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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Les "Oubliés du 8 novembre 1942" par Lucien GOZLAN, Moriel Israël

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, les résistants au gouvernement collaborationniste de PETAIN de Juin 1940, reçoivent un message codé..."Allo Robert,"Franklin arrive"

Les chefs de cette opération TORCH avaient prévu de réunir un millier d hommes pour neutraliser tous les services clefs, administratifs et militaires, d Alger.

Seul 377 personnes seront présentes : 312 étaient juives et déchues de la nationalité française depuis l’abrogation du décret CREMIEUX d-octobre 1940 par le gouvernement pétainiste sur les lois raciales.

Les principales missions a investir étaient :

La Villa des Oliviers : General JUIN, Amiral DARLAN

La Grande Poste d Alger, Le Central téléphonique, Le XIX CORPS, La Préfecture d'Alger, Le Commissariat Central, Les Commissariats des quartiers, Le Palais d Hiver, La Caserne Pelissier, Radio Alger, Le Terrain d Aviation de BLIDA, l' Amirauté et le Port d ALGER.

Le débarquement commence vers 1 heure du matin sur les plages de Sidi Ferruch à l'ouest et vers le Cap Matifou a l'Est par les Américains à l’ ouest, par les Anglais sur le port d'Alger et à   l'est.

Le temps prévu pour investir toute la capitale avait était programmé à 2heures 30. Les alliés mettrons 15 heures.

Le coup d éclat de tous ces résistants paraissait improbable au Général Ryder, il changea ses plans une fois sur la terre ferme en encerclant sur les hauteurs toute la ville d Alger.

La neutralisation reussit mais l avance des allies tarde, les forces armees petainistes reprennent une a une toutes les places investies par les resistants.

Il y a 2 morts, le Lieutenant DREYFUS et le Capitaine PILAFORT, Le commandant DORANGE dirige les opérations pour libérer le General JUIN et l’Amiral DARLAN fait prisonniers par le chef de groupe Bernard PAUPHILET, aidé seulement par 6 résistants et rétablir le pouvoir petainiste. L'Amiral DARLAN ordonnera un cessez le feu et une reddition des forces armées d Alger vers 17 heures sous la pression du General américain RYDER.

Certains résistants ont la possibilité de fuir, d autres sont fait prisonniers par l Armée Française et il faudra la pression des medias américaines et anglaises, pour qu’ils retrouvent la liberté.

Apres le 8 novembre 1942, on pouvait dire : Aprés PETAIN, c était encore PETAIN...

                     

                      Jean Dreyfus                                   Alfred Pillafort                                                                                          

 

Jean Dreyfus est né le 28 février 1914 à Paris. Son père était administrateur de sociétés.

Diplômé des Hautes études commerciales, il accomplit son service militaire au 20e Régiment d'artillerie à Poitiers comme officier. Dégagé de ses obligations militaires, il part pour l'Algérie diriger une entreprise commerciale.

Sous-lieutenant de réserve, il est mobilisé sur place en 1939 et sert comme officier d'artillerie en Tunisie.

Démobilisé en 1940, il n'accepte pas la défaite et entre en contact avec le lieutenant-colonel Jousse  dont il devient un proche collaborateur.

Pendant deux ans, il aide à préparer le débarquement allié en Algérie notamment en recrutant des volontaires    

Le 8 novembre 1942 à l'aube, chargé de neutraliser les services de la poste centrale d'Alger et d'interdire ainsi toute communication avec la métropole, il investit la Grande Poste à la tête d'une quinzaine d'hommes. Jean Dreyfus coupe le central téléphonique qui dessert le centre d'Alger. Il tient la position face à un engin blindé du 5e Régiment de chasseurs d'Afrique et des fusils-mitrailleurs. Il refuse de se rendre et les assaillants ouvrent le feu sur la Poste.Au bout d'une heure, considérant le but de sa mission atteint, le lieutenant Jean Dreyfus décide de sortir pour parlementer ; après un moment de discussion, il retourne auprès de ses volontaires. C'est à ce moment là qu'il est tué dans le dos d'une rafale de fusil-mitrailleur par un sous-officier.Jean Dreyfus a été inhumé dans le cimetière civil d'Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur 
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943 
• Croix de Guerre 39-45 avec palme 
• Legion of Merit (USA)

Alfred Pillafort est né le 5 juin 1905 à La Canée en Crête où son père, capitaine d'infanterie, était affecté.

De retour en France avec sa famille en 1908, il passe sa jeunesse à Paris puis à Sainte-Colombe-les-Vienne dans le Rhône.

Se destinant à la carrière des armes, il prépare à Strasbourg le concours d'entrée à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr où il est reçu en 1925. Sorti sous-lieutenant de l'Ecole dans la promotion "Maroc et Syrie", il est affecté au 3ème Régiment de Spahis à Batna.

Il passe en 1927 au 8ème Régiment de Spahis au Maroc où, dans le cadre des opérations de pacification, il se distingue au cours de l'investissement de la palmeraie du Tafilalet

Chevalier de la Légion d'Honneur a 25 ans, il est muté en 1932 au 2ème Régiment de Spahis Marocains pour y encadrer un groupe de partisans du groupement Catroux  au cœur de la rébellion marocaine.

En 1936 Alfred Pillafort rentre en France au 2ème Bataillon de Dragons Portés pour y préparer l'Ecole de Guerre. En 1939, promu capitaine, il est affecté au 11ème Cuirassiers avec lequel il combat en Belgique en 1940.

Au moment de la débâcle, il se retrouve successivement à Bordeaux, à Perpignan et enfin en Provence où en juillet 1940, il rejoint le dépôt de la Cavalerie à Orange.

Au début de 1941, il rejoint les Forces Françaises Libres en Syrie où il retrouve le général Catroux ; affecté au 1er Escadron de Spahis du capitaine Jourdier puis au 42ème Escadron de Partisans Tcherkesses, il sert jusqu'à la fin des activités au Moyen-Orient.

Chargé d'une mission secrète, il revient en France en compagnie d'un officier supérieur britannique. La police de Vichy, alertée, arrête l'officier britannique et le transfère à Toulon d'où Alfred Pillafort parvient à le faire évader. Lui-même menacé, il préfère se mettre à l'abri et part alors pour l'Algérie caché dans la cale d'un cargo.

A Alger en 1942, il participe à l'organisation de la résistance et met sur pied des groupes d'hommes sûrs et prêts à agir. Il prend aussi contact avec le consul des Etats-Unis puis avec les autres groupes de patriotes qui se préparent, eux-aussi, à agir. De jour en jour l'organisation progresse, n'attendant plus que le débarquement allié.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, le capitaine Pillafort et ses 47 partisans s'emparent de plusieurs points vitaux de la ville. Le 8, au début de l'après-midi, les Vichystes ont repris un à un les points neutralisés pendant la nuit ; ils tentent alors d'envoyer des troupes vers l'Est pour s'opposer au débarquement des américains mais, boulevard Baudin, ils se heurtent au capitaine Pillafort qui a fait dresser un imposant barrage rendant impossible toute circulation.

A 14 h15 une voiture s'arrête devant le barrage ; un coup de feu claque et Alfred Pillafort s'effondre, mortellement blessé au foie. Transporté à l'hôpital, il décède quelques jours plus tard, le 14 novembre 1942, des suites de sa blessure. Il est inhumé au cimetière Saint-Eugène à Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943
• Croix de Guerre 1939-45
• Croix de Guerre des TOE

LES OUBLIES de l’ « OPERATION TORCH » : débarquement des forces alliées en Agfrique du nord du 8 novembre 1942..  Suite. Par Lucien Gozlan

La France s'installe en Algérie en 1830, on dénombre la présence de 15000 a 17000 juifs dans l ensemble du territoire.

Le 24 octobre 1870, la France accorde a 38000 juifs d'Algérie la nationalité française.

Le régime de Vichy decidera l'abrogation de cette loi, après l'armistice signée par la France face a l'Allemagne le 22 juin 1940.

Cette abrogation sera votée le 7 octobre 1940, 70 années après le décret Crémieux la communauté juive d Algérie retrouve le statut de "Juif indigène".

Dès l'apparition des lois d'exception de Vichy, la résistance juive s’organise en groupes d'autodéfense.

Quatre personnes, André TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN, puis aidées de Maurice SEBAOUN et son fils Paul âge de 21 ans, s'installent dans un local prés de la Place du Gouvernement a Alger, le transforme en Centre d'accueil pour les réfugies d Europe puis devient une salle de gymnastique : Ce sera la Salle GEO GRAS.

Le recrutement des résistants sera très sélectif et surtout très cloisonné...seulement des groupes de 5 personnes...Leurs actions,..:.

le sabotage sur le port d Alger de marchandises destinées aux Allemands, dépôts de tracts dans les boites aux lettres, destructions d'affiches vichyssoises, collages d'affiches gaullistes.

On note le nombre de "résistants" sur la place d Alger à 800 hommes. Il faut rajouter à la direction de ce groupe de résistants, le professeur Henri ABOULKER, grand invalide de la guerre 1914-1918, son fils José age de 23 ans, sa fille Colette, le docteur Raphaël ABOULKER et son frère Stéphane, leurs parents par alliance. Il y a aussi les frères CALVET(Cohen) Guy et Elie, Armand ALEXANDRE et son fils Pierre, des juifs Alsaciens, Bernard KARSENTY, cousin de José ABOULKER.

A ORAN, la résistance juive s'organise autour de Roger CARCASSONNE et de son frère Pierre, tous deux cousins de José ABOULKER. Le nombre de résistants est important : environ 1500 personnes.

Il y a les groupes du colonel TOSTAIN et ceux des frères CARCASSONNE Ces groupes de résistance commencent au début de l'année 1941, il y a des contacts entre les frères CARCASSONNE et Henri d Astier de la Vigérie par l intermédiaire du Capitaine JOBELOT.

Henri d Astier de la Vigérie fait également connaissance  avec l'abbé CORDIER, royaliste, membre de la compagnie de Jésus, lieutenant attache au service de sécurité.

L' échec de ces groupes de résistance sera du en grande partie à une erreur venant de la part du Colonel TOSTAIN...il informe quelques jours avant son supérieur, le général BOISSEAU du débarquement imminent des Américains, il sera mis aux arrêts de rigueur, Le General BOISSEAU évitera d alerter les autorités de Vichy.

D'autres personnes mobilisent d autres groupes de résistants, il y a :

. Des militaires :

le général de division MAST, adjoint du général KOELT commandant le 19eme corps d'armée (qui est laissé dans l ignorance totale)..

le Lieutenant-colonel JOUSSE, commandant de la place d Alger, sous les ordres du General MAST...

le Colonel CHRETIEN, chef du service de renseignements du Général commandant en chef les troupes en AFN, le général d Armée JUIN...

.le Commandant L'Hostis.

le Colonel BARIL ancien officier du Service de Renseignements de Vichy...

le Capitaine de frégate BARJOT et le Commandant DARTOIS, tous deux membres du mouvement de résistance ALLIANCE fonde par le Commandant FAILLE et dirige par le général d armée BOUSCAT en congé d armistice...

le général de MONSABERT à Blida..

 - Le groupe des CINQ

Des notabilités d'extrême-droite favorables à Vichy mais animées du désir de revanche contre les Allemands :

Henri d Astier de la Vigerie, royaliste et catholique dévot, affecte d abord au 2eme bureau de l'état-major d Oran, puis aux Chantiers de jeunesse a Alger sous les ordres du Colonel Van Hecke, personnage central de la résistance à Alger.

Jacques Lemaigre-Dubreuil, ancien de la cagoule comme Henri d Astier de la Vigerie, PDG des Huiles LESIEUR, deviendra l'homme de confiance du consul-général américain Robert MURPHY.

Jean RIGAULT ayant fait parti de la Cagoule, homme de confiance de LEMAIGRE-DUBREUIL, se ralliera a DARLAN  au lendemain du débarquement et tournera le dos a ses anciens allies.

Jacques TARBE de Saint-Hardouin, ancien conseiller d'ambassade nomme aux Affaires économiques de la Délégation générale sous la direction de Weygand.

Le Colonel Van Hecke, chef des Chantiers de Jeunesse en AFN, n'en fera pas parti le jour décisif.

Des hauts Fonctionnaires de la Police

Le Commissaire ACHIARY, chef de la brigade spéciale de surveillance du territoire, travaille pour l'Intelligence Service . Il possède son groupe de résistance et a pour adjoint Bernard KARSENTY.

Le Directeur de la Sureté MUSCATELLI,

le Commissaire ESQUERRE et

Le Commissaire GARIDACCI.

Avant le débarquement des Américains et des Anglais, les différents groupes de résistants décident d'être solidaires mutuellement jusqu’ au débarquement des Forces Alliées, sans tenir compte de leurs différences politiques.

Le groupe des cinq ralliera l'Amiral DARLAN, le groupe des résistants JUIFS se trouvera FRUSTRE et OUTRE des fruits de leur Action :

Ils seront  "Les OUBLIES du 8 NOVEMBRE 1942"

En octobre 1942, c est l'entrevue de CHERCHELL..:

Les Allies contactent les groupes de résistants sur le sol Algérien à Cherchell...

...Sont présents les 23 et 24 octobre 1942 a la demande du Consul général Robert MURPHY accompagné du vice-consul américain KNIGHT. Ils demandent l'aide des résistants sur place pour le débarquement des Allies...

