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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Par Didier NEBOT

Les nécropoles sont, de toutes les traces archéologiques laissées par les différents peuples, celles qui traduisent le mieux leur passé.

Rechercher ces lieux funéraires c’est en faire une photographie à l’époque ancienne. Ainsi dans tous les lieux décrits par Ibn Khadoun où se trouvaient les tribus juives, qui pour la plupart ne sont pas des zones d’influences phéniciennes, on remarque de nombreuses nécropoles du type de celles rencontrées à Jérusalem. L’exemple le plus flagrant est le grand cimetière juif de Gamarth, au nord de Tunis, datant des premiers siècles de l’ère chrétienne et où l’on a retrouvé plusieurs centaines de tombeaux taillés dans le roc et contenant des niches, comme à Jérusalem.

Lorsqu’avec l’arrivée des Arabes, les Juifs modifièrent leur façon d’enterrer leurs morts, en plaçant directement les corps dans le sol, ils ont construit leurs cimetières tout près de leurs anciennes nécropoles.
En 1906 Nahum Slouschz, archéologue et historien réputé, fit un voyage sur plusieurs mois en Libye, Tunisie, Algérie et Maroc. Il visita de nombreux sites archéologiques. Il a livré le fruit de son travail dans un ouvrage inestimable, publié en 1909, intitulé : « un voyage d’études juives en Afrique». Nahum Slouschz a pu se rendre dans ces régions en toute liberté, sans aucune animosité de la part des habitants des endroits traversés et recevant même de leur part des informations capitales. Ce livre précieux n’a aucun équivalent, puisqu’un siècle plus tard il nous donne une photographie précise des zones juives avant et pendant la période islamique.

Voici la liste, non exhaustive, de ces villages retrouvés par Slouschz :
- Villages de Yéoud-béni-Abbas et celui de Tigréna, entre le djebel Nefouça et le Fezzan, pas très loin de Tripoli, qui s’appelait Oea du temps des grecs et des romains. Il s’agissait de juifs troglodytes. Leurs rites n’avaient pas subi l’influence du Talmud et leur vie religieuse comportait des similitudes avec ce qui se pratiquait dans des temps très reculés (pèlerinage au désert pour célébrer l’Exode le premier soir de la Pâque, interdiction de manger l’arrière-quartier de l’animal). Nombreuses nécropoles dans la roche dans ces régions montagneuses.
- L’île des pigeons, à 80 kilomètres à l’est de Tripoli, en face du cap connu sous le nom de Ras-el-Bantal, il y avait sur les hauteurs les vestiges d’un ancien sanctuaire. L’île était creusée de catacombes avec de nombreux ossements. Ce village était déjà abandonné lorsque Slouschz l’a visité.
- Leptis Magna, toujours en Libye, près de la ville de Homs où Slouschz a retrouvé de nombreuses ruines avec des fragments de pierre ayant des inscriptions en hébreu et à moitié ensevelis par les sables.
- Dans la région de Msellata, en face de Lebda, Slouschz a découvert les ruines d’un village connue sous le nom de « Ksar el Yehoudi » et, plus au sud, les ruines d’un autre village avec les débris d’une vieille synagogue appelée : « Zlat Simha ». Le sanctuaire était situé à deux pas d’un très vieux cimetière juif. Tous ces renseignements confirmés par les habitants du coin.
- Plus loin, en direction d’Orphella, il y avait des constructions abandonnées portant le nom de Ksour Beni-Ishaq, « fils d’Isaac » que la tradition locale attribuait à des juifs ayant vécu ici, il y avait fort longtemps.
- Dans la région de Zlitin, Slouschz a retrouvé de nombreuses ruines avec des caveaux hébraïques rappelant ceux de Gammarth.
- A Difnia, sur la route de l’oasis de Mesrata, il a retrouvé les ruines d’un village et d’un cimetière avec des inscriptions en hébreu. Cette ville aurait été le siège de la tribu juive des Beni-Braham, selon les villageois des lieux.
- La grande oasis de Mesrata contenait les ruines de deux villes juives, celle de Mattin et celle d’Iddr. On y trouvait un « marabout » juif très vénéré par les musulmans. Slouschz retrouva dans la guéniza d’Iddr plusieurs inscriptions en hébreu. Ces deux communautés juives furent détruites vers 1160 par les Almohades.

