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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Norbert Bel Ange

« Algérie, l’empreinte espagnole, Des immigrés d’al–Andalus aux expatriés du XXIe siècle » Alfred Salinas, auxEditions l’Harmattan, 2022.

Le titre choisi par Alfred Salinas dit bien que la course est longue. En gros une douzaine de siècles ! C’est sans doute aussi l’un des intérêts de ce formidable récit historique.
Comment appréhender en un peu plus de 300 pages les relations si particulières entre l’Éspagne et sa voisine de la Mer Blanche, l’Algérie ?

Autant dire qu’Alfred Salinas enrichit sérieusement nos connaissances de cette empreinte espagnole sur le territoire algérien.
Dès les années 880, cette présence espagnole est signalée sur l’ouest du littoral algérien ; surtout à Oran et dans ses abords immédiats.

Les marchands andalous ne cessent de tisser des liens commerciaux pérennes avec Oran. On y trafique de tout : des céréales, des soies, du bétail, des chevaux, de la cire… Les marchandises circulent, les marins circulent, les marchands circulent. Pour ce faire, il faut que chacun y mette du sien.

Au-delà des idéologies, des religions chrétienne et musulmane, l’échange commercial transcende et ce jusqu’au cœur du XIXe siècle.

Oran, Alméria, Alicante, Carthagène sont les ports de cet intense flux commercial.

Ces tout premiers exilés sont les Juifs de la Catalogne en 1391. Puis de l’Éspagne tout entière, en 1492, chassés par Isabelle la Catholique.

Dans les pages 102 et 103, Alfred Salinas évoque avec pertinence ce qu’il appelle : « L’esprit de résilience des Juifs ».

« À défaut d’obtenir un statut équivalent à celui des chrétiens (d’Oran)… les Juifs participèrent à la défense de la cité, à la réparation des murailles… Ils remplirent en outre des missions diplomatiques auprès des sultans de Tlemcen et du Maroc pour le compte de la monarchie espagnole. »

Souvent, Alfred Salinas, tant en historien qu’en sociologue, signale ce vivre-ensemble oranais, cette convivencia. Vieux chrétiens, bannis, militaires, Maures, Juifs, musulmans autochtones, européens venus des rives de la Méditerranée s’entendent pour trouver ces espaces de vivre-ensemble. Malgré l’esprit et la lettre de la Reconquista qui ont sévi dans les rues d’Oran entre 1509 et 1790.

À signaler l’expulsion presque totale des Juifs d’Oran en 1669.

La piraterie menée avec audace par les raïs d’Alger, d’Oran ou de Mostaganem, au cœur de la Méditerranée, demeure un fait économique incontournable où les pays 3 prédateurs et les pays victimes y trouvent toutes sortes d’intérêts.

Il me semble avoir perçu et lu sous la plume d’Alfred Salinas quelque chose de nouveau. (Je renvoie les lecteurs à son chapitre : « Des failles dans l’historiographie algérienne »)

Dans le roman national algérien (après l’indépendance), ces relations économiques entre l’Espagne et l’Algérie ne sont abordées que d’une manière parcimonieuse.

Quant au bey Mohamed el Kébir, le bey de la reconstruction d’Oran, il devient une sorte de héros de l’histoire algérienne.

Le roman national espagnol laisse peu de place à la réalité historique entre les deux rives de la Méditerranée.

L’histoire de cette empreinte espagnole, celle des braceros, tout au long du XIX e siècle demeure un fait capital dans la mise en valeur de l’Oranie et dans son développement économique.

Après l’indépendance de l’Algérie, cahin-caha, les fleurons des entreprises espagnoles participent au développement des infrastructures comme le tramway à Oran.

Il reste à ce que ces deux états, ces deux peuples s’entendent pour qu’Oran ne soit pas « une ville sans passé ». Mais une ville riche de toutes ses histoires : musulmane, juive, chrétienne, espagnole, française…

Le patrimoine architectural, la langue sont des sources de richesses. Et donc à sauvegarder. Et donc à promouvoir. 

Si nous voulons savoir d’où nous venons, vraiment, afin de savoir où il fait bon aller ensemble.

 

Norbert Bel Ange

octobre 2022

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