...Sont présents pour les français...le General MAST, Henri d Astier de la Vigerie, le Colonel VAN HECKE, Jean RIGAULT, le Lieutenant-colonel JOUSSE, le Capitaine de frégate BARJOT, le Commandant DARTOIS...

...Pour les américains, le General Mark W. CLARK, le general Lyman LEMNITZER, le Colonel Julius HOLMES, le Capitaine Jerauld WRIGHT, le Colonel Arch HAMBLEN envoyés par le General EISENHOWER...

...Pour les britanniques, le Capitaine COURTNEY, le Lieutenant LIVINGSTONE, le Lieutenant FOOTE...

...Bernard KARSENTY, seul juif, participe à cette réunion..

Les Américains promettent des livraisons d armes. Ils seront absents aux rendez vous des 2 et 4 novembre 1942...le groupe interviendra, le jour J, pratiquement sans armes...

Si le jour J a été fixé par les Alliés au 8 novembre 1942, le débarquement est prévu en trois endroits...Le Maroc... ORAN...  et la baie d ALGER..

 

Le débarquement sur Alger est prévu par les Américains sur la partie Ouest d Alger.... par les Anglais sur la partie Est...Le mot de passe entre les résistants et les Allies est .."Wisky...Soda..", Le 7 novembre 1942 la BBC diffuse..." Allo Robert....Franklin arrive..".

.

ALGER est divisé en 5 secteurs: A- B- C- D- E.

...........A....Vieille Ville,........B...Alger Centre,......C ..Alger Hauteurs..Palais d Été,......D...Alger Est..Belcourt, Champ de manœuvres, Fort de Kouba, ......E...Alger ..El Biar (Villa des Oliviers)...Il y a des chefs de groupe et ...des chefs de sections...

....Pour le groupe A...Commissariat ...Rue BRUCE..Chef de Groupe...Docteur Andre MORALI-DANINOS...adjoint..Lt MARNA ................Section A1...Caserne Pélissier...siégé de l Etat Major....Chef de section ..Lt IMBERT...assistant Aspt OUHAOUN ................Section A2...Palais d Hiver ...quartier General du general JUIN...Chef de section...Gérard SIROT..

................Section A3...Amirauté.....Chef de section...Andre COHEN...adjoint Lucien LOUFRANI, Marcel HABIBOU, Paul LEVY..

.... Dans le groupe B pour le secteur d Alger-Centre, le commandement de ce groupe a été remis au Docteur Raphael ABOULKER, le poste de commandement du goupe doit investir le commissariat de la rue Berthezen, il a pour adjoint, son frere Stéphane ABOULKER (1) et d autres résistants.
Dans le groupe B, il y a 4 sections dont la plus grande partie des résistants arrivent de la salle GEO GRAS, Andre TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN rejoints un peu plus tard par Maurice SEBAOUN et son fils Paul, ont regroupe et entraine tous ces jeunes juifs a des opérations d auto défense depuis la fin de l année 1940 ...ce groupe B comprend 132 hommes dont 12 hommes amenés par Mario FAIVRE(dont 2 musulmans ABTOUCHE et GUEDIRI) plus 11 bretons conduits par l adjudant TILLY.

...le Groupe B est subdivise en quatres sections...B1, B2, B3, B4...

...............Section B1...19eme Corps d'Armée...Centre MOGADOR.....Chef de section ..Capitaine PILLAFORT, adjoints DARIDAN , Roger JAIS, TEMIME, LIEBINE, BENHAMOU, Mario FAIVRE, Henri MESGUICH...

..............................Le 1er groupe investi le QG du 19eme Corps d Armee dirige par le Capitaine PILLAFORT..(2)

..............................Le 2eme groupe investi le central téléphonique MOGADOR dirigé par le Lt Pierre Marie CORDIER (abbé CORDIER)

...............Section B2... Préfecture...Chef de section...Jacques ZEMATTI, assistants  Saadia OUALID, Andre LEVY,Emile ATLAN...

...............Section B3....Grande Poste...Chef de section ..Lt Jean GOZLAN...adjoint Lt Jean DREYFUS

...............Section B4....Radio Alger....rue Hoche... Gouvernement Général ...Chef de section...Adjudant TILLY   ...11hommes, des bretons et des juifs

 ...Pour le groupe C...Palais d Ete....chef de groupe.. Lt.Maitre Maurice AYOUN,..Maitre Raymond ABECASSIS,..Aspt MUCCHIELLI

 ...Pour le groupe D...Central téléphonique de Belcourt...chef de groupe Paul RUFF...assistants Docteurs CVILINSKI  et BECACHE, FANFANI et AMYOT

 ...Pour le groupe E... il est prévu...E1,..E2,...E3...

..............Groupes E2 et E3....Villa d EL BIAR..Chef de groupe Capitaine BOUIN...adjoint..sergent chef..Gilbert SABATIER...la mission est de neutraliser le General d aviation MENDIGAL...

..............Groupe E1,...Villa des Oliviers...chef de section...Aspt Bernard PAUPHILET

Le 8 novembre 1942, a une heure du matin, heure convenue, les commandos passent à l'attaque....Ils neutralisent tous les centres de commandement, civils et militaires d"Alger, les Alliés débarquent à l Ouest et à l Est de la ville....Le plan prévoyait de rejoindre le centre ville en 2 heures et demies, neutralisé par tous les groupes de résistance,.. le General RYDER, commandant en chef des forces armées du débarquement,  soupçonneux de l'efficacité des résistants sur place, change ses plans une fois sur la terre ferme. Les Forces Alliées mettront plus de 15 heures pour soumettre le gouvernement vichyste de l'Amiral DARLAN a cesser le combat....

Durant toute cette longue attente, le Commandant DORANGE, arrive à déjouer et à reprendre toutes les places investies par les resistants, et a permettre à l'Amiral DARLAN et au Général JUIN  de reprendre les commandes de la défense de la ville, jusqu’ à la fin de la journée pour donner ordre par la suite de cesser le combat aux forces vichystes...

Il y a deux victimes parmi les résistants...le Lieutenant Jean DREYFUS et le Capitaine PILLAFORT....Certains résistants peuvent s enfuir, d'autres sont fait prisonniers..

Au soir du 8 novembre 1942, Lucien ADES declare;" Nous rasons les murs. Nous préférons attendre le crépuscule pour quitter nos lieux de retraite. C'est maintenant que commence pour nous la clandestinité.

Aucun ne peut comprendre l’attitude des Américains. Jamais Alger n a été si insolemment aux mains de Vichy..???"

Et Andre ACHIARY qui dit.:"..son souci de voir combien les événements se déroulent a l’ opposé de leurs espoirs...".."Nous, les résistants, une fois notre action achevée et malgré son EXTRAORDINAIRE SUCCES, nous ne représentons plus qu’ un petit nombre de partisans isolés, sans appui, sans moyens ; nous devons faire face a une armée qui, dans sa quasi-totalite, jugerait normal que nous soyons tous fusillés..."

Sur 377 résistants, il y avait 312 juifs...Au soir du 8 novembre 1942, les résistants juifs se sont sentis DUPES et OUTRES...

On pouvait dire le 9 novembre 1942 qu’ après VICHY... c’ était toujours VICHY...

Gozlan Lucien...  d' après le livre de Henri MSELLATI..."Les Juifs d Algérie sous le régime de Vichy".

Pour en savoir d'avantage, le lecteur peut se referer à la conférence de Jacques LEVY organisée par L'A.R.E.S. à Marseille en 2008:"Naissance d'une résistance juive" Cliquer [ICI]  

 (1) Stéphane Aboulker, cinéaste, est né le 15 septembre 1911 à Alger et mort le 15 juillet 1975 à Paris.

 


Démobilisé lors de la Guerre 1939-1940, il retourne à Alger et appartient au réseau d'Astier : opération du 8 novembre 1942. (Avec son frère Raphaël et son cousin José Aboulker, compagnon de la Libération).
En mai 1943, il contracte un engagement pour la durée de la guerre à la première DFL.
Il est nommé sergent-chef par ordre général n°169 du général Brosset en date du 2 novembre 1943.

Acte d'engagement de Stéphane Aboulker dans les FFL en Mai 1943 

Raphaël Aboulker, Stéphane Aboulker et Félix Pillafort à Alger en 1942

 

 

Voici le plan des liaisons téléphoniques a partir du commissariat Central d Alger  situé au boulevard BAUDIN avec les centres de télécommunications et les batiments administratifs et militaires qui ont ete neutralisés par la résistance de l Operation TORCH dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942.

 

______________________________________________

Liste des décorations citées par décision no 281 du ministre des Armées Edmond MICHELET le 22 juillet 1946. Liste transmise par le Général de division JOUSSE du cabinet du ministre des Armées le 2 aout 1946.

Cette liste est exhaustive, les noms d un bon nombre de résistants manquent malheureusement....Parce que, âpres avoir attendu 4 ans,... le general MAST et le General JOUSSE se sentaient redevable envers ...LES OUBLIES DU 8 NOVEMBRE 1942....

LES CITATIONS.....

Corps d Armée.....ABECASSIS RAYMOND, ARFI, ERNEST, ASERA-AUBRY, ASSUS ANDRE, BARRCAND PIERRE, BELLON BATISTE, BERAUD PHILIPPE, BRISSON PIERRE, BRUNEL JACQUES, CARRION RENE, CASIS MARCEL, DARMON ADOLPHE, DIELON NICOLAS, EL GUERALBLI, FABIANI JOSEPH, FIROUSSI ALFRED GAMZON ROBERT, GOZLAN JEAN, COZLAN HENRI, MORALI-DANINOS, MOULIS HENRI, PARERO HENRI, PITSCH GEORGES, RAGER JEAN PIERRE, RAYMOND ALBERT, REBBOUH ROLAND, RECASS ROBERT, ROOL GERARD, SEBAOUN PAUL, SIROT GERARD, TIMSIT GILBERT, TOTAIN PAUL, TRUCHET ANDRE, VOELIN GEORGES.

A l’ Ordre de la Division........ADLER RAYMOND, AICH FERNAND, ALEXANDRE ARMAND, BACRI ROGER, BITOUN GEORGES, CHEMLA PROSPER, COHEN ADAD RAOUL, HAGAY MAXIME, L HOSTIS SUZANNE, MEDIONI GEORGES, MESGUISH HENRI, Mme D ASTIER DE LA VIGERIE, MOULIS RENEE, OUCINAT FERHAT, PENEL BERTHE, QUIBECH JOSEPH, SROSEM JEAN, SEROR ROLAND, SERRA MARIE ROSE, SITT MARCEL, SONIGO GEORGES, SONIGO ISIDORE, THILL JEAN, WITTELSON CLAUDE.

A l’ Ordre du Régiment.......ACHOUCHE SIMON, ADDA CHARLES, ASFES LAZARE, ALBOU MARCEL, ALBOU ROGER, AMRAM VITALIS, ATLAN MAURICE, AYACHE ALFRED, AYACHE SYLVAIN, AZOULAY DAVID, AZOULAY PAUL, BORECH JEAN, BARCHEZYNA ZELIK, BEDJAI GILBERT, BELADINA PAUL, BELAICH PAUL, BELLALOUM GILBERT, BELTZ MARCUS, BENAROUS RENE, BENDAVID SAM, BENHAMOU EDMOND BENHAMOU GEORGES, BENICHOU ARMAND, BERIBI FERNAND, BOUANA ELIE, BOUCHARA FERNAND, BOUCHARA ANDRE, BOUCHARA JOSEPH, CHEMOULI CHARLES, CHOLAL ANDRE, CIOSI JEAN, COHEN ELIEZER, COHEN SAUVEUR, DAHAN PHILIPPE, DERRIDA FERNAND, DJIAN EMILE, DJIAN PAUL, ELBAZE SAUVEUR, FARRAGI ANDRE, FRIANT RENE, GHENASSIA ALBERT, GUEZ MARCEL, HAYOUN FELIX, KAMOUN LUCIEN,KAROUBI EMILE, KARSENTY JOSEPH, KHOLER MAIUS, LAIK EDMOND, LEVY ANDRE, MEDJAR PAUL, MESGUICH JACQUES, MESGUICH WILLIAM, MORGIANA SIMON, NEBLE GEORGES, NIEL ROGER,OSSOSINO LOUIS, OUALID PAUL, OUALID WILLIAM, PAULI PIERRE, PAULIN CHARLES, SAYAG LUCIEN, SCIARI ALBERT, SELLAM ALPHONSE, SELLAM JOSEPH, SERFATI FERNAND, SERFATI JOSEPH, SIKSIK LEON, SMEDJA ROBERT, SMEDJA ALBERT, STROUCH JOSEPH, SULTAN CLAUDE, SUSSAN GEORGES, TEMIME ROLAND, THOMAS MAXENCE, TIBIKA VICTOR, TIMSIT MARTIAL, TRODJMAN ARMAND, TUBIANA GIL, URBANI MARCEL, ZEMMOUR ERNEST.

