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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Par Didier NEBOT

Cavalier vandale - Pavé en mosaïque (Afrique,Carthage).

A la fin de l’époque romaine, en Afrique du Nord, deux mondes cohabitaient sans pratiquement jamais se rencontrer, sauf parfois de manière brutale.
D’un côté, les villes, avec des artisans, des commerçants et une bourgeoisie phénico-libyenne, tous soumis et pacifiques, parlant le latin, chrétiens, collaborant activement avec l’occupant romain ; dans ces mêmes villes, on trouvait des juifs.

De l’autre, dans les campagnes, des tribus pratiquant une agriculture intensive afin de nourrir l’Italie, en apparence soumises mais surtout amères et supportant difficilement l’exploitation dont elles étaient l’objet, parlant toujours le punique et le libyen (c'est-à-dire le berbère), leur langue maternelle.

Par Didier NEBOT

Les nécropoles sont, de toutes les traces archéologiques laissées par les différents peuples, celles qui traduisent le mieux leur passé.

Rechercher ces lieux funéraires c’est en faire une photographie à l’époque ancienne. Ainsi dans tous les lieux décrits par Ibn Khadoun où se trouvaient les tribus juives, qui pour la plupart ne sont pas des zones d’influences phéniciennes, on remarque de nombreuses nécropoles du type de celles rencontrées à Jérusalem. L’exemple le plus flagrant est le grand cimetière juif de Gamarth, au nord de Tunis, datant des premiers siècles de l’ère chrétienne et où l’on a retrouvé plusieurs centaines de tombeaux taillés dans le roc et contenant des niches, comme à Jérusalem.

 Buste de Ptolémée Ier Soter, roi d'Égypte (305 av. J.-C.-282 av. J.-C.) et fondateur de la dynastie ptolémaïque. Buste de Ptolémée Ier Soter, roi d'Égypte (305 av. J.-C.-282 av. J.-C.) et fondateur de la dynastie ptolémaïque.

 

    LES JUIFS EN CYRENAÏQUE

 

                    Par

 

             DIDIER NEBOT

 

 

 


 

Buste de Ptolémée Ier Soter, roi d'Égypte
(305 av. J.-C.-282 av. J.-C.)
et fondateur de la dynastie ptolémaïque

Tout ce qui vient d’être évoqué concerne des territoires d’accès aisé, contrôlés par Rome, occupés par les tribus sédentaires, à vocation agricole pour la plupart d’entre elles, et où les différents protagonistes ont laissé suffisamment de traces écrites pour qu’on puisse reconstituer leur histoire.

En revanche, presque rien n’a été dit quant aux zones situées en dehors des "limes romains", c’est-à-dire celles du Sud, près du Sahara et des steppes arides, où vécurent de nombreuses tribus nomades qui se déplaçaient sans cesse et venaient tout juste de découvrir le chameau. Pourtant, ces tribus eurent une grande importance dans l’histoire de l’Afrique du Nord, surtout lorsqu’elles se rebellèrent contre les Arabes, la Kahéna à leur tête. Pour mieux comprendre ces événements, il faut revenir en arrière.

La Cyrénaïque est une région qui joua un rôle fondamental dans les événements qui secouèrent, dans l’Antiquité, l’Afrique du Nord. C’était l’une des deux grandes provinces de la Libye actuelle, située à l’est de la Tripolitaine, toute proche de la frontière égyptienne. Elle avait été fondée vers 630 av. J.-C. par des colons grecs venus de Théra.

La Cyrénaïque forma avec l’Egypte une entité commune sous influence hellénique qui resta pendant longtemps hors de la zone d’influence romaine.

C’était dans ce contexte que de puissantes colonies juives se développèrent dans ces régions.

Des papyrus d’origine juive, traduits par Israël Lévi, (revue des études juives 1907, t.LIV), montrent la présence de nombreux Israélites dès -471 avant J.C., du temps de Xerxès, dans la ville de Syène (Assouan) et dans l’île d’Eléphantine.

