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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Photo prise en 2008 à l'occasion du regroupement des cimetières de la région de Souk-Ahras © http://thagaste.blogspot.fr/

                                               Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Notre communauté vient de perdre un grand homme : le Président de l’association Mémoire Active Bônoise, qui a été parmi les plus grands défenseurs de la sauvegarde des cimetières de la région de Bône, Guelma, Souk-Ahras etc...

Bernard Haddad était natif de Bône, il a mené le combat depuis des années pour la sauvegarde des cimetières qu'il en avait fait son quotidien, passant de nombreuses semaines de l'autre côté de la Méditerranée.

Pour en savoir plus :

http://www.judaicultures.info/IMG/pdf/APPEL_MAA_25-11.pdf

Source de l'information

Le blog des enfants de Thagaste, le site des  Souk-Ahrassiens et de ses amis : http://thagaste.blogspot.fr/

 

Lors de l'Assemblée Générale de l'association qui s'est tenue le 23 novembre 2020, les dispostions suivantes ont été adoptées :   

 

COMPOSITION DU BUREAU DE L'ASSOCIATION

 

Président                   : Serge DAHAN

Secrétaire générale   : Francine BENNAÏM

Trésorier                    : André OUAZANA

 

 

MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

 

- Armand AMSALLEM

- Francine BENNAÏM

- France BATOUA

- Charles BACCOUCHE

Serge CHOURAQUI

Nicole COHEN-ADDAD

Paule DAHAN -

Serge DAHAN

Lisette HAZAN

Margareth HINI

Hubert HABIB

Guy LEVY

Stéphane LEAGE

-Yael MORCIANO

-André OUAZANA

-Jacques NAKACHE

-Michèle ROTMAN

-Nicole SQUINAZI

-Vanessa SEBBAN-BOHBOT

-Jacques-Bernard SAADON

Pierre SONIGO

Philippe TOUITOU

Jean Pierre TEBOUL

Colette WEINSTEIN

Michaël WEINSTEIN

William ZERBIB

 

 

Le Cercle de Généalogie Juive (CGJ) propose une conférence de Philippe Danan dont le sujet concerne l’Opération "Torch" : le débarquement anglo-américain en Algérie du le 8 novembre 1942.

L’événement a lieu le lundi 6 octobre 2014 à 18 h 30, à Auditorium de l ’A.I.U. 45, rue La Bruyère Paris 9e.

Conférence de Philippe Danan

Le 8 novembre 1942, quatre cents jeunes résistants, juifs pour la plupart, munis d'un armement dérisoire, s'emparaient des points stratégiques d'Alger, prenaient le contrôle des communications et arrêtaient une dizaine de généraux et d'amiraux.

La ville était alors défendue par 12000 hommes de l'armée de Vichy, 2000 soldats et quelques centaines de membres du PPF armés.

Pendant que l'armée vichyste était paralysée par cette poignée d'hommes, le corps expéditionnaire anglo-américain débarquait et pouvait par la suite s'emparer d'Alger avec son port et ses aéroports intacts ; ce fût l'opération Torch.

Philippe Danan ne s'étendra ni sur le contexte politique ni sur les conséquences militaires de l'opération Torch mais abordera seulement, pour l'essentiel, ses souvenirs des anecdotes concernant des membres de sa famille, relatives à cet évènement, anecdotes qui lui ont été racontées autrefois, ou que certains des acteurs lui ont confié bien plus tard.

Pour en savoir plus
Appel à témoignages pour un devoir de mémoire

Renseignements pratiques
Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle
45, rue La Bruyère 75009 PARIS.
Tél. : 01 53 32 88 55
Email : biblio@aiu.org
www.aiu.org/

Source de l’information
Cercle de Généalogie Juive : genealoj.org/fr/actualites/conference-philippe-danan-0

C'est le rendez-vous de la rentrée : Géné@2014 se tiendra les 27 et 28 septembre 2014 aux Archives nationales, 60 rue des Francs-Bourgeois à Paris (IIIe).

