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Témoignage de Madame Dany SIKSIK


Témoignage de Madame Dany SIKSIK sur son père Léon SIKSIK.

Né le 14 janvier 1921, décédé le 29 avril 1983 .

            Léon SIKSIK

 

C’est par un hasard incroyable, que mon parent et cousin germain Richard ZEKRI, qui habitait au 3 avenue de la Bouzaréah à Alger avant l’indépendance de l’Algérie, m’apprend que mon père, Monsieur Leon SIKSIK qui habitait à la rue Bab-el-Oued a Alger, a participé à une action de résistance pendant la guerre 39-45 a Alger dont j'ignorais personnellement l’existence jusqu’ à ce jour.

Oui, j’avais des souvenirs très lointains, dans les échos des conversations qui se faisaient dans mon enfance, de la guerre en France et aussi de la population juive à Alger, sans pour autant me souvenir que mon père y avait participé.

Quel étonnement d'entendre, de la bouche de mon cousin Richard, que mon père a pris les armes pour participer a une action dangereuse pour sa propre vie contre des militaires qui étaient stationnés dans leur caserne a Alger !

Quel étonnement d’entendre que mon père a fait prisonnier avec seulement une poignée de résistants toute une armée aux ordres de l’Etat Français de Pétain associée aux armées allemandes qui faisaient subir aux juifs en France et en Europe des atrocités inimaginables !

Quel étonnement d apprendre que mon père avec tous ses camarades résistants avait neutralisé tous les postes de commandements civils et militaires, les commissariats, les administrations civiles, les centres téléphoniques de tout Alger, la Préfecture, les Hauts commandements militaires, le Gouvernement général, le commissariat central du boulevard Baudin, des hauts fonctionnaires pétainistes comme on les appelait, des militaires de hauts rangs, des commandants et même des généraux, le général JUIN, commandant tout l’ état- major militaire de l’Algérie et l’amiral DARLAN, dauphin du Maréchal PETAIN !

Je n'arrive pas à comprendre, ni même à imaginer dans quelle situation dangereuse, mon père s'est trouve impliqué a son âge, dans une action aussi héroïque. Et surtout pourquoi je n en ai jamais rien su ?

Dans le récit que mon cousin Richard me fait, son père Jules ZEKRI, a été récupérer mon père à la célèbre prison de Barberousse à Alger, ce récit étant confirmé par ma tante Juliette la sœur de mon père.

Qu’est-ce qui pouvait bien y avoir de mal dans cette action que mon père a vécu alors qu’il devait être tout jeune ?

Comment eest-il possible que cette incroyable histoire ait été méconnue pendant toute ma jeunesse a Alger ?

J’apprends avec honneur qu’il était dans le groupe de résistants, les armes a la main, dont la mission était de neutraliser le XIX ème corps stationné en pleine ville d’Alger aux environs de la place Bugeaud avec une soixantaine de ses camarades.
J’apprends qu’une fois leur action terminée et les généraux libérés après des négociations par leur chef de groupe, ils étaient menaces d’être tous fusillés.

J’apprends que c'est grâce à son action et à celle de tous ses camarades que les Américains et les Anglais ont pu mettre pied sur le sol d'Alger sans trop de résistance par toute l’armée pétainiste qui pouvait être évaluée à plus de 30.000 soldats et supplétifs.

C’est pour toutes ces informations méconnues jusqu’à ces jours-ci, que je ressens aujourd’hui une grande fierté, beaucoup d’émotions et de respect pour ce père que je découvre, qui a participe dans le secret à la victoire des Armées Alliées contre la barbarie nazie des Allemands de l’époque.

Sans cette action victorieuse, toute la communauté juive d’Algérie qui avait été soumise à un nouveau statut de juif indigène, avec des lois raciales anti-juives, aurait peut-être subi les mêmes atrocités que les juifs en Métropole

Que son nom soit respecte et béni a jamais.

Merci Lucien GOZLAN pour avoir raconte la véritable histoire du 8 novembre 1942 et du débarquement des Américains a Alger.

 

Dany SIKSIK. 26 Février 2013

 


Commentaires (3)


1. gozlan lucien Ven 18 Oct 2013

Merci a monsieur SIKSIK Henri, cousin germain de monsieur Leon SIKSIK.
Et oui, c etait donc la Salle Geo Gras, le point de rendez vous du plus important groupe de resistants du 8 novembre 1942. C est donc la que c est forme la jeunesse juive d Alger en groupes d auto-defense pour apprendre a s opposer par la force et par la violence sur toutes les repressions anti-juives du gouvernement petainiste.
Monsieur SIKSIK, vous etes le premier a nous parler de la salle Geo GRAS. c etait donc a la rue JUBA, aux environs de toute cette basse casbah, la place de chartres, la rue du Divan, la Place du Gouvernement, la rue de Chartres avec son marche dont la grande majorite des marchands dans le textile ou dans l habillement etaient tous juifs. et puis il y avait l artere principale qui reliait la place du gouvernement au square Bresson, cette rue vivante avec des arcades des deux cotes de la rue qui protegeaient les passants de la chaleur et une suite de magasins de pret a porter pour homme comme egalement pour femme, et puis le magasin de l oncle de ma maman, "Chez Gepol", un grand magasin de chaussures, il y avait aussi les 100 mille chaussures et egalement les 100 mille chemises dont le proprietaire etait Andre TEMINE, le meme qui avec monsieur Emile ATLAN et Charles BOUCHARA rejoint par la suite par Jean GOZLAN (un homonyme) etaient les fondateurs et les
precurseurs de la defence juive d Alger. Et puis le 11 Rue Bab Azoun, le lieux de rendez vous au soir du samedi 7 novembre 1942, tous les resistants de la salle Geo Gras, avaient rendez vous dans les deux appartements du 3 eme et 4 eme etage de cette maison, le 3eme etage, c etait celui de monsieur Emile ATLAN et de son epouse Florence, seule femme de la resistance juive, c est eux qui ont dissimule, achete de leur propes finances, caches dans leur propre maison toutes ces armes qui allaient servir et remis aux resistants du groupe Geo Gras le samedi soir, au 4 eme etage c etait les ABOULKER, le docteur Raphael et son frere Stephane, les deux principaux contacts avec leur parent Jose ABOULKER entre le groupe Geo GRAS et le groupe d Henri d ASTIER de La VIGERIE.
Merci monsieur SIKSIK pour votre temoignage suivant.

