logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Paul B. Fenton

Arabisant et hébraïsant, il est directeur adjoint du département d’études arabes et hébraïques de l’université Paris-Sorbonne, où il est professeur de langue et de littérature hébraïques. Spécialiste de la civilisation juive en terre d’Islam, il est l’auteur de Moïse Ibn ‘Ezra, philosophe et poète andalou du XIIe siècle (1997), et Juda Ibn Malka, La Consolation de l’expatrié spirituel (2007).

 

 

 

 

David G. Littman

Il est licencié en histoire moderne et sciences politiques de Trinity College Dublin (BA & MA). Dès 1970, il entreprend des recherches dans les archives de l’Alliance israélite universelle et du Quai d’Orsay à Paris ainsi qu'au Foreign Office à Londres, publiant de nombreux articles sur les Juifs du Maghreb et de l’Orient.

Depuis 1986 il se consacre à la défense des Droits de l’homme aux Nations unies à Genève en tant que représentant de plusieurs organisations non gouvernementales.

 

 

L'exil au MAGHREB -  La condition juive sous l’Islam, 1148-1912 -

 

 

Fruit de longues années de recherches, L’Exil au Maghreb est la première tentative de cerner la réalité historique de la condition juridique et sociale des Juifs en Islam maghrébin entre le Moyen Âge et l’époque de la colonisation française. Non pas histoire formelle mais anthologie chronologique de documents, elle puise aux sources littéraires et historiques, pour la plupart inédites en français.

 

À côté des extraits traduits des chroniques historiques arabes et hébraïques et des textes théologiques musulmans, une première partie rapporte les témoignages oculaires de voyageurs européens – captifs, diplomates, médecins, religieux, et aventuriers.

 

Chaque document est présenté et annoté de façon à mettre en évidence son importance. 


Une deuxième partie, reflétant le déploiement d’activités diplomatiques en faveur des Juifs, présente des documents du XIXe jusqu’au début du XXe siècle, tirés des archives de l’Alliance israélite universelle, à Paris, et des archives diplomatiques françaises et anglaises, le tout accompagné d’une riche iconographie d’une soixantaine d’illustrations extraite de carnets de voyage et de la presse du XIXe siècle.

Seule face au Croissant, la diaspora juive au Maghreb, la plus nombreuse en terre d’Islam à la fin du XIXesiècle, constitue, par son histoire, un paradigme archétypique, souvent ignorée du grand public et de certains "experts" – et aucunement semblable à un second "âge d’or andalou".

 

http://pups.paris-sorbonne.fr/pages/aff_livre.php?Id=857

 

 

 

 

Jean Laloum(photo1)

Né à Sétif. - Jean Laloum, docteur en histoire, est chargé de cours à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne (DUEJ) et chargé d'études au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, mis à disposition auprès du CNRS depuis l’année 2001 au sein du laboratoire Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL, Paris)

Il siège à titre d'historien auprès du Conseil du patrimoine privé de la ville de Paris. Il est l'auteur de La France antisémite de Darquier de Pellepoix (Syros, 1979), coauteur et coordonnateur de Les Juifs d'Algérie, Images et textes (Le Scribe, 1987), et a publié de nombreux travaux sur la Shoah, portant notamment sur le sort de l'enfance juive sous l'Occupation.

Jean-Luc Allouche (photo 2)

Ancien rédacteur en chef à Libération et correspondant de ce journal à Jérusalem (2002-2005), se consacre désormais à la traduction de littérature israélienne en français. A publié récemment, les Jours redoutables. Israël-Palestine la paix dans mille ans (Denoël, 2010). Enseigne le journalisme culturel à Paris-III-Sorbonne nouvelle.

D'une langue bimillénaire, sacrée, l'hébreu contemporain a dû se frotter à tous les aspects de la vie moderne : sciences, techniques, parlers populaires... En n'hésitant pas à s'alimenter à toutes les langues des diasporas et des immigrations: yiddish, russe, polonais, arabe, anglais, français, etc. Comment refléter une langue aussi bigarrée dans la traduction?

Ce que l'on pourrait appeler une "vocation"...
Tout est parti, dans mon enfance, de l'arrivée sur notre table, à Constantine, en Algérie, d'oranges d'Israël enveloppées dans du papier de soie arborant des lettres en hébreu. J'apprenais alors cette langue dans une école du dimanche où l'enseignement religieux nous était dispensé. Ainsi donc, me dis-je, l'hébreu de la Bible, des textes de la prière pouvait aussi servir à des choses très triviales...