Dans la cour de l'Hôtel de Soubise, les associations, regroupées par régions, assureront l’accueil et l’aide à la recherche des généalogistes et visiteurs de passage dans ce quartier touristique.

Elles mettront à disposition leurs bases de données compilant les relevés d’état civil et apporteront aux débutants tous les conseils utiles.

Le Cercle de Généalogie Juive (CGJ)

Rétablissement par Napoléon I du droit pour les citoyens juifs de pratiquer librement leur religion, 30 mai 1806 gravure sur cuivre, coloriée de François-Louis Couché Paris, BnF © AKG-images

 

Le CGJ fondé en 1984, première association de généalogie juive en France, participera à Géné@2014.

Les Actes du 32e du Congrès international de Généalogie juive sont tous disponibles.

Nous souhaitons rendre hommage en France et en Israël, à tous les partisans juifs qui ont participé les armes à la main, au risque et au péril de leur vie à la neutralisation de l’Etat Major pétainiste pour aider les alliés à prendre pieds en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942.

Un appel à témoignages est lancé aux parents ou amis de ces résistants afin qu’ils soient informés de cet événement et participent éventuellement à cet hommage.

Une commémoration oubliée : le débarquement allié en Afrique du Nord et l’opération Torch à laquelle les juifs d’Algérie ont largement contribué


Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d'Alger, en novembre 1942.Dès octobre 1940, de jeunes Juifs algériens de retour du front, ne se résignant ni à la défaite ni à la perte de leurs droits, se regroupent en vue d’une action éventuelle. Le 23 octobre 1942, ils décident du plan du débarquement en Afrique du Nord, désigné sous le nom d’opération Torch.


Dans la nuit du 7 au novembre 1942, les forces anglo-américaines débarquent en Algérie. Le 8 novembre 1942, à 1 heure du matin, la Résistance algéroise s’empare des points stratégiques de la ville et met en état d’arrestation, les principaux chefs militaires dont le général Juin et l’amiral Darlan.


A 2 h, la ville est sous leur contrôle et, à 7h30, les Américains entrent à Alger, sans avoir tiré un coup de feu : l’opération Torch est une réussite.

Il y a 10 survivants des participants à cette opération du 8 novembre 1942.

Pour en savoir plus

  1. L’Opération Torch du 8 nov 1942 - Par Sidney Chouraqui : http://www.terredisrael.com/operation-torch-1.php
  2. Les juifs en résistance : http://www.juifs-en-resistance.memorialdelashoah.org/liberation-du-territoire/le-debarquement-en-afrique-du-nord.htm
  3. José Aboulker : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/1042.html

 

A l’occasion de la Journée européenne de la culture et du patrimoine juifs, L’UNESCO et la Représentation du B’nai B’rith International auprès de l'UNESCO organisent le 15 septembre 2014 le colloque "Parcours judéo-espagnols et patrimoine en Méditerranée".

www.jewishencyclopedia.comUne langue en danger de disparition

L’objectif de ce colloque est d’attirer l’attention sur une langue que l’UNESCO a inscrite au nombre des langues en danger de disparition dans son "Atlas des langues en danger dans le monde" dont la première édition est parue en 1996.

Le parcours des Judéo-espagnols commencent dans la péninsule ibérique, d’où les Juifs furent expulsés en 1492. Un trajet migratoire les a ensuite portés vers différents ancrages disséminés en Amérique, en Europe occidentale et en Méditerranée.

Le brassage des cultures et des langues a eu d’importantes conséquences dans le développement du folklore et de la musique dans l'aire culturelle judéo-espagnole

Il témoigne de l’énorme potentiel d'échange et de dialogue pour l'enrichissement mutuel des cultures. La formation d’une aire culturelle dans l’ex-empire ottoman a favorisé en particulier l’apparition d’une langue vernaculaire nouvelle, le judéo-espagnol oriental.

Des ancrages dans l’espace méditerranéen, seront présentés : depuis Majorque jusqu’à la Bulgarie et Istanbul où la langue est toujours vivante et enseignée en passant par Salonique et plus anciennement Venise, plaque tournante entre Europe et empire ottoman.

