L’association Mémoires Juives – Patrimoine photographique (Voir Jean Laloum-Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité, CNRS- École pratique des hautes études) rassemble et reproduit les photos qu’on peut leur confier, témoignant des divers aspects de la vie juive : vestimentaire, métiers, Histoire, etc. couvrant la période de 1870 aux années 1950.
Extrait ci-dessous de l'article de Jean Laloum: "Le patrimoine photographique des familles juives. Un révélateur de processus d’acculturation et de sécularisation"
"La tenue vestimentaire figure très largement sur les photographies familiales, une tenue riche dans sa diversité – surtout pour ce qui concerne le costume féminin –, propre à chaque pays, à chaque région. Il ressort à l’examen du fonds documentaire que les différentes classes d’âge tout comme chacune des grandes étapes du cycle de la vie – fiançailles, mariage et deuil – possède son vestimentaire. L’origine culturelle des populations détermine la langue dans laquelle sont désignées les différentes pièces du costume : ainsi, dans la sphère maghrébine, ces appellations sont-elles en arabe – ou en judéo-arabe –, mais également en espagnol – ou en ladino –, référence à l’héritage ibérique".
GILET BRODÉ
Le gilet d'apparat brodé de fil d'or estprésenté ci-dessous; il appartient à la famille LAÏK (Alger)
Il daterait du 18ème ou du 19 siècle.
Un gilet semblable est exposé au MAHJ (Paris).
Détail du tissu brodé d'or - Photos H. Alphandary
Portrait de Sultana Boumendil (Alger, fin 19ème).
Photo Jean Djiane
Don de Madame Eugénie Agou z.l., née Chekroun.
Son père, le rabbin Eliyahou Chekroun (1871-1934, Médéa), également tailleur, l'avait confectionné et brodé pour son épouse Fortunée(1875-1954).
Photo du gilet, extraite des archives privées de Danièle Iancu-Agou, fille de Madame Eugénie Agou.
Le costume des femmes d'Algérie est varié et a évolué au cours des siècles, notamment au moment du Décret Crémieux.
L'iconographie retrouvée permet d’observer cette évolution en un siècle de 1835 à 1935.
Le costume de la femme juive d’Algérie était constitué d'une coiffe en forme de cône, la sarmah, d'un benigo ou d'un foulard frangé.
Le vêtement se composait d'une chemise fine aux longues manches amples portée sous une grande robe sans manche, appelée la djubba, à laquelle pouvait s'ajouter la ghlila, jaquette décolletée ou farmla (ou frimla) gilet sans manche pour soutenir la poitrine et retenir les manches de la chemise). Une ceinture parachevait le costume. Ce costume pouvait différer selon les villes, c'est la qualité de l’étoffe et des broderies qui indiquait la condition.
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LE CHEICH
Portrait de Mardoché Djiane (1842-1904) Photo Jean Djiane.
Huile sur toile de Salomon Assus* (Alger, fin 19ème).
Le cheich : longue écharpe imprimée enroulée autour d'une toque de feutrine : la chéchia plate, pour former comme un turban.
Diaporama de costumes typiques des juifs d'Agérie au 19ème siècle
Par Valérie Amram d'Onofrio
La Gandoura constantinoise est une longue robe qui tirerait ses racines de l’époque turque. Un merveilleux équilibre entre le savoir-faire ottoman et la confection typiquement constantinoise.
Cette robe en velour épais traditionnellement de couleur bordeaux mais parfois de couleur vert fondé ou bleu nuit est brodée de fil d’or que l’on retrouve surtout sur le plastron.
Cette broderie travaillée au « medjboud » ou à la « fetla » (broderies en arabesques) la rend si onéreuse qu’elle est considérée aussi précieuse qu’un bijou
La confection en trois parties, qu’on appelle « kh’ratate », est la seule manière de garder sa forme évasée
Les manches de la gandoura amovibles sont réalisées dans une soie fine et translucide de couleur blanc parfois également brodées d’or. Sur chacune d’elle est fixée un ruban que l’on noue dans le haut du dos avant d’enfiler la robe
Cet ensemble, indispensable aux trousseaux des jeunes mariées se porte le jour de la Hanna juste après le mariage civil
La gandoura constantinoise aujourd’hui appelée Gandoura Fergani en hommage au célèbre chanteur de maalouf a été copiée et quelque peu modifiée à Bône comme à Tlemcen, mais seul le savoir-faire ancestral des Constantinoises qui s’est transmis de mère en fille depuis des temps immémoriaux, confère à cette robe toute son authenticité
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ROBE DE MARIEE (TLEMCEN 1920)
Jewish Museum New
http://www.thejewishmuseum.org/onlinecollection/object_collection.php?objectid=27591&lefttxt=algeria
Cette robe a été offerte au musée par Jacques Bensaid à la mémoire de sa mère Zarie Bendenoun
ROBE DE MARIEE DE TLEMCEN
Commentaires (1)
1. sicsicclaude Mar 29 Mai 2012
magnifique et très émouvant