Il s’agissait de colonies apparemment guerrières qui prêtaient main forte aux Perses, alors maîtres du pays. Leur judaïsme semble assez primitif et l’adoration du Dieu unique de leurs ancêtres n’empêche pas l’évocation de divinités égyptiennes, ainsi qu’on le découvre dans les textes traduits par Israël Levi.

Plus tard, en -331 av. J.-C., l’Égypte et la Cyrénaïque furent conquises par Alexandre le Grand. Les cinq plus grandes villes de la Cyrénaïque s’unirent et fondèrent une fédération appelée la Pentapole. Il s’agit de Cyrène, appelée aussi l’« Athènes africaine », de Bérénice, d’Appolonia, de Ptolémaïs et d’Arsinoé. Ces cinq cités, de langue et de culture grecque, formèrent un tout avec l’Égypte, se différenciant notablement du reste de l’Afrique du Nord qui était alors sous contrôle ou influence phénicienne.

Onze années plus tard, en -320 av. J.-C., le successeur d’Alexandre, Ptolémée Soter, grec et fondateur de la dynastie des Lagides, envahit la Palestine. Il arriva à Jérusalem le jour du Sabbat et profita de ce que les juifs, en ce jour de repos, ne prenaient pas les armes pour asseoir sa victoire.

Comme le dit Flavius Josèphe, (Contre Appion, II, 4), il emmena avec lui en Egypte près de 100 000 juifs, tant des villes que des montagnes.

Rapidement, Ptolémée apprécia les qualités de ces captifs, il leur confia la garde de diverses places fortes et leur donna le droit de bourgeoisie dans Alexandrie.

Son fils, Ptolémée Philadelphe, les affranchit, les intégrant dans l’armée, l’administration, et leur confiant la défense des forteresses grecques. Puis il les envoya dans la Cyrénaïque toute proche, dans le but de la contrôler. (Les Lagides, d’origine étrangère, préféraient s’entourer de juifs plutôt que d’autochtones dont ils se méfiaient.)

Cette tolérance et cette prospérité attirèrent un flot ininterrompu d’immigrants originaires de Judée (Flavius Josèphe, Antiquités jud., XII). Les juifs prirent une importance politique et sociale considérable. Dans les villes grecques de la Pentapole cyrénéenne, les juifs jouissaient des mêmes droits que leurs concitoyens grecs. Un nouveau judaïsme était en train de naître dans cette région, se rapprochant de la vie et des mœurs grecs.

Bientôt deux des cinq quartiers principaux d’Alexandrie furent entièrement occupés par les Hébreux, également la Cyrénaïque, avec sa végétation et son climat très favorables rappelant ceux des îles méditerranéennes, fut en grande partie peuplée par les juifs.

Flavius Josèphe (Antiquités, IV, 72) estime à 500 000 leur nombre en Cyrénaïque au début de l’ère chrétienne. Mommsen et Marquardt (Antiquités romaines, IX, 423) dirent qu’ils formèrent une grande partie de la population de la Cyrénaïque. Strabon d’Amasée, au début de l’ère chrétienne, (Géographie,livre XVII, l’Egypte et la Lybie), parle de l’importance de la colonie juive de la Cyrénaïque : « Il y a en Cyrénaïque quatre classes distinctes dans la population. Les citoyens (les Grecs), les paysans, les métèques (les étrangers) et les juifs... Ces derniers ont pénétré dans tous les États...

La Cyrénaïque soumise aux mêmes maîtres que l’Égypte a copié sa voisine à beaucoup d’égards : en particulier dans son attitude envers les colonies juives qui s’y sont multipliées. Elles suivent librement leurs lois nationales et jouissent des mêmes droits que les Grecs et les Macédoniens. 

D’autres textes – aussi bien les Évangiles que l’Ancien Testament, ou ceux d’auteurs latins – soulignent l’importance numérique et le rôle des juifs de Cyrénaïque.