Depuis, j'ai voulu maîtriser cette langue avec ardeur, aidé en cela par l'enseignement de rabbins, plus modernistes que d'autres, qui nous familiarisaient avec l'hébreu contemporain, puis par mes études universitaires de cette langue. Mes nombreux séjours, privés et professionnels, en Israël m'ont offert la connaissance, de l'intérieur, de cette langue dans tous ses aspects : depuis la langue traditionnelle et millénaire jusqu'à l'argot. A quoi s'ajoute une assez bonne connaissance de l'arabe, qui émaille et nourrit l'hébreu d'aujourd'hui.

On n'ignore pas que la renaissance de l'hébreu représente l'un des faits culturels majeurs du judaïsme contemporain. J'ai donc désiré m'inscrire dans ce regain, persuadé que le français pouvait refléter à merveille l'hébreu, sans oublier le prestigieux exemple de Rachi (1040-1105), vigneron né à Troyes, dont les gloses bibliques en français sont toujours étudiées. Et donc, journaliste (entre autres, à Libération), j'ai commencé par traduire des articles politiques de grands écrivains israéliens, comme Amos Oz, David Grossman ou Abraham Yehoshua, puis des essais politiques ou des documents. Enfin, désormais, des romans.

Ouvrage édité en 1987 et réédité depuis.

 

Voici seulement 53 ans, nous quittions, pour la plupart d'entre nous, la terre d'Algérie.

L'espace d'une génération à peine, et déjà le souvenir s'estompe.

2000 ans d'une culture, présente dans tous les aspects de la vie quotidienne, rythmée par les fêtes, la tradition, enracinée une fois pour toutes, croyait-on, une seconde nature en somme, dont pourtant la trace aujourd'hui risque de se perdre.

Afin que nos enfants reçoivent en héritage ce patrimoine exceptionnel et que résonnent encore longtemps les échos de cette vie juive disparue en Algérie, nous avons conçu ce livre « Les Juifs d'Algérie, images et textes ».

Nous avons sélectionné dans les archives de très nombreuses familles plus de mille documents photographiques inédits dont près de 400 sont publiés

Nous avons, pour la première fois, mêlé à ce foisonnement d'images, des témoignages et des études pour mieux comprendre et transmettre de façon vivante et complète l'originalité de notre communauté.

Editions Biblieurope.

http://www.biblieurope.com/product.php?id_product=1662

Raphaël Draï 

Politologue français né en 1942 à Constantine et mort le 17 juillet 2015 à Paris, à l'âge de 73 ans.

 

Agrégé de sciences politiques et ancien doyen de l'Université d'Amiensil est actuellement Professeur de Sciences politiques à l'Université d'Aix-Marseille III et à l' Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence où il est chargé d'enseignements au Master Management interculturel et médiation religieuse.


Ses recherches et publications sont caractérisées par un souci de pluridisciplinarité, se souciant de faire dialoguer et résonner des univers comme ceux de la psychanalyse, du droit, des sciences politiques, de l’histoire, de la médecine et les textes de la tradition juive. Toujours dans cette optique, il est également profondément engagé dans le dialogue inter-religieux.

On ne présente plus Raphaël Draï tant il est connu dans la Communauté Juive à travers ses ouvrages, les émissions de télévision et radio auxquelles il a participé, ses conférences internationales mais également sa chronique régulière sur les ondes de Radio J.

Raphaël Draï fait partie des penseurs juifs les plus en vue sur la scène intellectuelle française. Son champ d’étude couvre quantité de domaines, cherchant à dépasser le cloisonnement traditionnel du savoir mais d'unir ces savoirs.

Conférences sur Akadem : 

http://www.akadem.org/recherche/

Bibliographie

 

 

Date de publication: 23/09/1998

Résumé :

Le 16 mars 1998, six mois après la déclaration de repentance de l'épiscopat français à Drancy, le Vatican rendait public un texte intitulé : Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah. Pour la première fois, le Saint-Siège condamnait sans réserve l'antisémitisme génocidaire lié à l'antijudaïsme religieux et demandait pardon au peuple juif. Pourtant, cette spectaculaire initiative ne parvenait pas complètement à dissiper l'ambiguïté du regard que l'Eglise a porté tardivement sur sa responsabilité dans la Shoah.