En 1943, j’étais âgé de 13 ans. Je venais d’être exclu du collège, de même que mes trois frère et sœurs, conformément aux lois de Vichy. Mon père et mes frères ainés se trouvaient également réduits au chômage.
C’est dire, que dans mon esprit, nos soucis familiaux se concentraient essentiellement sur nos besoins de subsistances.
Nous habitions au n°4 de la rue Vialar, au 4° étage, dont les balcons donnaient directement sur les fenêtres de la salle Géo Gras, située rue Juba, au 3° étage.
Désœuvré, j’ai pu observer l’activité qui y régnait, les allées et venues de gens sans aucune retenue. J’ai entendu des discours et des chants...Et lorsque je demandais autour de moi ce qu’il se passait en face, la réponse systématique était:” cela ne te regarde pas.Occupe toi plutôt de l’ opportunité de te faire inscrire à l’Alliance Israélite ,rue Bab-el-Oued, ou des cours seront dispensés par des professeurs eux-mêmes licenciés.”

Ce n’est qu’après le débarquement que j’ai compris. Et avec l’âge, je me demande encore comment cette activité, évidente pour tout le quartier, n’a jamais fait l’objet de contrôles de la police, pourtant si méfiante à l’encontre des juifs.
J’ai appris également que des membres de la famille, frères, cousins, ont fréquenté cette salle.Mais tous ne sont plus là.
Seul, Jacques Blay, mon beau-frère, pourrait vous en dire plus. Mais il habite Melbourne et nos relations téléphoniques sont difficiles étant donné son handicap auditif.
Je lui ai demandé de faire le récit, aussi détaillé que possible, de l’opération TORCH, telle qu’il la vécue.
Je souhaite que ses souvenirs soient encore assez précis pour être relatés.
SIKSIK Henri


2. gozlan lucien Dim 17 Mars 2013

Dany bonjour,
Merci d avoir placer la photo de ton papa, et bien tu vois comme c est un cadeau du ciel.??????? Tout le monde va connaitre sa veritable histoire et les risques incroyables qu il a pris en participant a cette resistance heroique au peril de sa propre vie. Il avait seulement 21 ans le 8 novembre 1942.
Jean CIOSI, toujours vivant et engage dans la mission sur le palais d hiver a cote de la place du gouvernement, emprisonne le jour meme a la prison de Barberousse et menace d etre fusille par le General JUIN avait 16 ans, le 8 novembre 1942.
Merci encore Dany pour ton temoignage.....Lucien.


3. gozlan lucien Jeu 28 Fév 2013

Dany, merci d avoir place ce beau temoignage sur l action heroique de ton pere.
Quand j allais chez ta grand mere a la rue Bab el Oued avec Richard, ton cousin germain, j ai de vague souvenir de toute cette famille SIKSIK et c est ce prenom de Leon qui m est venu a l idee de contacter Richard et d apprendre que le frere de sa mere Juliette etait bien de sa famille, ton pere Leon SIKSIK.
Comme j ai ete etonne par la suite, d entendre Richard me declarer qu il n etait meme pas au courant lui aussi de cette histoire de resistance, un haut fait historique et exemplaire dans la resistance contre le pouvoir petainiste collaborationiste des barbaries nazies allemandes et anti-juives bien sur.
Ma mere me racontait que pendant la guerre, les gens leur disaient "sale juif" et ils n avaient meme pas le droit d aller porter plainte a la police, le commissariat etait parti prenante pour ces agressions contre nous les juifs.
Ils etaient devenus des JUIFS INDIGENES, des moins que rien puisque plus de nationalite donc plus de droit de respect a la dignite des droits de l homme, c etait devenu un cauchemar pour toutes ces familles juives apatrides avec des restrictions avilissantes, plus le droit d aller sur une terrasse de cafe, les enfants etaient renvoyes des ecoles de la republique, les medecins, les pharmaciens, les avocats et autres professions liberales n avaient plus le droit d exercer leur metier, et alors comment nourir leur famille c etait surtout pas le probleme de tous ces anti-juifs qui ne convoitaient qu une seule chose: voler ou profiter du bien des juifs.
Dany, c est vraiment un miracle qu ils ont reussi l impossible et tu dois etre fiere tout comme je le suis personnellement de tous ces petits jeunes, ils avaient 20 ans, avec des armes derisoires, ils ont reussi a neutraliser une ville entiere pour que les Armees Alliees arrivent presque les mains dans les poches pour faire signer a l Armiral DARLAN et au general JUIN un ordre d arreter les combats de resistance, plus de 15 heures apres le debarquement des Allies a Sidi ferruch et aux alentours d Alger.
Nous nous devons, toute la communaute juive d Algerie, de leur rendre un HOMMAGE SOLENNEL afin que leur memoire soit benie a jamais. 

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