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Guyotville - La Plage

    

     Le Rabbin Yehouda Léon Askénazi

                         (1922-1996)

                                   

                                 Par

                       Yossef Charvit

 

 

 

 

 

Le rabbin Léon Yéhouda Askénazi, plus connu sous son nom de totem dans les EIF (Eclaireur Israélites de France), Manitou, était le fils du rabbin David Askénazi, dernier grand rabbin d'Algérie

Il est le descendant du rabbin Acher surnommé le Roch, petit-fils du kabbaliste Hayim Ben Touboul, descendant du rabbin Joseph Ben Touboul El Mograbi, un des élèves du célèbre rabbin Acher de Safed qui vécut au 16e siècle.

Il est né à Oran, en Algérie, le 21 juin 1922. Il étudia au Talmud Torah de la communauté d'Oran et poursuivit des études juives à l'école secondaire locale religieuse Etz Hayim jusqu'en 1940, il étudia parallèlement, la philosophie et la psychologie à l'université d'Oran et le Talmud avec le grand rabbin Abraham Levy Moïse Fingerhut, décisionnaire réputé.

Yéhouda Léon Askénazi intégra le mouvement scout des EIF en 1939, où on lui donna le nom de Totem de Manitou, « génie », chez les Indiens Dakota et chez les Sioux.

Ce nom ne le quitta plus jusqu'à sa mort. On le lui attribua pour sa grande intelligence et ses prédispositions à être un dirigeant de talent.

En 1941, à sa demande, son père l'envoie durant quelques mois à Marrakech, ville du sud du Maroc, connue pour un centre important d'enseignement de la kabbale. Ne perdons pas en mémoire que dans la tradition juive, on dit que la hochmah, la sagesse en hébreu, vient du sud. Là, il acquiert les compétences kabbalistiques nécessaires à sa formation, au sein d'une famille d'accueil.

En 1942, il interrompt ses études à l'université d'Alger en raison de la politique du numerus clausus du régime de Vichy en Algérie.

En janvier 1943, il est enrôlé dans l'armée françaiseoù il participe à la campagne de libération de la France en 1944. Cette même année, il fait la connaissance de Robert Yaïr Gamzon, de son nom de totem, « Castor », un des dirigeants du judaïsme français et surtout un des fondateurs du mouvement scout, les Eclaireurs Israélites Français, les E.I.F. Il dirige aussi le mouvement clandestin juif en France pendant la Seconde guerre mondiale.

Manitou est surtout appelé à ses côtés pour restaurer le judaïsme français de l'état de délabrement dans lequel il se trouvait au sortir de la Seconde guerre mondiale.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il reprit ses études à l'université de la Sorbonne à Paris. Il se spécialisa alors dans les études de philosophie, de sociologie, d'ethnographie et d'anthropologie. Parallèlement, il approfondit ses connaissances déjà étendues des langues sémitiques telles que l'hébreu, l'araméen, l'arabe, et d'autres langues comme le et la grec et le latin.

Ceci, en dépit du fait qu'il les maîtrisait assez rand bien jusque là. En outre, il fait la connaissance des grands personnages du courant intellectuel français de l'époque tels que Claude Lévi-Strauss (1908-2009) et Michel Foucault (1926-1984), et autres érudits et intellectuels d'Europe de l'Est.

Cette rencontre sera très profitable pour le développement intellectuel de Manitou, étant donné que Jacob Gordin (1897-1947), formé dans les cercles universitaires d'Europe de l'Est, était le père spirituel de l'ancienne école qui portait le nom de "l'Ecole de pensée juive de Paris.", dans laquelle fut, par la suite, nommé Manitou.

Il visita Israël pour la première fois en 1952. En 1956, lors d'un de ses voyages en Israël, pays dans lequel il se rendit régulièrement désormais plusieurs fois par an, il connut le célèbre rabbin et savant Tsvi Yéhouda Ha-Cohen Kook et les membres de son école qui gravitaient autour de lui, le noyau central. Cela représentera une facette supplémentaire et décisive de son développement et de sa formation spirituels.

