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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Par  Didier NEBOT

Ibn Khaldoun est l’un des plus grands historiens arabes du XIVème siècle.

La plupart des auteurs ne donnent que peu d’éléments sur l’histoire de ces régions et de leurs habitants, ce qui explique en partie le scepticisme de certains. Ils décrivent avec sécheresse des faits précis, s’appesantissant sur des détails peu utiles, passant sous silence des évènements importants.

Rien de pareil avec Ibn Khaldoun qui décrit avec minutie la conquête arabe et l’histoire des tribus du Maghreb. Il est né à Tunis et fut un grand itinérant, vivant dans les lieux charnières de l’époque : Tunis, Béjaïa, Constantine, Tlemcen, Fez et l’Espagne andalouse.

Il est, selon certaines sources, vraisemblablement d’origine berbère, s’étant inventé des ascendances arabes afin d’acquérir un bon statut social. Dans sa vie mouvementée, il a fréquenté les princes et les cours arabes de toutes ces régions. Il a beaucoup lu et écrit. Sa parole ne peut donc pas être remise en question et voilà ce qu’il dit sur la kahéna dans sa célèbre Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique (Traduit en français en 1852 par De Slane):

"Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djéraoua1, tribu qui habitait l’Aurès et à laquelle appartenait la Kahéna, femme qui fut tuée par les Arabes à l’époque des premières invasions.

Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l’Ifrikia ; les Fendéloua, les Médiouna, les Behloula, les Rhiata et les Fazas, Berbères du Maghreb el-Aqsa. Idris Ier, étant arrivé au Maghreb, fit disparaître de ce pays jusqu’aux dernières traces des religions (non musulmanes) et mit un terme à l’indépendance de ces tribus.

Parmi leurs chefs les plus puissants, on remarqua surtout la Kahéna, reine du Mont-Aurès, et dont le vrai nom était Dahia2, fille de Tabet, fils de Nicin3. Sa famille faisait partie des Djéraoua, tribu qui fournissait des rois et des chefs à tous les Berbères descendus d’El-Abter.

Le khalife Abd el-Melek fit parvenir à Hassan ibn-en-Noomane el-Ghassani, gouverneur de l’Égypte, l’ordre de porter la guerre en Ifrikia... El-Hassan se mit en marche, entra dans Kairouan puis emporta d’assaut la ville de Carthage. Après cette victoire, il demanda quel était le prince le plus redoutable parmi les Berbères, et, ayant appris que c’était la Kahéna, femme qui commandait à la puissante tribu des Djéraoua, il marcha contre elle... Mais cette dernière mena ses troupes contre les musulmans et, les attaquant avec un acharnement extrême, les força à prendre la fuite après leur avoir tué beaucoup de monde... La Kahéna rentra dans son pays et continua pendant cinq ans à régner sur l’Ifrikia.

Hassan revint en Afrique à la tête de nombreux renforts. À son approche, la Kahéna fit détruire toutes les villes et fermes du pays, depuis Tripoli jusqu’à Tanger. Mais elle fut abandonnée par ses alliés qui virent avec un déplaisir extrême la destruction de leurs biens... La Kahéna fut battue et tuée dans le Mont-Aurès. L’offre d’une amnistie générale décida les vaincus à embrasser l’islam."

Ainsi de l’aveu même du plus grand historien arabe qui se soit penché sur cette région, il y avait d’importantes tribus juives en Afrique du Nord au VIIème siècle.

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1 La traduction française des noms propres trouvés dans les textes arabes n’est pas la même d’un auteur à l’autre. Ainsi Djéraoua peut s’écrire :

Jéraoua, Djerawa ou Jerouha. Kahéna s’écrit aussi : Cahéna, Kahina, Kahiya... Il en est ainsi pour tous les noms (et il est impossible d’en dresser une liste exhaustive).

2 Certains écrivent : Dina, Dihia ou Damia. Comme, de nos jours, le nom berbère Ifes-Dahia est retrouvé en Afrique, on retiendra cette orthographe.

3 Il s’agit du nom hébraïque Nissim que le langage arabe, avec la prononciation de l’époque, a écrit Nicin

 

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