Ainsi il est possible d’affirmer que, avant l’occupation romaine, en Cyrénaïque et à un moindre degré en Égypte, la population juive était très nombreuse, voire peut-être majoritaire. En tout état de cause, les juiveries de ces régions étaient puissantes, libres, turbulentes, habituées au maniement des armes, et de culture hellénistique. S’ils s’inspiraient de la Grèce tant sur le plan de la langue et de la pensée que dans leur organisation communautaire, les juifs devaient aussi parler l’hébreu.

Une inscription fort instructive trouvée dans la ville de Bérénice, datant de l’an 14 av. J.-C., montre que, dans chaque ville de la Pentapole, les Hébreux étaient représentés par neuf archontes et un ethnarque. Un chapitre du recueil prophétique d’Isaïe, concernant les colonies juives de la Pentapole, ne laisse aucun doute sur ce point : « En ce jour-là il y aura cinq villes dans le pays de Mitzraïm qui parleront la langue de Canaan. En ce jour-là il y aura un autel à l’Éternel au milieu du pays de l’Égypte et un monument dressé à l’Éternel sur sa frontière. Selon la Bible, la Libye a été fondée par Put, fils de Mitzraïm, et les Égyptiens sont les alliés constants des Libyens.

L’autel à l’Éternel ne peut concerner que le temple d’Onias IV à Léontopolis, en Égypte. Quant aux cinq villes parlant la langue de Canaan, c’est-à-dire l’hébreu ou le punique, il s’agit des cités de la Pentapole en étroite communion avec l’Égypte.

 

EXIL DES JUIFS DE CYRENAÏQUE VERS LES STEPPES PRESAHARIENNES

  

                       Par

             Didier NEBOT

 

 

 

 

 

Les survivants juifs et libyens (les Romains ne faisaient aucune différence) prirent donc le chemin de l’exil. 

Selon Ibn Khaldoun, Carette (Exploration scientifique et migrations des tribus de l’Aurès), Mercier (Histoire de l’Afrique septentrionale) et Lartigues (Monographie de l’Aurès), on sait qu’il s’agit des Louata ou Laouta et des Aourir’i.

Ces derniers donnèrent naissance plus tard à la tribu des Aoureba – ou Ouareba, ou Aureba, l’orthographe variant selon les auteurs –, qui se singularisa dans sa lutte contre les Arabes.

Comme il leur était interdit de s’approcher des villes et des zones contrôlées par Rome, ils se réfugièrent dans des régions semi-désertiques, toutes proches du Sahara, et passèrent nécessairement par la trouée qui existe entre le djebel Demmer, en Tripolitaine, et l’Aurès, en Numidie, seul chemin possible et qui à cette époque n’était pas encore sous contrôle romain. Cependant certains durent s’arrêter dans le djebel Nefouça, en Tripolitaine, où subsistent d’importantes traces de plusieurs communautés juives. (Elles ont été répertoriées au XIXe siècle par Slouschz, dans un voyage d’études, nous en reparlerons un peu plus loin.) La plupart des autres errèrent au gré des circonstances, loin de l’Empire, dans des conditions difficiles.
Un passage du Midrash parle de la pénétration des juifs dans ces régions : "Certains d’entre les juifs sont exilés jusqu’à la Berbérie, certains autres jusqu’en Mauritanie".
Partageant la même infortune, les exilés juifs et libyens, c'est-à-dire berbères, se mêlèrent, adoptèrent une vie nomade et demeurèrent loin des limes romains. Ils fondèrent des tribus judéo-libyennes nomades pratiquant un judaïsme syncrétique, qui, avec le temps, eut peu de points communs avec le judaïsme talmudique des habitants des zones côtières et civilisées, qui, eux, parlaient le latin. Ils continuèrent leur culte dans les proseuques qu’ils utilisaient régulièrement lorsqu’ils étaient en Cyrénaïque. Comme dit plus haut, il s’agissait de lieux de prière en plein air, très pratique dans ces zones semi désertiques et où le nomadisme était la règle. Nul besoin d’écrire, juste des recueillements sous forme de prières rudimentaires individuelles ou collectives, sous la direction parfois d’un guide, une sorte de prêtre rural aux connaissances un peu plus approfondies que les autres.

