de vivre isolés des chrétiens, dans des quartiers spéciaux. Il leur était interdit de vendre quoi que ce soit aux chrétiens. Il leur était interdit d'exercer les métiers suivants : vétérinaire, médecin, charpentier, tailleur, cordonnier, boucher, fabricant de bas, tondeur, fourreur, chiffonnier et commerçant. Il leur était interdit de s'occuper du trafic du miel, du riz, de l'huile, de participer à un quelconque emploi public ; de porter sur soi des étoffes riches et des draps de valeur; de se couper la barbe et les cheveux. Enfin, il rendait obligatoire le port de la rouelle pour les juifs et interdisait aux chrétiens de leur donner l'hospitalité.

Ces lois furent appliquées de manière plus ou moins rigoureuse selon les villes. Elles n'en entretinrent pas moins un état de détresse morale parmi les juifs. Tout dans leur aspect devait inspirer le mépris, le dégoût.

Ainsi naquit le port de la barbe, des cheveux longs, des vêtements de gros lainage noir et de la rouelle, ce petit bout d'étoffe jaune cousu sur les vêtements à hauteur de la poitrine... Le but était de leur montrer qu'il ne pouvait y avoir de salut en dehors de la religion chrétienne.

C'est sur ce fond de misère et de tourmente que Vincent Ferrer prononça ses plus violents anathèmes. Il répétait avec force ce qu'il préconisait depuis tant d'années : la conversion, la conversion, la conversion.

La foule fascinée n'attendait qu'un ordre pour s'abattre sur les ennemis du Tout-Puissant. Elle surgissait dans les synagogues, brandissant des crucifix et des bibles, pour accomplir l'œuvre purificatrice.

"Nous venons vous sauver au nom de Dieu, demain il sera trop tard, demain vous mourrez. Repentez-vous, accepter le salut !"

Les conversions :

Pour la première fois de son histoire, Israël céda en masse devant l'épreuve. Contrairement à ce qui s'était passé en 1391, il n'y eut aucune tuerie, mais des rues et des quartiers entiers se soumirent à la nouvelle foi. Conduits par les membres les plus sages de leur communauté, des milliers de juifs se convertirent, parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix pour vivre. Dans la seule année 1412, deux cent mille se convertirent.

L'humiliation et la honte atteignirent leur paroxysme avec la conférence de Tortosa. Là, durant de longs mois, l'Eglise organisa une controverse publique dont le but était de prouver que Jésus était le Messie tant attendu, puisqu'il avait accompli toutes les prophéties.

L'église exulta car elle arrivait à son but. Devant une argumentation partisane et le désarroi des rabbins de très nombreux adeptes de la loi mosaïque abjurèrent leur foi. Village après village, ville après ville, la conversion s'étendait, érodant la communauté juive.

Beaucoup crurent à l'effondrement du judaïsme, mais malgré une dramatique hémorragie, la "solution définitive" échoua, car elle se heurta à un infranchissable mur de foi. Ainsi, en ce début du XVème siècle, le judaïsme connut une complète mutation. D'un côté, de nombreuses petites communautés qui avaient subi peu de dommage ; de l'autre, des nouveaux chrétiens se sentant perdus. Ils devaient alimenter plus tard les bûchers de l'Inquisition.

 

Après ces terribles années de tourmente, ce fut à nouveau l’espoir

En effet en 1422, Juan II monta sur le trône de Castille. Roi généreux, il donna avec l'aide d'Alvaro de Luna, son conseiller, un nouveau souffle au judaïsme espagnol. Les prescriptions papales contre Israël furent abolies. Les juifs qui n'avaient pas voulu céder reprenaient espoir.

Une nouvelle réglementation fut établie afin que les juifs retrouvent leurs droits et leur dignité.

Cet accord, connu sous le nom de "Takkanoth de Valladolid ", mit fin à l'impressionnant cycle de conversions.

Un souffle nouveau parcourut la communauté. L'espoir grandit dans le cœur de nombreux chrétiens de fraîche date, beaucoup renouèrent avec leurs anciens coreligionnaires, discrètement, certes, mais la foi au cœur.

Lorsque 20 ans plus tard, en 1454 le roi Juan II mourut, l'inquiétude grandit parmi les Juifs. On se posa mille questions: son fils, Henrique IV, se montrerait-il aussi bienveillant?