A l Ordre de la Brigade........AYACHE ALBERT, BARDISSIER ROGER, BELHASSEN MAURICE, BENAIM RENE, BENHAMOU BENJAMIN,BENSIMON LUCIEN, BOILLAT JOSEPH, BOUMENDIL CHARLES, CHEMOULY CHARLES, DESMOULINS ROGER, DURAND NORBERT, EPSTEIN LOUIS, HOBORBOU MARCEL, JAVELLOT CHARLES, KAMOUN ANDRE, MAGOT MARCEL, MARCHETTO PAUL, MATTEI BATISTE, MORALI ROGER, PEROPADRE JEAN M, PETAUTON PIERRE, PLAS RENE, RAYMOND ROBERT, SCHEFFER RENE, SELLAM GABRIEL,TAOUS JACQUES, TEMIME ELIE, THEBOUD HENRI, THOMAS JEAN, TOUITOU GASTON.

____

GROUPE GÉO GRAS

NOMS DES PARTICIPANTS

PRÉFECTURE

AICH Fernand ALBOU Marœl ATLAN Emile ATLANI Henri AYACHE Albert AYOUN Félix AZOULAY Albert BEDJAI Gilbert BENAICHE Paul BENHAYO Jacques BIRIBI Femand BOUCHARA Charles FITOUSSI Alfred GUEZ Eugène GUEZ Fernand JAIS Femand LÉVY André MESGUICH William NENHOMO Benjamin OUALID Sadia PAPERO Henri SEBAOUN Paul SESSAS Georges SMADJA Arsène SULTAN Claude TABET Michel ZERMATI Jacques

GRANDE POSTE

BOUMENDIL Charles CHEMLA Prosper CHEMOULLI CharlesDREYFUS Jean ELBAZ Raphaël GOZLAN Jean GOZLAN Julien KAMOUN André KAMOUN Lucien SlMEDJA Albert TIBIKA Victor TIMSIT Martial

XIXe CORPS

ABRAMI Henri ACHOUCHE Simon ADDA Charles ALBOU Roger AMRAN Vitalis ANKAOUA Robert ASFES Lazare AYACHE Alfred AYACHE Sylvain AYOUN Jacques BAKRY André BELADINA Paul BELALOUM Gilbert BELHACEM Maurice BENAIM René BENAROUS René BENDAVID Sam BENHAMOU Edmond BITOUN Georges BOSHEN Jean BOUANA Elie BOUCHARA André BOUCHARA Joseph CASSIS Marcel COHEN ADAD Raoul COHEN Eliezer COHEN Sauveur DAHAN Philippe DARIDAN Lieutenant DARMON Adolphe DRIGUEZ René FAIVRE Mario FREDJ Fernand GAMZON Robert HINIJAIS Roger LIBINE Germain LOUFRANI Georges MESGUICH J.-C. MESGUICH Jacques MESQUICH Henri MORALI Roger NEBOT René OUALID Paul PILLAFORT Alf. Cap QUIBECH Joseph SIKSIN Léon SMEDJA Robert SONEGON Marcel TAOUSS Jacques TAOUSS Maurice TEDRI Léon TEDRI Maurice TEMIME André TEMIME Elie TEMIME Roland TORDJEMAN Armand ZERAFFA Jean-Claude ZITOUN Jacques

COMMISSARIAT DU Xe

ABOULKER Raphaël ABOULKER Stéphane BOKABORSKI Olivier De ROQUEFORT De SAINT-BLANCAT P. ROBERTY Jean-Louis

RÉSERVE VOLANTE

ADLER Raymond DJIAN Paul EPSTEIN Louis PITSCH Georges SELLAM Joseph SILLAM Gabriel SONIGO Georges    

*********

Liste des résistants non juifs établie par Henri d'Astier de La Vigerie

LE MEUR, ARNAUD, BLATZ, BONNIER DE LA CHAPELLE, BRISSON Gilbert, BURES, CASENAVE, CHEMINEAU, CHESNAIS, COULOMBEL, CROUE, DUREAU, ESCANA, ESPINAY, EVANCU, FAIVRE, GAROVEL, GINESTET, GULDNER, HEINZEIMAN, X, HERELLE, HUSON, KART, DE KLUSENEAU, KOENIG, LAFFONT, LE DIEU DEVILLE, LIMOUSE, LUCAS, LUCCHI, MASECULAR, MATHIEU, MAUROIS, PARISIEN, PASQUINI, PAVIE, PIGNON, POINSSOT, POIGNANT, RAGER, RUSFELDER, SABATIER, SAIM, SIROT, THILL Jean, VARGUES, WAHL, WEBER, TILLY, REYNAUD, Cpt X, Cap. ZURCHER, Lt MARNAT, Cdt MAMO, PIRIOU, PAUPHILET, GIRARDIN, GAVE PELLERIN, GENDRON, AYNESSE, MARTIN, SCHMITT, DELFUGET, GREEBER, NEVEUX, AVIA (1), AVIA (2), ARGHUILLERE, BUCQUET, DUBREUIL, CHARFOI, BRISSON Girard, SIVAL, NABON, FABRER, Caporal BENZAGLAIA, FOHANNO Yves, REPUMEL Louis, BOGOLIN, MENSOUR, BOUCHARDON, OREL,

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On peut se referer à mon article:"Au 11, rue Bab-Azoun à Alger" publié dans Mémoire écrite du site de Morial qui rapporte des souvenirs personnels confrontés à des extraits de témoignages des participants ou de leurds desecndants [LIRE]

 On lira avec interet l'article de Sidney Chouraqui publié dans le magasine Terre d'Israël: "L'opération TORCH - Alger,8 novembre  1942" avec les commen,taires qui s'y rattachent.Cet article est extrait des Chroniques des communautés juives d'Algérie éditées par MORIEL http://www.terredisrael.com/infos/l%E2%80%99operation-%C2%AB-torch-%C2%BB-alger-8-nov-1942-par-sidney-chouraqui/

On peut lire également l'article de Jean Brua :"8 novembre 1942, le grand tournant" paru dans Nice Matin en novembre 1992 à l'occasion du 50ème anniversaire de l'opération TORCH [LIRE]                 

 

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C'est par un hasard incroyable, que j' apprends que la réunion de Cherchell dans la nuit du 23 au 24 octobre 1942 pour organiser le debarquement des Alliés n s'est pas faite à la ferme dont le proprietaire est un résistant en la personne de Jacques TESSIER mais dans une autre lecture on parle de la Ferme SITGES occupee par le résistant Jacques TESSIER.
A Marseille, je connais un monsieur Jean SITGES, c'est le voisin de ma future femme, il sera son temoin a mon mariage. Je lui telephone et , il me précise que la ferme SITGES appartient au frere de son grand pere, riche proprietaire terrien dans la region ouest d Alger. Son grand pere SITGES avait la Compagnie de Navigation des Ets SCHIAFFINO au port d Alger.

Il me déclare qu 'il a recuperé dans une boutique de vieux documents, un Journal de la France qui traite le sujet de l 'Operation TORCH avec des photos de la ferme de son grand oncle ainsi que les photos de divers documents officiels. Alors, bonne lecture avec ces nouveaux documents.

Dans l'excellent reportage d'Hervé Cras, il faut lire le témoignage du general MAST qui raconte la parade militaire que nous voyons sur le boulevard de la Republique a Alger en presence de l'Amiral DARLAN, qui lui présente, sabre au clair , son regiment, et ses pensées personnelles faisant allusion à l' Operation TORCH qui aura lieu seulement quelques jours plus tard.

(le general Mast raconte dans son ouvrage que le 29 octobre 1942, au cours d' une prise d' armes en l' honneur de l 'Amiral DARLAN alors en voyage officiel à Alger, il presente sa division a celui ci et declare:"En ma qualite de commandant de la division, je presentai les troupes qui defilerent devant l' amiral sur le front de mer; à la fin du defilé, je poussai mon cheval a quelques pas du commandant en chef et le saluai du sabre, d'un geste large, en pensant, non sans ironie, que dans quelques jours, je lui menagerai une fameuse surprise...") *

*cité par Henri Msellati

Lucien Gozlan

Pour lire "Le journal de la France" cliquer sur le lien  journal-de-la-france.pdf

Ce documentaire de Christophe Muel , diffiusé par France 5,  relate les opérations militaires de l'opération Torch et de la resistance d'Alger.Des resistants comme José Aboulker ou Bernard pauphilet sont venus apporter leur témoignage.A aucun moment, il n'est fait mention de la reistance juive.

 

 

Commentaires (31)

 

1. gozlan lucien Sam 09 Mars 2013

Paul, merci pour votre precieux temoignage,
La liste presentee est exhaustive, le travail de memoire que nous effectuons avec MORIAL et MORIEL en ISRAEL s est donne comme objectif de se rapprocher au plus pres des chiffres annonces dans plusieurs ouvrages relatant l Operation TORCH du 8 novembre 1942.
Il est a noter que c est seulement le 7 novembre 1942 que les convocations ont ete envoyees aux groupes d auto-defense de la Salle Geo GRAS, commandes par leurs chefs Andre TEMINE, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN, ces groupes d auto-defense etaient cloisonnes par le secret et c est seulement au moment de passer a l attaque qu ils se sont decouverts faisant parti du meme reseau.
Merci pour votre cooperation dans ce travail de memoire qui devrait aboutir a un HOMMAGE pour tous ces Heros d une nuit et d un jour qui, au peril de leur propre vie, ont donne la possibilite aux forces Alliees de debarquer a Alger dans les meilleures conditions possibles.

 

2. Paul Molkhou Sam 09 Mars 2013

Je fais partie des oubliés du 8 novembre1942 non cité dans cet article par
manque de renseignements-. J'ai fait partie du groupe Morali Daninos qui a neutralisé un commissariat rue Bruce avant de prendre possession du Palais d'Hiver avec notre chef de section SIROT. J'ai été arrêté vers 6 heures du matin par les gardes mobiles avec mes camarades et conduit l'après midi à la prison de Barberousse où je suis resté 5 jours avant d'être libéré par les américains. J'ai été décoré de la croix de guerre à l'ordre de la Brigade en 1947. A ma sortie j'ai rejoints Mrs THUYL,future épouse du colonel John KNOX attaché militaire auprès de Robert Murphy Consul général des Etats Unis et collaboré avec le commissaire ACHIARY à la Casa Italiana Boulevard Victor Hugo à Alger.
J'ai rejoints quelques mois plus tard l'Armée Française où j'ai été admis après concours dans l'Armée de l'Air comme officier de liaison auprès des forces américaines. C'est ainsi que j'ai participé aux campagnes de Corse de France et d'Allemagne. J'ai été démobilisé fin 1945 et repris mes études à la Faculté de Médecine, études interrompues dés 1941 par les lois de Vichy.


 

3. lila 93 (site web) Mar 29 Jan 2013

Je suis une humble ,une petite,une sans importance j'avais 8 ans en 1942 en Algérie mon Pays natal,j'ai souvenir très précis du débarquement ,pour nous ds le Dpt de Constantine ont débuté des bombardements meurtriers (la côte méditerranéenne).J'ignorais tout, absolument tout, de ces épisodes que je viens de lire ,merci de les rappeler .Je ne suis pas de confession juive mais j'ai tjrs été admirative devant le courage de ce peuple si maltraité et qui néanmoins à chaque fois a rélevé la tête donnant un éternelle leçon au reste du Monde.Gloire à toi Israel

 

4. Richard PASQUIER Dim 11 Nov 2012

Il y a trente-cinq ans, jeune chef de clinique à Beaujon, j'étais le correspondant cardiologue du service de neurochirurgie, dont le chef était le Pr J. Aboulker et nous parlions souvent lors de mes visites. Je savais vaguement qu'il avait "fait une belle guerre", mais Wikipédia n'existait pas et je m'intéressais surtout à la médecine. Et lui ne disait rien de son passé...
Plus tard, j'ai appris qu'il était Compagnon de la Libération, et que l'équipe qu'il avait constituée, en grande majorité composée de jeunes Juifs algérois, avait pris pendant plusieurs heures le contrôle des centres névralgiques d'Alger, permettant au débarquement américain de se dérouler, contrairement à ce qui se passait au Maroc, sans opposition de la part des troupes de Vichy. Ces quelques heures gagnées ont joué un rôle considérable dans la bascule de l'Afrique du Nord dans le camp allié. Puis José Aboulker avait repris ses études de médecine. Mon précédent patron, le Professeur Vic Dupont, chef de service de réanimation médicale à Claude Bernard, avait été chef de réseau de Résistance ("ceux de la Libération") et déporté à Buchenwald. Je n'en avais rien su non plus. Dans ma vie professionnelle j'ai rencontré, médecins ou patients, plusieurs de ces héros discrets, résistants ou Justes, qui n'avaient "fait que leur devoir" et n'en tiraient pas la moindre gloriole. Je profite de ce 70e anniversaire de l'opération Torch pour leur rendre hommage: ils ont sauvé l'honneur de la France.