Loin des cités sous influence romaine, loin des livres et des écrits, ils s’éloignèrent progressivement de leurs frères « judéens » qui étaient à Carthage et ses environs.
Ce critère d’alliance et de fusion entre juifs et libyens, c'est-à-dire berbères, sera objectivé plus tard par l’éminent auteur arabe Ibn Khaldoun qui souligne la grande importance numérique de ces tribus juives de l’arrière-pays africain. Cette grande importance numérique ne peut se concevoir que si ces différentes ethnies, cohabitant depuis longtemps, étaient réunies. Or dans le malheur les différences s’estompent et la symbiose est plus aisée. C’est une des explications du nombre important de tribus juives disséminées sur une grande partie de l’Afrique du Nord à l’époque préislamique.
Ce phénomène s’accentua ensuite, lorsque les Sévère furent au pouvoir. Désirant augmenter la surface des zones cultivables, ils reculèrent les limites des limes, surtout en Tripolitaine et en Numidie, expropriant violemment de nombreuses tribus qui durent se replier vers le sud. Par chance pour ces dernières, le chameau apparut bientôt, "ce qui entraîna des conséquences politiques incalculables... Chameau et Berbère, l’un portant l’autre, pénétrèrent au Sahara... Aux nomades transhumants des steppes, les Romains avaient substitué les grands nomades chameliers, aigris et prêts à la révolte, organisés en fortes tribus toujours aux aguets, et qui crèveront le limes dès que la vigilance romaine faiblira." ( texte de Marcel Simon)
Ces tribus restèrent dans ces régions excentrées jusqu’à l’effondrement de l’Empire romain et l’arrivée des Vandales (439). Ethniquement, elles devaient être païennes, refusant le christianisme devenu religion d’État, avec la présence dans leurs rangs de nombreux juifs, qui étaient eux aussi persécutés et parlaient un idiome qu’ils comprenaient. Comme le dit René Basset dans son étude sur la religion des berbères : "Chaque tribu renfermait des familles, peut-être des fractions juives en nombre assez considérable pour avoir pu rester indépendantes dans le Maghreb, du moins jusqu’à la fin du IIe siècle de l’hégire."
Les sources rabbiniques et la plupart des auteurs sont peu loquaces sur ces groupements qu’ils ignorent. On peut le comprendre, car le judaïsme de cette époque se développait dans des régions civilisées et commençait à codifier les textes qui allaient former le Talmud et constituer la base du judaïsme d’exil. Comment reconnaître comme frères ces groupes de races mêlées, qui pratiquaient un monothéisme judaïsant primitif et qui ne se distinguaient que par les armes ?

D’autant que les limes romains, c’est à dire la frontière entre les zones occupées par Rome et les déserts où vivaient ces tribus, étaient étroitement surveillées, ce qui empêchaient tout contact entre les différents groupes. Ces populations nomades, seulement soucieuses de leur survie, se déplaçaient constamment et ne laissèrent aucun écrit. Il est donc difficile de connaître leur histoire dans le détail, mais nous avons quand même de nombreux indices précis nous permettant de reconstituer de façon indirecte leur parcours.
Beaucoup d’auteurs arabes du Moyen Âge attestent leur présence. Même s’il faut prendre avec réserve leurs dires, en raison de l’habituelle sécheresse et de la pauvreté de leurs écrits sur le plan historique, ils sont trop nombreux à évoquer ces tribus pour que l’on puisse mettre en doute leur existence.