Réactions négatives à ces demandes de pardon au sein du monde catholique ; volonté de disculper Pie XII de son attitude durant la persécution hitlérienne ; tentatives réitérées de christianisation d'Auschwitz... : le mea culpa de l'Eglise a engendré réticences et méfiance.

Le Vatican a-t-il définitivement abandonné la théologie de l' Ancienne Alliance ? L'Eglise considère-t-elle désormais le peuple juif comme son contemporain, humainement et théologiquement ? Est-elle tout entière engagée par le pardon aux juifs ? Parce qu'une occasion historique de paix risque d'être compromise sur le chemin de la réconciliation entre juifs et catholiques, c'est au pape que Raphaël Draï, suivant la grande tradition des Epîtres bibliques, a choisi de s'adresser. Directement.

 

Date de publication: Juin 1999

Résumé :

Réunit des études qui forment un lien entre clinique psychanalytique et métapsychologie d'une part, Thora et droit hébraïque d'autre part. Ainsi se développe le dialogue épistémologique et méthodologique qu'on eût souhaité dans un véritable face à face entre Freud et Moïse

 

 

 

Date de publication: mars 2000

À la suite de l’invitation d’Abdelaziz Bouteflika faite aux Pieds-Noirs de retrouver leur terre natale après 40 ans de rupture, Raphaël Draï réagit.

Il tente également de répondre aux nombreuses interrogations que le sujet suscite auprès de ceux dont les plaies à vif ne se sont jamais totalement cicatrisées.

Résumé :
Cette lettre n'est pas une supplique, encore moins une évocation nostalgique d'un quelconque paradis perdu. Raphaël Draï veut se remémorer la vie de celles et ceux qui, un jour, brutalement, durent quitter le sol où ils étaient nés, cette Algérie qui ne les a pas vus grandir. Le déchirement de ces rapatriés a été encore plus vivement ressenti depuis 1992, date à laquelle une autre guerre fratricide, et tout aussi meurtrière, a succédé à ce que l'on appelait alors, en 1954, les événements . Cet euphémisme n'a en rien dissimulé les exactions dont beaucoup d'innocents ont été les victimes. Cheikh Raymond fut l'un d'eux. Pour beaucoup, il symbolisait mieux que quiconque l'image d'une coexistence pacifique et fraternelle entre toutes les communautés juives, arabe, française qui ont façonné l'histoire de ce pays. L'élection du président Bouteflika portée par son projet de concorde civile représente un tournant, une occasion unique de réconcilier les Algériens d'aujourd'hui avec leur passé récent, mais aussi avec leur plus longue mémoire. Plus qu'un simple espoir, l'auteur y voit la condition d'un nouveau dialogue entre deux peuples que l'Histoire a injustement séparés.

 

 

Date de publication: 01/01/2009

Résumé :
Plus de deux milliards d'êtres humains - les fidèles des trois religions du Livre, chrétiens, juifs, musulmans - vénèrent Abraham et le considèrent comme le Père des croyants. Mais que savons-nous de lui ? L'Ecriture contient une quantité d'informations infiniment plus précises et parlantes que ce que nous savons à propos de maints personnages clefs de l'Antiquité. A condition de savoir y pénétrer. Raphaël Draï nous conduit dans cette exploration passionnante non seulement par sa connaissance approfondie du récit biblique, découvert à sa source, mais aussi dans la confrontation de ces informations avec les données les plus avérées de l'archéologie et de la science historique. Certes, chacun est libre de voir en Abraham, personnage de chair et de sang, de foi et de passion, un homme inspiré ou le leader d'une des plus grandes aventures humaines dans sa confrontation avec le divin, mais comment douter qu'il joue dans l'histoire de l'humanité un rôle capital tant il a connu d'épreuves cruciales pour la survie de celle-ci ? Comprendre sa mise en chemin, suivre ses faits et gestes, partager ses dilemmes et ses épreuves, élucider le sens de ses décisions, mieux connaître sa personnalité, son entourage, la vie et les conflits de son temps, qui orientent encore et toujours le nôtre, c'est acquérir une clef capitale pour les débats de la conscience contemporaine, c'est aller au fondement d'une extraordinaire aventure spirituelle.