Mais Henrique IV les laissa tranquille. C’était un roi faible, dépourvu de caractère. Ce fut une période de vaste corruption, de luttes internes à la cour, de détournements d'impôts et même d'assassinats parmi les puissants. Très vite les affaires déclinèrent. L'Espagne s'appauvrissait. Le pays était au bord du gouffre. Mais rien contre les juifs.

À la cour il n'était pas respecté, tous n'aspiraient qu'à sa perte. L'infante Isabelle, sa demi-sœur, faisait par contre l'unanimité. Son charisme et sa dévotion étaient tels que la majorité des grands d'Espagne avait reconnu son autorité.

Un groupe d'officiers en 1474 lui proposa de lui offrir le trône.

Elle refusa "L'heure n'est pas encore à la réforme, dit-elle. Le roi est de mon sang et il ne m'appartient ni de le juger ni de le blâmer, encore moins de le renverser. Je suis cependant sensible à vos propos et j'accepterai la couronne lorsque Dieu le décidera."

 

Isabelle n'eut pas à attendre longtemps puisque, le 12 décembre de la même année 1474, Dieu rappela à lui le souverain.

Isabelle prit donc le pouvoir. Elle était très populaire et savait soulever les foules, qu'elles soient juives ou chrétiennes. On salua son avènement dans toutes les synagogues par des prières et des fêtes.

Bien sûr, tous se trompaient.

Isabelle voulait une Espagne puissante et « pure »( la fameuse pureté du sang), mais les juifs n’étaient pas encore sa première priorité. Il lui fallait d’abord récupérer le royaume de Grenade aux mains des musulmans. Aussi en 1480 commença-elle la dernière phrase de la Reconquista en réunissant toute la noblesse autour de ce grand projet.

1480, ce fut aussi le début de l’inquisition

En effet à Séville en 1480 que débuta l’inquisition : C'était soir de fête. Les juifs célébraient la pâque et les soldats faisaient leur ronde autour de la juderia. Tout était calme, la Séville chrétienne ne fêterait la résurrection du Christ qu'une semaine plus tard. Ce soir-là, deux gardes, reniflant une odeur de brûlé, remontèrent la petite ruelle lsaac-Shaprut et tombèrent sur un remue-ménage étrangement silencieux : une dizaine d'hommes luttaient contre un feu, tout en jetant des regards inquiets vers l'entrée de la juderia. Quand ils virent les arrivants, leur attitude devint étrange.

"Que se passe-t-il ici ?" Questionna un des gardes.

"Nous étions en train de célébrer la pâque lorsqu'un candélabre s'est renversé sur le sol. Le feu a pris assez vite, mais nous l'avons circonscrit, il n'y a plus de danger maintenant."

"Vous êtes sûrs ? Nous allons voir."

"Non, tout va bien, il n'y a plus de danger, vraiment !"

L'homme semblait paniqué, ses compagnons fixaient le sol. Ce comportement insolite intrigua les gardes, qui s'avancèrent vers le groupe, dévisageant les hommes un par un… L'un d'eux chercha à reculer pour disparaître dans la rue, le garde le rattrapa et le reconnut. "Mais tu es Simon de Rosas. Que fais-tu au milieu de ces juifs?"

"C'est un converti, il festoyait avec eux ! Il judaïse ! Va chercher du renfort!" dit l'autre garde.

Les autorités, vite prévenues, firent perquisitionner dans toute la juderia, où elles trouvèrent de nombreux convertis qui communiaient avec leurs anciens coreligionnaires. Ce fut un tollé général dans toute l'Espagne et ce fait, en apparence mineur, allait servir de détonateur.

Les souverains adressèrent un message solennel au pape Sixte IV, afin qu'il autorise l’inquisition dans leur pays pour lutter contre les agissements pervers des hérétiques. Une bulle papale leur donna satisfaction, et l'on nomma à Séville Miguel de Morillo et Juan de Martin, les premiers grands inquisiteurs de la péninsule Ibérique.

Ce fut la stupeur et la consternation parmi les marranes. En moins d'un mois, le mouvement prit une ampleur considérable. Le danger rôdait à chaque coin de rue. Le nombre des convertis revenus au judaïsme était considérable, et bien peu s'étaient montrés discrets. Ils risquaient d'être dénoncés à tout moment.