Richard Prasquier

 

5. gozlan lucien Ven 09 Nov 2012

Bonjour, aujourd hui 9 novembre.
Bonjour a Huguette, Nelly, Josette, Davido, Chantal, Floflo et Marie Christine et bonjour a tous ceux qui viendront nous rendre visite.
Hier, pas le temps de rester discuter avec vous, c etait au rendez vous des souvenirs d Alger, le bus nous attendait a 8 heures 30 on est parti a 9 heures, a la deuxieme halte j ai fait connaissance enfin avec Nelly, elle n habite pas le meme quartier que moi, super content de la connaitre, elle m a dit qu elle se rappelle de ma soeur en classe avec elle a la rue Rochambeau. En Israel, il y a un gros probleme c est les deplacements en voiture. On dit qu il y a trop de voitures pour un si petit pays alors c est des attentes interminables, on a mis trois heures pour faire meme pas 200 km. Partis a 9 heures on est arrive pile a midi, pour visiter le Musee de la resistance. dans le trajet, j ai propose de raconter l histoire des resistants qui ont permis, le 8 novembre 1942, aux Americains et aux Anglais de debarquer a cote de chez nous, a la Pointe Pescade et a Sidi Ferruch et de l autre cote au Cap Matifou, c etait un retour en arriere de 70 annees, j ai 10 mois mais comme j aurais aime etre plus grand pour etre temoin d une histoire pareille. tout le monde etait etonne de cette belle histoire, de petit jeune avec des armes ridicules, juifs et non juifs, pres de 400 resistants et il y avait meme 2 arabes, qui ont neutralise pres de 30.000 soldats stationnes a Alger pendant toute la duree du debarquement a Sidi Ferruch et aussi a l ouest au Cap Matifou. Je pense avoir satisfait par mon histoire, la curiosite de l ensemble des participants presents dans le bus.
Arrives au Musee, on nous commente la presentation et on nous fait visiter l espace des enfants...dechirant..,.ensuite un film qui nous montre les fondateurs du Kibboutz-musee, des anciens deportes des camps d exterminations...Pour l autre visite on manque de temps, il faut reprendre le bus, direction Natania, et la encore des embouteillages monstres, deux heures pour faire 80 km, on part il est 16 heures on arrive a 18 heures. La nuit tombe maintenant 17 h 30.
C est une salle de conferences un peu moins spacieuse qu en fevrier, on arrive, nos places sont reservees, on nous a place aux trois derniers rangs, on nous souhaite la bienvenue, la salle est complete, il y a meme des personnes qui seront placees sur des chaises d appoints. On presente la raison de cette commemoration, 70 eme anniversaire du debarquement des Allies, la population d Alger est heureuse d etre liberee du gouvernement des collaborateurs des allemands. On devait se faire un devoir de memoire de leur rendre Hommage. On n a pas oublie...????
Nous, on est venu d Ashdod, il faut donc repartir, le bus telephone a la responsable du tioul, on a encore 1 heure pour retourner a la maison on a rate la fin de la conference. Il est 21 heures 30 c etait une journee interessante pour notre histoire a Alger, on apprend a tout age.

 

6. Hassenn (site web) Jeu 08 Nov 2012

im from tunisia and i want to know if there is any veterans are coming to cartage cemetry ,,,i realy want to share some information with ww2 warriors that fight in tunisia

 

7. said chitour Mar 06 Nov 2012

je suis Algérien, guide touristique et journaliste, je fait maintenant des tours pour des touristes américains et britanniques de cette fameuse journées du 08 novembre 1942.
bravo a tous les résistants contre le nazisme, juive,musulman ou français
même si je suis née en 1964 a Alger 
natif de la clinique de St Anne au golf,j"ai grandit au quartier du ruisseau,et le jardin d"essai pas loin de belcourt

 

8. Georges Levy Dim 04 Nov 2012

Shalom,,

J'ai lu avec intérêt votre site.

Je cherche une photo du mur de cette Grande Poste (Coté rue Alfred Lelluch) où fut apposée par le Comité de Libération(1), assez tard d'ailleurs, avec la plaque en souvenir du Lieutenant Dreyfus*, assassiné le 8 Novembre 1942, par un sbire de Vichy.
Dreyfus avait pour mission de contrôler le central téléphonique de La Grande Poste,
et c'est sur ses marches qu'un infâme policier pétainiste lui tira dans le dos après que les pour-parler pour lui livrer l'entrée névralgique échoua. Cet assassin, comble de l'horreur, fut décoré alors par ses supérieurs.
Immédiatement avant l'indépendance, cette plaque dont j'ai le souvenir ému et précis fut détruite*, mais n'en retrouve aucune trace photographique.
* Peut-être par d'anti-gaullistes ou par le FLN qui s'est acharné de détruire tout souvenir français. ( A signaler que Jean Dreyfus avait un frère, Roger, engagé au Tchad où il fut tué dans une opération de police ).
* Le même jour où fut aussi assassiné le Commandant Pillafort, Blvd Baudin, en face du Commissariat Central. Un buste du Capitaine Pillafort, coiffé d'un casque de tankiste, fut érigé à Alger à l'angle des rues Jean Rameau et Lulli, proche du Blvd Baudin..

 

9. JAIS Paul Mer 24 Oct 2012

Bonjour à tous 
Mon père Jais Maurice, transitaire à Alger. (décédé en 1978) nous parlait de son "séjour" en Tunisie en 1942-43 dans un camp réservé aux Juifs. (Pionniers)
Puis je avoir des informations sur cette période.
Bonne commémoration 
Félicitations pour votre travail de Mémoire

 

10. gozlan lucien Jeu 18 Oct 2012

2. Roger Ouahnon (Ben Nun) Mar 16 Oct 2012

Je suis ne a Oran en 1952 . Je n'avait que 10 ans quant on s'est enfuis (1962) mais je me souviens de tout . Ma mere nee en 1923 a Oued Imbert m'a raconte souvent ce qu'elle a vecu avec ce debarquement allie alors qu'elle avait 19 ans et habitait a Oran . Ca allait tres mal et meme au marche noir on ne trouvait rien a manger : elle avait ete chassee de l'ecole et tous les biens des juifs avaient ete confisques . La peur regnait partout : ma mere avait recu ainsi que toute sa famille une convocation pour se presenter a la Mairie afin de porter l'etoile jaune pour le 8 Novembre 1942 (incroyable mais vrai !!!) . Dans la nuit il y a eu un bombardement de canons epouvantable avec un bruit terrible venant surtout du port ...Le matin tout c'est calme des avions ont survole la ville en versant des milliers de tracts ecris en francais et il etait ecris " Nous sommes les allies , nous sommes vos amis n'ayait pas peur et restez tranquillement chez vous : vous etes libres " . Le meme jour les americains ont donne des vivres a la population jusque la affamee , les americains etaient applaudis par tous (enfin presque !) 
ils etaient beaux et propres , parfaitement organises et defilaient dans les rues en saluant la population . Dans les synagogues les soldats juifs venaient prier se melant a la foule : et les juifs se disputaient pour les inviter a passer shabath chez eux . Mon grand pere invita un jeune officier juif et ma mere perfectionnat ainsi son Anglais car il revint regulierement tous les shabaths chez mon grand pere . Ma mere fut employee comme secretaire bilingue par les americains ce qui lui permit d'aider sa famille . Tout s'ameliora peu a peu et ma mere qui a aujourd'hui 89 ans , est toujours persuadee que c'est Dieu lui meme qui est intervenu ce 8 novembre pour les sauver de l'humiliation et du pire...Je le crois aussi .

 

11. Moha Hélène Mer 17 Oct 2012

Merci à M. Gozlan de rappeler à nos mémoires par ce récit magistral ces humbles héros qu'ont été ces résistants, ainsi que ceux restés dans l'ombre et qui ont oeuvré pour "l'opération Torch".

 

12. gozlan lucien Mer 03 Oct 2012

Paule bonjour,
Il a ete rajoute en bas de page, la liste des participants de la salle Geo Gras.
Cette liste serait plutot a placer dans l enumeration des missions des sections de chaque secteur A. B. C. D. E. pour l operation TORCH..qu en pensez vous..?????

 

13. Paule Atlan Dim 30 Sept 2012

Il faudrait que la liste des résistants cités par Edmond Michelet soit complétée car elle ne comprend que les "soldats", il manque les civils dont ceux du cercle Géo Gras

 

14. Cohen Olivier Dim 16 Sept 2012

Je suis d accord avec Paule Atlan ce serait bien de pouvoir envoyer leur photo. Je suis en train ce faire numériser une photo de mon grand père en prévision. 
Chanah Tovah a tous
Olivier

 

15. Corrado jean-claude Lun 10 Sept 2012

Bravo à Lucien Gozlan pour toutes les initiatives prises relatives à la commémoration du 70è anniversaire du 8 nov.1942 ( opération Torch).
Bravo aussi à lui pour tous ses commentaires intelligemment étayés avec des descriptions historiques remarquables.
Je suis fier pour lui et faire parti de ses connaissances.

 

16. gozlan lucien Dim 09 Sept 2012

Pour Paule et Olivier, bonjour
Bravo pour vos initiatives, je suis certain qu elles vont se realiser...!!!!! 
La fille de Leon SIKSIK n etait meme pas au courant de ce qu avait fait son pere...???/Elle en retire une fierte et un emerveillement que son pere a fait un tel acte de courage au risque de sa propre vie...
Je viens d avoir monsieur TIMSIT Martial au telephone, contactez le ainsi que monsieur PAUPHILET Bernard, qui nous a envoye ses notes personnelles avec documents authentiques de l ordre de mission signe par le Lt Colonel JOUSSE, ainsi qu une note sur des bons d essence je crois.....tres interessant...
Une autre information d un non juif un certain monsieur HOCHE avec des documents authentiques de son pere qui a participe a l Operation TORCH....
Enfin, de beaux temoignages en perpective....???
J ai reconstitue l organigramme de l Operation TORCH avec tous les hauts grades militaires et personalitees civiles ainsi que les opposants vichysistes militaires et civiles, les missions. les groupes, les sections avec les noms des resistants sur chacune des missions...je pense avoir fait un bon travail....
J espere qu il servira a ce projet evenementiel.......amen..!!!!

 

17. Atlan Paule Dim 09 Sept 2012

Pour aller dans le sens d'Olivier Cohen à propos de son grand-père, nous pourrions publier la photo de chacun des Résistants de la liste suivante "Noms des compagnons cités par décision no. 28l du Ministre des Armées Edmond Michelet le 22 Juillet 1946, Transmis par Ie Général de Division Jousse du cabinet du ministre des Armées le 2 Août 1946" 
(où Fernand Bouchara est cité à l'Ordre du Régiment)
J'ai la photo de mon père que j'enverrai si l'idée est acceptée par d'autres enfants ou petits-enfants, ce sera notre manière de ne pas les laisser dans l'oubli.

 

18. gozlan lucien Sam 08 Sept 2012

Olivier bonjour,
bravo pour ton temoignage, tu peux prendre contact avec moi sur mon mail, il est inscrit en page d accueil de ce site, a l annonce de la commemoration du 70eme anniverssaire de l Operation TORCH du 8-11-1942 qui sera realise au Musee de la resistance juive a Naharya en Israel. 
Ton grand pere a recu la medaille a l ordre du regiment par decision du ministre des armees Edmond michelet le 22-7-1946...pour avoir participe a l Operation TORCH pour aider les Allies au debarquement en AFN.....Nous allons rendre Hommage a tous ces oublies en racontant leur veritable histoire dont certains ont ete mis en prison par l armee paitainiste de l epoque.

 

19. Olivier Cohen Sam 08 Sept 2012

bonjour
Je suis le petit fils de Fernand Bouchara qui a lui aussi pris part au putsh du 8 Novembre 1942 destiné a neutraliser les forces vichystes pendant le debarquement allié. Il faisait partie du mouvement de resistance Combat Outre Mer et a fait partie du groupe qui a neutralise l amiraute. Il a rejoint les resistants a l Amirauté après avoir effectué une mission sous les ordres de Mr le commissaire Achiary. Est ce quelqu un sait s il y a un mémorial ou une liste sur lequel sont inscrits les noms des combattants du 8 Novembre 1942 pour que je puisse faire inscrire le nom de mon grand père? 
Merci et Chalom et Salut amical a tous

 

20. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Mario FAIVRE, chef de groupe pour la mission de neutraliser le XIXeme CORPS manifeste sa deception.." Le Commissaire Andre ACHIARY, present dans la mission de neutraliser le Prefet Emmanuel TEMPLE a la Prefecture d Alger, en compagnie d Emile ATLAN chef conjoint des resistants de la salle GEOS GRAS,... lui fait part de son extreme souci de voir combien les evenements se deroulent a l oppose de leurs espoirs....."..."Nous, les resistants, une fois notre action achevee et malgre son ..EXTRORDINAIRE SUCCES..., nous ne representons plus qu un petit nombre de partisans isoles, ..SANS APPUI,..SANS MOYENS..; nous devons faire face a une armee qui ,..DANS SA QUASI-TOTALITE, jugerait normal que nous soyons....TOUS FUSILLES...!!!!!!

 

21. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Au soir du 8 novembre 1942 a Alger voici ce qu ecrit Lucien ADES, participant a l accueil des Forces Alliees a Sidi Ferruch....."Nous rasons les murs. Nous preferons attendre le crepuscule pour quitter nos lieux de retraite. C est maintenant que commence pour nous la clandestinite. AUCUN ne peut comprendre l attitude des AMERICAINS..????Jamais Alger n a ete si insolemment aux mains de ...VICHY..!!!!