 

 

                                                   

Date de parution : 20 janvier 2010| Série: Philosophie

 

Résumé :

« Le plus grand mensonge du monde ». Tel est le jugement sans appel que prononce Platon sur la Théogonie d’Hésiode, perçue comme trop violente. Pourtant, le récit d’Hésiode, qui compte parmi les plus anciens écrits de la conscience occidentale, est à l’origine de la Loi et du Droit. Mais qui, d’Hésiode ou de Platon, ment vraiment ? Ne faut-il pas reconnaître que la Loi et l e Droit ont mail l e à partir avec une insondable violence, dont le déni la refoule dans les tréfonds de l’ inconscient où elle gît et d’ où elle fait des retours dévastateurs ? 
Dans cet ouvrage, Raphaël Draï engage à ce propos un dialogue méthodique entre psychanalystes et juristes. Il montre d’abord pourquoi la Théogonie d’Hésiode doit absolument être prise au sérieux tant elle conditionne les catégories juridiques les plus fondamentales, au point de se retrouver notamment dans l’imaginaire et les lieux de mémoire les plus centraux de la France. Il montre pourquoi la Loi, si souvent invoquée par la psychanalyse actuelle, ne suffit pas à fonder l’interdit de tuer ni le commandement d’aimer son prochain. Nous comprenons mieux alors l’importance, en cas de conflit, des tribunaux et des procédures : le procès judiciaire ne doit pas être la continuation de la guerre civile par les moyens du Droit, mais un équivalent du travail psychanalytique lorsqu’il conduit à choisir, contre la pulsion de mort et ses avatars, la pulsion de vie et ses issues.

 

 

 Date de publication: 21 février 2008 | Série: RECIT

Résumé :

Nous sommes en Algérie avant les «événements», alors que la tension monte et que la violence s'immisce dans la vie quotidienne. Nous sommes plus précisément à Constantine, une ville au paysage tourmenté, penchée sur un roc coupé en deux. Image du destin ? C'est encore un pays d'enfance, une douceur de vivre, des acacias en fleurs, le miel de trois langues : le français, l'hébreu et l'arabe. Mais cela n'est que la toile de fond, vivante, fébrile, d'une véritable saga qui raconte la construction d'un homme pendant la destruction d'un pays. Tout le sel du livre est là, bouleversant, parce que c'est la vie même, la nôtre - avec les émotions, les désirs qui naissent, les rivalités, les échecs, les amours, les amis auxquels on s'attache ou qui vous lâchent, ces strates qui s'empilent les unes sur les autres; puis la guerre qui tue, l'Histoire qui gronde et réverbère les déchirements intimes du narrateur.
Et ce narrateur c'est Raphaël Draï, qui raconte au fil d'une plume magnifiquement poétique la façon dont on grandit, dont on se réalise, à tâtons, les cahots de la vie, ses naissances successives, ses bifurcations si brusques - les drames et les résurrections. Le pays d'avant est bien une biographie, celle du fait de vivre, mais au-delà de soi, pour chaque jour s'en étonner.

 

 

 

Date de publication: 25 juin 2009 | Série: RECIT

Résumé :

Lorsque la guerre déracine un être de sa terre natale, il ne faut pas croire que s'ouvre sous ses pas un chemin de tranquillité, qu'il n'a plus qu'à continuer d'exister. Sa vie se coupe durement en deux parties, celle qui devient le pays d'avant et celle qui devient inévitablement les pays d'après. Il en résulte une intime souffrance d'exil et un risque de dislocation complète. A plus forte raison lorsque soudain survient un autre pays encore, qui à son tour réclame ses droits.

Comment un homme pourrait-il être habité par trois pays différents, auxquels vient s'ajouter celui de ses propres livres ? Tel est l'objet de ce deuxième volet du triptyque des Lieux de naissance. Dans Le Pays d'avant, Raphaël Draï narrait son enfance et son adolescence durant la Guerre d'Algérie. Dans Les Pays d'après, il raconte la découverte de la France des années 60, celle du rapatriement : la violence du déracinement, le combat pour se reconstruire, la protestation mentale du pays quitté à son corps défendant, puis le surgissement, après l'Algérie et la France, de la terre d'Israël. Il raconte le rapport de force qui s'établit entre ces trois contrées dont aucune de veut céder le pas mais aussi comment, cheminant entre elles, une pensée endurante se fait jour.