Diego de Susan faisait partie du conseil de la ville. Il proposa une entrevue à Torquemada pour que le tribunal de la honte ne devienne pas effectif, afin de régler le problème sans effusion de sang. Mais Torquemada refusa. Isabelle, sollicitée, opposa le même refus. Dans sa construction d'une Espagne pure et forte, il n'y avait pas de place pour les hérétiques, un chrétien baptisé qui reniait la parole du Christ était un danger pour la foi. Donc, pour le pays, pour bouter les Sarrasins hors de Grenade, il fallait d'abord assainir le royaume de tous ses éléments perturbateurs. Miguel de Morillo et Juan de Martin n'allaient pas tarder à s'installer à Séville. On verrait alors les résultats.

"L’affaire de la pâque juive" avait excité le peuple. Cette fois-ci on ne s'attaquait pas aux juifs, mais qu'importe, il y avait de l'investigation, de la dénonciation dans l'air, on se prit à commérer, les esprits se réveillèrent, prêts à assister les tribunaux dans leur tâche salutaire ... Ainsi, aux yeux d'une poignée d'observateurs, l'insistance de Diego de Susan parut suspecte. Au conseil de la ville, il ne cessait de dénoncer l'infamie d'un tribunal d'inquisition. On se mit à l'espionner.

Il réunit plusieurs amis qui judaïsaient, parmi ceux qui n'avaient pas été arrêtés lors de la pâque, afin de trouver une solution. Quelques personnes très dévotes rapportèrent que plusieurs nouveaux "chrétiens" avaient pris beaucoup de précautions pour se rencontrer. Dans quel but ? L'oreille indiscrète d'un pieux chevalier chrétien, fort amoureux de la fille de Diego, put saisir quelques bribes de leur conversation : "deux émissaires", "empêcher ce tribunal de s'installer", "recours à la violence". Il s'en inquiéta auprès des pouvoirs publics. Diego de Susan, hérétique, et quelques complices projetaient d'abattre Miguel de Morillo et Juan de Martin. Diego et ses acolytes furent arrêtés.

Et ce fut donc l’inique torture :

Diego devait subir la question pour dénoncer ses complices. Ce fut d'abord l'épreuve de la poulie. On le suspendit au plafond par une corde, pour le laisser tomber jusqu’à quelques centimètres du sol. On recommença l’expérience quatre fois. A chaque chute, un choc d'une violence inouïe manquait de le démembrer.

Mais Diego ne parla pas, il ne pensait qu'à la douleur, il n'avait aucun nom en tête. La question se poursuivit. On lui fit boire des litres et des litres d'eau. Puis ses bourreaux l'allongèrent sur un banc creux qu'on recouvrit d'une lourde dalle. A bout de forces, il s'évanouit. On le reconduisit au cachot. Il avait été condamné au bûcher.

Le 6 janvier 1481, Diego et les plus riches marranes de Séville inaugurèrent le spectacle du feu : devant plus de cinquante mille personnes ils furent brûlés en place publique.

L'Inquisition s'organisa très rapidement en établissant des règles strictes pour permettre les arrestations. La dénonciation était un droit, et même un devoir. Toute personne qui portait des vêtements d'apparat et ne touchait pas le feu le samedi, ou bien s'abstenait de manger du porc était suspectée. Les enfants devaient dénoncer leurs parents, on garantissait l'anonymat pour tout dénonciateur.

Un simple différend prenait d'énormes proportions. La vie était devenue impossible : pour une jalousie, une dette, des hommes étaient livrés aux bourreaux. Serviteurs et parents pouvaient devenir des ennemis implacables. A Séville, l'afflux des prisonniers fut tel que le Saint-Office quitta le couvent de San Pablo pour le château de Triana. Devant cet immense succès, l'Inquisition s'étendit à la plupart des grandes villes de Castille, sous la responsabilité de Torquemada.

On demanda aux rabbins de dénoncer ceux qui judaïsaient. En échange d'une relative sécurité dans les juderias, ils devaient participer à l'effort d'assainissement. Au risque de leur vie et en dépit des pressions qu'ils subirent, aucun n'obéit à cet ordre inique.