 

22. gozlan lucien Jeu 06 Sept 2012

Pour Pierre,
Merci pour votre temoignage sur le sujet de l Operation TORCH,...j attends, je l espere de tres nombreux temoignages par les descendants en ligne directe, sur tous ces resistants d un jour et d une nuit, dont les suites de leur action glorieuse a ete minimisee par l Amiral DARLAN, le General JUIN, le General NOGUES, le Gouverneur General Yves CHATEL......
Tous fervents partisants de l Administration politico-militaire de l ETAT FRANCAIS du Marechal PETAIN........Apres le 8 novembre 1942, on pouvait dire.....Apres PETAIN c etait encore PETAIN...!!!!!!!
C est seulement en 1946, grace a l intervention du general Mast qui se sentait redevable aupres de tous Ses... "Compagnons du 8 novembre 1942..." que tous ces heros ont recu de la Republique Francaise, et cela bien entendu dans une manifestation informelle, des remises de medailles militaires pour faire Honneur a leur courage, au peril de leur propre vie.....

 

23. Pierre Atlan Mer 05 Sept 2012

Je suis le fils de Emile et Florence Atlan je me souviens tres bien cette nuit du 7 Novembre 1942, ou les resistants ont passes la soiree dans notre appartement du 11 rue Babazoun et a l'eure prevus ont bus le champagne et sobnt p[artis pour sesire la prefecture, la radio, le commisseriat et la Post. Les resistants arretes ont etes relaches uniquement par l'aide des Canadiens qui sont intervenus au tribunal militaire.

 

24. gozlan lucien Jeu 30 Août 2012

pour Richard...
Ecrire en recherche,.. Bedeau..internement des juifs Algeriens sous la France libre.... et vous avez la liste...vous pouvez demander a rajouter le nom de votre papa...
Lucien.

 

25. gozlan lucien Jeu 30 Août 2012

Pour Richard Amsellem,
pour le camp de bedeau, oui il existe une liste, se renseigner aupres de monsieur Norbert BELANGE,.."quand Vichy internait ses soldats Juifs d Algerie...Bedeau, sud oranais, 1941-1943 "
Taper sur wikipedia le camp de bedeau...
Si vous possedez des temoignages ecrits ou alors racontez son histoire...

 

26. AMSALLEM RICHARD Jeu 30 Août 2012

Bonjour 

Mon père a été interné à Bedeau avec mes oncles,je me pose la question de savoir s'il existe un liste des juifs du camps.
Bravo pour votre initiative ,car il ne faut pas oublié ou banalisé ce qui c'est passé rn Algerie

AMSALLEM RICHARD

 

27. David MEDIONI Lun 27 Août 2012

Mazel tov pour cette initiative

Pour que jamais nous ne les oublions

Bravo à Lucien Gozlan ainsi qu'à Morial/Moriel

 

28. gozlan lucien Dim 19 Août 2012

Bonjour Roger et shavoua tov.
Oui il y a deux noms...Morial en France et Moriel en Israel....Il est peut etre question de celebrer la commemoraton du 8 novembre 1942 egalement en France et la ce sera MORIAL qui aura cette responsabilite.
Pour maitre Benichou et monsieur Zenouda, je ne comprends pas cette interrogation>??????
Pour le debarquement simultane Casablanca, Alger et Oran....oui, le plan prevoyait un debarquement simulatane,.... Seule la resistance algeroise avait fait un sans faute sur tous ses objectifs.
On va donc raconter la veritable histoire de l OPERATION TORCH et des OUBLIES de cette nuit du 7 au 8 novembre 1942.

 

29. roger ouahnon Sam 18 Août 2012

Pardon Lucien : pour quelle raison seul le debarquement a Alger est evoque alors que les allies ont debarque simultanement a Casablanca , Alger et Oran . A Oran le chef de la resistance (Juif lui aussi) a du annuler l'operation a la suite d'une trahison maladroite . Les canons des generaux fideles a Petain ont provoque d'enormes pertes aux allies .

 

30. roger ouahnon Sam 18 Août 2012

Mon cher Lucien : Bravo pour le magnifique site mais je suis surpris de voir apparaitre 2 noms - Moriel et Morial (???) pour le meme sujet : ce n'est pas saint . Rassure moi en me confirmant que Jean Charles Benichou et Julien Zenouda seront a vie les presidents et vice-presidents de la memoire des juifs d'Algerie comme ils le meritent . Avec tous mes souhaits de reussite et de SHAVOUA TOV .

 

31. gozlan lucien Lun 06 Août 2012

Mazel tov pour la COMMEMORATION du 70eme ANNIVERSAIRE DU 8 NOVEMBRE 1942 au Musee BEIT LOHAMEI HAGUETAOT a NAHARYA en Israel

 

 

OPERATION TORCH

8 novembre 1942

 

 

Pratiquement ignorée de la mémoire collective française, l’opération TORCH fut le tournant décisif de la seconde guerre mondiale. Elle permit le 8 novembre 1942 l’arrivée des alliés à Alger. Elle n’a été possible que par l’action téméraire de moins de 400 jeunes résistants qui, la nuit précédente, prirent le contrôle de la ville durant 24 heures pour permettre à plus de 100 000 soldats américains de débarquer, sans trop de dégâts.

 

Quelques jours auparavant, dans la nuit du 23 au 24 octobre, les représentants de la résistance algéroise avaient rencontré, dans le plus grand secret, des émissaires anglais et américains pour décider des modalités du débarquement sur la côte africaine. Les résistants devaient neutraliser durant plusieurs heures tous les points stratégiques d’Alger et arrêter les chefs de Vichy pour permettre aux alliés de débarquer avec un minimum de perte.

 

Le 7 novembre 1942 la BBC diffusa le message codé suivant : «  Allo Robert… Franklin arrive ». C’était le signal. A une heure du matin la résistance passa à l’attaque, avec très peu d’armes. Sur un millier d’hommes attendus, seuls 377 étaient là.

En très peu de temps ils prirent le contrôle de tous les lieux stratégiques d’Alger en faisant prisonnier le Général Juin et l’Amiral Darlan. 

 

Pendant ce temps, à l’insu des pétainistes, le débarquement commençait sur les plages près d’Alger. Mais le temps était très mauvais, beaucoup de chaloupes se retournèrent et un certain nombre de soldats américains périrent. Traumatisé par ces pertes, le général Ryder se mit en route vers Alger, avec beaucoup de retard.

 

Cétait l’angoisse parmi les résistants, mal armés, à qui l’on avait demandé de tenir deux heures seulement. En effet, après l’effet de surprise, les troupes vichyssoises réagirent, elles libérèrent le Général Juin et l’Amiral Darlan, retenus prisonniers à la villa des Oliviers, sur les hauteurs d’Alger, et reprirent un par un les lieux tenus par les insurgés, s’imaginant qu’il s’agissait d’un simple complot local. Qui aurait pu imaginer un seul instant que l’Amérique encore sous le choc de l’attaque de Pearl Harbour ait pu si vite passer à la contre offensive.

 

Les attaques pétainistes s’intensifièrent, Vichy n’avait toujours pas compris que les alliés étaient aux portes d’Alger. Les insurgés devaient encore tenir pour permettre aux troupes de la coalition de terminer l’encerclement de la ville. Mais ils étaient peu armés, ils allaient être laminés. Les positions devenaient indéfendables, avec des blessés et des morts, tels le lieutenant Jean Dreyfus et le capitaine Pillafort. La résistance algéroise était en train de sombrer. Combien de temps pourrait-elle encore tenir. Au port, les combats étaient violents et les résistants durent se replier en laissant plusieurs victimes.

Mais le miracle eut lieu et en début de soirée les alliés entraient à Alger et Vichy capitulait.

Sans le courage et la volonté d’une poignée de jeunes gens prêt à donner leur vie pour la liberté, le débarquement américain, vue les conditions climatiques épouvantables, avec ces nombreuses chaloupes renversées, n’aurait vraisemblablement pas réussi. Il est à noté que sur ces 377 résistants, 312 étaient des français de confession juive.

   Dr Didier Nebot

   Président d’honneur de MORIAL

 

 

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Ci-dessous trente témoignages de personnes ou de proches ayant participé à l’OPERATION TORCH et dont l’association MORIAL, mémoires et traditions des juifs d’Algérie, est dépositaire sur son site.

 

Remerciements à Monsieur Lucien Gozlan pour son implication dans la récolte de ces témoignages.

Notons aussi l’association « Les compagnons du 8 novembre 1942 », 133 rue du château 75014 Paris, dont Madame Nicole Cohen Haddad est la Présidente. L’objectif de l’association est d’entretenir la mémoire de cette résistance par des actions de tout ordre (conférences, interviews, recherches d’archives et de témoignages sur l’opération TORCH etc…)

 

 


1- ABOULKER José: LES CAHIERS FRANÇAIS n°47 du mois d’août 1943 ; LA PART DE LA RESISTANCE FRANCAISE DANS LES EVENEMENTS DE L’AFRIQUE DU NORD https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/785-aboulker-jose-les-cahiers-francais.html

 

2- ANANOU Maurice (fils de Gilbert ANANOU) - Travail de mémoire, opération "TORCH" du 8 novembre 1942.

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/125-temoignage-maurice-ananou-operation-torch.html

 

3- ASSUS André - "Le 8 novembre 1942 à Alger"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/127-temoignage-andre-assus.html

 

4- ATLAN Pierre : CE SOIR NOUS ALLONS BOIRE DU RHUM ET DU COCA COLA

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/126-temoignage-pierre-atlan.html

 

5- BELL Léon : Un regard d’enfant sur TORCH
https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/128-temoignage-leon-bell.html

 

6- BENSADOUN Roger : Mon père, Henri Bensadoun, Français Israélite Officier d’active dans l’armée de l’Air.

https://www.morial.fr/temoignages-3/temoignages-operation-torch/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/130-temoignage-roger-bensadoun.html

 

7- BENSOUSSAN Albert : Opération Torch : "temps de chien sur Alger"

https://www.morial.fr/temoignages-3/guerre-39-44/828-operation-torch-temps-de-chien-sur-alger.html

 

8- BOKANOWSKI Olivier : transcription-d-une-conversation-entre-olivier-bokanowski-et-le-general-giraud

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/1234-operation-torch-transcription-d-une-conversation-entre-olivier-bokanowski-et-le-general-giraud.html

 

9- COHEN Olivier Daniel Mon grand père Fernand David Bouchara, un résistant d’Afrique du Nord

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/134-temoignage-olivier-daniel-cohen.html

 

10- DEVASA Pierre : « Un enfant de Blida, le 8 novembre 1942"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/135-temoignage-pierre-devasa.html

 

11- FANFANI (Hugues) et Paul RUFF: La première libération: la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/136-temoignages-de-hugues-fanfani-et-paul-ruff.html

 

12- GOZLAN Lucien Colonel Pouzadoux : Préparatif du débarquement d’Afrique

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/784-gozlan-lucien-colonel-pouzadoux-preparatif-du-debarquement-d-alger.html

 

13- GOZLAN Lucien Les "Oubliés du 8 novembre 1942"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/193-lucien-gozlan.html

 

14- GOZLAN Lucien : 11 rue bab azoun

https://www.morial.fr/temoignages-3/temoignages-ecrits/99-lucien-gozlan-11-rue-bab-azoun-a-alger.html

 

15- GOZLAN Julien "Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la Grande Poste d'Alger"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/137-temoignage-de-julien-gozlan.html

 

16- GOZLAN Michèle Témoignage sur son père Jean GOZLAN recueilli par Lucien GOZLAN

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/138-temoignage-de-michele-gozlan.html

 

17- HOCHE Christian "Le Revenant" Témoignage posthume du sous-lieutenant Paul Hoche

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/140-temoignage-christian-hoche.html

 

18- KARSENTY raya Ginette : témoignage sur son frère Bernard Karsenty, recueilli par Lucien GOZLAN

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/141-temoignage-de-raya-ginette-karsenty.html

 

19- MOLKHOU Paul Le Débarquement allié du 8 novembre 1942 ou la "TORCH opération"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/144-temoignage-paul-molkhou.html

 

20- GENERAL MONSABERT : BLIDA, Novembre 1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/143-temoignage-general-monsabert.html

 

21- PAUPHILET Bernard Témoignage sur la préparation et l'exécution du débarquement du 8/11/1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/145-temoignage-bernard-pauphilet.html

 

22- REBOUH Bernard Le 8 novembre 1942 à Alger tel que je l'ai vécu

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/201-bernard-rebouh.html

 

23- ROSHEM Jean Neutralisation du 19e corps d'armée, Place Bugeaud à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/147-temoignage-de-jean-roshem.html

 

24- SALINAS Alfred Action du vice consul Knight dans la préparation du 8/11/1942 à Oran "Le client du Grand Hôtel"

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/149-temoignge-d-alfred-salinas.html

 

25- SERRA RIBOULET la rencontre de Messelmoun

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/768-gozlan-lucien-la-rencontre-de-messelmoun-d-octobre-1942.html

 

26- SEBAOUN Paul La Résistance Juive Algérienne

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/174-temoignage-paul-sebaoun.html

 

27- SEROR Michelle Le 8 novembre 1942 à la Pointe Pescade

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/150-le-8-novembre-1942-a-la-pointe-pescade-temoignage-de-michelle-seror.html

 

28- SIKSIK Danielle Témoignage sur son père Léon SIKSIK

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/151-temoignage-de-madame-dany-siksik.html

 

29- TILLY Félix ET CHESNAIS Pierre L'action du groupe des Bretons à Alger

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/148-temoignages-de-felix-tilly-et-de-pierre-chesnais.html

 

30- ZERMATI JACQUES Quelle merveilleuse nuit des "DUPES" ! 7/8 novembre 1942

https://www.morial.fr/45-temoignages/somm-operation-torche/temoignages-operation-torch/152-temoignage-de-jacques-zermati.html

 

 

 

 

Liste alphabétique des auteurs

ABOULKER JOSE: LES CAHIERS FRANCAIS

ANANOU Maurice (fils de Gilbert ANANOU) - Travail de mémoire, opération "Torch" du 8 novembre 1942.

