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Par Didier NEBOT

«La Kahéna rentra dans son pays et continua à régner cinq ans sur l’Ifrikia et à gouverner les berbères.[1] »

La Berbérie échappait donc encore une fois aux Arabes. L’autorité de la Kahéna était reconnue par toutes les tribus voisines. Les Grecs, en tant que puissance, avaient été évincés, bien qu’il restât probablement des garnisons éparses n’ayant pas rejoint Constantinople.

 

La Kahéna fit un prisonnier arabe, Khaled ibn-Yezid, qui la trahit plus tard.  “ Je n’ai jamais vu, lui dit-elle, d’homme plus beau et plus brave que toi. Je veux t’allaiter [ce qui était un rituel d’adoption dans sa tribu]pour que tu deviennes le frère de mes deux fils[2]. Chez nous, la parenté de lait confère un droit réciproque d’hérédité. ” Elle prit de la farine d’orge qu’elle plaça sur ses seins, puis, appelant ses enfants, elle la leur fit manger avec Khaled sur sa poitrine en leur disant : “ Vous êtes maintenant devenus frères. ”[3]".

Mais elle gouvernait sur des tribus très dissemblables, chacune jalouse de son indépendance, acceptant difficilement le dictat d’un clan sur un autre. Le pouvoir de la Kahéna ne pouvait pas convenir aux tribus sédentaires, Bérénes, plutôt paisibles, alliées de circonstance de ces nomades, Botr, pour lesquels la terre ne comptait pas et dont les mœurs brutales étaient un peu effrayantes. Persuadée que les musulmans reviendraient en grand nombre pour s’emparer de ses richesses, la Kahéna ordonna de mettre à sac le pays.

« La terre suffit à vos besoins. Il y a dans son sein de quoi nourrir vous et vos troupeaux. Les Arabes, au contraire, ces brigands venus de la contrée où le soleil se lève, recherchent les villes. Ils ont soif d’or et d’argent, ils veulent des maisons et des palais. Prenez du fer et des torches. Abattez les arbres, renversez, brisez et brûlez les édifices qui couvrent le sol, que l’ennemi ne trouve plus ni arbre ni abri. Si nous détruisons ce qu’ils recherchent, ils ne viendront plus jusqu’à la fin des temps[4]. »

Les villes furent saccagées, les campagnes ravagées, les eaux détournées. Mais, en dévastant ainsi le pays, la Kahéna se mettait à dos les juifs des villes, les tribus sédentaires qui vivaient de l’agriculture, et les quelques roums qui se trouvaient toujours dans le pays.

Pour de nombreux auteurs, la Kahéna ne pouvait pas, à elle toute seule, en si peu d’années, accumuler tant de ruines. Le pays qui avait été durant des siècles un si vert pâturage devait sa faillite essentiellement à l’anarchie qui régna après l’occupation romaine. Les historiens arabes mettent sur le compte de la Kahéna des évènements qui se sont déroulés durant les quelques siècles qui séparèrent la fin de l’Empire romain de l’arrivée de l’Islam. Certes, la Kahéna, comme ses prédécesseurs, eut une part de responsabilité dans la ruine du pays, à l’instar des Arabes qui ne se privèrent pas de brûler, eux aussi, champs et forêts.

Quoiqu’il en soit beaucoup de berbères se détachèrent de la Kahéna, ce que confirme Ibn Khaldoun : 

« Les Berbères virent avec un déplaisir extrême la destruction de leurs propriétés. » Il faut entendre par là les citadins, les sédentaires, les cultivateurs, fort imprégnées de la civilisation romaine. Car comme nous l’avons déjà dit, la tribu de la Kahéna pratiquait surtout l’élevage et le nomadisme.

Voyant qu’elle n’était plus écoutée, Khaled, son fils adoptif, envoya un message à Hassan qui avait reconstitué son armée en Tripolitaine : « Les Berbères sont divisés, arrive donc à marches forcées. »

 


[1] Voir El-Kairouani, El-Bayan, El-Bekri, En-Nowaïri, Bolbenï

[2] Elle avait deux fils, l’un berbère, l’autre grec.

[3] El-Bayan.

[4] Telles sont les paroles qu’Ibn Ali Dinar et d’autres auteurs arabes mettent dans la bouche de la Kahéna.

 

 
 
 

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