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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

L'histoire de L’Univers Israélite est peu connue et peu d’études lui ont été consacrée.

Cette feuille mensuelle puis hebdomadaire, destinée à la communauté juive de France, fut fondée en 1844 par Simon Bloch et parut jusqu’au début de l’occupation allemande, en 1940.

Proche du Consistoire, elle était une tribune privilégiée du Grand Rabbin de France, défendant comme son titre l’indiquait «les principes conservateurs du judaïsme».

L’attention publique est de plus en plus dirigée sur les Israélites de l’Afrique, et la presse commence à reconnaitre vivement tous les devoirs que la France a à remplir envers ses fidèles alliés, tous les services qu’elle peut attendre de leur patriotisme et de leur intelligence.

On lira donc avec intérêt, un extrait du journal du 6 décembre 1845, concernant l’Algérie.

Jusqu’à ce jour, on n’avait aucune donnée, même approximative, sur le chiffre des la population israélite de l’Algérie. M. Albert Cohn le fixe à plus de 300.000 âmes.

Les principaux groupes formés par cette population sont de l’est à l’ouest : Bône, qui compte 730 juifs, Philippeville, 180, Guelma 26, Constantine, 3,540, Sétif, 61, Biskra, et Ziban, 700 environ, Tongourt, Ghardeia et autres villes, de l’Ouad Righ et l’Ouad Mzab, 3000, Bouçada, 700, Alger, 6500, Blida, 200, Médéa, 387, Miliana, 365, Kodéa, 19, Cherchell, 3, Orléansville, 2, Tnief-el-Had, Mostaganem, 520, Oran, 1700, Mascara, 730, Tiaret, 37, Tlemcen, 2700, Serda, 8, Djama-Chazouet 19, Nedroma, 230, Chelala, 200.

Souvent, dans les récits des voyageurs, il a été question de juifs cultivateurs et nomades, vivant au milieu des tribus arabes, kabyles et chaotua, portant le même costume qu’eux, et ayant les mêmes habitudes et les mêmes mœurs, sauf les pratiques particulières de la religion ; mais jusqu’à présent on ignorait dans quelles tribus ces juifs avaient leurs campements.

Bientôt, par les travaux de M. Cohn, on sera fixé à ce sujet. Nous savons que chez les Hanencha, jusqu’au moment de la prise de Constantine en 1837, il n’y avait pas moins de 200 tentes juives, dont les habitants faisaient la guerre comme les Arabes, et étaient comme eux, armés de longs fusils incrustés d’ornements en argent. Depuis cette époque, 130 tentes ont quitté le territoire des Hanencha, à cause de l’anarchie qui y régnait, pour se retirer dans l’oasis Bled-el-Djerid, dans le pays de Tunis. 30 familles sont restées sous cette domination, mais tout porte à croire, que bientôt les autres rentreront au milieu de nous.

Il existe également d’autres familles juives nomades, mais dispersées dans un grand nombre de tribus dans le Ferdjiona chez les Béni-Salah, sur l’Ouad-el-Salah, chez les Ouled-Séggura, Ouled-Schouk, Ouled-Hasa, au milieu des Béni-Abbés de la rivière Bougie, chez les Béni-Melika, Béni-Mouchla, Ouled-Alchalt, à Bar-Bagschah, à Armoura, à Kser-el-Tber et dans un grand nombre d’autres localités.

Les familles israélites établies dans ces tribus habitent la tente ou le gourbi, suivant l’habitude particulière des contrées où elles résident. Tantôt elles cultivent de compte à demi avec les Arabes, tantôt elles labourent pour leur propre compte, et sont traitées sur le même pied d’égalité que les musulmans.

En dehors des travaux agricoles, ces Juifs exercent également quelques industries spéciales ; ils teignent la laine, travaillent les matières d’or et d’argent, fabriquent les bijoux et autres ornements que portent les femmes arabes. Rien ne les distingue de la population bédouine, ni le langage ni le costume, et la seule différence qui existe entre eux, c’est que les femmes juives ne se tatouent pas, pour obéir à un commandement de la Bible qui leur défend cette habitude.

Dans la province d’Alger, chez les Kabyles du Djerdjera, dans la province d’Oran, chez les Béni-Snouss, on compte également des Juifs, mais ils sont moins nombreux que ceux répandus dans les tribus de la province de Constantine. Cependant on en compte au moins 150 chez les Béni-Snouss.

Dans l’intérieur de l’Afrique centrale, on compte un grand nombre de Juifs, et leurs correspondants algériens établis à Metili ou à Timimoun appartiennent à la même religion qu’eux. M. Albert Cohn espère l’année prochaine, dans un second voyage, ramener en France des Israélites nègres, et par eux nouer des relations avec le Bled-Soudan.

Cet aperçu superficiel de la nationalité israélite en Algérie suffit pour faire comprendre son importance et justifier les efforts tentés par le gouvernement et quelques notables israélites de France, pour faire sortir les Juifs algériens de l’assimilation physique et morale dans lequel ils sont plongés.

Partout les Israélites d’Algérie ont répondu à l’appel de M. Cohn, dans les principales villes, ils se sont cotisés pour fonder des écoles à l’usage des enfants des deux sexes, et là où ils n’étaient pas assez nombreux pour supporter la charge de l’entretien des maitres ou maitresses d’école, ils ont accepté d’envoyer leurs enfants aux écoles françaises, quoique dirigées par des chrétiens.

Déjà un grand nombre de Juifs algériens parlent et écrivent la langue française, et trente-six d’entre eux sont rattachés à l’armée ou à l’administration comme interprète ou employés, et généralement on est content de leurs services. Il en est de même qui ont donné des preuves d’un dévouement et d’une fidélité à toute épreuve ; à leur tète figure M. Léon Ryas, qui, pendant deux années, a été attaché au consulat de Mascara, et depuis lors a fait la guerre avec la plus grande distinction.

En 1842, dans le Dahra, il a reçu une blessure très grave, et tout récemment, le 18 octobre sous les murs de Mostaganem, il a tué de sa main cinq cavaliers du goum de Bon-Maza.

D’injustes préventions pèsent sur les Israélites de l’Algérie, et, nous en sommes convaincus, beaucoup d’officiers de l’armée d’Afrique, même parmi les plus éclairés, auront vu avec peine que le gouvernement cherchait, sinon à donner aux Juifs le pas sur les Arabes, au moins à les élever au même niveau.

Sans aucun doute, il y aurait danger peut-être à émanciper, avant le temps, des hommes qui pourraient abuser de la liberté que nous leur donnons : mais l’ordonnance du 5 novembre dernier a principalement pour but de modérer toute tendance à une réactions des Juifs contre les musulmans, en leur donnant comme chefs religieux des hommes sages et éclairés, qui sauront très bien maitriser les mauvaises passions, et maintenir chacune de leurs coreligionnaires dans les justes limites du devoir.  

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