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(41) LA GUERRE SAINTE :

   18 NOVEMBRE 1839

                 

               Par

 

 

      Didier NEBOT

 

 

(41) LA GUERRE SAINTE : 18 NOVEMBRE 1839Malgré le traité qu’ils avaient passé avec Abd El Kader les français n’étaient qu’à moitié rassurés. Aussi pour asseoir leur autorité, portèrent-ils leurs efforts sur Constantine, alors sous la juridiction du bey Ahmed, mais pas sous celle d’Abd El Kader à qui tout l’ouest de l’Algérie avait été donné. Après une lutte acharnée les français s’emparèrent de Constantine. Les morts se comptaient par milliers, de nombreux combattants se jetèrent dans les gorges du Rommel plutôt que de se rendre. Les arabes rageaient, ils avaient encore une fois été humiliés.

 

 

Mais Abd El Kader sut leur redonner l’espoir. En effet un beau jour, la nouvelle tomba : l’Emir avait soumis la ville d’Aïn Medhi, (12 JANVIER 1939)  dans le grand Sud, aux portes du désert. Certes, les Français n’étaient pas en cause, puisqu’il s’agissait, sur le territoire d’Abd El Kader, d’un conflit entre lui et le marabout Sidi Mohamed El Tedjini qui refusait son autorité, mais tout de même ! Il y avait là de quoi effrayer les colons les plus optimistes. Désormais, toutes les tribus étaient soumises à Abd El Kader.

 

 C’était l’hésitation et l’inquiétude parmi les français. Quelle conduite devait-il tenir? Abd El Kader ne voudrait-il pas avoir plus et se frotter à eux? Fallait-il consolider les quelques positions qu’ils avaient ou continuer la conquête?Pour l’heure ils avaient d’importants problèmes de logistiques à résoudre, ils avaient beaucoup de mal pour se rendre d’Alger à Constantine, car il fallait passer par les territoires alloués à l’émir. Aussi le commandant de Salles, neveu du gouverneur Vallé, se rendit-il auprès du chef arabe pour lui demander le fort de Hamza et un petit corridor, ce qui permettrait aux français de rejoindre les deux villes autrement que par la mer.

Abd el kader refusa:“Ce qui est signé est signé ”, répondit-il. Le commandant de Salles repartit la tête basse. C’était la jubilation parmi les arabes. Ils disaient : « Allah est grand ! Notre chef est brave. Maintenant que tout l’intérieur du pays nous appartient, il ne nous reste plus qu’à chasser l’infidèle des villes où il se trouve. Préparons-nous. »  Abd El Kader se préparait à la guerre sainte. Il n’attendait qu’un faux pas des Français pour la déclencher.

 

Les troupes françaises lui fournirent cette occasion. En effet le lendemain, le duc d’Orléans, à la tête d’une colonne armée, franchit le passage des Bibans, les Portes de Fer, en plein territoire d’Abd El Kader, pour se rendre de Constantine à Alger. Ce fut comme un coup de tonnerre à Tagdempt où se trouvait Abd El Kader. Au lieu de la consternation, l’euphorie envahit les cœurs. « Guerre sainte, guerre sainte ! », cria-t-on dans le camp. Le chef des croyants harangua ses troupes :

« Louanges à Dieu ! L’infidèle s’est chargé lui-même de rompre la paix ! À nous de lui montrer que nous ne redoutons pas la guerre ! »

L’effervescence était à son comble, et tous se préparèrent au combat. Des émissaires partirent sur-le-champ, aux quatre coins du pays, annoncer la bonne nouvelle : la guerre sainte. Abd El Kader fit même porter un courrier au général Vallée lui signalant, « loyalement », la fin de la trêve.

 

C’était l’incrédulité parmi les Européens. Que ce soit à Alger, Constantine, Oran ou Boufarik, personne n’imaginait que le chef arabe aurait l’outrecuidance de croire qu’il pouvait vaincre les Français. On ne tint donc pas compte de ces élucubrations. Les musulmans ne savaient que menacer, n’est-ce-pas! L’offensive eut pourtant lieu le 11 de Ramadan 1255, c’est-à-dire le 18 novembre 1839. Les troupes d’Abd El Kader ravagèrent la plaine de la Mitidja, autour d'Alger, où s’étaient installés des colons français. Il y eut beaucoup de morts parmi les européens. La région entière subit des carnages similaires. L'alarme était rude pour les Français qui ripostèrent avec énergie.

 

La guerre devint totale. Le gouvernement français comprit avec les militaires qu'il n'y avait plus d'autre alternative que de soumettre toute l'Algérie ou de la quitter. Le général Bugeaud devint gouverneur général de l'Algérie le 22 février 1841 avec les pleins pouvoirs et une armée de 100.000 hommes. Confronté à ce qu'il appelait une « Vendée musulmane », il appliqua la même tactique que les Républicains dans l'ouest de la France une génération plus tôt : la terre brûlée ! Il renonça à poursuivre Abd el-Kader mais affama méthodiquement ses troupes en détruisant les villages insoumis, en brûlant les récoltes, les silos et les greniers et en regroupant femmes et enfants.

 

Une partie de la population algérienne, éprouvée par la répression mais aussi par la sécheresse et le choléra, renonça à la résistance. L'émir Abd el-Kader tint bon face aux épreuves. Il réprima les séditions et massacra comme il convient les tribus qui le lâchaient. Soucieux d'éviter un combat frontal avec les Français, il harcela ceux-ci et les surprit en misant sur la mobilité. Parcourant le pays à marches forcées, il n'était jamais là où on le croyait. Pour le ravitaillement de ses hommes et de ses chevaux, l'émir s'assurait partout des réserves, des silos et des greniers bien remplis.

Mais dès l'automne 1841, les principales villes du pays passèrent aux mains des Français, y compris Tagdempt, la capitale de l'émir. Bugeaud occupa aussi la frontière du Maroc afin de couper Abd el-Kader de ses bases arrière. L'émir se déplaçait avec ses soldats, de nombreux collaborateurs, des artisans, des serviteurs indispensables à l'exercice de son autorité et aussi avec les familles des uns et des autres. Tout ce beau monde constituait la « smala », un immense camp de toile itinérant, qui s'étirait sur plusieurs kilomètres.

Le 16 mai 1843, profitant de ce qu'Abd el-Kader patrouillait à quelque distance avec ses hommes, le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, surgit au cœur de la smala désarmée et s'en empara. Le butin était énorme, incluant les manuscrits de l'émir. La mère et la femme de ce dernier manquèrent d'être elles-mêmes capturées. Ce coup d'éclat, bien que sans valeur stratégique, eut un énorme retentissement en France. Harcelé, l'émir se réfugiaau Maroc avec son dernier carré de fidèles mais le sultan marocain fut bientôt contraint par les Français de lui retirer son soutien. Abd el-Kader, épuisé et isolé, se rendit le 23 décembre 1847 aux généraux de Lamoricière et Cavaignac.

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