L'Inquisition étendait donc son ombre sur toute l'Espagne. Pour la première fois depuis de nombreuses décennies, les juifs n'étaient pas inquiétés. Ironie du sort, ceux qui avaient refusé le parjure en étaient presque récompensés, c'étaient les autres, les marranes, qu'on traquait.

Les bûchers :

Ils obéissaient à un cérémonial bien défini

A Tolède, la procession partait de l'église avec en tête les Charbonniers armés de piques, suivis des dominicains en prière, des grands dignitaires de l'inquisition et des hallebardiers en noir et blanc. Ils arrivaient quelques minutes plus tard sur la place Zocodover où se trouvaient les souverains et les grands du royaume, placés sur un amphithéâtre construit pour la circonstance.

Tout autour la populace piaffait d'impatience en attendant l'arrivée des hérétiques.

Le vrai spectacle pouvait enfin commencer. En tête du cortège on avait placé les effigies en carton de ceux qui étaient morts en prison. Puis arrivaient les condamnés, affublés du san-benito, un scapulaire étroit de laine jaune sur lequel était brodée une croix rouge qui descendait jusqu'aux genoux.

Les "obstinés" fermaient la marche, entourés par une nuée de prêtres. L'un d'entre eux réussit à faire glisser son bâillon et hurla : "Honte à toi, Isabelle, et malheur à toi, peuple d'Espagne ! Dieu ne te pardonnera jamais tes crimes envers le peuple juif. "

Les condamnés arrivaient sur la place Zocodover et la messe commençait.

C’était d’abord des lecteurs qui lisaient les sentences, puis les condamnés étaient conduits en dehors de la ville, dans la vaste prairie où avaient été installés les bûchers. La foule suivait, hormis quelques citadins trop sensibles qui rentrèrent chez eux.

Voilà comment tout ça se passait. Ainsi en moins de dix ans, cent quatorze mille personnes furent condamnées aux flammes ou à la prison. Isabelle et Ferdinand désiraient une Espagne unie, puissante, saine. Une Espagne de feu et de sang.

Et en même temps que ces bûchers faisaient rage, la guerre de reconquète contre les maures s’intensifiait:

Les nobles avaient abandonné leurs rivalités pour se mettre sous la bannière du roi Ferdinand. Les paysans étaient partis se battre, abandonnant aux femmes et aux enfants le soin des récoltes.

Les juifs, conscients qu’ils ne pouvaient plus rien faire pour leurs frères marranes et que leur survie dépendait du bon vouloir de cette reine perfide, avaient pris le parti des souverains. Ils entretenaient la bonne marche du pays, permettant aux seigneurs de se consacrer exclusivement à la guerre. Ils assuraient la survie économique du royaume par la fourniture d’armes, de vivres et d’uniformes.

En moins de 10 ans Ferdinand et son armée reprirent toutes les villes d’Andalousie. Seul restait Grenade où s’étaient réfugiés tous les musulmans.

Siège de Grenade :

Plutôt que de l’attaquer et de subir d’énormes pertes, Ferdinand décida d’en faire le siège, persuadé que les arabes, affamés, rendraient à un moment ou un autre les armes. Mais c’était quelque chose de très lourd. Il convoqua donc Abravanel et Séneor, les chefs de la

communauté juive, et, avec perfidie, il leur expliqua que le royaume était disposé à oublier l’aide que la communauté juive avait apporté aux nouveaux chrétiens s’ils prenaient entièrement à leur charge le siège de Grenade.

Rabbins, marchands, responsables communautaires, tous furent d’accord: « Qu’importent les sacrifices, si liberté et la sécurité en sont le prix », disait-on. Les armuriers s’activèrent jour et nuit sans être rétribués. Les meilleurs artisans érigèrent aux portes de Grenade un immense village de tentes, dont les plus spacieuses et les plus belles étaient destinées aux seigneurs.

Les tailleurs les plus habiles arrivèrent sur le champ de bataille pour confectionner à bon compte de somptueux habits. Les juifs fournissaient toute la nourriture en s’approvisionnant auprès des agriculteurs arabes, à qui l’on avait promis la liberté en échange de leur concours actif.

Le siège de Grenade dura un an et le 2 janvier 1492, Muley Boabdil remit les clés de l’Alhambra à Ferdinand et Isabelle. L’Espagne musulmane avait vécu.