Renseignements pratiques

UNESCO
125, avenue de Suffren - 75007 Paris
http://www.bbfrance.org/

- Programme provisoire
- Colloque ouvert au public sur inscription préalable

Dimanche 14 septembre à 17h, Alain Douieb, guitariste et chanteur. vous propose de venir chanter et danser sur des rythmes orientaux au "Café des Psaumes".

Photo : clubs-cacher.comUn lieu emblématique rue des Rosiers

Au cœur du quartier du Marais, l’OSE (l’association "Œuvre de Secours aux Enfants") anime ce premier café social associatif, lien intergénérationnel et à l'ensemble de la communauté.

Lieu de convivialité, d'échange, de souvenir et de projets, le Café des Psaumes propose de nombreuses activités. Avec son charme légendaire (la jolie mosaïque au sol en atteste) et un cadre lumineux, sobre et chaleureux, il a été conçu pour que le public s’y sente bien.

Renseignements pratiques 
Le Café des Psaumes
16 ter rue des Rosiers - 75004 Paris
Ouvert du lundi au vendredi de 14H à 18H et le dimanche de 11H à 19H, fermé le samedi.

http://www.cafedespsaumes.org/
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Valérie Zenatti © photo Patrice NormandL’auteure est née à Nice en 1970. Son précédent ouvrage, Mensonges (L’Olivier, 2011), se fait l’écho de l’œuvre d’Aharon Appelfeld, dont elle est la traductrice.

Rencontre jeudi 18 septembre 2014 à 19 h 30 au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ)

À l’occasion de la parution de son roman Jacob, Jacob (L’Olivier, 2014), en conversation avec Colette Fellous, écrivain, productrice à France Culture, dernier ouvrage paru La Préparation de la vie (Gallimard, 2014)

" ARTICLES  A  LA  UNE "

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Benjamin Stora dans sa maison d'Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne, le 6 mai 2010. © BERTRAND LANGLOIS / AFPNé le 2 décembre 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est historien, professeur des universités et inspecteur général de l'Éducation nationale depuis septembre 2013.

Le Premier ministre a nommé par décret en date du 1er août 2014, M.Benjamin Stora au poste de président du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration - Musée de l'histoire de l’immigration.

La nomination d’un historien à ce poste constitue un tournant dans l’histoire de la CNHI. Le Premier ministre confie à Benjamin Stora, la responsabilité de donner un nouvel élan à cette belle et importante institution culturelle.

Ses recherches portent sur l’histoire du Maghreb contemporain (19e et 20e siècles), les guerres de décolonisations, et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe. Il enseigne à l’Université Paris-XIII, à l’INALCO (Langues Orientales, Paris).

La Cité nationale de l’histoire de l’immigration joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale et républicaine de la France. Son projet scientifique et culturel doit permettre de faire évoluer les regards et les mentalités sur l’immigration en France, et notamment grâce à la reconnaissance de la place des étrangers dans l’histoire nationale.

Sources de l’information :

POGROM DE CONSTANTINE

             

                                                                                                             photo: etudescoloniales.canalblog

     5 aout 2014 ( 9 av 5774 )..… 5 aout 1934

     Il y a  80 ans: Le pogrom de Constantine

Le vendredi 3 août 1934, à Constantine, Eliahu Khalifa, alors ivre, en passant devant la mosquée Sidi Lakhdar, tient des propos injurieux à l’égard de musulmans en train de faire leurs ablutions. (Selon certaines sources E.Khalifa aurait uriné sur le mur de la mosquée).

Il s’en suit une rixe entre les musulmans et un groupe de juifs qui se trouvaient dans les parages.  Un musulman blessé par balle décède un peu plus tard. Le lendemain, les notables des deux communautés sont convoqués par le préfet pour calmer les leurs.

 

       

 L’Alhambra ! Qui n’avait pas entendu parler de ce palais à la stupéfiante beauté

Chanté par les troubadours, décrit par les conteurs, peint par les artistes…Ferdinand fit de son entrée dans le palais un symbole de sa victoire.

La neige éclatait de sa blancheur sur les sommets de la sierra NEVADA, le cortège royal passa sous la monumentale porte après avoir grimpé la colline. Les somptueuses allées aux mille fleurs, les fontaines aux bruissements d’eau pure, les bassins calmes où se reflétait la douceur de vivre, menaient à « la rouge », nom arabe du somptueux palais.

Ferdinand avait pris possession des lieux, la reine l’y avait rejoint, ils visitèrent chaque salle avec ravissement. Là de précieux azulejos, ici des niches sculptées avec une précision enivrante, plus loin une chambre dorée au plafond ouvragé…On découvrit la salle octogonale des Murmures, où il suffisait de chuchoter quelques mots contre un mur pour qu’un complice, à l’autre extrémité de la pièce, les entende parfaitement. La magie architecturale arabe enchanta tant Ferdinand et Isabelle qu’ils interdirent qu’on touche à une pierre de l’édifice. Qu’on détruise tous les témoignages de l’Espagne musulmane, mais qu’on garde intact ce chef-d’œuvre.

Ferdinand donna une conférence dans la magnifique salle des Ambassadeurs, là même où il avait reçu les clés de la ville. Il avait convoqué les plus hauts dignitaires du royaume pour débattre de l’avenir de l’Espagne. Chacun y alla de sa petite phrase assassine :

« Devons-nous, pouvons-nous vraiment respecter la liberté du culte chez ces musulmans que nous venons de vaincre ? Ce serait une insulte à notre pays, à ses rois ! »

«  Peut-être, mais nous avons passé un accord avec Boabdil et ne pas tenir nos engagements risquerait de nous mettre à dos tout le monde musulman. »

«  Mais les juifs, alors ! Aucun empire juif n’est susceptible de nous demander des comptes. Nous ne pouvons plus les tolérer. L’Espagne ne peut rester grande que sous la foi catholique. Chassons-les. »

«  Leur richesse est une insulte ! »

«  Leur synagogues un défi permanent à notre sainte mère l’Eglise ! »

«  Nous avons délivré le pays des hérétiques. Occupons-nous d’eux, à présent ! »

«  J’approuve vos propos, répondit Ferdinand. Mais n’oubliez qu’Isabelle leur a promis la liberté de culte et que, surtout, les juifs contrôlent une bonne partie de l’économie. Pouvons-nous vraiment nous passer d’eux ? »

«  Qu’ils se convertissent, sinon nous les remplacerons ! »

Une voix s’éleva dans l’assistance :

«  Pourquoi cette sévérité ? Doit-on oublier leur dévouement, l’aide qu’ils nous ont apportée dans notre combat contre les Maures ? »

Torquemada, le grand inquisiteur, alors présent coupa l’importun :

«  Ils n’ont agi que par appât du gain. Les actes de bravoure de quelques-uns ne donnent pas l’absolution à tous les autres. Ils n’ont de choix qu’entre l’exil et la conversion. »

Abravanel et Séneor, les deux grandes figurent du judaïsme espagnol, présents à Grenade, eurent vent de ce qui se tramait.

Ils étaient furieux mais il fallait composer. Surmontant leur indignation, en tant que représentant de la communauté juive, ils demandèrent audience à Ferdinand.

«  Sire, d’inquiétantes rumeurs circulent sur notre devenir, devons-nous y ajouter foi ? »

«  Ces bruits sont fondés, répondit solennellement le roi. Votre présence sur notre territoire est devenue indésirable, elle constitue une offense à Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

«  Je ne comprends pas, s’étonna Seneor, nous vous avons toujours servi avec loyauté. »

«  Les temps ont changé, la nouvelle Espagne ne peut être que chrétienne. »

«  Quelle ingratitude, sire, quelle injustice ! S’emporta le rabbin. Nous sommes imprégnés de cette terre autant qu’elle l’est de nous, nous l’habitons depuis de nombreux siècles, nul n’a le droit de nous en chasser. »

Seneor était en plein désarroi, la cause semblait entendue. Il parla fort, puis se laissa aller et ouvrit son cœur ; il fallait à tout prix que le roi revienne sur sa décision. Abravanel crut, un instant, lire de l’émotion sur le visage de Ferdinand. C’était le moment d’avancer l’argument décisif.

«  Sire, dit-il en interrompant Seneor, vous m’avez fait l’honneur de vous conseiller pour les affaires du royaume. Or, vous ne l’ignorez pas, les finances de l’Etat sont à un point critique. La guerre a coûté cher et reconstruire le pays nécessitera d’énormes sommes. Notre communauté a consenti de gros sacrifices pour vous venir en aide. Cependant je prends l’engagement, au nom des miens, de continuer dans cette voie. Nous travaillerons jour et nuit s’il le faut pour vous fournir tout ce dont vous aurez besoin. Pour vous prouver notre bonne foi, je vous offre, sur-le-champ, trente mille ducats d’or. »

Le roi, impressionné, demanda à réfléchir. Abravanel respira, tout n’était pas perdu. Malheureusement, Torquemada, le grand inquisiteur, qui avait conduit aux bûchers tant de juifs convertis, tapi derrière une porte, avait écouté la conversation. Il pénétra dans la pièce en furie et tendit un crucifix à Ferdinand : «  Judas a vendu Notre-Seigneur pour trente ducats. Vous, vous le donneriez pour trente mille. Tenez, le voilà ! »

Ferdinand tressaillit. Il regarda longuement le crucifix, puis s’agenouilla, implorant le pardon. Redevenu maître de lui, il congédia les deux juifs.

L’Espagne chrétienne venait de remporter l’une de ses plus belles victoires.

A la fin du mois d’avril 1492, devant des foules immenses, de nombreux hérauts lurent sur toutes les places publiques le décret d’expulsion des juifs :

« Don Ferdinand et dona Isabelle, par la grâce de Dieu, roi et reine de Castille, de Léon, d’Aragon, de Sicile, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Majorque, de Séville, de Sardaigne, de Corse, de Murcie, de Jaén, des Algarves, d’Algésiras, de Gibraltar, des îles Canaries, comte et comtesse de Barcelone, seigneurs de Biscaye et de Molina, ducs d’Athènes, comte de Roussillon et de Cerdagne, marquis d’Oristan.

Au prince don Juan, notre très cher et très aimé fils, et aux infants, prélats, ducs, marquis, comtes, maîtres des ordres, pairs, hommes riches, commandeurs, gouverneurs des châteaux de nos royaumes et seigneuries, aux conseillers, magistrats, maires, gens d’armes, marins, officiers, jurés et hommes bons de toutes les villes, bourgs et lieux de nos royaumes et seigneuries, aux synagogues et juifs y appartenant, à tous les juifs et individus aussi bien hommes que femmes, quel que soit leur âge, à toutes les autres personnes de tout état, loi ou dignité, prééminence ou condition, et à tous ceux, que d’une façon ou d’une autres cette charte concerne, ou pourra concerner, santé, grâce et salut !

Sachez que nous avons été informés qu’il existe et qu’il existait dans nos royaumes de mauvais chrétiens qui judaïsaient. Nous avions ordonné, lors de la réunion des Cortès de Tolède l’année dernière, d’accorder aux juifs des juiveries dans toutes les villes, bourgs et lieux, où ils pourraient vivre dans leur péché. En outre, nous avions ordonné d’établir dans nos royaumes et seigneuries l’Inquisition, laquelle existe, comme vous le savez, depuis douze ans, durant lesquels elle a trouvé beaucoup de coupables, ainsi que nous en avons été informés par les inquisiteurs et par d’autres personnes religieuses, qui par leurs relations, leurs entretiens et leurs communications avec les juifs, se sont laissé entraîner par ces derniers.

Ceux-ci usent de plusieurs moyens et manières pour soustraire les fidèles à notre sainte foi catholique, les ramenant à leur dangereuse croyance, les instruisant dans les cérémonies de leur foi, les invitant à des réunions où ils leur expliquent les fêtes juives qu’ils doivent respecter. Cherchant à circoncire eux et leurs enfants, leur offrant des livres de prières, les avertissant des jeûnes à respecter, leur enseignant à transcrire des copies de la Loi, annonçant les Pâques avant qu’elles n’aient lieu, leur expliquant la façon de les célébrer et de les faire. Leur offrant et leur portant du pain azyme et des viandes d’animaux tués suivant leurs rites, les mettant en garde contre les choses qui doivent être bannies aussi bien dans l’alimentation que des autres prohibées par leur loi. Les persuadant de la supériorité de la loi de Moïse, leur faisant comprendre qu’il n’y a point d’autre loi, d’autre vérité que celle-là. Tout cela est vérifié par maintes déclarations et confessions, aussi bien des juifs que de ceux qui ont été trompés par eux ; ce qui porte préjudice, détriment et opprobre à notre sainte foi catholique.

Comme nous avons été informés de ces faits de toutes parts, et savons que le vrai remède à ces maux consiste à interdire la communication des juifs avec les chrétiens, nous les avons renvoyés d’Andalousie, où ils semblent avoir causé le plus grand mal, croyant que ce serait suffisant pour que les juifs des autres villes, bourgs et lieux de nos royaume et seigneuries cessent de commettre les mêmes délits. Et parce qu’il est porté à notre connaissance que ni ceci, ni les pardons accordés à certains juifs coupables de crimes envers notre sainte foi catholique n’ont suffi pour que cesse leur offense envers la religion catholique. Parce que chaque jours les dits juifs entretiennent cet état de faits, et pour qu’il n’y ait plus lieu d’offenser notre sainte mère l’Eglise, il faut combattre la cause principale, à savoir l’expulsion des juifs de nos royaumes.

Car lorsqu’un grave et détestable crime est commis par un quelconque collège, il est juste que ce collège soit dissous et ses membres punis, de même que ceux qui pervertissent le bon et honnête mode de vie des villes et bourgs soient expulsés des villages.

Par conséquent, nous, en conseil et accord avec les prélats, grands et chevaliers de nos royaumes et autres personnes de science et conscience de notre conseil, après mûre délibération, avons décidé d’ordonner l’expulsion de tous les juifs de nos royaumes, et que jamais ils n’y reviennent. C’est pourquoi par le présent édit, nous donnons l’ordre à tous les juifs, hommes ou femmes, quel que soit leur âge, où qu’ils vivent, habitent et se trouvent dans les royaumes et seigneuries susmentionnés, aussi bien ceux qui y sont nés que ceux qui n’y étant pas nés s’y trouvent, qu’après la fin du mois de juillet de cette année ils partent avec leurs fils et filles, leurs serviteurs, servantes et familiers juifs, aussi bien les grands que les petits, quel que soit leur âge. Il ne leur sera pas permis de revenir dans nos Etats soit délibérément, soit de passage, soit de toute autre façon, sous peine, au cas où ils reviendraient de manière quelconque ou si l’on trouve des juifs dans nos royaumes, d’encourir la peine de mort et la confiscation de tous leurs biens par notre chambre du fisc.

Et nous ordonnons et mettons en garde quiconque, personne ou groupe de personnes desdits royaumes, quels que soient son état, sa condition ou sa dignité, daigne recevoir, reçoive, accueille ou défende que ce soit publiquement ou secrètement un juif ou une juive, après la fin du mois de juillet et au-delà, à jamais, que ce soit sur ses terres, dans sa maison ou dans tout autre endroit des susdits royaumes et seigneuries, sous peine de perdre ses biens, ses vassaux, forteresses et autres héritages. Et de perdre en outre toute faveur de notre part et vis-à-vis de notre chambre de fisc. Et pour que lesdits hommes ou femmes juifs puissent, durant le délai qui leur est accordé jusqu’à la fin du mois de juillet, prendre leurs mesures, nous leur accordons dès à présent notre protection royale à eux et à leurs biens pour que, durant cette période, ils puissent vaquer à leurs occupations en toute sécurité, vendre, échanger et se défaire de tous leurs biens, meubles et immeubles et en disposer à leur volonté. Ainsi, nous leur donnons la permission et la possibilité d’emporter, hors de nos royaumes et seigneuries, leurs biens et trésors par mer et par terre, à l’exception de l’or, de l’argent et de toute espèce de monnaie frappée, ou de toutes les choses interdites par les lois de nos royaumes, sauf aussi les denrées dont l’exportation est prohibée.

… Et pour que nos ordres puissent être portés à la connaissance de tous et que personne ne puisse prétendre les ignorer, nous mandons que la présente lettre soit annoncée publiquement dans les places, marchés et autres lieux des villes et villages par le crieur public en présence de l’écrivain public…

Fait dans la ville de Grenade, le trente et unième jour du mois de mars, l’an mille quatre cent quatre-vingt-douze de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par le roi, la reine, Juan de Colona, secrétaire du roi et de la reine, nos seigneurs, fait à leur demande. »

Dans toutes les villes, la nouvelle fut accueillie avec des cris de victoire.L’Espagne allait devenir ce fier pays uni qu’avait promis la reine en montant sur le trône. Après l’Inquisition, cette expulsion venait parachever l’œuvre d’Isabelle. Riches ! En se partageant les possessions des exilés, les chrétiens redeviendraient riches, murmurait les peuple en applaudissant les hérauts.

Puis les foules s’introduisirent dans les Judérias, non pas pour tuer mais pour crier leur joie. Elles invectivèrent la population consternée, frappèrent aux portes, impatientes de s’approprier ces maisons. La reine avait interdit qu’on s’attaque aux juifs, bienveillante attention. C’était à se demander pourquoi ces gens semblaient si tristes : on leur laissait la vie sauve !

A Tolède, la communauté juive avait décidé, autour des rabbins, d’organiser des convois. Le dernier partirait trois semaines avant le fatidique 31 juillet. Entre-temps il fallait vendre ses biens à des chrétiens moqueurs, qui laissaient les prix baisser avec jubilation. Et toujours la même réflexion : « on vous laisse la vie sauve, pourquoi semblez-vous si abattus ? » il fallait acheter, fort cher cette fois, des vivres, des chevaux, des charrettes, des couvertures, des tonneaux, des chèvres, des poules… le bruit des marteaux résonnait dans les Judérias, on consolidait les chariots, on pensait au froid de la nuit, à la pluie possible, au dangereux soleil d’été. On voulait tout emporter, meubles, souvenirs, sans vouloir comprendre qu’un seul cheval ne pourrait traîner une maison entière…

Extrait de l'ouvrage "Le Chemin de l’exil" de Didier NEBOT

Souvenirs « du côté d’Alger » : Les Galeries de France

Ceux qui ont connu la rue d’Isly avant 1962, se souviennent de cet immense et somptueux édifice qu’était ce grand magasin, situé au cœur d'Alger dans l'artère commerciale ex-rue d’Isly.

Le majestueux bâtiment de cinq niveaux, fleuron de l'architecture néo-mauresque, a été conçu par l'architecte français Henri Petit pour abriter ce lieu dévolu aux produits de consommation haut de gamme. Les éléments de décors puisés du patrimoine architectural algérien et réalisés par des artisans algériens est un des fleurons de l'architecture néo-mauresque

C’est maintenant le Musée National d'Art Moderne et Contemporain d'Alger, affectueusement surnommé le MAMA.

Renseignements pratiques
Le MAMA
25 rue Larbi Ben M'hidi - 16002. Alger (Algérie)
Téléphone : + 213 21 71 72 52
Fax : + 213 21 71 72 57
E-mail : contact@mama-dz.com  
http://www.mama-dz.com/

 

 

 

 

 

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