Edouard MOYSE
MOYSE Edouard (1827 – 1918)
Édouard Moyse, né le 27 novembre 1827 à Nancy, et mort le 1er juin 1908 à Paris est un peintre, graveur et illustrateur français
Édouard Moyse arrive très jeune à Paris pour étudier avec Martin Drolling (1786-1851), à l’École des beaux-arts de Paris. Il commence à exposer dès l’âge de dix-huit ans et obtient une première médaille d’argent au Salon de Paris en 1882.
Il est le premier artiste en France à représenter des thèmes juifs. Très influencé par son maître Martin Drolling, il peint d’abord des notables de la vie civile, magistrats où avocats.
Dans les années 1880, Édouard Moyse exécute ses premières scènes juives. Il forme, avec Édouard Brandon, né la même année que lui, et Alphonse Lévy, né en 1843, « la triade majeure, en France, des peintres juifs du judaïsme au xixe siècle », adeptes d’une peinture de genre israélite1 dont il est le maître incontesté, et qui est également pratiquée en Allemagne par Moritz-Daniel Oppenheim ou en Pologne par Maurycy Gottlieb.
Au cours de sa longue carrière, il représente des épisodes importants de l’histoire des Juifs de France, ainsi que des scènes de la vie juive, et en décrit avec une grande exactitude les rites.
Il s’en est fait une spécialité au point d’être surnommé dès 1870 par Cerf Berr de Médelsheim, non sans ironie, « le peintre des rabbins »
.Remarquable témoin à la fois de la vie juive en Algérie peu après la conquête et du séjour qu’y fit le jeune Edouard Moyse, un des trois principaux peintres juifs français ethnocentriques du XIXème siècle, ce tableau très animée, aux couleurs vives, est intéressant à plusieurs titres :
- d’abord, contrairement à la plupart des grandes compositions ultérieures orientalisantes de l’artiste, souvent de plus un peu hiératiques, il est réaliste et vivant, ne mêlant aucun élément européen à une scène du quotidien des juifs en Algérie sous le Second Empire
- ensuite il semble avoir servi de « répertoire » à une partie de la production ultérieure d’Edouard Moyse : nous connaissons en effet, dans plusieurs collections privées, des reprises isolées, au pastel et à la craie blanche, sur papier, des portraits de certains des enfants présents sur cette composition, portraits qui sont soit sans date, soit datés d’années parfois très postérieures (jusqu’après 1880) à celle portée sur ce tableau
- de plus, bien qu’Edouard Moyse soit resté, pour autant que l’on sache, uniquement en Algérie, ce tableau montre une école juive telle qu’elle pouvait être dans l’un ou l’autre des pays d’Afrique du Nord, et a donc valeur documentaire autant pour le Maroc que pour la Tunisie, valeur d’autant plus intéressante que parmi les thèmes juifs, « l’école » est beaucoup moins documentée, sur le plan pictural, que les scènes de mariages ou de fêtes
- enfin l’apparition sur le marché de cette « Ecole juive en Algérie » peut être considérée comme un véritable prélude à la grande exposition sur les Juifs d’Algérie annoncée au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, à Paris, pour le début de l’année juive 5773 (28 septembre 2012– 28 janvier 2013)
20.000/30.000 euros
Fiche rédigée par Elie Szapiro, expert, 69 rue du Temple 75003 Paris
06 09 01 93 47 ; galerie-saphir@wanadoo.fr
Huile sur toile, 47x73,5 cm, signée en bas et à droite E Moyse et datée 1861, conservée sur sa toile d’origine portant au dos la marque et l’adresse (9 rue Childebert, Paris) du fabricant (deux restaurations mineures visibles au verso).
Ecole juive de Milianah (province d'Alger)