Quatre décennies se déroulent ainsi, qui nouent entre elles l'histoire d'un être et l'histoire d'un monde avec leurs déchirements, leurs tâtonnements, leurs miraculeuses rencontres et, survivant à tout, un irréductible espoir de réconciliation.
 

 

Date de publication : 25/08/2011 |RECIT

Les Pays d’en haut constituent le troisième tome des Lieux de naissance. Le mot « lieu » y est mis au pluriel car selon l’auteur, chacun et chacune de nous naît plusieurs fois dans une vie, dans des situations diverses, dans des lieux différents et que l’unité d’une existence exige de ne jamais en perdre le fil. Dans Le Pays d’avant Raphaël Draï racontait son enfance à Constantine, en Algérie, puis son adolescence durant les sept années d’une guerre qui ne voulut pas avouer son nom. Jusqu’au moment où, à l’âge d’être homme, il fut arraché de sa ville natale, en septembre 1961, il y aura bientôt cinquante ans. Dans Les Pays d’après il relatait son arrivée en France métropolitaine, contraint de vivre dans la présence inlassable d’un pays quitté mais qui ne le quittait pas. Comment vivre avec deux terres natales, celle de sa naissance humaine puis celle de sa naissance intellectuelle ? D’autant qu’à ces deux premier pays, un autre s’ajoutera en se prévalant de sa sainteté et de sa plus profonde antériorité : le pays d’Israël. Puis un autre encore : le pays de tous les livres écrits par l’auteur depuis 1977. Autant de pays dont aucun ne veut céder le pas… Dans Les Pays d’en haut, Raphaël Draï se limite plus à une narration événementielle. Un demi-siècle après son déracinement, il écrit son propre Deutéronome et revient sur le sens même de la vie qu’il lui aura été donné de vivre jusqu’à ce jour. Car Les Pays d’en haut sont ceux que l’on regarde non plus au loin mais en levant les yeux et qui vous font grandir humainement, intellectuellement et spirituellement.

Résumé :
Chacun de nous naît plusieurs fois dans une vie, assure Raphaël Dral : Lorsqu'un jeune homme de 19 ans est violemment déraciné de sa ville natale, le monde disparaît à sa vue et le futur apparaît comme un mur infranchissable. Et pourtant, le choix indéfectible de la vie fait bientôt surgir des pays nouveaux, suscite des rencontres miraculeuses, ouvre des perspectives lumineuses. La lutte pour survivre n'est plus vaine. Elle s'engage sur des chemins montants vers ces contrées édéniques : les "" Pays d'en haut "", ceux de l'esprit du coeur, de l'âme. On n'y accède qu'en se dépassant et à condition de toujours choisir ce qui nous grandit. L'existence prend ainsi le cours d'un fleuve qui naît dans un nom de famille, porteur d'une longue mémoire, et qui traverse ces contrées parfois énigmatiques que sont père, mère, soeurs, frères, amis, amours, langages humains, parfois durement opposés, et puis l'univers des formes peintes et des livres à jamais écrits, jusqu'à ces continents que sont les sciences de l'Humain face à la présence divine. Ce fleuve qui charrie tant de visages et de paysages, sans les dissoudre, n'est en vérité rien d'autre que le fleuve du Temps, celui qui passe, et celui qui perdure, celui de l'oubli et des effacements mais aussi celui des retrouvailles et des réparations, jusqu'à l'instant où événements, écriture et durée forment à proprement parler une vie liée à nombre d'autre vies, une vie digne d'avoir été vécue et qui de ce fait mérite d'être racontée. Dans Le Pays d'avant, Raphaël Drai a raconté son enfance et son adolescence au coeur d'une Algérie bientôt en proie à une terrible guerre. Dans Les Pays d'après, il a relaté les circonstances de son déracinement puis la découverte souvent douloureuse d'autres pays : la France, Israël, mais aussi la Pensée et dont, avec une Algérie natale inoubliée, aucun ne veut céder le pas. Dans Les Pays d'en haut, qui parachèvent le cycle de ces "" Lieux de naissance "", il écrit son propre Deutéronome et au fil de tant d'événements, heureux ou éprouvants, qui l'ont fait ce qu'il est, s'interroge sur ce que vivre veut dire pour chaque être humain. Jusqu'au moment où l'Ange de la nuit lui délivre le secret de son nom.