ASSUS André  - "Le 8 novembre 1942 à Alger"

ATLAN Pierre

Conversation entre Olivier Bokanowski et le Général Giraud le 27 Novembre 1942

BELL Léon  - Un regard d’enfant sur "Torch"

BENSADOUN Roger - Mon père, Henri Bensadoun, Français Israélite Officier d’active dans l’armée de l’Air.Mon père Henri Bensadoun, français israélite, officier d'active dans l'armée de l'air

(de) BOISHERAUD Pierre: - Sélection d'archives concernant son père Bernard, officier d'Etat Major du Général de Monsabert lors de la l'organisation de l'Opération Torch

COHEN Olivier-Daniel  -  Mon grand père Fernand David Bouchara, un résistant d’Afrique du Nord

DEVASA Pierre  -  "Un enfant de Blida, le 8 novembre 1942"

FANFANI (Hugues) et Paul RUFF - La première libération: la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger

GOZLAN Julien  :- "Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la Grande Poste d'Alger"

GOZLAN Lucien  - : Les "Oubliés du 8 novembre 1942"

GOZLAN Lucien : Colonel Pouzadoux - préparatif du débarquement d'Alger

GOZLAN Michèle - Témoignage sur son père Jean GOZLAN recueilli par Lucien GOZLAN

HOCHE Christian  - "Le Revenant" : témoignage posthume du sous-lieutenant Paul Hoche

KARSENTY Raya-Ginette  - Témoignage recueilli par Lucien GOZLAN

LE NEN Georges  -: "L'entrevue de Cherchell" à Messelmoun le 21 octobre 1942

MOLKHOU Paul  - Le Débarquement allié du 8 novembre 1942 ou la "TORCH opération"

Général MONSABERT - Témoiganges extraits de "Hommage au Général de Goislard de Monsabert"

PAUPHILET Bernard  - Témoignage sur la préparation et l'exécution du débarquement du 8/11/1942  

REBOUH Bernard  - Le 8 novembre 1942 à Alger tel que je l'ai vécu

ROSHEM Jean  - Neutralisation du 19e corps d'armée, Place Bugeaud à Alger

SALINAS Alfred - Action du vice consul Knight dans la préparation du 8/11/1942 à Oran "Le client du Grand Hôtel"

SEBAOUN Paul   -  La Résistance Juive algérienne

SEROR Michelle  - Le 8 novembre 1942 à la Pointe Pescade

SERRA-RIBOULET Jocelyne : La rencontre de Messelmoun d'octobre 1942

SIKSIK Dany  - Témoignage sur son père Léon SIKSIK

TILLY (Félox) et de Pierre CHESNAIS : L'action du groupe des Bretons à Alger

ZERMATI Jacques  -  Quelle merveilleuse nuit des "DUPES" ! 7/8 novembre 1942

 

 

 

Jacques Zermati fait partie de l'équipe fondatrice d'Alerte aux Réalités Internationales (ARI).

Elle se retrouve en grande partie dans le Club Réalités Internationales de notre association.

Jacques Zermati nous a confié quelques-unes des pages de son "Histoire" qu'il a écrite à l'intention de sa famille et de ses amis les plus proches. Il a commencé sa vie d'homme par une action d'éclat proprement incroyable : la "prise" de la préfecture d'Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, ce qui a permis aux Américains de débarquer sans encombre sur la terre algérienne et d’amorcer le processus qui allait conduire à la libération de notre pays.

La scène se passe le 6 novembre 1942 à Alger. L’étudiant en droit, Jacques Zermati, est invité à se présenter chez le Docteur Aboulker...

Dix-sept heures, je monte l'escalier du 26 de la rue Michelet, sonne à la porte du professeur Aboulker. On m'introduit dans une pièce où il y a déjà beaucoup de monde. De ci de là, un visage familier émerge dans le brouillard de la fumée des cigarettes. Un Colonel très distingué, aux cheveux blancs, se trouve près de la fenêtre. Il prend la parole, se présente. C'est le Colonel Jousse, major de la place d'Alger. Je suis très surpris de le voir là. Il fait le point, ce n'est pas très réjouissant.

 

«Six cents hommes ont répondu à l'appel au lieu des huit cents sur lesquels nous comptions.»

Il ne sait pas, à ce moment, que nous ne serons que deux cent cinquante à trois cents ce soir .....

Pas de mitraillettes ! Nous ne disposerons que de fusils Lebel datant de la dernière guerre et de cinq cartouches par arme. Six cars au lieu des soixante-dix initialement prévus assureront le transport des volontaires. Il faudra marcher :

Il donne ensuite le mot de passe “Whisky-soda“ et précise le déroulement de l'opération qui commencera à vingt-deux heures trente au garage Lavaysse. Ceux des responsables, chargés d'un point sensible à neutraliser, prendront possession d'un véhicule léger pour les liaisons et le transport des armes qui seront distribuées à ce moment-là..

Il énumère une dernière fois les objectifs et les moyens mis à notre disposition, distribue les ordres de mission ironiquement authentiques qui nous accréditent. Ils portent en effet le cachet de l'état major et sont signés par son chef, le Général Mast. Ils contribueront à semer la pagaille d'autant plus que nous serons en uniforme. Enfin, il montre les brassards que nous devrons porter au bras droit.. Ils sont blancs, avec, en noir, les deux lettres V.P. En clair : Volontaires de Place. Ce sont des civils, en principe triés sur le volet par l'armée, qui ont pour mission de l'aider à accomplir des opérations de maintien de l'ordre en cas de troubles. D'une façon très drôle, c'est nous qui jouerons ce soir les volontaires de place.

Un peu plus tard, nous grimpons l'escalier conduisant au premier appartement où je suis attendu. Je frappe, quelqu'un ouvre et sans poser de question nous conduit dans une pièce où se trouvent sept ou huit jeunes gens.

- Je m'appelle Zermati, je suis votre chef. André, qui m'accompagne, est mon adjoint. Vous avez demandé à faire quelque chose: le jour est arrivé. Les Américains vont débarquer cette nuit, nous allons les aider. Vous êtes libres de venir avec moi ou de ne pas le faire. Vous avez cinq minutes pour prendre votre décision. Je ne vous en voudrai pas si vous dites non mais, dans ce cas. il faudra que vous restiez ici jusqu'à deux heures du matin ou mieux, toute la nuit. Vous me donnerez votre parole d'honneur que vous le ferez.

Nous repartons immédiatement pour aller voir les deux autres groupes dans les deux appartements où ils sont réunis et qui, heureusement, ne sont pas très loin du notre. Pas de problèmes, il n'y a pas une seule défection. Je disposerai donc de vingt-cinq hommes. Le temps passe très vite, plus une minute à perdre pour aller rue Michelet où nous attend Sadia vers vingt-deux heures trente devant le garage Lavaysse.

C'est mon tour, on me donne une voiture légère que Sadia conduira et vingt-cinq Lebels avec leurs cartouches. Ils sont encore tout enduits de graisse; comment tirer avec des armes dans cet état ? En ce qui me concerne, j'ai un revolver à barillet mais... sans cartouche! A part l'effet d'intimidation, il ne pourra servir à grand chose.

Nous sommes partis, roulant à vitesse réduite dans les rues désertes d'Alger et arrivons bientôt au point de rendez-vous, rue Ducos de la Hitte. C'est une petite rue déserte qui longe la Préfecture. Le regroupement s'y effectuera en toute quiétude. Il n'y passe jamais personne.

Silencieux, immobiles dans cette voiture, inquiets, nous attendons. Que va-t-il se passer ?

Ouf ! Les hommes commencent à arriver par petits groupes comme je l'avais demandé.

Whisky ..... Soda...

Tout est en ordre, un pointage rapide, tout le monde est là. La distribution des armes peut commencer. Nos mains sont pleines de graisse, je vois ou plutôt je perçois le même sentiment d'inquiétude que j'ai déjà éprouvé. Il n'est guère possible d'utiliser ces fusils. On essaye de les essuyer tant bien que mal avec des chiffons trouvés dans la voiture mais sans grand succès. Ce n'est pas le moment d'avoir des états d'âme. Il faut faire comme si tout allait bien.
Une heure trente. Après avoir distribué les brassards VP qui vont nous donner l’apparence d'authenticité indispensable au succès de notre action, je demande aux trois chefs de section de détacher chacun quelques hommes pour surveiller les sorties de la Préfecture : boulevard Carnot, sur la façade du côté de l'Aletti et rue du Maréchal Soult. Tous ces hommes devront interdire par tous moyens d’éventuelles tentatives de s’échapper de la préfecture pendant le coup de filet que nous allons lancer.

Je me dirige avec le reste de la troupe vers la porte de la rue de Constantine. Selon nos informations dont nous disposons, la préfecture est gardée par un détachement de supplétifs algériens dont nous devons, en principe, assurer la relève. C'est tout au moins l'histoire que je raconterai à leur chef. Avec comme preuve à l’appui mon ordre de mission. La porte est fermée. On sonne, on frappe ... pas de réponse. On frappe encore plus fort ... toujours pas de réponse. Tout a été prévu sauf cela. Que faire ?

Deux agents de police qui font probablement une ronde ont entendu le tapage et s’approchent de nous. Pas question de prendre le moindre risque. Nous les entourons de façon à pouvoir, si nécessaire, les neutraliser. En fait, mon uniforme, l’ordre de mission et les brassards V.P. ont leur effet.

Ils nous proposent tout bonnement leur assistance ! Ce sont eux maintenant qui frappent à la porte. Des pas résonnent, une clef tourne dans la serrure, la porte s'ouvre. C'est un homme tout ensommeillé qui demande ce que nous voulons. Les agents s'en vont, nous entrons, je ferme la porte derrière moi mais je prends le soin de garder la clef. Contrairement à ce que je pensais, il n'y a pas de supplétifs.

Sur ma demande, le concierge nous conduit au standard téléphonique où, curieusement, il n'y a personne. Sadia se chargera de mettre en marche.

Je connais bien la disposition des lieux accessibles au public mais je n’ai aucune idée de l’endroit où logent le Préfet et d’éventuels collaborateurs. Il faut donc que le concierge nous renseigne et nous conduise là où il faut. Profitant d'une minute d'inattention, il essaye de nous fausser compagnie. Pourquoi ? Je n'en sais rien, il a probablement senti que tout cela n'était pas très clair. On le rattrape immédiatement, je lui explique alors que, s'il recommence on le tuera comme un chien. La leçon a porté : il file, doux.

Je grimpe avec lui les escaliers, André et quelques hommes m'accompagnent, Une porte à l'étage, c'est là. Elle n'est pas fermée à clef et s’ouvre. Un couloir, j'allume la lumière, ouvre une porte au hasard : c'est la chambre du Préfet.

Le bruit l'a réveillé. La surprise de voir, dans sa chambre, des hommes armés se lit sur son visage. Il tente de se précipiter sur le poste de téléphone se trouvant sur une table de chevet près de lui, probablement relié au réseau des lignes directes qui permet, en particulier, de joindre le commissariat central. Je l'arrête net en lui demandant de ne pas faire l'idiot, lui donne l'ordre de se lever et de s'habiller immédiatement. Il se lève en chemise de nuit. Quelle drôlerie ... en d’autres circonstances. Sa casquette se trouve sur une table ; j'ai beaucoup de mal à résister au plaisir de la mettre sur ma tête car, après tout, pour le moment, le Préfet ... C'est moi !

- J'espère que vous êtes un gentleman et que vous allez vous tourner quand ma femme se lèvera ?

- Monsieur le Préfet, ce n'est pas la première fois que je vois une femme dans cette tenue. Je me contenterai moralement de fermer les yeux !

La Préfète se lève, passe une robe de chambre. L'honneur est sauf. Elle s'habille ainsi que son mari, rapidement. Je leur demande de me suivre dans le grand salon où nous voulons rassembler nos futurs prisonniers. Je continue, avec le concierge qui est devenu très coopératif, la visite de la préfecture après avoir laissé mes "hôtes" sous bonne garde. J'arrête successivement le chef de cabinet et sa femme puis, le directeur du cabinet. Toutes les portes s'ouvrent sans difficulté. Décidément, la confiance règne ici !

J'allume une lumière, pénètre dans une chambre à coucher, où quelqu'un se réveille assez difficilement, se frotte les yeux, réalise que quelque chose d'étrange lui arrive :

- Tiens, qu'est-ce que tu fais chez moi ?...

C'est un camarade de Sciences-Po, perdu de vue depuis quelques années et que je reconnais maintenant.

- Je suis venu t'arrêter. Habille toi et suis-moi !

- Tu ne voudrais pas une tasse de thé ?

- C'est une bonne idée, tout à l'heure, merci.