Dans toutes les villes de la péninsule les cloches sonnèrent. Par des fêtes spontanées ou grandioses, du nord au sud, de l’est à l’ouest, on célébra le pays repris aux musulmans après sept cent soixante-dix-sept années d’occupation.

C’est à l’Alhambra de Grenade que Ferdinand réunit toute la noblesse pour débattre de l’avenir de l’Espagne. Chacun y alla de sa petite phrase assassine :

« Devons-nous, pouvons-nous vraiment respecter la liberté du culte chez ces musulmans que nous venons de vaincre ? Ce serait une insulte à notre pays, à ses rois ! »

« Peut-être, mais nous avons passé un accord avec Boabdil et ne pas tenir nos engagements risquerait de nous mettre à dos tout le monde musulman. »

« Mais les juifs, alors ! Aucun empire juif n’est susceptible de nous demander des comptes. Nous ne pouvons plus les tolérer. L’Espagne ne peut rester grande que sous la foi catholique. Chassons-les. »

« Leur richesse est une insulte ! »

« Leur synagogues un défi permanent à notre sainte mère l’Eglise ! »

 

Et ils décidèrent de les expulser.

Abravanel et Séneor furent informés de ce qui se tramait, pouvaient-ils empêcher cette folie. Surmontant leur indignation, en tant que représentant de la communauté juive, ils demandèrent audience à Ferdinand.

« Sire, d’inquiétantes rumeurs circulent sur notre devenir, devons-nous y ajouter foi ? »

« Ces bruits sont fondés, répondit solennellement le roi. Votre présence sur notre territoire est devenue indésirable, elle constitue une offense à Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

« Quelle ingratitude, sire, quelle injustice ! S’emporta le rabbin. Nous sommes imprégnés de cette terre autant qu’elle l’est de nous, nous l’habitons depuis de nombreux siècles, nul n’a le droit de nous en chasser. »

La cause semblait entendue. Pourtant Abravanel crut, un instant, lire de l’émotion sur le visage de Ferdinand. Alors il tenta de plaider la cause de son peuple une dernière fois :

« Sire, vous ne l’ignorez pas, les finances de l’Etat sont à un point critique. La guerre a coûté cher et reconstruire le pays nécessitera d’énormes sommes. Notre communauté a consenti de gros sacrifices pour vous venir en aide. Cependant je prends l’engagement, au nom des miens, de continuer dans cette voie. Pour vous prouver notre bonne foi, je vous offre, sur-le-champ, trente mille ducats d’or. »

Le roi, impressionné, demanda à réfléchir. Malheureusement, Torquemada, le grand inquisiteur, tapi derrière une porte, avait écouté la conversation. Il pénétra dans la pièce en furie et tendit un crucifix à Ferdinand : « Judas a vendu Notre-Seigneur pour trente ducats. Vous, vous le donneriez pour trente mille. Tenez, le voilà ! »

Ferdinand tressaillit. Il regarda longuement le crucifix, puis s’agenouilla, implorant le pardon. Redevenu maître de lui, il congédia les deux juifs.

L’Espagne chrétienne venait de remporter l’une de ses plus belles victoires.

 

A la fin du mois d’avril 1492, devant des foules immenses, de nombreux hérauts lurent sur toutes les places publiques le décret d’expulsion des juifs. Ils avaient trois mois pour quitter le pays.

Dans toutes les villes, la nouvelle fut accueillie avec des cris de victoire. Après les massacres, après les conversions forcées, après l’inquisition, cette expulsion venait parachever l’œuvre d’Isabelle.

Le rouleau compresseur antijuif avait mis un siècle pour aboutir à cette fin horrible.

 

 

Il faut partir et vite:

 

Ils avaient 3 mois pour faire leurs « bagages »

Il fallait acheter des vivres, des chevaux, des charrettes, des couvertures, des chèvres, des poules et tout ça au prix fort, d’autant qu’il leur était interdit de sortir l’or du pays.

Ils abandonnèrent leurs maisons que s’approprièrent avec délice une populace ivre de joie.

La reine avait cependant interdit qu’on s’attaque aux juifs ! Quelle bienveillante attention ! C’était à se demander pourquoi ces gens semblaient si tristes : on leur laissait la vie sauve !