 

 

Date de parution : 21 avril 2011 | Série: Philosophie

Dans « Totem et Tabou », Freud expliquait pourquoi la mentalité totémique, pour lutter contre les pulsions incestueuses, favorisait le passage à l’acte récidivant et les conduites phobiques. Le titre du présent livre fait écho à l’œuvre du père de la psychanalyse en raison de l’assimilation, hâtivement faite par certains lecteurs inattentifs, des dispositifs psychiques et juridiques préconisés par la Loi sinaïtique à des montages totémiques et à des interdits « tabous ». Pour réfuter ce préjugé, Raphaël Draï montre que les versets de la Genèse sur « l’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal » n’érigent absolument pas cet arbre en totem, ce qui induirait que les dispositifs juridiques et mentaux en cause relèvent du tabou. Si ce récit relate bien l’histoire d’une transgression originelle, et s’il met en évidence les pulsions à l’œuvre, il détermine également les modalités du travail de ces pulsions, qui resteraient sans cela irrésistibles et mortelles. Fort de cette analyse, l’auteur présente ce qui apparaît comme une véritable théorie, clinique et métapsychologique, des pulsions dans l’œuvre du Maharal de Prague, et révèle la logique interne qui prédomine, dans les règles alimentaires et les dispositifs juridiques explicités par le droit biblique ainsi que la place centrale qu’occupe le travail sur l’énergie pulsionnelle : sans ré-orientation constante de la pulsion de mort vers la pulsion de vie, il n’y a pas de vie éthique ni de vie en société.

 

 

 

Chronique d'une Algérie révolue "Comme l'ombre et le vent" Editions l'Harmattan

 

 

 

Denis Cohen-Tanoudji

Il est normalien, agrégé de physique et Vice Président de la Société d'Histoire des Juifs de Tunisie

denis-cohen-tanoudji.jpg

 

 

"Les Enfants d’Yishmaël, itinéraires séfarades maghrébins du Moyen-Âge à nos jours".

 Essai. Éditions Hermann 2011
 

 

 

 

L’historiographie sur les Juifs d’Afrique du Nord est encore loin d’être aussi riche que celles sur les autres communautés juives. Cette lacune réside dans la nature même du mode de transmission de la tradition juive rabbinique.

Comme l’a décrit l’historien américain Hayim Yosef Yerushalmi, les rabbins n’ont jamais considéré l’histoire post-biblique comme prioritaire pour la transmission de la tradition juive. Ce manque est particulièrement marqué au sein des communautés juives séfarades issues du monde arabo-musulman, exposées plus tardivement à la modernité occidentale. 


L’historiographie juive s’est justement construite dans la rencontre entre le judaïsme et les Lumières, comme réponse séculaire au souci de préservation d’une identité juive collective. Pourtant, c’est en puisant dans les sources écrites rabbiniques que les historiens ont forgé l’histoire du peuple juif. L’essai de Denis Cohen-Tannoudji a été aussi en partie conçu pour combler cette lacune. Son histoire familiale n’avait pas été transmise par ses ancêtres ; or, il s’est trouvé parmi eux, à chaque génération, des rabbins et dirigeants communautaires qui ont laissé beaucoup de sources écrites, celles-là même qui ont permis à l'auteur d’écrire son essai. 

Celui-ci est donc, à plusieurs titres, novateur. Il valorise un patrimoine littéraire rabbinique en le replaçant dans un contexte d’une démarche historiographique plus large. Il donne de la réalité, du vécu à l’Histoire des Juifs séfarades maghrébins trop souvent désincarnée, fruit des recherches dans des archives froides et anonymes. Du fait de la longévité du marqueur patronymique à travers plus de cinq siècles, il donne de la profondeur historique relativement inédite.

Ainsi, à partir du dépouillement systématique des documents rabbiniques de sa famille, Denis Cohen-Tannoudji présente un tableau historique des Juifs maghrébins du Moyen Âge à nos jours, mettant en lumière l’unité spatio-temporelle du monde séfarade : de la persécution des Juifs par les Almohades (en 1147) au traumatisme de la décolonisation (en 1962), en passant par l'expulsion d'Isabelle-la-Catholique (en 1492) et l'onde de choc de la colonisation (à partir des années 1830).


 Dans le contexte d’une France multiculturelle, en mal de son passé vichyste et colonial, avec le malaise des Juifs français depuis les années 2000, l’étude de l’Histoire séfarade apparaît nécessaire ; cet essai contribuera à alimenter le débat.

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN