Au moment de l'indépendance de l'Algérie en juillet 1962, en Israël, on soutenait que les Juifs d'Algérie, du moins leur majorité, allaient venir s'installer en Terre Sainte.
Mais le fait que l'immense majorité des 120.000 Juifs algériens de l'époque ait préféré la France et que moins de seulement (environ huit mille) aient choisi Israël, obséda longtemps les cercles dirigeants du pays.
Le judaïsme algérien fut interpellé à travers la presse israélienne.
La polémique s'engagea même allègrement dans l'absurde, lorsque, le plus sérieusement du monde, en janvier 1963, un "procès public", organisé à Jérusalem, mit le judaïsme algérien.. au banc des accusés!
Feu Me André Narboni, qui prononça l'acte d'accusation, déclara en substance: "Fuyant un exil, le judaïsme algérien n'a pas su tirer les leçons de l'histoire et a préféré un second exil, plutôt que son foyer permanent, l'État d'Israël."
UN PROCÈS ABSURDE
Me Shlomo Cohen-Sidon, l'avocat de la défense, fit pour sa part ressortir que "malgré leur faiblesse numérique, les immigrants d'Algérie représentent encore le plus grand pourcentage d'aliyah des pays d'Occident".
Il souligna en outre 'les effets désastreux de la discrimination, dans les méthodes d'immigration et d'intégration" et conclut en affirmant que "le judaïsme algérien, même établi en France, n'avait pas encore dit son dernier mot".
Le procès se termina par un "acquittement".
L'acte d'accusation fut jugé "un peu excessif, bien que contenant une part de vérité."
Source de l'information
"Le Judaïsme Algérien - Réflexions" de Yossef CHARVIT
Pour en savoir plus
⇒ Le « Procès public » des Juifs d’Algérie à Jérusalem (1963) par Yossef Charvit
Dans Pardès 2014/2 (N° 56), pages 285 à 294
https://www.cairn.info/revue-pardes-2014-2-page-285.htm
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Commentaires
Il faut savoir qu'à cette époque, nous étions nettement "discriminés" puisque nous étions reçu en tant qu'immigrants "mizrahis (orientaux) avec toute la différence manifeste par rapport aux immigrants occidentaux. Il a fallu que nous intervenions en demandant audience au Président de l'époque : Ben Z'vi. Merci à Yossi Charbit d'avoir évoquer ce "vécu difficile" dans son excellent ouvrage.
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