Durant la semaine précédant l’ultimatum, les routes d’Espagne avaient été ainsi sillonnées de longs convois ou de petits groupes ou de solitaires. Les Prêtres suivaient les chariots des proscrits, souvent épuisés et ivres de fatigue, leur proposant repos et nourriture en échange d’une conversion.

Les convertis n’osaient plus sortir de chez eux, ce qui accentuait cette impression de solitude et d’angoisse que l’on ressentait en passant dans ces quartiers vides.

Les Catalans et ceux du bord de mer avaient embarqué pour l’Italie ou les pays arabes. D’autres, plus audacieux s’étaient aventurés jusqu’à Salonique ou en Turquie. Certains avaient choisi la Navarre et d’autres, parce que c’était plus facile, le Portugal.

Mais le Portugal était trop petit pour absorber autant de monde ; le roi Joao II n’autorisa les immigrés à séjourner que huit mois sur son territoire.

Deux mille cinq cents juifs s’embarquèrent bientôt sur une dizaine de navires pour l’Afrique. Puis d’autres encore. Si certains capitaines se montrèrent honnêtes, d’autres furent inhumains et odieux avec les proscrits qu’ils transportaient : rançons, mauvais traitements, meurtres furent nombreux sur les bateaux.

Au Portugal, ceux qui attendaient la fin des huit mois pour quitter le pays furent informés de ces scènes d’horreur. Ils eurent alors peur de partir. Les rabbins supplièrent le roi de les garder mais le monarque refusa.

 

A l’expiration du délai, il restait encore plusieurs dizaines de milliers de juifs au Portugal. Fidèle à sa parole JoaoII les vendit comme esclaves aux membres de la noblesse. Il y eut des scènes épouvantables. On sépara les jeunes de trois à dix ans de leurs parents, on les convertit et on les envoya peupler les terres lointaines. On transporta même des enfants sur l’île Saint-Thomas où pullulaient les serpents venimeux. La plupart succombèrent. Des mères se jetèrent dans les flots avec leur progéniture. D’autres immolèrent leurs enfants puis s’éventrèrent. Certains se cachèrent dans les montagnes, d’autres retournèrent en Espagne.

Un exemple parmi d’autres assez épouvantable…

A bord de la frégate Dieu le veut, deux jours après le départ, le capitaine Manuel de Santos, qui transportait 250 personnes, informa le rabbin Eli ben Zaffran de la décision qu’il venait de prendre : « Si vous voulez continuer votre route, il faut me payer un supplément. »

« Mais nous vous avons déjà tout réglé à l’embarquement ! Comment voulez-vous que nous fassions… ? »

« J’encours trop de risques avec vous. Vous sentez mauvais, vos enfants sont malades et rien ne me dit que vous n’aurez pas la peste… »

« Vous n’avez pas le droit, vous aviez promis. »

« Je n’ai pas le droit ! Eh bien tu vas voir, fils de chien ! »

Il appela deux de ses marins qui saisirent le rabbin et le jetèrent par-dessus bord. La mer était calme, il n’y avait pas de vent, et pendant un long moment chacun entendit les cris du malheureux. Puis ce fut le silence.

Le capitaine s’adressa alors aux proscrits, qui s’étaient blottis à l’avant du bateau : « Voilà, manants, ma réponse à votre rabbin. Maintenant, payez et je vous mènerai à bon port. »

Une frêle silhouette sortit du rang :

« Moi je ne peux donner davantage, je n’ai plus rien. »

« Ah ! Tu n’as plus rien, ricana Santos. Tu as bien une famille quand même. »

« Oui. »

« Désigne-la-moi. »

Tout tremblant, il montra du doigt sa femme et sa fille.

Alors le capitaine s’adressa à ses hommes : « Elles sont à vous, faites-en ce qu’il vous plaira. »

Six forcenés se ruèrent sur les deux juives, tandis que deux autres frappaient le mari qui cherchait à s’interposer. Ils s’acharnèrent sur les deux malheureuses, les abandonnant après avoir assouvi leurs instincts…

Santos s’adressa alors aux autres passagers : « Celui-ci a réglé son droit de passage. Comme vous le voyez, je ne suis pas difficile, j’accepte toute sorte de fortune. Dois-je encore le prouver ? »

Alors, fébrilement, tous mirent en commun le peu qui leur restait et le donnèrent pour avoir la vie sauve. Cela dut suffire puisque Santos ne leur réclama rien d’autre et les transporta jusqu’au Maroc.