C'est évident que ce n'est pas le moment. Il s'habille et nous suit comme les autres, sans difficulté. Tout ce petit monde est maintenant assis bien sagement dans le salon, sans distinction de grade car nous avons également arrêté plusieurs autres collaborateurs subalternes du préfet, logés dans les lieux.
C'est le moment de faire rentrer à l'intérieur de la préfecture tous les hommes laissés dehors pour surveiller les issues. Nous devons aussi informer notre P.C. qui se trouve au commissariat central, du succès de notre opération. Sadia va s'en charger. Après quelques minutes d’un silence un peu pesant, l'atmosphère se détend à vue d'oeil. La préfète a proposé de faire du thé et du café pour tout le monde. C'est une excellente idée. Quelques minutes plus tard, une tasse à la main, la conversation devient générale. On parle de tout, surtout de rien !

Le préfet désire me parler en privé, pourquoi pas ?

- Je ne sais pas, Monsieur, qui vous êtes, qui sont vos chefs, ce que vous voulez mais, dès que l'ordre sera rétabli, je vous ferai fusiller !

- Calmez-vous Monsieur le Préfet! Pour le moment, c'est moi qui vous tiens sous le feu de mon revolver. Demain, on verra.

Cet homme est manifestement très nerveux. Je donne l'ordre de le surveiller de près. A part lui, tout le monde est maintenant détendu. Dieu merci, il ne sait pas que j'ai un revolver sans cartouche !

Le préfet manifeste à nouveau son désir d'en savoir plus sur les raisons de sa "séquestration". Il éprouve le besoin de me dire qui il est:

- Je suis un fidèle partisan du Maréchal ; j'admire le président Laval. Ils font tous les deux la seule politique possible en ce moment. Je suis un ancien combattant de la grande guerre ; je n'aime pas les Allemands. Je me battrai contre eux dès que j'en recevrai l'ordre. Si votre opération échoue, je vous demande de ne pas faire couler le sang.

Que répondre ? Rien, bien entendu. Il vaut mieux écouter et rendre compte de tout cela plus tard au P.C.

Trois heures du matin, les premiers coups de canon retentissent. Le préfet me regarde, étonné. Le moment est venu de lui dire ce qui se passe:

- Monsieur le préfet, vous m'avez demandé à plusieurs reprises pourquoi j'étais là et qui étaient mes chefs. J'ai l'honneur de vous dire que les Américains débarquent !

Cet homme est frappé de stupeur. Visiblement il ignore tout. Je me rends compte, à ce moment, que malgré les Renseignements Généraux et la Surveillance du Territoire, la surprise est totale. Le secret a été bien préservé, c'est incroyable !...

Des coups de canon retentissent plus près. Je demande au Préfet s'il veut m'accompagner sur la terrasse d'où l'on domine toute la rade. Il me suit. Un nuage de fumée artificielle recouvre la passe. Deux destroyers alliés se sont frayés un passage ; l'un d'eux est à quai et débarque des hommes. Ils sont pris sous les projecteurs de l'amirauté et tirent avec tous leurs canons, probablement pour rester à l’abri du nuage de fumée qu’ils produisent. Le spectacle est extraordinaire, il faut cependant redescendre car j'ai d'autres chats à fouetter.

Sadia me demande de le rejoindre en bas. Un homme seul qui prétend être Breuleux, le chef de la légion des combattants en Algérie, s'est présenté il y a quelques minutes. Alerté par le bruit des canons et ignorant manifestement ce qui se passait, il est venu se mettre à la disposition du Préfet.

La prise est intéressante. Cet homme est notre ennemi. Sadia va immédiatement alerter le commissariat central pour annoncer la bonne nouvelle.

Breuleux a vite compris qu'il s'était jeté dans la gueule du loup. Il n'en mène pas large et se demande s’il ne va pas y laisser la vie. Il est pitoyable. C'est tout juste s'il ne se met pas à genoux pour demander pardon.

Décidément, il y a foule à la porte. Cette fois, c'est quelqu'un qui a le mot de passe. Nous ouvrons, l'homme se présente, c'est le colonel Tubert avec des hommes du mouvement Combat qui vient se mettre à ma disposition. Ce n'est pas nécessaire, il vaut donc mieux qu'il regagne le commissariat central où il trouvera un emploi plus utile.

Le Préfet désire encore me parler. Plus question “de me faire exécuter“. Il voudrait seulement être mis en rapport avec les nouvelles "autorités". La question du ravitaillement de la ville d'Alger semble être au centre de ses soucis. Sadia se charge de transmettre ce message au commissariat central. La réponse est immédiate.

- On a pris bonne note mais dis-lui qu'il nous emmerde. On n'a pas besoin de lui.

La nuit s'écoule sans autre incident. On nous apporte régulièrement thé et café. Tout le monde est assis bien sagement dans le salon sous bonne garde.

Le jour se lève mais toujours pas l’ombre d’un Américain. Que se passe-t-il ? Le commissariat central est toujours aussi évasif et rassurant. Ils vont être bientôt là, ils vont arriver ....

Des coups de feux sporadiques claquent, dans le lointain le canon. Je décide de partir avec Sadia au P.C. et passe le commandement à André. La ville est calme, il n'y a pas un chat dans les rues désertes. Au commissariat central règne une agitation fébrile. Le téléphone sonne constamment. Je comprends très rapidement que le réseau de communication secret a dû être "'piraté". Les communications destinées à l'état major de l'armée y aboutissement maintenant. Comme le réseau public a été coupé, les différents chefs de corps ou de grandes unités sont complètement isolés. Ils entendent le canon, demandent désespérément des ordres. Ceux qu’ils reçoivent sont parfaitement fantaisistes et ont pour objet d’expédier leurs troupes dans tous les sens. La pagaille est incroyable, mais c'est bien ce qui est recherché.

Je n'aime pas beaucoup cette histoire d'Américains et les réponses données par le P.C sont trop floues. Je décide donc de repartir vers la préfecture en profitant de l'occasion pour faire un petit tour de voiture dans Alger. Sept heures, la grande poste est encerclée par des automitrailleuses qui nous tirent dessus. Les balles sifflent. Sadia appuie sur l'accélérateur. Nous n'avons pas été touchés.

Dix heures, toujours pas d’Américains. Par contre, on vient de m'informer que la préfecture est cernée par les gardes mobiles. Chacun prend son poste de combat,et j’en informe tout de suite le P.C.

Ne te casse pas la tête, on arrive !

Les gardes mobiles veulent nous parler. L'un d'eux s'avance, c'est un officier. André va à sa rencontre, mais c’est pour s’entendre dire que le colonel veut parler à "celui qui commande". Pourquoi pas ! On va gagner un temps précieux en discutant. C'est donc à moi de jouer. Le Colonel fait quelques pas. Je vais à sa rencontre, il me salue réglementairement et me demande de déposer les armes et de nous rendre sans combat. Si nous obtempérons, il nous garantit à tous la vie sauve. Je proteste énergiquement, lui montre mon ordre de mission, mon uniforme. Le colonel est manifestement ébranlé. La discussion devient de plus en plus confuse ; il est évident qu'il sait fort bien que le Préfet est entre nos mains et il hésite à employer les grands moyens, en clair à donner l'assaut.

Tout à coup cinq voitures arrivent à toute allure et s'arrêtent non loin de nous. Je reconnais le neveu du professeur Aboulker qui s'extrait de la première d’entre elles. Il porte ostensiblement la seule mitraillette Sten que nous possédons. Une vingtaine de V.P. armés l'accompagnent et s'approchent. sans le moindre signe de vouloir se rendre !. La discussion reprend. Le colonel est invité à se rendre au commissariat central pour constater par lui-même que nous agissons bien dans le cadre d’une mission qui nous a été confiée par l'état-major de l'armée. Contre toute attente l'officier accepte de s’y rendre et de rencontrer l'adjoint du colonel Jousse, le capitaine Zurcher, qu'il connaît bien. Il repart donc en voiture et .une demi-heure après, de retour, il accepte très sagement que nous évacuions la préfecture en emportant nos armes,

Onze heures du matin, plus rien à faire, un temps précieux a été gagné. En bon ordre, avec nos armes, nous partons. Pendant tout ce temps, jusqu'à la dernière minute, le Préfet et ses collaborateurs sont restés sous bonne garde sans comprendre le moins du monde ce qui leur arrivait.
Les hommes se dispersent comme ils sont venus. Je pars au commissariat central avec Sadia pour y déposer nos armes. André, quant à lui, rentre directement chez lui ...

C’est vers treize heures que, Sadia me ramène chez ma logeuse avant de repartir avec la voiture pour la remettre devant le garage Lavaysse où nous l'avions prise la veille au soir. Il rentrera ensuite chez lui comme il pourra ...

Toujours pas d'Américains en vue ?... Avons-nous gagné ?

Oui, puisque, comme on le saura plus tard, ils ont pu finalement débarquer sans coup férir et occuper Alger le soir même.

Non, parce que, gaullistes, nous avons en fait ouvert la voie à une démarque de Vichy, d'abord avec Darlan puis avec Giraud, tout cela avec la bénédiction des Américains pour lesquels nous avons tiré les marrons du feu, Le préfet Temple est à nouveau tout puissant dans sa préfecture.

Quelle merveilleuse nuit des DUPES !

Mais, ce soir vers vingt heures, j'aurai vu pour la première fois dans la rue des Américains, assis dans de drôles de petites voitures carrées, un drapeau flottant sur leurs véhicules. Ils étaient manifestement sur le qui-vive dans cette rue déserte, prêts à tirer. Ils ne savaient sûrement pas qu'il n'y avait aucune chance que cela se produise et que nous y étions pour quelque chose.


  

Témoignage de Madame Dany SIKSIK


Témoignage de Madame Dany SIKSIK sur son père Léon SIKSIK.

Né le 14 janvier 1921, décédé le 29 avril 1983 .

            Léon SIKSIK

 

C’est par un hasard incroyable, que mon parent et cousin germain Richard ZEKRI, qui habitait au 3 avenue de la Bouzaréah à Alger avant l’indépendance de l’Algérie, m’apprend que mon père, Monsieur Leon SIKSIK qui habitait à la rue Bab-el-Oued a Alger, a participé à une action de résistance pendant la guerre 39-45 a Alger dont j'ignorais personnellement l’existence jusqu’ à ce jour.

Oui, j’avais des souvenirs très lointains, dans les échos des conversations qui se faisaient dans mon enfance, de la guerre en France et aussi de la population juive à Alger, sans pour autant me souvenir que mon père y avait participé.

Quel étonnement d'entendre, de la bouche de mon cousin Richard, que mon père a pris les armes pour participer a une action dangereuse pour sa propre vie contre des militaires qui étaient stationnés dans leur caserne a Alger !

Quel étonnement d’entendre que mon père a fait prisonnier avec seulement une poignée de résistants toute une armée aux ordres de l’Etat Français de Pétain associée aux armées allemandes qui faisaient subir aux juifs en France et en Europe des atrocités inimaginables !

Quel étonnement d apprendre que mon père avec tous ses camarades résistants avait neutralisé tous les postes de commandements civils et militaires, les commissariats, les administrations civiles, les centres téléphoniques de tout Alger, la Préfecture, les Hauts commandements militaires, le Gouvernement général, le commissariat central du boulevard Baudin, des hauts fonctionnaires pétainistes comme on les appelait, des militaires de hauts rangs, des commandants et même des généraux, le général JUIN, commandant tout l’ état- major militaire de l’Algérie et l’amiral DARLAN, dauphin du Maréchal PETAIN !

Je n'arrive pas à comprendre, ni même à imaginer dans quelle situation dangereuse, mon père s'est trouve impliqué a son âge, dans une action aussi héroïque. Et surtout pourquoi je n en ai jamais rien su ?

Dans le récit que mon cousin Richard me fait, son père Jules ZEKRI, a été récupérer mon père à la célèbre prison de Barberousse à Alger, ce récit étant confirmé par ma tante Juliette la sœur de mon père.

Qu’est-ce qui pouvait bien y avoir de mal dans cette action que mon père a vécu alors qu’il devait être tout jeune ?

Comment eest-il possible que cette incroyable histoire ait été méconnue pendant toute ma jeunesse a Alger ?

J’apprends avec honneur qu’il était dans le groupe de résistants, les armes a la main, dont la mission était de neutraliser le XIX ème corps stationné en pleine ville d’Alger aux environs de la place Bugeaud avec une soixantaine de ses camarades.
J’apprends qu’une fois leur action terminée et les généraux libérés après des négociations par leur chef de groupe, ils étaient menaces d’être tous fusillés.

J’apprends que c'est grâce à son action et à celle de tous ses camarades que les Américains et les Anglais ont pu mettre pied sur le sol d'Alger sans trop de résistance par toute l’armée pétainiste qui pouvait être évaluée à plus de 30.000 soldats et supplétifs.

C’est pour toutes ces informations méconnues jusqu’à ces jours-ci, que je ressens aujourd’hui une grande fierté, beaucoup d’émotions et de respect pour ce père que je découvre, qui a participe dans le secret à la victoire des Armées Alliées contre la barbarie nazie des Allemands de l’époque.