Surtout, il existe des preuves de cette présence judéo-libyenne dans ces régions désolées. En voici plusieurs exemples :
– Au IVe siècle, dans le Talmud de Babylone (traité Sanhédrin f.94è), il est fait allusion aux dix tribus d’Israël reléguées en Afrique et dans les oasis du Sahara. Il s’agit d’éléments juifs dissidents par rapport au judaïsme traditionnel des villes.
– Abraham ibn-Ezra, au XIIe siècle, parle dans son commentaire sur l’exode « des hérétiques d’Ouargla, ces égarés qui fêtent l’exode au désert à l’instar des Israélites sous Moïse », par opposition avec les juifs des cités sous influence rabbinique.
– Saint Jérôme signale, dans l’intérieur de la Mauritanie, c’est-à-dire loin des zones côtières, la présence de communautés juives nomades. (Epistola 122, 4, Ad Dardanum.)
– A. Ibn-Daoud, dans sa chronique, ainsi que certains passages de textes anciens du début de l’ère chrétienne (Méchilta, Bô chap. 17 ; Deutero. Rabba, V, 14), confirment ces faits.
– La Soura (VII, V.101) du Coran s’applique, selon les commentateurs, à une de ces tribus situées au Maghreb.
– Maïmonide fustige ces gens-là : "Bien qu’ils soient très attachés à la croyance de Dieu, ils ont les mêmes superstitions et les mêmes pratiques que les Berbères musulmans. "
– Plusieurs auteurs arabes citent l’existence de tribus juives indépendantes au Sahara vers le IXe siècle.
– Le Kartas dit des Senhadja : "Ces tribus habitaient les environs de la ville de Teklessyn, elles étaient arabes et pratiquaient la religion juive."
– Le Kitab el-Adouani explique : "Les gens du Sahara descendent de Adjoudj ben Tikran le juif." Ces faits sont confirmés par El Kairouani.
– Eldad le danite, un voyageur juif, signale au IXe siècle la présence de tribus juives dans le Sud marocain.
Toutes ces tribus juives, qui existaient dans des régions situées très au sud et loin de l’ancienne influence des villes romaines et phéniciennes, avant que l’islam soit implanté dans le Maghreb, prouvent que les zones nomades étaient judaïsées de manière importante.
Il faut aussi citer d’autres tribus qui disparurent au XVIe siècle, entrant quasiment toutes dans le sein de l’islam. Gauthier et M. Simon parlent d’un petit État juif qui s’est maintenu indépendant jusqu’à la fin du XVe siècle, "au Gourara et dans l’extrême nord du Touat, entre Tamentit et Sba Guerrara".

À peu près à la même époque, "la vallée de l’oued Abdi était sous la domination d’une autre tribu juive, connue sous le nom d’Oulad Aziz, qui soutint pendant longtemps des guerres contre ses voisins musulmans. Plusieurs fractions de cette tribu ont conservé la notion de son origine jusqu’à nos jours". Les tribus musulmanes des Drid, dans les environs de Gabès, celles dites Hanancha, près du Kef, sur la frontière algérienne, et celles des Khoumir, sur le massif montagneux s’étendant entre Béja et la Calle, toujours en Tunisie, seraient, selon Cazes, pratiquement toutes d’origine juive. Elles luttèrent contre Idris Ier lorsque l’islam s’imposa, avant de capituler et de se convertir.

Encore aujourd’hui, certains habitants de ces régions ont un vague souvenir de ce passé obscur.

Par Didier Nebot

PRESENCE JUIVE EN AFRIQUE DU NORD AUX PREMIERS SIECLES DE L'ERE CHRETIENNE :

En 96 av. J.-C., Ptolémée Apion céda par testament la Cyrénaïque et l’Égypte au peuple romain. La romanisation se fit graduellement et les juifs conservèrent dans un premier temps les mêmes droits civiques et politiques que sous les Lagides.

Ils acceptèrent la domination romaine et leurs rapports avec l’Empire ne posèrent d’abord pas de problèmes. Cette "Pax romana" dura jusqu’à la destruction du Temple de Jérusalem en 70 après J. C., malgré deux soulèvement sans réelle importance en 86 avant J.C. et en 66 apr. J.-C., du temps de Flavius Josèphe, qui furent vite réprimés.

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