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Par Didier NEBOT

Ainsi aux alentour de l’an 700, Hassan, à la tête, d’une armée nombreuse, marcha sur l’Aurès.

De nombreux Berbères se portèrent à la rencontre d’Hassan et lui promirent obéissance, lui demandant son aide contre la Kahéna et se plaignant des procédés de cette dernière[1].

« Les Berbères abandonnèrent la Kahéna pour faire soumission à Hassan… Ce dernier marcha contre les berbères qui obéissaient encore à cette femme et les mit en pleine déroute.[2] » 

Après avoir vu le peuple berbère se détourner d’elle, Dahia eut donc la douleur de voir son fils adoptif, qui, vraisemblablement, était aussi son amant, la trahir au dernier instant.

 Elle dut attendre le choc de l’armée musulmane au cœur des montagnes, dans quelques guelaa où elle avait concentré ses derniers moyens. La veille de la bataille « quand la nuit vint, la Kahéna dit à ses deux fils qu’elle se considérait comme morte, qu’elle avait vu sa tête coupée et offerte au grand prince arabe[3] ».

Le combat fut longtemps indécis mais la supériorité du nombre donna la victoire aux Arabes. En reddition, elle envoya ses deux fils au général arabe, en les lui recommandant, et les fit accompagner par le traître Khaled à qui elle accordait la liberté.

Avant de partir, ses fils la conjurèrent de céder le pays aux musulmans et de fuir, puisqu’elle savait sa perte assurée. « La fuite, répondit-elle, serait une honte pour mon peuple. Celle qui a commandé aux chrétiens, aux Arabes, aux Berbères doit savoir mourir en reine[4]. »

La Kahéna fut tuée dans l’Aurès, près d’un puits que, du temps d’Ibn Khaldoun, on appelait encore Bir-el-Kahéna, et sa tête fut envoyée au khalife Abd-el-Melek. L’Ifrikia enfin conquise, les Djéraoua, vaincus, se convertirent presque tous et les fils de la Kahéna reçurent mission de porter l’islam au Maghreb. Hassan accorda également au fils aîné de la Kahéna le gouvernement du mont Aurès[5].

 

Les vainqueurs épargnèrent les juifs des villes qui n’avaient pas pris part à cette guerre – on les retrouvera, le siècle suivant, dans les luttes opposant Idris Ier et Mahdi –, ainsi que les autres tribus juives marocaines qui ne s’y étaient pas non plus engagées, mais la tribu des Djéraoua fut dispersée, et de nombreux membres se convertirent à l’islam.

 

Cependant, la nouvelle religion ne s’imposa pas aussi aisément que le laisseraient supposer certains textes. Jusqu’à la fin du viiie siècle, des luttes multiples opposèrent les Arabes aux tribus païennes et à celles restées fidèles au judaïsme ou au christianisme. Des tribus berbères prirent part au combat fratricide entre Idris Ier et Mahdi (785). Battues, elles durent se convertir. Ibn Khaldoun relate : « S’étant emparé de Tamina, de la ville de Chella et de Tedla, Idris Ier obligea les habitants, dont la majorité était juive ou chrétienne, d’embrasser l’islamisme bon gré mal gré. »

 

Les propos de Roudh el-Quirtas sont également très instructifs : « L’iman ne cessa de les attaquer et de les combattre, jusqu’à ce qu’ils eussent tous, de gré ou de force, embrassé l’islam. Il s’empara de leurs terres et retranchements, fit périr ceux qui ne voulaient pas se soumettre à l’islam... et les dépouilla de leurs biens. Il ravagea le Maghreb, détruisit les forteresses des Beni Louata, des Médiouna, des Behloula et les citadelles des Rhiata et de Fès. »

 

Au bout du compte, ces tribus juives, chrétiennes ou païennes furent anéanties et il ne resta plus dans le Maghreb que quelques îlots juifs, très amoindris, pratiquant un judaïsme archaïque. Quant aux chrétiens et aux païens, ils avaient quasiment disparu.

 


[1] Ibn el-Athir.

[2] Ibn Khaldoun

[3] Ibn Khaldoun

[4] En-Nowaïri.

[5] D’après El-Bayan, Hassan exigea des vaincus « l’engagement de lui fournir un corps de douze mille hommes qui auraient à combattre la guerre sainte à côté des Arabes. Ces Berbères se convertirent et lui fournirent les cavaliers demandés, qu’il divisa en deux moitiés égales, à chacune desquelles il donna pour chef l’un des deux fils de la Kahéna ; il leur fit parcourir avec les Arabes le Maghreb pour y massacrer les roums et les Berbères infidèles ».

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