Sans cette action victorieuse, toute la communauté juive d’Algérie qui avait été soumise à un nouveau statut de juif indigène, avec des lois raciales anti-juives, aurait peut-être subi les mêmes atrocités que les juifs en Métropole

Que son nom soit respecte et béni a jamais.

Merci Lucien GOZLAN pour avoir raconte la véritable histoire du 8 novembre 1942 et du débarquement des Américains a Alger.

 

Dany SIKSIK. 26 Février 2013

 


Commentaires (3)


1. gozlan lucien Ven 18 Oct 2013

Merci a monsieur SIKSIK Henri, cousin germain de monsieur Leon SIKSIK.
Et oui, c etait donc la Salle Geo Gras, le point de rendez vous du plus important groupe de resistants du 8 novembre 1942. C est donc la que c est forme la jeunesse juive d Alger en groupes d auto-defense pour apprendre a s opposer par la force et par la violence sur toutes les repressions anti-juives du gouvernement petainiste.
Monsieur SIKSIK, vous etes le premier a nous parler de la salle Geo GRAS. c etait donc a la rue JUBA, aux environs de toute cette basse casbah, la place de chartres, la rue du Divan, la Place du Gouvernement, la rue de Chartres avec son marche dont la grande majorite des marchands dans le textile ou dans l habillement etaient tous juifs. et puis il y avait l artere principale qui reliait la place du gouvernement au square Bresson, cette rue vivante avec des arcades des deux cotes de la rue qui protegeaient les passants de la chaleur et une suite de magasins de pret a porter pour homme comme egalement pour femme, et puis le magasin de l oncle de ma maman, "Chez Gepol", un grand magasin de chaussures, il y avait aussi les 100 mille chaussures et egalement les 100 mille chemises dont le proprietaire etait Andre TEMINE, le meme qui avec monsieur Emile ATLAN et Charles BOUCHARA rejoint par la suite par Jean GOZLAN (un homonyme) etaient les fondateurs et les
precurseurs de la defence juive d Alger. Et puis le 11 Rue Bab Azoun, le lieux de rendez vous au soir du samedi 7 novembre 1942, tous les resistants de la salle Geo Gras, avaient rendez vous dans les deux appartements du 3 eme et 4 eme etage de cette maison, le 3eme etage, c etait celui de monsieur Emile ATLAN et de son epouse Florence, seule femme de la resistance juive, c est eux qui ont dissimule, achete de leur propes finances, caches dans leur propre maison toutes ces armes qui allaient servir et remis aux resistants du groupe Geo Gras le samedi soir, au 4 eme etage c etait les ABOULKER, le docteur Raphael et son frere Stephane, les deux principaux contacts avec leur parent Jose ABOULKER entre le groupe Geo GRAS et le groupe d Henri d ASTIER de La VIGERIE.
Merci monsieur SIKSIK pour votre temoignage suivant.

En 1943, j’étais âgé de 13 ans. Je venais d’être exclu du collège, de même que mes trois frère et sœurs, conformément aux lois de Vichy. Mon père et mes frères ainés se trouvaient également réduits au chômage.
C’est dire, que dans mon esprit, nos soucis familiaux se concentraient essentiellement sur nos besoins de subsistances.
Nous habitions au n°4 de la rue Vialar, au 4° étage, dont les balcons donnaient directement sur les fenêtres de la salle Géo Gras, située rue Juba, au 3° étage.
Désœuvré, j’ai pu observer l’activité qui y régnait, les allées et venues de gens sans aucune retenue. J’ai entendu des discours et des chants...Et lorsque je demandais autour de moi ce qu’il se passait en face, la réponse systématique était:” cela ne te regarde pas.Occupe toi plutôt de l’ opportunité de te faire inscrire à l’Alliance Israélite ,rue Bab-el-Oued, ou des cours seront dispensés par des professeurs eux-mêmes licenciés.”

Ce n’est qu’après le débarquement que j’ai compris. Et avec l’âge, je me demande encore comment cette activité, évidente pour tout le quartier, n’a jamais fait l’objet de contrôles de la police, pourtant si méfiante à l’encontre des juifs.
J’ai appris également que des membres de la famille, frères, cousins, ont fréquenté cette salle.Mais tous ne sont plus là.
Seul, Jacques Blay, mon beau-frère, pourrait vous en dire plus. Mais il habite Melbourne et nos relations téléphoniques sont difficiles étant donné son handicap auditif.
Je lui ai demandé de faire le récit, aussi détaillé que possible, de l’opération TORCH, telle qu’il la vécue.
Je souhaite que ses souvenirs soient encore assez précis pour être relatés.
SIKSIK Henri


2. gozlan lucien Dim 17 Mars 2013

Dany bonjour,
Merci d avoir placer la photo de ton papa, et bien tu vois comme c est un cadeau du ciel.??????? Tout le monde va connaitre sa veritable histoire et les risques incroyables qu il a pris en participant a cette resistance heroique au peril de sa propre vie. Il avait seulement 21 ans le 8 novembre 1942.
Jean CIOSI, toujours vivant et engage dans la mission sur le palais d hiver a cote de la place du gouvernement, emprisonne le jour meme a la prison de Barberousse et menace d etre fusille par le General JUIN avait 16 ans, le 8 novembre 1942.
Merci encore Dany pour ton temoignage.....Lucien.


3. gozlan lucien Jeu 28 Fév 2013

Dany, merci d avoir place ce beau temoignage sur l action heroique de ton pere.
Quand j allais chez ta grand mere a la rue Bab el Oued avec Richard, ton cousin germain, j ai de vague souvenir de toute cette famille SIKSIK et c est ce prenom de Leon qui m est venu a l idee de contacter Richard et d apprendre que le frere de sa mere Juliette etait bien de sa famille, ton pere Leon SIKSIK.
Comme j ai ete etonne par la suite, d entendre Richard me declarer qu il n etait meme pas au courant lui aussi de cette histoire de resistance, un haut fait historique et exemplaire dans la resistance contre le pouvoir petainiste collaborationiste des barbaries nazies allemandes et anti-juives bien sur.
Ma mere me racontait que pendant la guerre, les gens leur disaient "sale juif" et ils n avaient meme pas le droit d aller porter plainte a la police, le commissariat etait parti prenante pour ces agressions contre nous les juifs.
Ils etaient devenus des JUIFS INDIGENES, des moins que rien puisque plus de nationalite donc plus de droit de respect a la dignite des droits de l homme, c etait devenu un cauchemar pour toutes ces familles juives apatrides avec des restrictions avilissantes, plus le droit d aller sur une terrasse de cafe, les enfants etaient renvoyes des ecoles de la republique, les medecins, les pharmaciens, les avocats et autres professions liberales n avaient plus le droit d exercer leur metier, et alors comment nourir leur famille c etait surtout pas le probleme de tous ces anti-juifs qui ne convoitaient qu une seule chose: voler ou profiter du bien des juifs.
Dany, c est vraiment un miracle qu ils ont reussi l impossible et tu dois etre fiere tout comme je le suis personnellement de tous ces petits jeunes, ils avaient 20 ans, avec des armes derisoires, ils ont reussi a neutraliser une ville entiere pour que les Armees Alliees arrivent presque les mains dans les poches pour faire signer a l Armiral DARLAN et au general JUIN un ordre d arreter les combats de resistance, plus de 15 heures apres le debarquement des Allies a Sidi ferruch et aux alentours d Alger.
Nous nous devons, toute la communaute juive d Algerie, de leur rendre un HOMMAGE SOLENNEL afin que leur memoire soit benie a jamais. 

Je suis née en Mars 1943, native d'Alger, mes parents habitaient la rue Bab el Oued. Mon père Jacob Seror,dit Jacquot, avait un étalage au marché de Chartres, ma mère, un magasin de bonneterie du cote de la rue de la Lyre.

Vues générales de la Pointe-PescadeDans les récits écrits sur Morial en France et Moriel en Israël, j'aimerais apporter mon témoignage sur cette nuit du 7/8novembre 1942 a Alger.

Mes parents avaient une villa à la Pointe Pescade avant ma naissance et j'ai souvenir des histoires que ma mère m' avait racontées alors qu’ils étaient dans cette résidence secondaire, pendant la guerre en 1942.
C'est la nuit du 7 au 8 novembre, ma mère est enceinte de moi de cinq mois .Ils sont réveillés par les chiens qui aboient et des bruits suspects dans leur terrain qui est une grande propriété . Je dois ajouter que mes parents à cette époque n'avaient pas assez d'argent pour acheter comme d'autres membres de ma famille, une résidence secondaire sur la plage ou dans le village. Ils donc ont achètes cette villa sur la montagne (colline) de la Pointe Pescade.( petit village a 5 ou 6 km d'Alger). D'après ce que je sais ils voulaient fuir les bombardements d'Alger
Avant d entrer dans ce petit village au bord de la mer, il y a sur la droite le Casino de la Corniche où un parent de mon père trouvera la mort dans un attentat terroriste, le chef d’orchestre Lucien SEROR, sous le nom plus connu de Lucky STARWAY.

La Pointe Pescade, c' est un petit port côtier, c’est aussi une plage ou les adolescents vont se baigner pendant les beaux jours de l'été. C’est la première grande plage après Saint Eugene.

Il y a le Casino de la corniche a droite.A gauche c’est la carrière des ciments LAFARGE où mon père avec d'autres militaires font partie de la défense passive. La villa de mes parents est tout en haut de la colline sur la gauche de la descente qui aboutit à la place du village.

 

 

L'entrée Casino de la Corniche

Dans la nuit du 7/8 novembre, alors que mes parents dorment, ils sont réveillés par des bruits inhabituels a l'extérieur. Mon père est intrigué, il sort de la maison, ma mère le suit et tremble.
A leur grande surprise, le terrain est envahi de soldats, ils sont très nombreux, peut être une centaine, leurs visages tout barbouillés de noir, ils discutent entre eux, aperçoivent mon père, ainsi que notre voisin, lui aussi à l'extérieur de son habitation. Mon père comprend ce qu’ ils lui demandent dans un mauvais français, avec un très fort accent américain. Immédiatement mon père leur parle en Anglo Americain car, ancien camelot, il maitrise parfaitement ce langage.

Notre voisin, non juif et pétainiste, demande à mon père de leur indiquer une fausse route. Les soldats américains veulent savoir comment se rendre par les collines au Fort l'Empereur. Le voisin ne comprend pas l’anglais, aussi mon père les renseignera sans que notre voisin puisse se douter que les renseignements demandés par les soldats américains soient exacts et vérifiables par lui.

Voila la petite participation de mon père a cette opération "TORCH"

 

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A la place de Chartres mon père est une personne connue. il y est né et Il connait tout le monde et tout le monde le connait. La basse casbah, c'est le quartier de tous les juifs d'Alger.
Il sera égorgé en juin 1961 sur les escaliers qui relient le Bazar Manthout a la place de de Chartres par un terroriste arabe.

Lorsque celui ci fut arrêté quelques mois après, à la question "Pourquoi Monsieur Seror ?", il répondit "C'etait un juif très respecté et connu de la communauté juive et en le tuant, nous savions que tous les juifs partiraient de ce quartier.".
Très peu de temps après, tous les commerçants et habitants juifs de ce quartier se sont retirés de tous ces endroits à forte population musulmane.

Ils étaient en danger de mort, il n 'avait plus aucun juif dans le marche de Chartres.

Le Place de Chartres et Le marché de Chartres

 

Portraits de Monsieur Jacob SEROR, le père de Michelle SEROR

J'ai une petite anecdote sur mon père "mon héros"
En 1943, mon père a dû rejoindre son régiment le 3ème Zouave et partir en Métropole, quelque part en France, je crois dans les Ardennes. Alors que son groupe bivouaque, mon père pris soudain d'une envie naturelle s'est éloigné de son groupe.

Soudain, de grands cris le firent se relever , regarder et constater que les allemands étaient en train de faire prisonniers tous les soldats. Il est resté dans son abri involontaire pendant quelques heures. Ensuite, il a chargé dans une carriole trouvée sur place toutes les armes qu'il a pu et a marché a travers champs pendant quelques kilomètres jusqu'a rencontrer un autre régiment Français à qui il a remis son butin. J'ai en ma possession un inventaire fait par l'officier qui a reçu les armes.

Je ne crois pas à ma connaissance que mon père ai été médaillé pour ce fait de guerre.

photo-famille-seror

 

L'orchestre de Lucky Starway (Lucien Seror) et L'attentat du Casino de La Corniche

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Commentaires 


1. gozlan lucien Mer 08 Mai 2013

Michelle SEROR, merci pour ce temoignage tellement incroyable. Peu de temoignages pour authentifier le debarquement des Americains a la Pointe Pescade, 4 ou 5 km du centre d Alger. Les Allies ont preferre contourner la ville alors que les resistants avaient reussi a neutraliser Alger dans sa totalite et offert a l armee Americaine la ville sur un plateau d argent.
S ils avaient respecte leur plan conclut a l entrevue de Cherchell dans la nuit du 23 au 24 octobre 1942, le Capitaine Pillafort et le Lieutenant Jean Dreyfus ne seraient pas tombes sous les balles de l Armee d Afrique.
Merci egalement pour ces belles photos du bord de mer ainsi que celles du marche de chartres.
Une pensee pour la memoire de votre papa assassine lachement par un terroriste sur les marches qui conduisaient de la rue bab azoun a la place du marche de Chartres. 

 
 

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