La même année, se tissèrent des liens solides entre lui et Rabbi Chnéour Zalman Chnéoursohn, fils de David, le dernier rabbin des Loubavitch.

Puis, entre lui et les grands kabbalistes Yéhouda Achlag (Pologne), Mordechaï Attia (Syrie), Lévy Nahmani (Maroc).

Comme de nombreux Juifs de France, il émigra en Israël après la Guerre des Six Jours. La période de la vie de Manitou en Terre Sainte se caractérisa par trois aspects :

- son engagement inconditionnel en faveur de l'éducation obligatoire, 
- a communauté juive en France et dans le monde francophone et
- les liens avec le monde non juif.

Dès 1982, son influence spirituelle et intellectuelle en Israël prit une ampleur considérable, essentiellement, après l'érection, par lui-même du Centre Yaïr à Jérusalem, Yaïr étant le prénom juif de Robert Gamzon.

Il soutenait que le dialogue entre les différentes religions revêtait un caractère primordial et d'une extrême importance. En effet, le dialogue entre les différentes identités était, selon lui, obligatoire et très important. Il fallait renforcer ce dénominateur commun à de nombreuses religions, qu'était le monothéisme, croyance en un D., unique et en sa révélation. Pour ui, le monothéisme voulait que l'on ne sépare pas 'histoire du judaisme de celle de l'humanité. Il déploya de multiples efforts pour entretenir de bons rapports avec les autres religions, percevant, d'une part les influences merveilleuses qu'elles peuvent apporter et, d'autre part, la responsabilité et la mission du peuple juif envers l'humanité

II participa à des dizaines de symposiums en dehors d'Israël en compagnie des chefs et savants des autres courants religieux en Europe, au Cameroun et au Maroc. Le Père, professeur Marcel Dubois, qui possédait parfaitement l'hébreu et avait approfondi l'étude de la Torah, dans cette langue, était un des participants habituels de ces débats.

Manitou fut envoyé par Israël au Cameroun à la demande du Président du Cameroun Paul Biya, qui avait demandé de connaître le judaïsme avant de renouer des relations diplomatiques avec Israël en 1984. Il fit une grande impression au Cameroun.

Le Dalaï Lama, dirigeant spirituel tibétain exilé justement au Cameroun, demanda à le connaître et à apprendre de lui : "le secret de l'existence du peuple juif qui a survécu à des milliers d'années d'exil". Il convient de souligner que son dialogue avec les différentes religions s'est renforcé précisément lorsqu'il résidait à Jérusalem.

Beaucoup virent chez le rabbin Ashkénazi le "Guide des Egarés", implorant au sein de son peuple en Israël, et partout dans le monde, "l'ambassadeur du judaïsme" au sein des nations. Il représentait l'axe dialectique qui caractérise les périodes de transition et de révolution. Il appartenait à une génération dans laquelle la culture occidentale traversait une crise identitaire grave, cette génération au sein de laquelle le peuple juif survivait à la tragédie de la Shoa, tandis que ses larges couches s'enfonçaient dans une assimilation profonde et qu'une infime partie ressuscitait sur sa Terre.

Ses grandes capacités intellectuelles, sa philosophie et ses connaissances profondes du judaïsme, apparentes et occultes, constituèrent sa personnalité charismatique multidisciplinaire, dévoilèrent ses capacités, rares de créer des liens avec une large audience et favorisaient une intensive et débordante interaction intellectuelle.

Il était un des éléments intermédiaires fondamentaux de "L’Ecole de pensée juive de Paris" représentée auparavant par Jacob Gordin, André Néher, Emmanuel Levinas, Eliane Amado-Lévy-Valensi et le rabbin Yéhouda Askénazi, qui apparaît en dernier sur le plan historique et dans son enseignement historiosophique  méthodique.

Source de l'information

Extrait de l’ouvrage "Les Juifs d'Algérie, une évolution parmanente" 

portrait du Rabbin Léon Ashkénazi par Charles Szlakmann

Le Portrait Intellectuel du Rabbin,  Léon Ashkénazi  (Manitou) par l'écrivain et dessinateur Charles SZLAKMANN

Editions Idra 2019, 314 pages

 

 
 
 
 
 

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