Des scènes similaires se déroulèrent sur d’autres navires. Un capitaine, prétextant le manque de vent, fit traîner le voyage en longueur jusqu’à ce que les fugitifs aient épuisé leurs provisions. Puis il leur vendit de la nourriture à prix d’or. Souvent, alors que les bateaux arrivaient en territoire maure, les exilés parqués dans la cale étaient vendus comme esclaves aux riches Arabes ou abandonnés sur les côtes désertes de l’Afrique. Vols, viols, meurtres, tout était bon pour profiter de leur extrême faiblesse…

Autre exemple tout aussi terrible….Le rabbin Juda ben Hayyat embarqua à Lisbonne avec sa femme et plus de deux cent cinquante personnes. Les conditions d’hygiène furent telles que la peste éclata à bord. Par la grâce de Dieu, il n’y eut que quatre morts et la maladie fut rapidement circonscrite, mais aucun port n’accepta de recevoir le navire, qui erra durant quatre mois sur les flots. Des pirates de la Biscaye s’en emparèrent sans peine et accostèrent au port le plus proche après avoir constaté qu’il y avait bien peu de choses à voler.

Ils étaient revenus en Espagne, à Malaga. On compta les morts, on soigna les malades, mais lorsque les juifs voulurent débarquer les autorités refusèrent : « Vous ne poserez le pied ici qu’après vous être convertis. »

Le rabbin parlementa : « Laissez-nous achetez des vivres ! Nous mangeons des céréales moisies depuis deux semaines, des enfants sont morts de faim, des pirates nous ont enfermés dans la cale pendant trois jours. Donnez-nous à manger et nous repartirons ! »

Mais il ne put émouvoir les prêtres qui restèrent sur leur position, ravis de l’occasion de faire tant de nouveaux chrétiens.

Après quelques jours, à bout de forces, la moitié des survivants, une centaine de personnes, acceptèrent le baptême. Les autres résistèrent. Plus les jours passaient, plus les Espagnols accouraient, souvent de très loin, pour assister à l’agonie de cette poignée de fous. Des paris étaient pris sur le nombre des victimes. « Ces juifs sont idiots, ils se laissent mourir plutôt que de devenir chrétiens ! » « Attendez encore quelques jours et ils lâcheront prise. »

Dix morts, vingt morts, la femme du rabbin succomba. Mais les Hébreux ne pliaient pas, les plus faibles avaient déjà quitté le navire. Les Espagnols commencèrent à se lasser du macabre spectacle, leur frénésie se calma et enfin des voix s’élevèrent pour aider ces malheureux. Après deux mois de calvaire, on apporta du pain, de l’eau et les survivants décharnés furent autorisés à repartir pour l’Afrique. Leur supplice n’était pourtant pas encore terminé : quelques cas de dysenteries se déclarèrent à bord. Les ports, croyant qu’il s’agissait du choléra, les rejetèrent. On les débarqua finalement sur une plage déserte du Maroc où ils furent emmenés par une tribu nomade qui les réduisit en esclavage.

Le rabbin Hayyat fut jeté dans un cachot plein de rats et de salamandres. Mais après tant d’épreuves, il était décidé à se laisser mourir plutôt que d’abjurer sa foi. Dieu fut-il avec lui ? Le fait est qu’il survécut aux brimades et qu’on le libéra. Mais il régnait une telle famine que pour gagner sa pitance il se cassait les reins chaque jour sur une meule à grains. Le bruit courut jusqu’à Fez que le rabbin Hayyat, martyr d’Espagne, était encore en vie. La communauté fit une collecte et le racheta. Béni soit l’Eternel qui permit ce miraculeux sauvetage.

Voilà quel fut le calvaire des juifs d’Espagne, mes ancêtres, dont nous devons nous souvenir.

Moi qui m’occupe de mémoire au sein de l’association MORIAL, mémoire et traditions des juifs d’Algérie, si j’ai écrit ce livre, les bûchers d’Isabelle la Catholique, autour duquel s’est construit ce colloque, c’est pour rendre hommage à nos ancêtres et ne pas oublier ce qu’ils ont subi dans ces temps anciens, passés malheureusement trop souvent à la moulinette de l’histoire.

 

Didier Nebot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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