Voici la traduction faite par Slouschz d’une des pierres tombales qu’il a découvertes :
Le tombeau est à Hassana
Fille de Rabbi O’iad, son repos au Paradis
La femme de David, que la paix soit avec lui !
(âgée) de cinq et de cinquante
A sa maison d’Eternité
L’an 902

Cette tombe est donc celle d’Hassana, âgée de 55 ans et décédée en 1142, c'est-à-dire avant la grande persécution des Almohades.
- Benghazi, en Cyrénaïque, elle portait le nom de Bérénice dans l’antiquité. Il y avait les ruines de plusieurs anciens temples juifs avec des inscriptions hébraïques autour du Djebel Akhdar.
- Le djebel Gharian, avant-garde des Djebel Iffren et Nefoussa, pays, là aussi, de nombreux villages troglodytes. Il y avait plus de dix haras abandonnées. Slouschz a exploré un des cimetières dans le village de Djehisa, il y a retrouvé de nombreuses inscriptions en hébreu.
- Le Djebel Iffren, dernier point du Néfoussa où se trouvaient plusieurs villages juifs réduits à l’état de serfs. Il y avait le sanctuaire « Slat-ez-Zqaq » avec une pierre mortuaire hébraïque qui aurait porté une date du premier siècle de l’ère chrétienne.
- Slouschz a également visité les ruines de l’ancien village de Djado, situé à vingt minutes de distance au nord-est du fort de Fossato. Il a exploré de nombreux cimetières, caveaux-grottes, de type antéislamique et style Jérusalem. Il a fouillé un immense cimetière, dont les tombes étaient orientées nord-est, c'est-à-dire vers Jérusalem. Il y a trouvé de très vielles inscriptions datant du XIIème siècle. Voici la traduction faite par slouschz d’une de ces épitaphes :
« Puisse le Très-Haut mettre sa part avec les justes et les dormeurs
et que sa mort lui serve
d’expiation pour tous ses péchés, et qu’il s’asseye
aux pieds de la Maison Préférée
et qu’il se lève avec les justes et les prophètes
dans la vie du monde futur. Amen et amen.»
- La région de Reheibat la sabbatique, située en plein Djébel Nefoussa disposait de quatre anciens cimetières juifs. On y trouvait d’autres cimetières juifs, dans d’autres localités, toujours dans le Néfoussa, mais un peu plus loin, telles: Kiklia, er-Roumia, Kastilia, Nalout, Serous etc…Cette région aurait été le siège d’un chef juif célèbre appelé Aroun Ben Aroun.
- Il y a aussi, plus à l’ouest au Sud de Tlemcen, des nécropoles très anciennes dans la région de Nédromah, lieu d’établissement des Médiouna, grande tribu juive citée par Ibn Khaldoun, également des nécropoles de ce type à Taroudant dans le Sous, à Taza dans le Riff, lieu de prédilection de la tribu des Rhiata citée également par Ibn Khaldoun.
- Enfin la découverte la plus intéressante faite par Slouschz, et qui concerne notre étude, sont ces tombeaux préislamiques similaires aux nécropoles juives de Palestine (caveaux creusés dans le roc), trouvés dans les Aurès, entre le djebel Mimtasa et le djebel Djaafa, sur le territoire qu’occupèrent les Djéraoua, tribu de la Kahéna, ainsi qu’à Bagaï, lieu de séjour de la Kahéna
Ces nombreux villages visités par Slouschz en 1906, complètement désertés et en ruine, prouvent l’importance numérique des juifs dans ces endroits dans ces temps très anciens. D’autant que l’usage de ces nécropoles disparut à l’arrivée des Arabes, pour laisser la place aux tombes simples creusées dans la terre, dans le but d’enterrer les morts à même le sol, selon les rites musulmans. De telles nécropoles ne pouvaient s’adresser qu’à des éléments juifs ou fortement judaïsés, puisque les autochtones berbères païens enterraient les défunts selon un rituel fort différent. Les Berbères païens construisaient des tumulus de pierre sous lesquels étaient ensevelis les corps des défunts, colorés avec de l’ocre rouge. 

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