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Par Albert Bensoussan

Elissa Rhaïs vers 1920

 S'il est une figure marquante des lettres juives d’Algérie, c’est bien celle d’Elissa Rhaïsnée Rosine Boumendil auteur de romans et de nouvelles orientalistes se déroulant en Algérie

Personnage haut en couleurs, romancière féconde et à succès, dans le Paris des années 20, mais aussi femme énigmatique sur lequel la légende a pris corps et s’est fortifiée jusqu’à présent.

Il faut savoir gré à Joseph Boumendil, responsable actif d’un kahal parisien et universitaire attaché à Elissa Rhaïs au moins par le patronyme, d’avoir pu mener, selon le propre sous-titre de son ouvrage, une "enquête sur la vie et l’œuvre d’Elissa Rhaïss".

Son essai, fruit de longues et patientes années de recherche, s’intitule tout simplement Elissa ou le mystère d’une écriture (Paris, éditions Séguier, 2008, 196 p., 18€).

Cette Rosine Boumendil, pour l’État-civil, fille de Blida, qui était pour André Gide la "rose du Sahel", fut successivement épouse de Moïse Amar, puis de Maurice Chemoul. La légende lui prête des noces arabes ou berbères, et les exigences de l’édition ou du succès ont fait que l’écrivaine a prêté le flanc et la voix à cet exotisme, alors même que son œuvre reste profondément juive.

Beaucoup croient encore aujourd’hui que son mari était un cheikh, et son œuvre arabo-algérienne. Il faut savoir gré à Joseph Boumendil de rétablir la vérité et de livrer toutes les pièces du dossier, y compris celle de ses relations avec son neveu Paul Tabet, dont on a pu croire, un temps, qu’il était le véritable auteur de ces romans – alors même qu’à la mort d’Elissa la plume de ce scribe se trouva étrangement tarie.

C’est l’écrivain Louis Bertrand, un des maîtres du mouvement "algérianiste" à Alger, qui sera à l’origine de la gloire de cette femme et qui fera tout pour l’introduire à Paris.

Elissa Rhaïs tiendra salon et fréquentera le beau monde de la capitale. Elle frôlera même le prix Femina, et se gagnera une juste gloire, même si celle-ci se fondait parfois sur un malentendu. Le nom de plume est merveilleusement beau : Elissa Rhaïs. Il sonne oriental à souhait, mais notre perspicace « enquêteur » sait y voir l’anagramme d’Israël. Cela fait arabe, certes, à cause de "Rhaïs" (qui signifie le Chef), mais aussi juif par le prénom et si l’on sait lire entre les lettres.

Mon père avait dans sa bibliothèque son œuvre magistrale, "Les Juifs ou la fille d’Eléazar", que j’ai donc lue en mon jeune temps. Tout un tableau de la vie juive à Alger y est brossé à travers une intrigue sentimentale qui nous attache et nous séduit.

Boumendil montre, néanmoins, que la communauté juive d’Algérie était pour le moins gênée par cette femme scandaleuse, qui menait une vie disons trop libre, qui fréquentait le monde et tenait salon, et surtout qui plaidait dans son œuvre, entre deux scène érotiques (comme dans Le sein blanc), pour l’émancipation de la femme.

Une émancipation qui passait par l’instruction et l’éducation. La chance offerte aux jeunes Juives, mais aussi aux musulmanes (dans Saada la Marocaine), de s’élever par l’étude, et de se libérer des carcans et des tabous. Notons, pour la vérité historique, le nombre significatif d’institutrices juives dans l’Algérie d’avant-guerre. Joseph Boumendil montre tout cela au terme d’une longue analyse et rend justice à cette femme longtemps décriée ou calomniée. Une fois de plus émerge la figure forte d’une personnalité hors du commun.

Pour nous, Elissa Rhaïs reste le chantre incomparable de la liberté de la femme maghrébine et son œuvre constitue une chronique des plus éclairantes sur la vie juive de son temps.

Albert Bensoussan

Pour en savoir plus

http://www.memoireafriquedunord.net/biog/biog09_Rhais.htm

 
 

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